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Ecrit le 19 mai 2021
Ce n’est pas de l’argent qu’il faut donner pour une sécurité sociale de l’alimentation, c’est des paniers bio-circuits-courts et des boutiques dédiées de façon à organiser et développer la souveraineté alimentaire sur les territoires et éviter que les distributeurs des grandes surfaces vident le système de sa finalité sociale
Et c’est sur le salaire super-brut (cotisations des employeurs et des salariés et gérées paritairement) que le financement doit être fait pour que ce soit le système économique par l’utilisation du travail qui soit la source, comme ça l’était pour la sécurité Sociale à ses débuts. Ça serait une merveilleuse occasion de concurrence au mercantilisme et à la pub ! Après, on pourrait choisir et continuer à se nourrir dans les grandes surfaces si l’on préfère !
Mettre fin à la faim
Le collectif « Pour une sécurité sociale de l’alimentation » propose d’allouer à tous un chèque pour mieux manger, mettre fin à la faim et permettre à chacun de choisir des aliments de qualité. Pour y parvenir, le collectif défend une idée novatrice : la création d’une « sécurité sociale de l’alimentation » . Chaque mois, les Français recevraient une somme fixe pour mieux manger.
Ce serait un système universel, financé par des cotisations comme l’assurance maladie, qui assurerait aussi des débouchés à l’agriculture bio et locale. Bref, une petite révolution de l’alimentation, selon ce collectif composé notamment d’Ingénieurs sans frontières (ISF), de la Confédération paysanne ou du Secours Catholique. Belle utopie ou projet réaliste ? Explications en six questions.
1. Quel montant et qui pourrait en bénéficier ?
Tout comme la sécurité sociale de la santé, Vivien Bourgeon, militant du collectif, précise que la SS de l’alimentation « sera accordée à tous, sans conditions de revenu, pour ne pas stigmatiser les plus précaires » .
Si les contours de la proposition sont établis, les détails peuvent évoluer. « Nous partirions sur 150 euros par personne et par mois. c’est une base qu’on a choisie, mais si on se rend compte que c’est insuffisant, cela pourra être recalculé » , prévoit Vivien Bourgeon.
Le montant pourrait aussi être pondéré en fonction du lieu de vie.
2. Quels produits seraient pris en charge ?
L’initiative se base sur le modèle de la sécurité sociale. A savoir, un système de démocratie au sein des caisses locales. « Des tirés au sort ou élus auront du temps pour se former et pourront ensuite prendre des décisions collectives sur ce qu’on peut produire sur le territoire, et sur ce qu’il est possible ou non d’acheter avec la nouvelle ’carte vitale alimentaire’ » , explique Vivien Bourgeon.
Cette idée s’appuie aussi sur l’expérience de la Convention citoyenne pour le climat. « Elle a pu montrer que, lorsque les personnes ont le temps de se former, elles sont capables de faire des choix pour l’intérêt général. On fait l’hypothèse que des citoyens bien informés décideront plutôt de conventionner des produits bio, locaux, mais on ne veut pas l’imposer. »
3. d’où vient cette idée de sécurité sociale de l’alimentation ?
Vivien Bourgeon déplore qu’on ait « longtemps pensé qu’il suffisait d’installer des agriculteurs en maraîchage bio pour que les gens mangent des légumes organiques et locaux. Une fois qu’on a pourvu la demande des classes sociales aisées, on ne constate pas d’augmentation de la demande » .
Un constat partagé par Louise Seconda, docteure en santé publique et autre militante du collectif. « On dit aux gens de consommer autrement s’ils ne sont pas contents des modèles de productions industriels, en les faisant culpabiliser. Mais on n’a pas tous la même bourse et les moyens de le faire » , regrette-t-elle. « Avec cette sécurité sociale de l’alimentation, le collectif a donc pour objectif de créer une nouvelle demande. Mais aussi de transformer l’agriculture » .
