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Ecrit le 20 avril 2021
Au Conseil Municipal de Châteaubriant, le 31 mars dernier, il a été question du quartier de la Ville aux Roses, classé quartier prioritaire au titre de la politique de la Ville en 2014, qui a fait l’objet de la signature d’un contrat de ville 2015-2020 prolongé par avenant jusqu’au 31 décembre 2022.
Des études et travaux ont été engagés pour améliorer le confort de vie de ses habitants. Ainsi le quartier a bénéficié, entre autres, de l’aménagement du Parc des droits de l’enfant en 2020, du développement des mobilités douces, de la réalisation d’une antenne du foyer des jeunes travailleurs en 2020, et d’un Centre Socio Culturel Intercommunal, toujours en 2020.
La Com’Com’ Châteaubriant-Derval a confié au bureau d’études Atelier du Lieu, la mise en œuvre d’une concertation avec le conseil citoyen de la Ville aux Roses. L’objectif était d’identifier des besoins spécifiques au quartier.
En complément, la Ville de Châteaubriant a sollicité ce même cabinet pour une étude urbaine, architecturale, paysagère, patrimoniale. Elle a permis de définir un projet global de rénovation urbaine.
Quant à Habitat 44, bailleur social, gestionnaire de 516 logements sociaux sur le quartier, il poursuit sa politique de requalification après les phases déjà réalisées :
ï€ 2012 : 2014 : la résidentialisation du quartier pour un montant de 7 M€
ï€ 2018 : la réalisation de travaux dans les bâtiments des groupes Ville aux Roses 1 et 2 pour un montant de 1,3 M€.
A l’appui des deux études précitées, le projet de renouvellement urbain 2020-2025 sur le quartier portera notamment pour Habitat 44 sur la déconstruction de 64 logements sur le groupe « Ville aux Roses 4 », la rénovation de logements de la Ville aux Roses 3 et 4, et pour la Ville l’aménagement des espaces publics.
Ce projet se chiffre à plus de 19 millions d’euros pour Habitat 44 et d’environ 3.5 millions d’euros pour la Ville et nécessite la
mobilisation de différents partenaires.
Le Conseil a décidé de signer une convention partenariale pluriannuelle entre Habitat 44, la Ville et la Com’Com’ qui formalise l’implication et la volonté commune de planifier la mise en œuvre de ce projet. Cette convention décrit le projet, la gouvernance et les modalités de financement.
|Le document, fort intéressant, vous pouvez le lire ici ->https://journal-la-mee.fr/documents/la-ville-aux-roses.pdf]
Diversification résidentielle
Des actions de diversification résidentielle sont programmées ou réalisées :
– le foyer soleil, extension du foyer de jeunes actifs au 7 rue Branly (ouvert depuis septembre 2020).
– des logements de fonction pour le collège de la Ville aux Roses au 7 rue Branly.
– La mise en vente du bâtiment 1/3/5 rue Branly, bien situé, en bordure du Parc des Droits de l’enfant.
– La réalisation de l’agence de proximité d’Habitat 44 et de logements sociaux sur le foncier libéré après démolition 21/25 rue Jacquard.
– La réalisation d’une maison relais d’une vingtaine de places en lien avec l’association « Une Famille Un Toit » sur le foncier 4/8 rue Jacquard.
Analyse de départ
Le quartier de la Ville aux Roses s’est construit peu à peu. Les premiers HLM datent du printemps 1968, dans la rue césar Franck. Pourquoi ce nom de quartier ? Peut-être parce qu’il existe, à l’entrée de la rue Vieille Voie, une grande maison portant l’inscription « Villa aux Roses ».
Ce quartier a été construit du temps de l’ancien maire Xavier Hunault, sous une forme circulaire, quatre rues appelées à l’époque 1re avenue, 2e avenue, 3e avenue, 4e avenue, enserrant un ensemble de HLM. Une structure en escargot. Les bâtiments sont de bonne qualité et peu dégradés malgré leurs 50 ans d’âge. Mais les murs ne font pas tout !
Ce quartier présente en effet des points faibles et parmi ceux-ci, trois paraissaient plus prégnants que les autres.
1 - En premier lieu, le constat urbain et l’échange avec les habitants et le comité consultatif a conduit à identifier le besoin d’ouverture du quartier sur la Ville comme un objectif majeur de tout projet urbain à envisager sur cette entité urbaine.
2- En second point, il est apparu que la structure en escargot était génératrice d’une atomisation du tissu au détriment d’une lecture globale.
3 - l’absence d’un espace public structurant, fédérateur, malgré la présence d’équipements a été considérée comme un point faible.
De ce fait le quartier connaît une désaffection et de nombreux logements vides.
Habitat 44, a donc consenti à la suppression d’une cinquantaine de logements pour résorber son parc inadapté, et asseoir un projet urbain visant à répondre à trois objectifs : ouvrir le quartier sur la Ville, aérer le quartier et créer des transitions entre entités au sein du quartier, créer un cœur de quartier.
