Ecrit le 8 septembre 2021
30 août 2021, le tronçon-rail de Châteaubriant à Retiers, est de nouveau en service, il avait été fermé le 21 octobre 2017. Cette réouverture est une bonne chose, cependant l’aCCRET* et la FNAUT* émettent des critiques et racontent les aberrations ferroviaires de cette ligne.
Dominique Romann, pour la FNAUT dit : « nous nous sommes battus pour que cette voie soit rétablie parce que, en juin 2016, cette ligne était condamnée par la SNCF. Mais les élus et les citoyens se sont mobilisés. Il faut reconnaître le succès des actions de la Région Pays de Loire et des Communautés de Communes qui ont participé au financement. L’État a participé aussi par le biais des crédits versés en compensation de l’abandon de Notre-Dame des Landes ».
Pour autant, on peut regretter qu’il n’y ait pas eu une concertation entre les deux Régions, Pays de Loire et Bretagne, pour une amélioration du service.
Il y a 8 allers-retours quotidiens entre Châteaubriant et Nantes et 5 seulement entre Châteaubriant et Rennes. De plus, sauf pour une fois, la correspondance n’est pas assurée. La voie est coupée par des plots en béton, à Châteaubriant, ce qui est déjà une aberration et, de plus, les horaires ne correspondent pas ! Tout se passe comme s’il y avait deux gares à Châteaubriant car il y a deux panneaux horaires, l’un pour la direction Nantes, l’autre pour la direction Rennes. Les marquages au sol, le long des voies, ont été réalisés avec erreur : au sortir du hall de la gare une flèche indique Rennes vers la droite ...alors qu’il faut aller à gauche ! Le distributeur automatique de billets ne délivre que des billets vers Nantes (pas vers Rennes). Et le composteur des billets est loin sur la partie dédiée à Nantes.
Il est midi, vous êtes à Châteaubriant, vous voulez aller à Rennes. Chouette, on vous propose trois horaires. Le premier est direct, il mettra quand même 1h22 min pour faire 58 km. Vitesse super-sonique. Et les deux autres ? c’est simple, ils vous indiquent de prendre le tram-train vers Nantes et, là , d’aller à Rennes en passant par Redon, pour 3h13 min voire 4h08 min.
Il est 17h, vous êtes à Châteaubriant, vous voulez aller à Rennes, on vous propose trois horaires à 17h10, 17h21 et 18h21 qui font 3h04min, voire 3h57 min mais aucune ligne directe. Il y a un car BreizhGo pour aller à Retiers mais il faut le savoir ! Il part de Châteaubriant à 17h45, arrive à Retiers à 18h22, on peut alors prendre le train de 18h30 et arriver à Rennes à 19h17.
Pour Michaë l Quernez, vice-président de la région Bretagne, les travaux sur la ligne Châteaubriant-Retiers ont été faits pour sauver la ligne, pas pour la moderniser. Des études sont lancées pour la moderniser.
Membres de l’aCCRET et de la FNAUT et
le maire de Châteaubriant le 30 août 2021
Philippe Rajalu, président de l’aCCRET, note que, sur cette ligne, la signalisation est la même qu’il y a 140 ans et que le matériel roulant est peu fiable. Et surtout qu’il y a un problème de classification administrative.
En effet la ligne Châteaubriant-Rennes est classée « voie unique à signalisation simplifiée » : cela limite à 7 allers-retours par jour. La vitesse aussi est administrative, et lente, ce qui fait que le train met 17 min pour faire les 14 km entre Châteaubriant et Martigné Ferchaud. Et 1h12 minimum pour 58 km de Châteaubriant à Rennes soit 48 km/h alors que, techniquement, il est possible de rouler à 110 km/h. Oui mais la classification administrative s’y oppose ! Notons qu’il faut 1h25 pour aller de Rennes à Paris !
Pour Alain Hunault, la mobilité est un thème important et il est bien connu que les habitants de la région de Retiers viennent se soigner au pôle de santé de Châteaubriant. « Ici les élus sont déterminés à obtenir un passage à la vitesse supérieure. La limitation n’est pas technique, elle est administrative et la coupure entre les deux régions voisines, celle de la Bretagne et celle des Pays de Loire est une aberration ».
Achat des billets
Autre aberration : celle de l’achat des billets. On sait que l’achat par internet n’est pas facile. Les gens préfèrent accéder à un guichet et parler à de « vrais gens ». « La SNCF nous a dit que l’achat des billets est possible partout sur le parcours Châteaubriant-Rennes. Alors nous sommes allés voir ! Il y a des gares où, oui, on peut : Châteaubriant et Rennes. Il y a des gares qui ne sont que des haltes et où le personnel ne peut vendre des billets que le matin. Pourquoi pas l’après-midi ? On ne sait pas la raison administrative. Et puis il y a des haltes où il y a un distributeur automatique, la plupart du temps en panne ou absent. Et on ne comprend pas ces difficultés qu’un Gribouille quelconque a mis en place ! » dit Philippe Rajalu.
Il faut poser aussi le problème de la liaison Rennes-Nantes, deux métropoles distantes seulement de 110 km. Jusqu’Ã maintenant la liaison ferroviaire se fait par Redon. « Nous ne contestons pas cette liaison, mais nous disons qu’elle sera bientôt saturée » dit Philippe Rajalu. Et qu’il serait intéressant de développer, en plus, la ligne Nantes-Rennes par Châteaubriant pour desservir toute une population qui habite loin des centres des métropoles. Les voies existent, il y a simplement des horaires à mettre en place pour avoir une correspondance directe matin-midi et soir. c’est seulement une question de choix politique et ad-mi-nis-tra-tif ! "
(*) ACCRET : association citoyenne Châteaubriant-Rennes en train.
FNAUT : fédération Nationale des Associations des usagers des transports.
Et le handicap ?
Dans Ouest-France, Murielle, 58 ans, qui se déplace avec un déambulateur, regrette : « Contrairement à la ligne pour Nantes, le trajet Châteaubriant-Rennes ne permet pas aux personnes handicapées d’être autonomes, j’ai été obligée de demander de l’aide pour monter et pour descendre du train ». Des complications qu’elle subit au quotidien, et qui la renvoient à un environnement encore trop pensé par et pour des personnes physiquement valides. « Ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on doit être assisté et donc stigmatisé. On veut pouvoir être indépendant, mais pour ça il faut penser à tout le monde au moment où l’on construit les trains et les gares, ï »¿y compris nous », conclut-elle.
La SNCF est vigilante sur l’accessibilité, mais il y a tant à faire ! Sur le site www.accessibilite.sncf.com, on trouve le rapport 2019 qui s’est fixé un objectif : "¢ réaliser, d’ici 2025, l’accessibilité des 730 points d’arrêt nationaux et régionaux qu’il s’agisse des personnes handicapés, des femmes enceintes, des enfants en bas âge, des personnes âgées.
Semaine de la mobilité
Du 15 au 21 septembre, la Com’Com de Nozay propose des animations autour du vélo dans le cadre de la Semaine Européenne de la Mobilité. Avec notamment un concert électrique sur vélo acrobatique à Treffieux le 17 septembre 18h30 dans la halle de Gruellau.
Les communes de Saffré, La Grigonnais et Vay organisent, quant à elles, des animations pour la Semaine Européenne du développement Durable du 19 septembre au 2 octobre.