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Ecrit le 3 mars 2004 :
Nous n’irons plus au pré,
les paysans sont fauchés
Le salon de l’agriculture s’est ouvert à Paris samedi 28 février 2004 dans une ambiance de morosité. Viticulteurs et apiculteurs en colère, crise du porc et du lait, incertitudes sur la réforme de la PAC... les crises se succèdent dans le monde agricole. Et ce ne sont pas les bonnes paroles prodiguées par Jacques Chirac, en caressant les Parthenaises et Blondes d’Aquitaine, qui peuvent rassurer une profession en pleine incertitude.
« Je ne suis pas inquiet », a dit le président en soulignant la capacité d’adaptation de l’agriculture française.
Ce message d’optimisme n’a pas convaincu, pour une fois, le président des Jeunes agriculteurs qui a regretté de ne pas avoir obtenu de réponse à ses questions sur l’installation des jeunes et la grande distribution. « Je suis resté sur ma faim, je trouve préoccupant que M. Chirac ne réponde pas », a-t-il déclaré.
M. Chirac s’est longuement entretenu avec Luc Guyau ancien président de la FNSEA (fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), et actuellement président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture. Celui-ci a été récemment mis en examen pour des détournements de fonds présumés au profit du syndicat agricole. On dit d’ailleurs que des mises en examen, en cascade, pourraient se produire chez des responsables des syndicats spécialisés (comme l’AGPB, producteurs de blé). Mais la justice est bonne fille, elle attendra sûrement la fin de la période de campagne électorale des Régionales et des cantonales.
Selon le Canard Enchaîné du 18 février 2004, la FNSEA était le principal bénéficiaire des détournements opérés par la société Unigrains sur le produit de la taxe versée par les céréaliers. La FNSEA est accusée d’abus de biens sociaux et de s’emparer des subventions publiques au détriment d’autres syndicats agricoles (et d’abord des syndicats minoritaires, bien sûr). Mais elle n’a pas oublié tout le monde :
Pierre d’angle
« Il y avait du blé pour d’autres » dit le Canard Enchaîné, par exemple pour une toute petite association, dont le juge Henri Pons a découvert l’existence : l’association Pierre d’angle, dont l’objet est « d’orienter la vie active selon la règle de saint Benoit » (cf Libération du 12 février 2004).
Ecrit le 3 mars 2004 :
Les animaux de compagnie
pourront manger bio
Le « bio » est désormais à toutes les sauces : c’est un marché qui fait du beurre !
Voilà que, dans ses mesures novatrices, le ministère de l’agriculture a publié un arrêté, mercredi 25 février 2004, pour que les animaux de compagnie puissent bénéficier d’aliments issus de l’agriculture biologique et estampillés comme tels.
L’arrêté ministériel, applicable immédiatement, porte homologation du « cahier des charges »aliments pour animaux de compagnie« à base de matières premières issues du mode de production biologique ».qui précise notamment « le mode de préparation, d’étiquetage, de contrôle et de certification des aliments destinés aux animaux de compagnie », chiens et chats mais aussi « l’ensemble des espèces d’animaux de compagnie »
au fur et à mesure du développement de la demande".
Les mélanges de graines pour les oiseaux peuvent d’ores et déjà se référer à la nouvelle réglementation.
Les aliments bio pourront bénéficier d’un étiquetage spécial, dès lors que les produits proposés contiendront au moins 70% de matières premières d’origine agricole obtenues de manière biologique. Elle est pas belle la vie des bêtes ?.
Ecrit le 3 mars 2004 :
L’emploi salarié dans l’agriculture
Si les agriculteurs sont inquiets pour leur devenir, les salariés agricoles le sont tout autant. Mardi 24 février 2004, la fédération générale agroalimentaire (FGA)-CFDT a exprimé ses craintes sur l’avenir de plusieurs milliers d’emplois dans le secteur agro-alimentaire. « 2003 risque d’avoir été la première année où l’agroalimentaire a perdu plus d’emplois qu’il n’en a créés et notre inquiétude est que, au vu de l’état de certaines filières, comme le lait, la volaille et le porc, 2004 ne soit pas meilleure » a affirmé Hervé Garnier, secrétaire national de la FGA-CFDT.
