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Ecrit le 3 février 2021
En 2020 le Conseil de développement a dû s’adapter aux conditions créées par la pandémie. « Comme beaucoup, nous sommes passés aux réunions en visioconférence. Cette solution a des limites mais nous a permis de continuer à nous voir et à fonctionner » explique le président Yves Le Gall. « Notre AG a pu se tenir en présentiel le 24 septembre dernier au lieu du mois de juin habituellement. Tout au long de l’année, nous avons aussi participé à des » Webinaires « ou réunions en ligne organisées dans le réseau des conseils de développements sur des thèmes divers ».
Cependant les réunions de groupe élargies qui avaient été pensées ont été annulées. Pour autant l’activité ne s’arrête pas : « Continuons à faire germer nos idées pour relever ensemble les défis de demain » ce sont les voeux pour 2021
Alimentation et précarité
Dans le contexte de catastrophe sanitaire que nous vivons à la suite du COVID, la question de la précarité alimentaire semble prégnante et s’être accentuée. « Si ce point est une réalité au niveau national, il nous semblait important de s’intéresser à la réalité de notre territoire. Est-ce aussi le cas pour le territoire Châteaubriant-Derval ? dans quelles proportions ? Avec quelles problématiques ? Quelles solutions envisager pour améliorer la situation ? »
Selon le baromètre publié par le Secours Populaire avec l’Institut Ipsos, 40« ¯% des Français - dont 64 »¯% des plus modestes - se restreignent sur la qualité de leur alimentation pour des raisons financières.
Alors qu’un Français sur cinq avait déjà du mal à se nourrir en 2018, les demandes d’aides alimentaires auprès des associations sont en forte hausse. « Des centaines de milliers de personnes ont basculé alors que jusque-là elles subvenaient à leurs besoins, de façon modeste. »
On considère une personne est en état de précarité alimentaire lorsqu’elle ne parvient pas à se nourrir convenablement (qualité et quantité) pour des raisons financières.
Ne pas pouvoir accéder en quantité suffisante à une nourriture saine et équilibrée c’est ouvrir la porte aux problèmes de santé et de bien-être. A court terme, c’est d’abord le sentiment de faim et d’épuisement, conséquence des repas sautés.
s’ajoutent les maladies physiques et psychologiques : à moyen terme, l’insécurité alimentaire peut engendrer de l’anémie, du diabète, du cholestérol mais aussi du surpoids.
Ensuite, une alimentation insuffisante favorise l’isolement, souvent liée à la honte de ne pouvoir se nourrir seul, et trace la voie de l’exclusion.
Pour les plus démunis, la part budgétaire attribuée à l’alimentation se restreint au profit d’autres dépenses. Lorsqu’il faut serrer le budget, c’est souvent le poste de l’alimentation qui sert de variable d’ajustement dans les budgets des ménages les plus précaires.
Enfin, l’insécurité alimentaire n’est pas le fait d’une catégorie sociale unique en France et ses causes sont diverses : sociétales, individuelles ou une combinaison des deux.
L’insécurité alimentaire concerne une population très hétérogène : des femmes seules avec enfants, des chômeurs, des jeunes non-qualifiés, des familles monoparentales, des ménages à bas-revenus, des personnes bénéficiant d’un emploi précaire, des individus avec un emploi stable mais dont le salaire n’est pas suffisant pour faire face à leurs charges. L’insécurité alimentaire est bien souvent la conséquence d’accidents de vie comme le chômage, la maladie, un à -coup qui perturbe soudainement l’équilibre précaire du foyer.
Un groupe de travail
Tous ces éléments nous ont incités à proposer un groupe de travail ayant pour thème « Alimentation et précarité »
Ses missions
Ce groupe de travail aura pour mission de dresser un état des lieux, de la réalité de cette problématique et des solutions mises en œuvre sur le territoire de la Com’Com’ Châteaubriant-Derval, mais aussi d’explorer les différentes initiatives existantes au niveau national.
Dans un deuxième temps, de proposer des solutions innovantes pouvant être mises en œuvre localement pour lutter contre cette précarité alimentaire.
Les propositions de solutions auront vocation à se déployer de manière concrète sur notre territoire
Qui peut participer
Ce groupe est ouvert à tous les citoyens du territoire de la Communauté de Communes,
Le champ de la réflexion
L’objet du groupe de travail est de mener la réflexion sur l’alimentation et la précarité sur le territoire de la Com’Com’ Châteaubriant Derval
La première réunion
« La première réunion de travail aura lieu le 8 février 2021 à 18h à la maison de l’innovation à Châteaubriant en présentiel. Si les mesures sanitaires ne nous permettaient pas de pouvoir nous réunir, cette première réunion aurait lieu en visioconférence ».
Comment s’inscrire ?
Les personnes intéressées peuvent s’inscrire par mail, par téléphone
codevchateaubriantderval@gmail.com
téléphone 07 83 16 24 81
De quoi parle-t-on ?
Trois expressions sont assez voisines et pourtant bien différentes : pauvreté, précarité, vulnérabilité.
Pauvreté : Situation de manque économique, matériel, social et affectif. Notion de durabilité. Etat mesurable par le biais du seuil de pauvreté et de l’attribution de minimas sociaux. La pauvreté peut aller jusqu’Ã la grande pauvreté, voire l’exclusion sociale.
précarité : c’est l’absence d’une ou plusieurs sécurités (revenus, travail, logement, équipement), qui peut être provisoire. c’est une notion subjective, peu quantifiable
Vulnérabilité : c’est une fragilité, subjective, qui se manifeste par le sentiment d’incertitude du lendemain, la souffrance au travail, la peur de perdre son emploi, un état anxieux, dépressif, parfois l’isolement. c’est un statut éphémère qui peut basculer à tout moment vers la pauvreté ou la précarité.
La précarité peut rendre malade, malade de mal manger. La nutrition est un déterminant majeur de la santé. Une mauvaise alimentation peut conduire à des pathologies chroniques : haute tension artérielle, cancer, obésité, santé bucco-dentaire, maladies cardio-vasculaires.
Pour les personnes en situation de précarité, s’alimenter devient difficile, demander de l’aide encore plus, Car se développe un sentiment de honte, de culpabilité, d’inutilité, de désespérance.
Un rapport du Conseil national de l’alimentation (cna 2002) montre ainsi que les différences face à l’alimentation résultent en partie de la méconnaissance de l’influence de l’alimentation sur la santé qui est plus courante dans les milieux à bas revenus, de ce fait sont moins sensibles à des « stratégies » alimentaires. Mais il souligne aussi que le coût des aliments reste un obstacle majeur à un apport nutritionnel quotidien satisfaisant d’autant plus que les conditions de vie peuvent limiter les possibilités de confection et de stockage des repas susceptibles d’en réduire les coûts. On constate que la consommation de poisson et de fruits et légumes augmente avec le revenu, alors que les graisses et sucres rapides sont plus souvent consommés dans les catégories les plus pauvres.