Ecrit le 5 décembre 2018
Attentats, vigilance, la mort possible au coin de la rue. Mais la rue tue plus que les attentats. Accidents de la circulation ? Oui, mais surtout la BPCO, bronchopneumopathie chronique obstructive, qui touche 2,5 millions de Français.La BPCO tue chaque année 12 fois plus que les accidents de la route. Pourtant, cette maladie pulmonaire reste mal connue du public, mais aussi du personnel soignant. Toux, expectorations, essoufflement excessif Les symptômes, bien qu’handicapants au quotidien, se manifestent de façon insidieuse.
La maladie, qui obstrue peu à peu les voies respiratoires, évolue lentement, sans forcément alerter le malade. Ainsi, deux tiers des 2,5 millions de Français atteints par cette maladie ne seraient pas diagnostiqués. En 2016, elle a été à l’origine de 120.000 hospitalisations et de 16.000 décès à travers l’Hexagone.
La BPCO est causée, dans 80 % des cas, par le tabagisme. Le tabagisme passif, la consommation de cannabis, des antécédents d’infections pulmonaires pendant l’enfance, mais aussi une surexposition à des polluants et poussières dans le cadre professionnel et domestique, peuvent être des terrains favorables.
EPIC et AQLI
L’indice EPIC révèle que la pollution de l’air réduit de 1,8 ans l’espérance de vie dans le monde. c’est la plus grande menace pour la santé humaine.
L’indice EPIC est un indicateur de pollution produit par l’Energy Policy Institute de l’Université de Chicago (EPIC). L’indice Air Life Life (AQLI) fait de la pollution par les particules la plus grande menace pour la santé humaine dans le monde, avec une incidence sur la durée de vie dépassant celle des maladies transmissibles telles que la tuberculose et le VIH/Sida, ainsi que le tabagisme, et même la guerre.
l’aQLI révèle que l’Inde et la Chine, qui représentent 36% de la population mondiale, représentent 73% de toutes les années de vie perdues à cause de la pollution par les particules. En moyenne, les Indiens vivraient 4,3 années de plus si leur pays respectait la directive de l’OMS - faisant passer l’espérance de vie moyenne à la naissance de 69 à 73 ans. Aux États-Unis, environ un tiers de la population vit dans des zones non conformes à la directive de l’OMS.
Les autres risques pour la santé humaine ont des effets plus faibles : l’alcool et les drogues réduisent l’espérance de vie de 11 mois ; l’eau insalubre et l’assainissement décollent 7 mois ; et VIH/SIDA, 4 mois. Les conflits et le terrorisme prennent 22 jours. Ainsi, l’impact de la pollution par les particules sur l’espérance de vie est comparable à celui du tabagisme, deux fois plus que celui de l’alcool et des drogues, trois fois celui de l’eau insalubre, cinq fois celui du VIH / sida et plus de 25 fois celui des conflits et du terrorisme.
« Les gens peuvent arrêter de fumer et prendre des mesures pour se protéger des maladies, ils ne peuvent rien faire individuellement pour se protéger de l’air qu’ils respirent », a déclaré Greenstone. L’AQLI informe les citoyens et les décideurs politiques de la pollution par les particules qui les affecte et révèle les avantages des politiques visant à réduire la pollution par les particules.
Les particules fines sont des particules en suspension dans l’atmosphère dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns, également notées PM2,5. On les distingue ainsi des particules plus grossières, dont la pénétration dans l’arbre bronchique est très inférieure. En dessous de 1 micron, on parle même de particules ultrafines.
En France, au niveau national, selon les chiffres du Comité interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa, fiche sur les poussières en suspension), 43 % des émissions de particules fines proviennent des résidences à la combustion du bois, du charbon, du fioul... L’industrie manufacturière en représente 9,5 %, l’agriculture et la sylviculture 4,7 %, les véhicules diesel 8,4 % et le secteur de la construction 6,6 %.
Les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées sont les plus vulnérables. Les PM2,5 sont suffisamment petites pour s’infiltrer dans les poumons jusqu’au plus profond des alvéoles et même traverser les masques en papier. Leurs effets sur la santé sont encore mal connus mais indiscutables. Les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les malades souffrant de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires, de diabète et d’obésité figurent parmi les plus sensibles. Les particules fines sont particulièrement toxiques car elles pénètrent profondément les poumons et l’arbre bronchique.
Les premiers résultats de l’étude de l’OMS REVIHAAP (Review of evidence on health aspects of air pollution) montrent également un lien avec « »‰l’athérosclérose, des perturbations des naissances et des maladies respiratoires chez l’enfant« ‰ » et « »‰un lien éventuel avec le développement neurologique, la fonction cognitive et les diabètes« ‰ »‰".
Le tabagisme passif dès l’enfance, y compris in utero, augmente le risque de contracter des années plus tard une BPCO (Broncho pneumopathie chronique obstructive).