Un enjeu sanitaire égale-ment : « Aujourd’hui plus de 20 % de la population se dit en insatisfaction alimentaire, que ce soit en termes de qualité ou de quantité » , rappelle Louise Seconda. « Une situation qui peut avoir des répercussions physiques, mais aussi psychologiques. Pour l’instant, ça semble un peu contradictoire d’assurer la santé sans assurer l’alimentation » .
4. Cette idée s’oppose-t-elle à l’aide alimentaire existante ?
5,5 millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire en 2019, avant la crise du Covid. Un chiffre qui risque d’augmenter avec la pandémie. Mais cette aide ne convient pas au collectif. « c’est déjà très dur quand on n’a pas les moyens de s’acheter ce qu’on veut. Mais si en plus on nous impose ce qu’on doit manger, et si on mange ce que les autres n’ont pas voulu, on est au niveau zéro du droit à l’alimentation », estime Vivien Bourgeon. On n’imagine pas quelqu’un se faire payer sa consultation médicale par une association caritative. De la même manière, ce n’est plus acceptable que quelqu’un aille dans une association pour se nourrir" , compare Vivien Bourgeon.
5. A combien chiffre-t-on cette sécurité sociale de l’alimentation
et comment la financer ?
Entre les sommes versées et le budget de fonctionnement, le collectif estime qu’il faudrait 120 milliards pour faire tourner la sécurité sociale de l’alimentation. Un projet qui serait financé par de nouvelles cotisations mais dont les modalités pratiques restent encore très abstraites. « Pour l’instant, on pense à une cotisation progressive sur les salaires brut ou net. Et/ou un prélèvement sur la valeur ajoutée. On peut aussi imaginer des cotisations proportionnelles aux revenus, ou d’autres modes de financement. Tout le monde n’est pas encore d’accord sur le sujet. »
6. Des politiques sont-ils intéressés par cette idée ?
Le collectif aurait d’ores et déjà reçu des sollicitations de divers partis politiques, mais souhaite surtout « que cette idée se diffuse dans la société ». Il a aussi eu des demandes d’expertises de députés, auxquels il répond « quelque soit le parti. c’est ensuite à eux de traduire cette idée comme ils le souhaitent dans leurs propositions politiques » . Prochainement, il ne serait donc pas impossible de voir émerger à l’assemblée Nationale des débats sur la sécurité sociale de l’alimentation.
(source : attac)
Du local à ma table
La Com’Com’ Châteaubriant-Derval (44) a lancé début mai : « Du local à ma Table », une plateforme web dédiée à la vente et à la distribution en points de retrait de produits alimentaires locaux proposés par les agriculteurs, producteurs et artisans du territoire intercommunal. Un projet innovant alliant vente de ligne et points de retrait dans les commerces de proximité.
41 artisans et producteurs inscrits
127 produits en ligne dans
10 catégories
4 points de retrait
Les objectifs :
« ¢ mettre en lumière les artisans et producteurs locaux, leur savoir-faire, leur passion et développer l’information des habitants du territoire sur les productions alimentaires locales ; »¢ animer et encourager la vie socio-économique locale en incitant les consommateurs à se rendre dans les lieux désignés comme points de retrait ;
« ¢ relocaliser les achats de produits alimentaires et inciter au respect de la saisonnalité ; »¢ simplifier la distribution et la livraison en proximité de produits frais et non frais, issus des producteurs et artisans locaux, en animant et en développant un réseau de points de retrait sur un territoire vaste et majoritairement rural ;
"¢ soutenir la digitalisation des activités artisanales et agricoles du territoire Châteaubriant-Derval en proposant un mode de commande et de paiement simplifié et sécurisé grâce à l’appui technique d’une entreprise locale.
Les commerçants, producteurs, artisans et entreprises souhaitant rejoindre la plateforme, peuvent en faire la demande par téléphone au 02 28 04 06 33 ou à contact@dulocalamatable.fr
Adresse : dulocalamatable.fr