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Sommaire
- Journée de la femme
- Quelle femme ? Quel homme ?
- Femmes au travail : Femme pauvre
- Femme d’ici celle qui crie son (…)
- Femme d’ici
- Femmes d’ailleurs : Les Irakiennes
- Femmes d’ailleurs : Votre femme a
- Femmes d’ailleurs : la vertu (…)
- Adieu, la tyrannie de la beauté !
- Algérie : sans protection
- déclaration de pékin
- Eve Un synthé et beaucoup de joie
- métier d’homme ?
- témoignages
- Et la force ?
- Deux fois plus
- Satisfactions
- Quelques références internet
- Servir
- Journée internationale des femmes
- Journée de la femme
- Quelle femme ? Quel homme ?
- Femmes au travail : Femme pauvre
- Femme d’ici celle qui crie son (…)
- Femme d’ici
- Femmes d’ailleurs : Les Irakiennes
- Femmes d’ailleurs : Votre femme a
- Femmes d’ailleurs : la vertu (…)
- Adieu, la tyrannie de la beauté !
- Algérie : sans protection
- déclaration de pékin
- Eve Un synthé et beaucoup de joie
- métier d’homme ?
- témoignages
- Et la force ?
- Deux fois plus
- Satisfactions
- Quelques références internet
- Servir
- Journée internationale des femmes
Quelle femme ? Quel homme ?
femme au travail
Eve
Ces femmes qui font des métiers d’hommes
Le prix Servir à Danielle Guerrault
Journée de la femme
Quelle femme ? Quel homme ?
Ainsi donc depuis près d’un siècle, la femme a droit à « sa » journée. Une journée « internationale » qui plus est. Une fois l’an.
Internationale, vraiment ? De quelle femme parle-t-on ? Quelle femme veut-on honorer ?
La femme afghane et sa prison de toile ? l’Africaine excisée ? la jeune Thaïlandaise, hôtesse d’accueil des bordels de Bangkok où des Européens lubriques vont se faire masser, sans crainte de tomber pour pédophilie ?
Est-ce encore cette toute jeune enfant qui doit subir l’ordure avec parfois le consentement ou la participation de ses propres parents ?
Est-ce la femme algérienne d’un village de la banlieue algéroise qui se fait égorger par des barbus fous ?
Si ce ne sont pas ces femmes là , peut-être alors faut-il se tourner du côté de la (sursitaire) première dame de France ou de Mme Bettencourt, ci-devant propriétaire de l’Oréal et femme la plus riche de France. Parce qu’elle le vaut bien ?
Arrêtons là . Il n’y a pas de journée de la femme dans un monde où la femme et l’enfant sont les victimes universelles d’un monde où l’homme est roi.
L’homme ?
Quel homme ? Le Palestinien humilié, quotidiennement, chez lui ? l’Algérien d’aujourd’hui et d’hier dont les larmes et le sang se confondent ? le SDF comme on dit pudiquement pour désigner la solitude et la détresse ?
Ou parle-t-on plutôt de Bush, ridicule falot qui, quand il ne s’étouffe pas en engloutissant une pâtisserie alsacienne, arme le bras d’un Sharon, et compte, placide, les enfants morts chaque jour en Palestine ?
Ou peut-être est-ce Jacques Chirac, cet homme qui aime tant la France mais aussi les pays étrangers et singulièrement les îles ?
Chirac qui, par les casseroles qu’il traîne, ferait pâlir d’envie les plus grands chefs cuisiniers de France et des îles.
L’amateur de bière et des culs de vache nous a fait le coup de la « tolérance zéro », dénonçant la « permissivité de notre société ». On rêve. Chiche ?
Alors quoi, cette journée de la femme ?
Elle aura une raison d’être lorsqu’une femme sera reconnue comme telle, qu’un homme sera reconnu comme un homme. Aujourd’hui, il y a deux camps : ceux qui possèdent et qui décident, et ceux qui n’ont rien et qui subissent.