Selon la fédération : des suppressions d’emplois
sont programmées en 2004 chez Nestlé Water France (1.047),
Nestlé Plats Cuisinés (154), Nestlé France (40),
Altadis (700 en France et 900 en Espagne),
Sucre « Cristal Union » (110), Candia (95), Unicopa « volaille » (290),
Doux (240), Yoplait (400), Eurial Poitouraine (120), etc
« Seule » organisation syndicale de salariés à avoir participé aux tables rondes sur la filière porcine (29 janvier) et sur la filière laitière (10 février) la FGA-CFDT « a insisté auprès du ministre de l’agriculture (Hervé Gaymard) pour la prise en compte des salariés et de l’emploi », a affirmé son responsable.
« Nous ne saurions toutefois nous satisfaire des bonnes intentions du gouvernement et déplorons que les aides publiques soient accordées sans contrepartie favorable à l’emploi salarié », a indiqué la FGA-CFDT.
Enfin, la fédération CFDT a « dénoncé la carence des pouvoirs publics qui n’ont toujours pas tenu leur promesse au moment de la crise bovine. » Selon M. Garnier, « l’Etat ne s’est toujours pas acquitté de sa part d’abondement au fonds d’aide de reconversion des salariés qui a pourtant permis la création de 4.000 emplois en période de crise ».
Ecrit le 3 mars 2004 :
Le Gaucho, le régent,
les abeilles et les hommes
Cela fait longtemps que les apiculteurs dénoncent les insecticides systémiques. Lors de leur assemblée du 30 septembre 2002, les apiculteurs de Loire-Atlantique déclaraient : « Interpellé sur la question de l’utilisation du Gaucho, (semence enrobée d’un insecticide neurotoxique), le Conseil d’Etat suspend l’utilisation de ce produit des laboratoires Bayer uniquement pour le maïs et le tournesol, mais pas sur les autres cultures (céréales, betteraves). Sachant la rémanence de 2 à 3 ans dans le sol, le produit est encore présent pour longtemps ! »
Ils constataient aussi l’incohérence des décisions prises : « Si le Gaucho de chez Bayer est interdit, les agriculteurs peuvent utiliser Le régent de chez Aventis, même type de molécule, même danger. » . Après plus de 5 ans de combats, et à la veille des élections Régionales qui risquent d’être difficiles pour la Droite, le ministre de l’agriculture a décidé, le 24 février, de suspendre la vente et l’utilisation des insecticides agricoles à base de fipronil tout en permettant aux agriculteurs d’écouler les stocks en leur possession pour les semis de printemps.
Le 26 février 2004, la Confédération Paysanne, représentée par José Bové, accompagné de Martine Billard et Yves Cochet, députés français au Parlement National, et de Gilles Lemaire, secrétaire National des Verts, ont occupé la Direction Générale de l’Alimentation au Ministère de l’Agriculture et ont été placés en « garde à vue »
L’occupation visait à dénoncer l’incohérence gouvernementale : si, à la suite des prochaines semences qui restent enrobées de Gaucho et de régent, des plaintes sont déposées par des agriculteurs ou des paysans empoisonnés, qui sera responsable et coupable ? Les paysans qui ont continué à répandre ces produits alors qu’ils sont officiellement dangereux ou l’Etat qui leur aura donné l’autorisation ?"/
Cassée ou pas cassée ?
Cette occupation pacifique a été interrompue par l’assaut d’une cinquantaine de CRS qui, postés sur la terrasse, ont brisé une des baies vitrées, projetant des éclats de verre dans toute la pièce ... face à des caméras de télévision dont ils ignoraient la présence ! Les manifestants, une quarantaine, se sont assis et n’ont opposé qu’une résistance passive. Ils ont été emmenés.
Le dernier à quitter le bureau, le journaliste du Monde, a pu constater le désordre occasionné tant par les manifestants que par l’intervention de la force publique. Il a pu s’assurer à cette occasion que le coffre-fort était fermé.
Selon le journal Le Monde du 28 février « Des officiers de police judiciaire et M. Klinger (directeur général de l’alimentation) se sont alors isolés dans le bureau afin de procéder au constat, tandis que les manifestants étaient évacués. Cinq minutes plus tard, ils sont sortis en déclarant : »Il y a eu effraction et vol, la police judiciaire est saisie.« Il a été affirmé que la porte du coffre-fort avait été retrouvée entrebâillée. ».
