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Ecrit le 6 avril 2021
Le bocage à préserver
« Le bocage », un terme que nous connaissons bien dans nos régions, sans trop savoir le définir. Mais le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin de la Vilaine) a publié une note, en direction des collectivités locales, et a lancé un inventaire pour stopper l’érosion du bocage et étudier, à l’échelle locale, les mesures qui doivent être prises pour faire évoluer le bocage existant et améliorer la limitation du ruissellement et de l’érosion des sols. Nous publions ci-après des éléments de leur document.
La forme bo(s)cage est un dérivé du normand bosc « bois » . Il procède du germanique bÅ sk- (bas latin boscus) qui a aussi donné les termes français bois et bosquet (forme empruntée à l’occitan, elle-même issue du français).
l’ancien terme boscage ou bocage a longtemps désigné un petit bois, plutôt qu’un réseau de haies. Au XIIe siècle, le poète Wace distingue les habitants des bois et ceux des plaines. Au XIIIe siècle, le trouvère Rutebeuf évoque une sorte d’exode rural : « ils ont lessié le bochage, por aprochier la bone vile ».
Au XVIIIe siècle, le dictionnaire de l’académie Française, donne au mot une connotation bucolique : un petit bois, ou lieu ombragé et pittoresque. La notion
contemporaine de réseau maillé de haies n’a finalement été largement diffusée que dans les années 1960-1980, essentiellement par les géographes, au moment de la régression rapide du bocage détruit par les remembrements et l’urbanisation, via les alertes des milieux scientifiques et de la protection de
l’environnement.
Le bocage tel qu’on le connaît en Europe de l’Ouest s’est mis en place à la suite des phases de défrichements du Moyen Âgepour la création de cultures en
joualles, l’établissement de vergers-potagers de monastères et la
formation de jardins de « simples » et herbes à pot d’abbayes. La mise en place du paysage bocager s’est achevée aux époques suivantes et jusqu’au XVIIIe siècle pour quelques régions. A son apogée, le bocage occupait une large part de la façade atlantique européenne et était également présent à l’intérieur de certaines terres. c’est depuis le début du XXe siècle et surtout après la Seconde Guerre mondiale que le bocage a fortement régressé dans toute l’Europe.
Dans l’ouest de la France, le bocage apparaît au milieu du XIe siècle. A cette époque, les talus et les haies avaient comme principal objectif de protéger les cultures et les habitations. Le bocage assurait le rôle de clôture autour des parcelles privées.
Le maillage créé a également permis une structuration hydraulique du territoire. En allongeant et contraignant la circulation de l’eau, le système de talus-fossés permettait d’assurer la distribution à tous les usagers de cette ressource énergétique et vivrière.
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, l’intensification et la mécanisation de l’agriculture ont conduit à une régression continue du maillage bocager. En effet, la modernisation des pratiques agricoles s’est traduite par le regroupement des parcelles et par une augmentation des surfaces cultivées. Ce que l’on a appelé le remembrement agricole a contribué à la destruction des éléments permanents du paysage considérés comme gênants tels que le bocage.
Le bocage est un paysage rural caractérisé par des champs enclos par des alignements d’arbres ou d’arbustes, des talus ou des murs en pierres. c’est un système semi-naturel, formé, entretenu et maintenu par et pour l’homme. Le bocage se caractérise par la présence de l’un ou plusieurs de ces éléments : le fossé, la levée de terre ou de pierres (talus), la haie. Deux types de bocage peuvent être dissociés : un bocage de talus, constitué en général d’une levée de terre maçonnée ou plantée, et un bocage de haie à plat où la végétation constitue une clôture et une barrière. Lorsque les haies sont connectées, elles forment un ensemble appelé maillage bocager.
Les haies-barrières
Les haies et talus constituent des barrières qui permettent de freiner, stocker et recycler une partie des éléments lessivés ou ruisselés. Différents phénomènes d’épuration de l’eau se mettent en place : absorption par les végétaux pour se nourrir, dégradation par la microfaune du sol, rétention par le sol. La concentration en polluants dans l’eau en aval des haies est de plus en plus faible permettant ainsi de préserver la qualité de l’eau dans les rivières.