Dans un camp comme dans l’autre, il y a des femmes et des hommes.
Bonne fête Paulette !
Djam
Femmes au travail : Femme pauvre
Femme d’ici celle qui crie son mal de vivre : " J’ai 1433 euros par mois avec les allocations, pour vivre seule avec deux jumeaux de 10 ans. Un loyer de 550 €, un crédit auto de 250 €, l’eau, l’électricité, la cantine des enfants, l’assurance de la voiture indispensable pour aller travailler, les frais d’essence, la nourriture. Qu’est-ce qu’il reste ? Il est donc possible de travailler et de vivre dans la misère ?
Pas de téléphone, pas de télévision, pas de vélo pour les enfants, le cinéma seulement deux fois par an, et pas de vêtements « de marque » bien sûr. Pas de vie sociale non plus. Les enfants n’invitent jamais leurs camarades dans un appartement meublé au strict minimum. Je n’ai ni les moyens ni « le moral » pour inviter des amis. Les seuls courriers que je reçois sont les factures et les lettres de rappel des créanciers. ".
Et l’on s’étonne des cas de dépression, de marginalité, de suicide.
Bonne fête Geneviève !
Femme d’ici celle qui crie son désarroi :
« Je suis seule désormais, par suite d’une mésentente conjugale. Seule dans une maison que je ne peux entretenir, seule sans emploi à une dizaine de kilomètres de Châteaubriant. Pas les moyens de payer à mon fils le séjour au ski organisé par la Communauté de Communes. Plus le courage d’inviter des amis dans une maison froide et triste. J’avais une vie sociale, avant, une vie militante même. On me téléphonait pour me demander ceci ou cela, je répondais avec joie. Ma tristesse actuelle éloigne les »amis« , mon manque de ressources m’oblige à réduire les déplacements, je suis passée de l’autre côté de la barrière, du côté des personnes qu’il faut aider, et cela n’a plus rien de valorisant. A la limite on me ferait sentir que je ne peux plus être à la fois militante et bénéficiaire d’une aide... »
Bonne fête Marie !
Femme d’ici
Pierrette, isolée dans une petite commune , crie son besoin d’être quelqu’un :
« J’ai sept enfants. Dans quelques années j’aurai peut-être la médaille de la famille française. Mais je reste à la maison, pour m’occuper d’eux, et de mon mari. Mon mari qui n’imagine pas le travail que cela représente. Mes enfants qui répondent spontanément, à qui demande la profession de leur mère : Maman ne fait rien. Moi je voudrais aller travailler un peu à l’extérieur, je suis prête à faire n’importe quoi, déblayer des cailloux, manier une débroussailleuse, pourvu que je sorte de chez moi, que j’aie des camarades de travail avec qui oublier un peu les enfants, la cuisine et la vaisselle. Et surtout être quelqu’un, prouver que je sais m’organiser, faire le travail de la maison et tenir un horaire de travail à l’extérieur ». Mais il n’y a pas de travail, même à mi-temps, pour une mère de sept enfants.
Bonne fête Pierrette !
Femmes d’ailleurs : Les Irakiennes au Parlement sauront-elles préserver leurs droits ?
La Constitution provisoire irakienne adoptée en mars 2004 stipulait que les femmes devaient représenter au moins 25 % des 275 députés de l’Assemblée nationale. Or « les résultats définitifs donnent 31 % des sièges du Parlement à des femmes, une réalisation de taille lorsqu’on sait qu’elles ont dû batailler pour obtenir un quart des sièges », rapporte La Libre Belgique, qui indique que 46 femmes font partie des 140 élus de la liste chiite parrainée par l’ayatollah Al-Sistani, qui est sortie victorieuse. La proportion est sensiblement la même dans le camp kurde, avec 27 sièges sur les 75 obtenus ; 15 femmes, enfin, de la liste du Premier ministre sortant Iyad Allaoui, ont été élues.