Mais aussi :
Réorganiser les déplacements pour réduire la place de la voiture, sécuriser les déplacements piétons-cycles
désimperméabiliser les sols et accroître la renaturation des espaces,
Résidentialiser les abords des immeubles.
Des équipements
Le quartier de la Ville aux Roses compte de nombreux équipements ou services, citons notamment le centre socio culturel intercommunal (ouvert en septembre 2020), le multi-accueil, l’office municipal des sports, le centre des impôts, le gymnase de la Ville aux Roses, le collège, la future agence d’Habitat44, l’épicerie associative de l’association culturelle turque.
Mais, paradoxalement, on peut dire que ces espaces sont fermés, réservés à des catégories de population qui ne se rencontrent pas, qui ne s’y croisent même pas.
Aucun espace ne structure et n’anime le quartier, ni ne tisse des ponts avec l’ensemble de la ville. On peut cependant espérer que le tout-jeune Centre Socio-Culturel saura jouer ce rôle.
Espaces verts et circulation
Le quartier est riche de beaux espaces paysagers mais souvent à l’intérieur, sur les arrières, peu visibles depuis l’espace public. Le programme de démolition doit permettre de donner à voir cette profondeur, ouvrir, rendre lisible.
En complément, il sera nécessaire de donner du sens aux espaces libérés. Place publique, lieux publics doivent prendre place dans cette épaisseur révélée, pour permettre de multiplier les usages, les occasions de pénétrer dans le quartier en transitant par exemple par la voie verte.
Le projet devra conforter une trame verte et bleue qui assure la connexion entre l’ensemble paysager et environnemental de la voie verte et la vallée de la Chère. Le confinement a par ailleurs montré la nécessité de proposer, dans ce quartier d’appartements, des espaces publics qualitatifs qui, par leur aménagement, participeront à la lutte contre le réchauffement climatique et les îlots de chaleur.
Par ailleurs, dans un environnement urbain fortement marqué par la présence de la voiture, le confort du piéton est essentiel. Elargissement des trottoirs, trottoirs paysagers, généreux espaces publics doivent permettre de donner aux piétons et notamment aux enfants, toute leur place dans le quartier.
L’école
Insérée au cœur du quartier l’école Claude Monet organise un peu la vie du quartier. Elle a ses temps forts que sont les entrées-sorties.
Sa position « en cul de sac » conduit à engorger la voie publique attenante aux immeubles, de véhicules qui, pour certains ne font que déposer des enfants de primaires, pour d’autres cherchent une place, tournent, prennent des places réservées aux riverains, se stationnent en double-file pour emmener les enfants de maternelle. Alors même qu’ils habitent le quartier, une part très faible des parents vient à pieds.
Il est donc nécessaire d’organiser la circulation aux abords de l’école tout en offrant un parking pour des stationnements de courte durée et de dépose-minutes. Ce parking sera raccordé à une allée piétonne paysagée, sécurisée, dissociée de la circulation, amenant à l’école primaire et maternelle.
Une place centrale
Le projet présenté au Conseil Municipal s’articule autour d’une place principale associant les équipements que sont le centre socio-culturel, le multi-accueil, la future agence d’Habitat 44, le gymnase. Cette place, piétonne, paysagée, sera structurée par l’implantation de kiosques ouverts qui seront le support d’une multitude d’usage (marchés, animation, causeries...). Des bancs et des plantations, des murets, complèteront le dispositif urbain.
Tout au long des travaux, les pilotes de l’opération devront animer des échanges avec les habitants. Une demande d’implication des associations du quartier, du conseil citoyen ou du centre socio-culturel intercommunal sera également envisagée.
Il conviendra par ailleurs de définir les modalités de participation des habitants, ceux des HLM mais aussi ceux des pavillons extérieurs.
Le centre socioculturel intercommunal pourra initier, soutenir et/ou accompagner les actions portées par les acteurs locaux afin de retracer la mémoire de ces instants de vie, mémoire du site et de ses évolutions.
Enfin il importera de mettre en œuvre les mesures d’insertion par l’activité économique des habitants.
Ce sera le cas lors des travaux prévus au collège de La Ville aux Roses où 4 500 heures sont prévues par le Conseil départemental de Loire-Atlantique. Une démarche analogue est en cours d’étude avec le CD44 et Habitat 44 dans le cadre de son programme de rénovation urbaine.
Rénovation des Logements
Le projet concerne la réhabilitation de 13 bâtiments, 28 montées d’escaliers et 224 logements. Selon les immeubles il pourra y avoir :
– remplacement des sols amiantés,
– réfection de la ventilation naturelle,
– réfection des toitures,
– remplacement des vasistas,
– 40 cm d’isolation dans les combles,
– création de 140 balcons orientés sud et ouest,
– suppression dans les T3 et les T4 de la la cloison et du placard séparant le séjour de l’entrée pour créer une pièce de vie de 25 m2 environ.
