Ecrit le 15 juillet 2020
Fraudes massives auchômage partiel
LaTribune.fr du 10/07 : Le parquet de Paris a annoncé une enquête sur des fraudes « massives » au chômage partiel à partir du confinement, impliquant des « flux financiers internationaux » qui ont occasionné « plus d’1,7 million d’euros » de préjudice.
Ces enquêtes ont été initiées « après la découverte de similitudes entre de nombreuses demandes d’autorisation d’activité partielle déposées par des entreprises ».
Les enquêteurs soupçonnent « une organisation criminelle d’avoir monté une fraude depuis l’étranger ». « Plus de 1.740 opérations frauduleuses sur tout le territoire national au nom de 1.069 sociétés différentes demandant des versements de fonds sur plus de 170 comptes bancaires différents » ont déjà été identifiées. Plus de 1,7 million d’euros ont été indûment versés par l’Agence de Services et de Paiement (ASP), chargée de gérer pour le compte du Ministère de l’Emploi l’indemnisation de l’activité partielle. Toutefois, « le versement de plus de 6 millions d’euros a pu être suspendu dès la découverte des infractions ».
« De nombreuses investigations, destinées notamment à mettre au jour les flux financiers internationaux issus de ces escroqueries, restent à effectuer », souligne le parquet, observant qu’elles nécessitaient « une forte coopération internationale ». Selon le ministère du Travail, 7,2 millions de Français ont été en chômage partiel un ou plusieurs jours par semaine en mars, 8,7 millions en avril et 7,8 millions en mai. Mi-juin, le gouvernement indiquait que depuis le début du confinement et de l’ouverture du dispositif, pas moins de 17 milliards d’euros avaient été dépensés par l’Etat. Et 31 milliards d’euros ont été inscrits dans le dernier budget rectificatif pour payer la facture.
Virus voilé
LaCroix.com du 10/07 : Un responsable indonésien a demandé aux femmes fonctionnaires de sa région de porter un voile sur le visage au lieu d’un masque pour se protéger du coronavirus., déclenchant une controverse dans l’archipel. Des défenseurs des droits des femmes ont souligné qu’un niqab n’offrait pas de protection suffisante et apparaissait comme une nouvelle tentative d’imposer un code vestimentaire conservateur aux femmes dans le pays qui compte la plus grande
population musulmane au monde. « C’est uniquement pour la prévention du Covid-19. Ce n’est pas fondé sur les enseignements religieux radicaux ou le fanatisme », s’est défendu Mohammad Suhaili Fadhil Thohir, régent du district central de Lombok, île indonésienne voisine de Bali.
Il a souligné à l’AFP que la règle n’était imposée que le vendredi, aux seules musulmanes et qu’aucune sanction n’était prévue pour celles qui ne s’y plieraient pas.
Les défenseurs des droits ont protesté contre cette mesure. Andreas Harsono, collaborateur de l’ONG Human Rights Watch en Indonésie a observé que cette mesure était « de toute évidence une extension » de la politique qui a rendu le hidjab obligatoire pour les filles musulmanes dans les quelque 300.000 écoles publiques de l’archipel.
L’Indonésie, qui a eu longtemps la réputation de pratiquer un islam très tolérant, a vu les courants musulmans conservateurs gagner du terrain ces dernières décennies.
Chantage
Le Point.fr du 09/07 : Une fratrie de Corbeil-Essonnes a harcelé et menacé durant des années Serge Dassault et ses enfants. Le procès des frères Kébé s’est ouvert mercredi. Serge Dassault, le plaignant, est décédé, à son bureau, le 28 mai 2018, à 93 ans. Mamadou Kébé, le principal « prévenu », qui avait réussi à lui soutirer plus d’un million d’euros, s’est pendu le 4 janvier 2019, à 38 ans. Bien mal acquis ne profite jamais
Restent ses frères cadets, soupçonnés d’être ses complices, qui sont, eux, jugés à Paris pour tentative d’extorsion de fonds. L’ex-trio familial est accusé d’avoir espionné, harcelé et menacé, par téléphone, depuis 2011 non seulement le patriarche, mais aussi toute sa famille, ses enfants et ses petits-enfants pour obtenir une rallonge de 500 000 euros. Serge Dassault s’est résolu à déposer une plainte à partir du moment où les corbeaux ont commencé à s’intéresser à l’un de ses petits-fils.
Si l’affaire dite des « achats de vote » fait l’objet d’une autre procédure et sera jugée au mois d’octobre, le rapport entre la tentative d’extorsion de fonds et l’audience prévue à l’automne est évident. Serge Dassault, avant de refuser de payer, avait déjà versé au total et sur plusieurs années près de 3 millions d’euros. « Pour acheter ma tranquillité, pour avoir la paix », se justifiera-t-il
EPR : la dérive financière
LeMonde.fr du 09/07 : Le nouveau président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a présenté un rapport critique sur la filière nucléaire EPR. Il fait le constat de l’échec opérationnel de l’EPR de Flamanville. Le diagnostic ne condamne pas cette technologie, mais le processus, les méthodes, les financements et même les capacités techniques de la filière. Le rapport analyse les faits et décrit cliniquement la chronique d’une dérive évitable.
c’est l’ensemble du processus de décision qui aboutit à cet échec opérationnel et financier. Il y a une question de gouvernance et de pilotage. Il n’y a pas eu de transparence entre EDF et Areva, mais plutôt une concurrence entre deux groupes publics, qui avaient deux stratégies différentes. Ces rivalités n’ont pas été arbitrées, à l’époque, par l’Etat actionnaire. Cela s’est traduit par le lancement précipité de deux chantiers, l’un à Flamanville, en France, par EDF, et l’autre en Finlande, par Areva.
La conséquence, c’est que le chantier de Flamanville a connu des dérives de délais et de coûts, qui ont été multipliés par plus de trois. EDF a surestimé les capacités de la filière nucléaire et a sous-estimé les coûts et l’ampleur du projet.
Avec les coûts complémentaires de 6,7 milliards d’euros que la Cour a identifiés, on atteindra 19,1 milliards d’euros : c’est une note très salée ! Le chiffrage de la Cour découle d’une analyse méticuleuse des comptes et du financement. Dans sa réponse au rapport, le PDG d’EDF ne le conteste d’ailleurs pas.
Cela a un lourd impact pour nos concitoyens, contribuables ou consommateurs, qui en paieront le prix : la dérive des coûts de construction aboutit à une dérive des coûts de production, qui sont estimés par la Cour, pour Flamanville, entre 110 et 120 euros le mégawatt-heure, soit près du double des réacteurs en service. Cette question du coût de production est une question majeure, qui doit entrer en compte dans la réflexion sur le mix énergétique du futur.
Ministre, moi ?
20minutes.fr du 08/07 : en février 2018 sur LCI, Eric Dupond-Moret avait un ton badin pour dire que, jamais, ô grand jamais, il ne deviendrait ministre de la Justice. Finalement l’idée a fait son chemin et il a été nommé dans le gouvernement de Jean Castex.
Il y a un peu plus de deux ans il était donc « sûr » de dire non. Mieux encore : il estimait que « personne n’aurait jamais l’idée sotte, totalement saugrenue, incongrue, invraisemblable de me proposer cela ». Le couple exécutif appréciera, ainsi que les contempteurs du nouveau ministre (une partie de la magistrature a fraîchement accueilli la nouvelle) qui n’avaient sans doute pas eu l’idée non plus.