Alors cette porte, elle a été ouverte ou pas ouverte ? A qui faire confiance ?
Plaintes
Vendredi 27 février 2004 l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) s’est inquiétée que le fipronil puisse encore être utilisé cette année. Dans plusieurs départements, les apiculteurs ont déposé des plaintes contre des distributeurs de semences ou des coopératives qui commercialisent des préparations avec cette molécule. C’est le cas en Vendée et en Haute-Garonne. Le Gers, le Tarn, l’Ariège, le Loiret s’apprêtent à faire de même.
Pour en savoir davantage, demandez donc l’avis des apiculteurs présents sur les marchés ou allez voir le site internet :
http://membres.lycos.fr/apiculture/apiculture.html
Histoire de fric
Selon Libération du 28 février 2004, dans les documents trouvés par José Bové lors de l’occupation des locaux de la Direction générale de l’alimentation, il a été trouvé une note adressée à Hervé Gaymard par le Service des affaires juridiques (SAJ), datée du 6 février, et disant « quand bien même il serait jugé que le ministre n’avait pas compétence pour autoriser l’écoulement des stocks d’un produit auquel aucune AMM (Autorisation de mise en marché) n’a été accordée, les conséquences indemnitaires seraient très notablement inférieures à celles qui découleraient de la destruction de l’ensemble des semences enrobées ».
En d’autres termes, le ministre est prévenu qu’au plan financier, il vaut mieux écouler les stocks plutôt que les détruire.
Ecrit le 29 septembre 2004 :
L’ADAR doit être indépendante
Les délégués de la Confédération paysanne au Conseil d’Administration de l’ADAR (agence de développement agricole et rural) ont claqué la porte le 22 Septembre 2004, lors de la séance de présentation des pré-projets de développement agricole du programme « innovation et prospective ».
En effet, l’ADAR a été créée sur les cendres de l’ANDA (association nationale pour le développement agricole) à la suite de diverses dérives financières dénoncées par l’inspection des finances.
L’ADAR affichait l’intention d’instaurer de nouvelles règles permettant de dissocier clairement le financement des syndicats agricoles (15% du budget) de celui du développement proprement dit, qui devait être strictement indépendant des structures syndicales.
Or lors de la séance du 22 septembre 2004, constatant l’abondance des projets FDSEA (syndicat agricole majoritaire) et JA (jeunes agriculteurs) dans le portefeuille présenté, les délégués de la Confédération Paysanne ont exigé que la règle si souvent proclamée soit enfin appliquée.
Devant le refus du président de se prononcer, ils ont quitté la salle et envoyé une lettre ouverte au Ministre lui annonçant qu’ils ne siègeraient plus tant que la règle du non-financement des projets de développement présentés par des syndicats ne serait pas officialisée.
« A l’heure où le syndicalisme majoritaire est impliqué dans de nombreuses affaires de financement occulte, nous ne pouvons accepter le retour aux vieilles pratiques qui contribuent à donner au reste de la société une mauvaise image de l’agriculture. »
Communiqué de la Confédération Paysanne
Ecrit le 1er décembre 2004
Autour du poulet
Le droit contre
la loi du plus fort
La Cour d’Appel de Rennes a confirmé, le 17 novembre 2004, les jugements du Tribunal de Grande Instance de Quimper qui ont condamné les établissements Doux (volaille) à rendre à 24 agriculteurs d’importantes sommes d’argent indûment retenues.
La Confédération paysanne commente : « Doux s’est habitué à considérer » ses « producteurs comme des personnes n’ayant pas leur mot à dire, ni individuellement ni collectivement, sur les contrats qu’il leur impose (conditions de travail, de rémunération, de conduite de l’élevage) et qu’il se permet de modifier unilatéralement. La justice vient de rappeler que la raison du plus fort, qui est aussi celle du marché, n’est pas la meilleure ».
Ecrit le 2 février 2005 :
Aides pour les petites fermes
Suite à la réforme du Règlement développement Rural (RDR) les paysans doivent désormais démontrer la viabilité économique de leur ferme pour pouvoir bénéficier d’une aide aux investissements cofinancée par l’Union Européenne (Contrats d’Agriculture Durable, subventions aux bâtiments d’élevage, Dotation Jeune Agriculteur...).