(Ã noter, d’après l’Observatoire de la Parité, qu’il n’y a en France que 11 % de femmes députées)
Faut-il se réjouir de l’apparent succès des femmes dans ce scrutin ? Depuis que les résultats définitifs ont été annoncés, les Chiites, qui l’ont emporté, font entendre leur désir d’imposer la charia, qui, on le sait, ne ménage pas les femmes. « Les droits des femmes seront réduits dans les domaines du mariage, du divorce et de l’héritage. Les hommes auront la possibilité d’avoir plusieurs femmes, les enfants mâles hériteront deux fois plus que les filles. C’est écrit dans le Coran », précise le porte-parole de l’ayatollah Yacoubi, cité par The Washington Post.
« Ces élections ne sont pour les femmes qu’une farce cruelle », avance pour sa part The Independent. « Les femmes ne sont que les nouvelles victimes d’une barbarie d’un autre âge, et l’establishment politique qui se dessine ne fera rien pour donner du pouvoir aux femmes », s’inquiète Houzan Mahmoud, réfugiée irakienne qui vit à Londres et qui explique pourquoi elle n’a pas voté. « Pendant des années les Irakiennes ont été les femmes les plus libres du Moyen-Orient ; aujourd’hui, elles vont perdre leurs libertés les plus élémentaires. »
« Dans les rues de Bagdad, des prospectus sont quotidiennement distribués aux femmes pour leur enjoindre de sortir voilées, d’abandonner leur maquillage et de s’éloigner des hommes. Beaucoup de filles ont laissé tomber leurs études universitaires afin de se protéger des islamistes », raconte Houzan Mahmoud dans les pages du quotidien londonien.
« Il est de notre devoir de nous unir afin de servir la cause des femmes en Irak, pour que toutes obtiennent le respect de leurs droits, celles qui sont dans la politique comme les analphabètes ou les femmes au foyer », a déclaré Rozida Abdelkader, élue kurde. « Nous prouverons que la femme est capable et surtout indépendante », a ajouté Lamia al-Sadri, élue sur la liste du Premier ministre.
Les femmes sauront-elles
s’imposer en Irak ?
« La présence des femmes est une expérience nouvelle ; les hommes devront déployer des efforts particuliers pour que ces dernières, au Parlement, ne soient pas qu’un élément décoratif », affirme quant à lui un député kurde, résumant ainsi la position des élus masculins.
D’après Anne ColletCourrier International, 18 fév.
Femmes d’ailleurs :
Votre femme a fait son temps ?
Vendez-la !
Dans la caste des yerukala, en Inde, les hommes de la secte pinchapuri ne peuvent se contenter d’une seule femme. Chez eux, la bigamie, voire la polygamie, est monnaie courante. Mais ce n’est pas tout. L’homme pinchapuri, qui a parfois jusqu’à cinq femmes, se lasse rapidement de ses compagnes. Quand l’une d’elles ne lui plaît plus, il la met en vente. Que les féministes se rassurent, la femme a tout de même son mot à dire. Si l’acheteur ne lui convient pas, elle peut toujours refuser et l’on en reste là .
Comme n’importe quel produit de consommation courante, les épouses ont des prix qui varient selon l’emballage et la date de péremtion. Plus une femme est jeune et belle, plus son prix est élevé.
Presque tous les hommes pinchapuri s’adonnent à cette frénésie de consommation. Les femmes n’ont pas l’air de s’en offusquer. Il faut dire que c’est la seule vie qu’elles connaissent.
La rationalisation de ce commerce a de quoi faire frémir. Dans cette communauté de 5 000 personnes, les hommes changent de femme comme d’autres changent de voiture. Ce n’est ni un crime ni un tabou. Ce commerce a été pensé dans les moindres détails. Les enfants vivent avec leur mère et leur beau-père, mais le père biologique demeure leur propriétaire. En réalité, une fois qu’un homme a vendu sa femme, il se fiche de sa progéniture. Ces derniers doivent donc se débrouiller et se mettent à mendier, parfois dès l’âge de 5-6 ans, pour nourrir leurs aînés. Les adolescents élèvent des porcs ou aident leurs parents à fabriquer des balais, occupation ancestrale de cette secte.
