Ecrit le 27 janvier 2021
On s’y perd....mais on y apprend....
Dommage que beaucoup de ces verbes soient tombés dans l’oubli.
Le chien aboie quand le cheval hennit et que beugle le bœuf
et meugle la vache.
L’hirondelle gazouille, la colombe roucoule et le pinson ramage.
Les moineaux piaillent, le faisan et l’oie criaillent
quand le dindon glousse.
La grenouille coasse mais le corbeau croasse et la pie jacasse
Le chat comme le tigre miaule, l’éléphant barrit, l’âne braie,
mais le cerf rait.
Le mouton bêle évidemment et bourdonne l’abeille.
La biche brame quand le loup hurle.
Tu sais, bien sûr, tous ces cris-là mais sais-tu ?...
Que si le canard nasille, les canards nasillardent,
Que le bouc ou la chèvre chevrote,
Que le hibou hulule mais que la chouette, elle, chuinte,
Que le paon braille, que l’aigle trompète.
Sais-tu ?
Que si la tourterelle roucoule, le ramier caracoule et que la bécasse croule, que la perdrix cacabe, que la cigogne craquette et que si le corbeau croasse, la corneille corbine et que le lapin glapit quand le lièvre vagit. du verbe vaginer
Tu sais tout cela ? Bien.
- Huppe fasciée
Mais sais-tu ?
Que l’alouette grisolle ?
Tu ne le savais pas. Et, peut-être, ne sais-tu pas davantage que le pivert picasse. C’est excusable !
Ou que le sanglier grommelle, que le chameau blatère
Et que c’est à cause du chameau que l’on déblatère !
Tu ne sais pas non plus peut-être que la huppe pupule
Et je ne sais pas non plus si on l’appelle en Limousin la pépue parce qu’elle pupule ou parce qu’elle fait son nid avec de la chose qui pue. Qu’importe !
Mais c’est joli : la huppe pupule !
Et encore sais-tu que la souris, la petite souris grise : devine ? La petite souris grise chicote ! Oui ! Avoue qu’il serait dommage d’ignorer que la souris chicote et plus dommage encore de ne pas savoir, que le geai cajole !"
Et que l’homme picole !
Besoin de crier ?
Besoin de crier votre colère au monde ? Plusieurs sites internet proposent de vous enregistrer et de diffuser votre cri au monde entier. Vous devez juste attendre le bip, et hurler autant que vous voulez. C’est dans la boite, et le lendemain, votre cri, calme ou votre pétage de plomb est diffusé sur internet. Vous pouvez même aller écouter des étrangers hurler au téléphone !
La thérapie primale revient à la mode en ces temps d’angoisse liée au coronavirus et aux différentes crises économiques et sociales. Inventée dans les années 60 par un psychologue américain, Arthur Janov, la thérapie primale (primal therapy) entend nous libérer de nos névroses par des cris et hurlements sortis du plus profond de nos tripes.
Aussi, si l’idée fait rire, plusieurs sites internet et institutions
proposent de pousser notre cri.
L’office du tourisme d’Islande a imaginé une campagne de communication basée sur la libération vocale. Le principe ? Criez autant que vous le souhaitez, pour vous décharger. Le slogan : « Let it out », soit « laisse-le partir » et un message subsidiaire : le pays aux reliefs si apaisants vous libérera de vos angoisses, une fois le confinement libéré. Sur le site, on peut entendre des personnes crier d’un peu partout dans le monde, avec un beau paysage en fond visuel.
Un professeur et artiste américain propose, lui, le projet Just scream. La méthode, différente, est celle d’une hotline. On appelle un numéro de téléphone, +1-561-567-8431, on attend le bip, et hop, on crie sans état d’âme. Seul hic, l’appel vous coûtera jusqu’à 2,20 euros la minute selon votre opérateur.