A l’origine la France semblait souhaiter définir la viabilité économique à partir d’un unique critère : le revenu (devant au minimum être égal au SMIC) ce qui aurait conduit à l’exclusion de plus de 50 % des paysans. La Confédération paysanne a obtenu que la viabilité économique des fermes puisse être évaluée à partir d’autres critères à définir en fonction des réalités locales (annuités, Excédent Brut d’Exploitation, des ratios financiers, 0,5 SMIC, etc...)
Pour la Confédération paysanne, « il serait inadmissible que les aides aux investissements soient limitées aux seules exploitations soit-disant »performantes« alors que leur performance est toute relative puisque seuls les importants subsides dont elles bénéficient de la part de L’Union Européenne leur permettent de survivre ! »
Ecrit le 2 février 2005 :
Les producteurs de lait sacrifiés
La négociation des « grandes familles » recommande une nouvelle baisse du prix du lait de 4,55 euros / 1000 litres.
Les industriels ont justifié la diminution du prix de 2004 par le niveau des cours du beurre et de la poudre. Ils vont justifier celle du premier trimestre 2005 par la mévente des produits de grande consommation. Quels seront leurs arguments pour les prochains trimestres ?
Pour la Confédération paysanne, « les paysans n’ont pas à subir l’incapacité des industriels à s’organiser entre eux pour résister aux marchés. »
Le syndicat paysan réaffirme la priorité de défendre le revenu des producteurs « par une juste rémunération de leur travail »,
Et exige une juste répartition de la valorisation de ses produits entre acteurs de la filière lait.
Ecrit le 4 mai 2005 :
Jachères
La confédération paysanne de Loire-Atlantique se félicite de la décision que vient de prendre la Commission Européenne d’autoriser l’utilisation des parcelles en jachère en 2005 pour la nourriture des animaux (pâturage et fauchage).
ae Confédération Paysanne était intervenue pour que cette mesure soit appliquée dans les meilleurs délais afin de faire face aux conséquences des faibles précipitations de l’hiver dernier.
La syndicat regrette cependant que la Commission n’ait pas rendu possible la mise à disposition de tout ou partie de ce fourrage pour les agriculteurs ne possédant pas de jachères et qui pourraient se trouver en situation de pénurie alimentaire
désherbage
« Un futur père qui aimerait bien que ses enfants vivent dans un environnement sain » a écrit au maire de Châteaubriant pour s’étonner du « désherbage chimique à outrance » qui y est pratiqué. Il signale, au Parc François Mitterrand : « les allées, les pieds des arbres, les bouches d’égouts (du côté de l’hippodrome), les abords des lampadaires, des panneaux et des bancs, même ceux situés tout à côté des ruisseaux et étangs qui font tout le charme de cet espace vert ». Ces pratiques, dit-il, sont très risquées pour l’environnement car les produits phytosanitaires utilisés sont emportés par la première pluie et viennent polluer nos rivières. Le Glyphosate (matière active du Round Up) est aujourd’hui la molécule la plus retrouvée dans les cours d’eau de l’Ouest. Les faibles niveaux d’eau constatés cette année à cause de la sécheresse ne vont que renforcer le risque de pollution en empêchant toute dilution. De plus ces taches jaunes autour de chaque arbre n’embellissent pas le parc. Ce castelbriantais, David Clausse, demande à la ville de s’orienter vers un « entretien naturel des espaces publics »
Ecrit le 11 mai 2005 :
désherbage écologique
Suite à la lettre de David Clausse (voir ci-dessus, le maire de Châteaubriant précise qu’un plan de désherbage plus écologique va être mis en place à Châteaubriant après réalisation d’une étude qui se monterait à 12 000 € et qui aurait été mise au budget 2005. Ce qui est étonnant ... c’est qu’il n’en a pas été question au Conseil Municipal, lors du vote du budget.
A propos ....... le dernier Conseil Municipal à Châteaubriant remonte au 10 février 2005. Cela fait donc 3 mois. Dans les communes, il y a généralement un Conseil Municipal par mois. Mais à Châteaubriant, ya rien à discuter. Faut obéir et se taire, c’est tout.
NOTES:
(*) Brel