La qualité de l’eau
Le bocage, comme les zones humides, participe au fonctionnement hydrologique des bassins versants. En créant un obstacle au ruissellement des eaux de pluie et à l’écoulement des eaux dans le sol, le maillage bocager ralentit et allonge le chemin de l’eau en surface, et favorise l’infiltration de l’eau en profondeur. Le bocage a donc une fonction de zone tampon qui régule les flux d’eau, limitant les crues et étiages des cours d’eau en aval des bassins. La disparition du bocage favorise l’écoulement plus rapide des eaux. Le poète Gilles Servat l’a évoqué : « Dans les prairies, l’herbe était si belle. L’eau s’enfuit, s’enfuit, s’enfuit. J’entends taper le seau sur le fond du puits »
Le bocage bien positionné et continu améliore la sédimentation des matières solides présentes dans les ruissellements. Il permet de conserver dans la parcelle la couche de sol superficielle qui est la plus fertile. d’autre part, la présence de plusieurs talus dans une pente permet de segmenter la longueur de la pente et par conséquent de diminuer le pouvoir érosif de l’eau.
Enfin les haies bocagères et talus fournissent refuges, habitats, lieux de reproduction et nourriture à de nombreuses espèces. Lorsqu’elles sont continues et connectées entre elles, elles permettent aux individus de circuler entre les zones boisées et jouent donc un rôle de corridor écologique.
Le bocage contribue à ralentir la vitesse des vents. Il protège le bétail et les cultures des dégâts du vent. L’effet brise-vent limite l’assèchement des sols et l’ombrage protège les animaux.
Micro-climat
Les haies peuvent également améliorer les rendements des cultures en créant des conditions microclimatiques favorables à la production agricole.
Face aux énergies fossiles, le bois est une énergie renouvelable écologique qui peut être compétitive et durable si la ressource est bien gérée. Le bois issu du bocage peut également être utilisé comme bois d’œuvre. Les arbres fruitiers peuvent être aussi source de revenus complémentaires.
Le bocage peut agir localement pour limiter les effets des changements climatiques. Ainsi, face aux pluies moins fréquentes mais plus importantes qui sont promises avec les changements climatiques, son rôle hydraulique permettra de limiter les phénomènes de crues ponctuelles et de réduire la durée et l’importance des étiages. De même, face à la hausse générale des températures prévue, l’ombrage généré par le maillage bocager bénéficiera aux cultures et au bétail.
piéger le carbone
Également, face aux émissions de CO2 générées par les diverses activités humaines, le bocage permet un stockage à moyen et long terme du carbone sous forme de biomasse.
Enfin le bocage est un paysage typique de nos régions. Il participe au cadre de vie, ainsi qu’Ã l’identité et l’attrait du territoire.
préservation de la qualité de l’eau, régulation des écoulements, Conservation et maintien des sols, Biodiversité, effet brise-vent, Production (bois énergie, bois d’œuvre, fruits), Protection climatique et stockage du carbone, Paysage et patrimoine le bocage a beaucoup de qualités qu’on redécouvre.
Aussi, le SAGE Vilaine demande la réalisation d’un inventaire communal des éléments bocagers et la protection de ces derniers dans les différents documents d’urbanisme.
Un groupe de travail communal, composé d’acteurs locaux, est créé. Indépendamment des documents d’urbanisme, pour les communes situées dans les secteurs prioritaires phosphore ou pesticides, il est demandé d’élaborer un programme de réhabilitation, restauration et reconstitution du bocage. Ce groupe de travail comprend parmi ses membres : un élu, un exploitant agricole et un représentant d’associations de protection de l’environnement, en y associant une/des personne(s) représentant la mémoire de la commune, un chasseur, ainsi qu’un référent technique des structures de bassin versant concernées
Ce groupe se réunira au moins quatre fois pour suivre et accompagner de façon constructive le prestataire en charge de la réalisation de l’inventaire. Le document de travail sera rendu public pendant 3 semaines minimum, afin de laisser la possibilité aux acteurs locaux d’émettre des observations.