Si vous ne vous sentez pas de crier, vous pourrez entendre des personnes hurler. Assez cocasse, cette solution a le mérite d’exister et pourrait même aider. En France, la santé mentale des Français se dégrade. Si crier ne vous soulage pas, n’hésitez pas à demander de l’aide à un professionnel.
Crier pour soi ...
(article de Marcel Rufo, l’Express 2004)
En regardant il y a quelques jours le match de football des Verts de Saint-Etienne contre Lyon, le 3 octobre, j’ai été frappé par les cris des supporters. Ils criaient tous de la même manière. Aujourd’hui, le cri est organisé ; il s’est même mondialisé. C’est le même dans tous les stades de la planète. Le cri est devenu une sorte de produit de consommation standardisé. On crie même dans les émissions de télévision. Mais le vrai cri, ce n’est pas cela, ce produit institutionnalisé, commercial.
Quand l’enfant naît, qu’il passe de l’élément liquide à l’air, il déplisse ses alvéoles pulmonaires en hurlant. Notre premier contact avec le monde se fait par le cri. On peut dire : « Je crie, donc j’existe. » Quand l’enfant grandit et qu’il dit « non ! », c’est encore comme un cri. Mais quand il commence à parler, il doit cesser de crier. Dans l’évolution de l’humanité, plus on parle, moins on crie. Sauf quand on est en colère. Alors, il faut savoir s’égosiller. C’est plus sain que la colère froide. Dans l’Antiquité, les dieux eux-mêmes communiquaient avec les humains par le tonnerre, qui est leur cri.
Dans la famille, pourtant, on crie moins. Les parents n’osent plus. Ils ont peur du juge derrière la porte. Et l’instituteur ne gronde plus ses élèves. Le cri de douleur est aussi plus rare. Notre société est plus pudique, or le cri, c’est ce qu’il y a de plus archaïque en nous. Il remonte à la nuit des temps. Voilà pourquoi l’insulte est un cri. Le mot grossier doit être gueulé. On crie quand on ne pense plus. Dans une société feutrée, il n’y a plus que les jeunes des cités pour oser crier. C’est le cri protestataire. On crie quand on est en groupe. Le loup qui crie n’est jamais seul ; il est avec sa meute.
Il faut reconquérir le cri. Il fait partie de l’être. Ainsi s’exprime le corps. On beugle avec les tripes. De temps en temps, il est utile de « péter un plomb ». L’excès a du bon. Crier, c’est manifester sa passion, le plaisir, la douleur, la révolte. Un cri d’amour n’est jamais feutré. Les enfants qui jouent crient. Retrouvons les vertus « crieuses » du Moyen Age, crions pour voir ce que cela fait. Autorisons-nous à crier.
On crie de terreur, on crie de colère, on crie de peur, on crie de tristesse, on crie de frustration, mais on peut aussi crier de surprise ou de joie… dans tous les cas on crie quand l’émotion est trop forte pour être contenue. Quand c’est si puissant qu’on ne peut plus intérioriser au risque de se faire du mal, on rejette vers l’extérieur ce trop plein.
Mais on peut aussi crier contre l’autre et là est tout le problème, lorsque le cri n’est pas pour nous mais contre l’autre. L’autre n’est pas responsable de notre manque de gestion dans nos émotions. N’oublions pas que crier, notamment contre un enfant, impacte très négativement le développement psychologique de cet enfant notamment dans l’estime qu’il va avoir de lui-même, générant comportements antisociaux voire violents, trouble du développement …Cependant crier sur un autre adulte n’est pas non plus anodin, outre le fait que vous allez entraver la communication, vous allez aussi énerver votre interlocuteur. Ainsi sachez que ce n’est pas parce que l’on crie que l’on se fera mieux comprendre, au contraire, les cris attaquent, rabaissent, humilient, et finalement sont une forme de maltraitance. La confiance s’effrite ne laissant alors plus qu’un amère regret...
Source :voir le site ailesetgraines