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Ecrit le 6 janvier 2021
Quand les temps sont difficiles, quand l’incertitude bouche l’horizon, un messaége d’espoir est toujours le bienvenu. Il nous a été donné par le théâtre Messidor lors de son Assemblée Générale du 16 décembre 2020. Alexis Chevalier a déclaré :
Comme toujours dans les circonstances difficiles, il est bon de ne pas verser dans l’analyse de l’instant en subissant inévitablement les désarrois et les inquiétudes que ne manque pas de générer la situation ambiante. Il est bon de garder la distance, pas la distance physique que l’on nous assène à longueur de médias, mais cette autre distance, ce recul, cette hauteur de vue qui confine à la liberté d’être et qui permet de conserver un regard de spectateur sur ce qui semble faire l’objet d’une immense aventure humaine collective.
Comme il est dit dans la fable de La Fontaine : les animaux malades de la peste , « ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient touchés ». Eh oui, nous sommes touchés, comme tout un chacun, nous traversons cette épreuve planétaire en ne sachant plus trop bien ce qui résulte du nécessaire et de l’arbitraire, nous sommes ballottés entre compréhension et désir de révolte et notre activité, notre métier, notre vie associative, nos raisons d’être, nos rêves de projets et de création, sont comme soumis à la punition collective d’un « état » contre lequel on ne peut, semble-t-il, rien... sinon attendre et patienter.
Alors il nous faut peut-être simplement puiser nos ressources dans ce qui a constitué notre répertoire au long de ces trente huit années de théâtre, écouter ce que les œuvres de luttes et de combat des héroïnes et des héros mis en scène nous ont légué.
Se souvenir des forces engrangées dans la résistance des personnages que nous avons défendus au cœur de leurs combats les plus durs et de notre admiration pour leur espérance et leur résilience à toute épreuve. Au mot de « Résistance », nous pensons bien sûrà ces années terribles de l’occupation et à toutes les « évocations artistiques » que nous avons réalisées ensemble, mais cela englobe aussi les luttes d’aujourd’hui avec le Peuple Palestinien que nous soutenons et pour qui nous avons créé en 2009 « A m’Aime la terre ».
Cela englobe bien sûrle destin de cette femme SDF mise en jeu par Kristine sous la houlette de Claudine. Cette Brigitte de « J’habite en bas de chez vous » qui nous dit la capacité de l’être humain, qu’il soit homme ou femme, à ressurgir des passes les plus sombres, moyennant qu’il ou elle garde espoir et que la vie veuille bien lui offrir le coup de pouce pour sortir de l’ornière.
Ces personnages, que nous affectionnons tant à Messidor, nous disent tous, comme Antigone, le refus de la résignation et la révolte contre l’arbitraire. Ils nous enseignent ces qualités de vigilance et d’abnégation, nécessaires et vitales, avec la certitude chevillée au corps d’un avenir possible.
Et quand je dis « possible », je ne peux pas ne pas me retourner encore une fois sur notre répertoire et me souvenir de ce « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » que Voltaire a ironisé dans « Candide ». Le fatalisme auquel nous refusons de nous soumettre, doit pour autant tempérer tout excès d’optimisme. Nous sommes, comme le dit le philosophe, certains que « l’homme est capable d’améliorer sa condition par lui-même », encore faut-il qu’il soit aidé, aidé par le coup de pouce, comme je le disais plus haut, aidé par la rencontre nécessaire et salutaire, aidé par la force collective d’une œuvre de vie partagée. Et c’est bien la conclusion de l’œuvre « Candide » dans cette fameuse maxime « Cultivons notre jardin ». Valeur de travail, celle qui ne nous a jamais quittés et qui nous anime encore aujourd’hui, mais également valeur du travail collectif : « notre jardin », car Messidor, notre association est bien, au-delà de l’utopie première, cet aboutissement d’expériences parcourues et traversées ensemble, ce parcours toujours en cours ou comme le dit Voltaire dans les dernières lignes de son œuvre : « Le bonheur passe par le travail et l’amitié ».
c’est donc avec beaucoup de pragmatisme, qu’il nous faut considérer cette année 2020. La regarder comme une expérience qui fera date dans nos mémoires et ne pas céder à l’ironie d’Antoine de Caunes qui ponctue chacune de ses émissions sur Inter par « 2020, année de merde ».
Peut-être, dans ces frustrations, dans cette attente forcée, dans ces déceptions, dans ces temps de confinement et d’incompréhension, avons-nous consciemment ou inconsciemment, engrangé une force décuplée qui demain fera sens et donnera une nouvelle joie à notre engagement, une nouvelle liberté à notre création, une nouvelle énergie à nos projets communs.