La protection du bocage sera faite ensuite par deux moyens : soit le classement en ’Espace boisé classé’ soit en « Eléments Loi Paysage »
4000 arbres
4000 arbres, chênes sessiles et hêtres, ont été plantés par l’ONF en mars 2017 à St Vincent des Landes, sur la parcelle communale de 2 ha 80 a, au sud de la station d’assainissement, dans le cadre du projet Giono. La convention a une durée de 25 ans. Pour adapter les forêts aux évolutions du climat, les équipes de l’ONF ont initié en 2011 une expérience de migration assistée des essences baptisée projet Giono. Des graines de diverses provenances sont sélectionnées dans le sud de la France pour germer à la pépinière de Guémené-Penfao.
Le bocage contribue à ralentir la vitesse des vents. Il protège le bétail et les cultures des dégâts du vent. L’effet brise-vent limite l’assèchement des sols et l’ombrage protège les animaux.
Micro-climat
Les haies peuvent également améliorer les rendements des cultures en créant des conditions microclimatiques favorables à la production agricole.
Face aux énergies fossiles, le bois est une énergie renouvelable écologique qui peut être compétitive et durable si la ressource est bien gérée. Le bois issu du bocage peut également être utilisé comme bois d’œuvre. Les arbres fruitiers peuvent être aussi source de revenus complémentaires.
Le bocage peut agir localement pour limiter les effets des changements climatiques. Ainsi, face aux pluies moins fréquentes mais plus importantes qui sont promises avec les changements climatiques, son rôle hydraulique permettra de limiter les phénomènes de crues ponctuelles et de réduire la durée et l’importance des étiages. De même, face à la hausse générale des températures prévue, l’ombrage généré par le maillage bocager bénéficiera aux cultures et au bétail.
piéger le carbone
Également, face aux émissions de CO2 générées par les diverses activités humaines, le bocage permet un stockage à moyen et long terme du carbone sous forme de biomasse.
Enfin le bocage est un paysage typique de nos régions. Il participe au cadre de vie, ainsi qu’Ã l’identité et l’attrait du territoire.
préservation de la qualité de l’eau, régulation des écoulements, Conservation et maintien des sols, Biodiversité, effet brise-vent, Production (bois énergie, bois d’œuvre, fruits), Protection climatique et stockage du carbone, Paysage et patrimoine le bocage a beaucoup de qualités qu’on redécouvre.
Aussi, le SAGE Vilaine demande la réalisation d’un inventaire communal des éléments bocagers et la protection de ces derniers dans les différents documents d’urbanisme.
Un groupe de travail communal, composé d’acteurs locaux, est créé. Indépendamment des documents d’urbanisme, pour les communes situées dans les secteurs prioritaires phosphore ou pesticides, il est demandé d’élaborer un programme de réhabilitation, restauration et reconstitution du bocage. Ce groupe de travail comprend parmi ses membres : un élu, un exploitant agricole et un représentant d’associations de protection de l’environnement, en y associant une/des personne(s) représentant la mémoire de la commune, un chasseur, ainsi qu’un référent technique des structures de bassin versant concernées
Ce groupe se réunira au moins quatre fois pour suivre et accompagner de façon constructive le prestataire en charge de la réalisation de l’inventaire. Le document de travail sera rendu public pendant 3 semaines minimum, afin de laisser la possibilité aux acteurs locaux d’émettre des observations.
La protection du bocage sera faite ensuite par deux moyens : soit le classement en ’Espace boisé classé’ soit en « Eléments Loi Paysage »
4000 arbres
4000 arbres, chênes sessiles et hêtres, ont été plantés par l’ONF en mars 2017 à St Vincent des Landes, sur la parcelle communale de 2 ha 80 a, au sud de la station d’assainissement, dans le cadre du projet Giono. La convention a une durée de 25 ans. Pour adapter les forêts aux évolutions du climat, les équipes de l’ONF ont initié en 2011 une expérience de migration assistée des essences baptisée projet Giono. Des graines de diverses provenances sont sélectionnées dans le sud de la France pour germer à la pépinière de Guémené-Penfao.