Le programme de démolition, ainsi que la mise en vente ultérieure de la rue Branly créeront un déséquilibre au profit des petits logements. Dans le cadre de ce programme, il est prévu :
1- de transformer six T2 superposées en trois T5 duplex
2- de transformer un T3 et un T2 côte à côte en un T6 simplex.
Accessibilité
A la Ville aux Roses, très peu de logements sont accessibles aux personnes ayant des difficultés de mobilité. Le maître d’ouvrage a donc décidé de rendre accessibles les bâtiments situés aux 1 et 3 rue de la Citoyenneté. Pour cela il est prévu :
– L’installation de quatre ascenseurs 450kg dans les celliers des logements,
– l’adaptation des logements suivant un programme défini (volets roulants électriques, WC surélevés, douches, )
Cinq ilots
L’ensemble « Ville aux Roses 4 » sera découpé en cinq ilôts. Afin de rompre la monotonie du quartier, les concepteurs veilleront à créer cinq réponses architecturales différentes afin de marquer ces ilôts.
Créer de la vie
Rénover les immeubles, créer des cheminements doux, renaturer les rues, ouvrir sur la ville fort bien. Mais il ne faut pas oublier de prendre les moyens pour donner de la vie à La Ville aux Roses.
En effet, et c’est une surprise, dans ce quartier où il y a plus de 500 logements HLM, on ne voit personne. Sauf aux entrées-sorties de l’école et aux abords de la mosquée. Chacun rentre chez soi, se terre chez soi. Et même les fêtes attirent peu de monde. Il va y avoir un travail considérable à mener par le Centre Socio-Culturel. On s’inquiète d’ailleurs : au temps du confinement le centre socio-culturel est resté fermé, alors même qu’en ville les bibliothèques sont ouvertes tout comme l’HyperU voisin. De plus, on n’entre pas librement au Centre Socio-Culturel, il faut sonner à la porte
Et si on créait une fête permanente ? Il va y avoir une place, piétonne, paysagée, avec des bancs, des kiosques, des plantations, des murets. Il suffit d’y organiser une manifestation toutes les semaines. Il y a de très nombreuses associations à Châteaubriant, on pourrait demander à chacune d’elles de se manifester une fois par an dans le quartier. Une partie de boules, un concert choral, un concours de belote, un spectacle, une exposition artistique, un atelier maquillage, un atelier informatique Une guirlande lumineuse à Noë l, un passage du Père Noë l, une fête de la musique, un challenge vélo, une braderie c’est facile à organiser.
Le but serait de faire sortir les gens de chez eux, de les attirer autour d’un stand de galettes, ou de frites, des marrons grillés ou un vin chaud avec la volonté d’impliquer les habitants dans la conception des projets. Carnaval, chasse à l’œuf, loterie, soirées dansantes
Bien sûrquand la Covid
Tout ceci s’organise en donnant une impulsion aux associations, en soutenant les initiatives des habitants du quartier.
A Tourcoing les habitants racontent : " Notre organisation s’engage auprès des habitants à favoriser la paix sociale. En ce sens, un travail quotidien est mené sur le terrain par une équipe de médiateurs professionnels. Être à l’écoute des habitants, recueillir leurs impressions, nouer avec eux des relations privilégiées et faire de chacun un acteur du développement du lien social, tel est l’objectif de ce dispositif. véritable relais entre habitants et services institutionnels, nos médiateurs assurent une présence, en journée et en soirée, sur les lieux de grande fréquentation, afin de limiter les regroupements et les nuisances qu’ils peuvent engendrer.
Nous proposons, tout au long de l’année, diverses animations dans le but de développer les liens sociaux entre habitants "
Ecrit le 12 mai 2021
Convention V.A.R.
Le quartier de la Ville aux Roses à Châteaubriant, c’est 507 logements construits en quatre tranches. 1 (48 logts), 2 (57 logts), 3 (107 logts) et 4 (304 logts). Une convention a été signée le 5 mai 2021 entre le bailleur Habitat 44, la ville de Châteaubriant et la Com’Com’ Châteaubriant-Derval et l’État. Pour Sandrine Juin, directrice de Habitat 44, il s’agit de réhumaniser le quartier : « renouvellement urbain, accès aux personnes à mobilité réduite, foyer-logement pour les jeunes, nouvelle agence, rénovations intérieures des logements). Les travaux intéresseront les PME locales et offriront des heures d’insertion »
Le maire a dit que le Conseil citoyen a été associé, que les travaux privilégieront l’approche paysagère, les mobilités douces et l’ouverture du quartier sur le reste de la ville. Pour le sous-préfet il s’agit de redonner de l’attractivité au quartier et de le décloisonner. Le Plan de Relance appuiera les actions sur le terrain.
(pour d’autres détails, relire La Mée
du 20 avril 2021)