Une idée des activités du théâtre Messidor
– En 2019, des ateliers de théâtre en milieu scolaire :
découvrir et prendre conscience de ses modes d’expressions, orale et corporelle, pour gagner de l’assurance et de la confiance en soi. « Ne pas s’effacer, oser prendre la parole, maîtriser ses émotions et mettre toutes les chances de son côté dans l’établissement de son projet de vie professionnelle ». Cet atelier d’expression permet à chacun des participants de s’exprimer dans l’écoute et le respect des autres, sur des sujets choisis en fonction de ses propres intérêts.
– stage avec Les Apprentis d’Auteuil et dans les lycées professionnels : « Resocialisation, Intégration, Prise de confiance en soi, Être fier et conscient de sa propre culture ».
– interventions à l’école d’infirmiers et à l’école Centrale à Nantes,
– journée nationale de la Résistance,
– Création « Être jeune en Palestine » - Textes témoignages sur la résistance des jeunes en Palestine (à Jenine) par un groupe d’adolescents de La Bottière à Nantes. Objectifs : permettre aux jeunes de comprendre le contexte social et la vie des jeunes Palestiniens.
– mais aussi des mises en scène, la fête de la Confiture, l’aide à la naissance d’une nouvelle troupe amateur. Et deux créations professionnelles : Les Monologues du vagin et J’habite en bas de chez vous.
l’activité en 2020 a été limitée par la Crise du Covid. Car tout a été annulé à partir du 13 mars 2020. Il est resté une aide aux troupes amateurs et des ateliers scolaires en janvier-février, et puis Création d’été grâce au collectif « Ouvrir l’horizon » du spectacle Femme déménage avec Fany Bourgeois Lang (accordéon) et Kristine Maerel (interprétation chant). Puis reprise de diverses répétitions en octobre. Et nouvelle interruption en novembre décembre d’autant plus que les activités culturelles ont été jugées « non-essentielles ».
Avec tout ça les finances de l’association ont été déficitaires .
Ce que je veux, c’est jouer !
Ce que je veux, c’est jouer ! proclame Anthony Gorius, « petit intermittent de spectacle » comme il se définit lui-même.
Les médias nationaux se font l’écho de la souffrance du monde du spectacle dont les salles ne sont toujours pas ouvertes. Partout, les artistes rivalisent d’imagination pour se produire malgré les restrictions imposées par le Covid-19.
Un intermittent du spectacle est défini selon les trois éléments suivants : c’est un salarié travaillant comme artiste ou ouvrier du spectacle vivant, du cinéma ou de l’audiovisuel. Il est engagé par des employeurs privés ou publics et toujours en contrat à durée déterminée (CDD). « ‹Il relève d’une branche spécifique de l’assurance chômage appelée Pôle emploi spectacle. Il »‹perçoit« ‹ en moyenne »‹1.200 euros« ‹ par mois »‹ si son cachet est au plus bas« ‹. Cette somme inclut à la fois le salaire »‹ et l’indemnité versée par l’assurance chômage au titre de l’ intermittence« ‹. » Pour bénéficier du statut d’intermittent du spectacle, il faut justifier de 4 spectacles par mois. Cela ne comprend pas le temps passé à créer et à répéter, précise Anthony. Chaque fois que l’on se produit, on cotise : pour une prestation à 300 € le cachet, on cotise 150 €« ‹. »‹ De plus« ‹, l’intermittent a beaucoup de frais, pas forcément compris dans le cachet : déplacements, repas, hôtel, »‹entretien de leur instrument de travail,« ‹ »‹réparations en tous genre (costumes, décors etc.) « ‹Pas de spectacles joués en 2020 donc aucun achat en prévision pour 2021 »‹. l’année à venir sera extrêmement difficile : c’est une future course au cachet où l’artiste est prêt à accepter n’importe quoi et à des tarifs extrêmement bas.
Ecrit le 27 janvier 2021
Les Parteras
Vladimir Chevalier (un p’tit gars de St Aubin des Châteaux) avec deux amies Maureen et Perrine, s’en est allé au Mexique, à la découverte des Parteras, les sage-femmes indigènes Mayas. « Pendant un mois nous avons assisté à des rencontres et des événements qui ont permis de comprendre leur travail. Ce documentaire est un journal, un carnet de voyage raconté par Maureen de manière poétique. Il aborde les obstacles, les objectifs et la philosophie des sage-femmes latino-américaines. Un regard sur la société mexicaine d’aujourd’hui au travers des consciences et des voix féministes. Un souffle d’espoir pour cette pratique universelle ».
voir le site youtu.be