Les femmes et les enfants travaillent dur, mais les hommes dépensent tout l’argent du ménage pour s’acheter des femmes ou de l’alcool. Comment les intéressées vivent-elles cette situation ? « Nous nous en fichons. Nous sommes libres et indépendantes. » répond une femme. C’est un point de vue.
(D’après Expressindia.com)
Courrier International 4 fév.
Femmes d’ailleurs : la vertu des femmes
L’Etat de Washington est le dernier récalcitrant à « protéger » ostensiblement la vertu de ces dames... en se mêlant de leur existence.
Tous les autres Etats qui avaient un droit moralisateur ont calmé le jeu. Qu’on en juge : la Floride a aboli la loi qui interdisait aux femmes célibataires de faire du parachute le dimanche ; le Michigan s’est débarrassé d’un texte interdisant les jurons en présence de femmes ou d’enfants ; les Texanes ne risquent plus une condamnation à douze mois de prison quand elles réajustent leurs bas en public ; quant aux femmes de l’Etat du Maine, elles peuvent désormais en toute tranquillité chatouiller le menton d’un homme avec un plumeau à poussière...
Mais dans l’Etat de Washington, en vertu d’une loi de 1909, il est toujours interdit de traiter en public une femme de friponne ou de prostituée. « La loi avait été adoptée à une époque où les femmes n’avaient pas le droit de vote, qu’elles étaient considérées par la société comme des fleurs délicates, petits êtres vulnérables demandant à être protégés des attaques verbales sur leur pureté et passant leurs journées au coin du feu dans la cuisine à attendre le retour de leur délicieux mari », se moque un quotidien américain.
Adieu, la tyrannie de la beauté !
Les visages sans une ride, les corps jeunes, minces et sportifs ? ces stéréotypes de la beauté ont envahi les magazines et conditionnent les femmes. 3 200 femmes de 18 à 64 ans dans une dizaine de pays, ont été interrogées pour savoir si elles se trouvaient belles : une sur deux se trouve trop grosse, et seules 2 % se déclarent « belles ». 68 % des interviewées estiment que tout est à revoir dans l’image que la publicité donne des femmes. Conclusion : la beauté est un tabou, car la définition que les pages des magazines en donnent est trop exigeante .
Mais voilà qu’une célèbre marque de savons et de cosmétiques, Dove, a osé la première campagne de pub à contre-courant : les affiches montrent une beauté de 96 ans toutes rides dehors, une plantureuse jeune femme, une sexagénaire aux longs cheveux dénoués...
Ces top-modèles issus de « la vraie vie » illustrent la condition féminine sans fard. « J’espère seulement grisonner comme ma grand-mère », affirme l’affiche avec la dame dans la soixantaine en guise de slogan.
« Forte, mais en forme », ose la femme aux rondeurs. La campagne publicitaire de Dove revendique « la vraie beauté », celle de tous les âges, de toutes les couleurs, des grosses ou des maigres.
Algérie : sans protection
Des femmes laissées sans
protection face aux actes de
violence et à la discrimination.
Dans un rapport de trente-huit pages adressé aux Nations unies le lundi 10 janvier, Amnesty International met en évidence la passivité du gouvernement algérien face aux viols, aux coups et à la discrimination économique et juridique dont sont victimes les femmes de ce pays.
Amnesty International montre que les femmes ont peu de chance d’obtenir justice et réparations pour les violences dont elles ont souffert et que la législation actuelle n’arrange rien :
– les dispositions du Code de la famille ont favorisé la violence à l’égard des femmes, légitimé la discrimination en pratique et rendu particulièrement difficile pour les femmes de faire face aux conséquences d’atteintes aux droits humains généralisées
– l’absence persistante de toute enquête approfondie sur les allégations de viols et autres formes de violences sexuelles exercées contre les femmes et l’absence de poursuites en justice pour les auteurs de ces actes ;
– une formation insuffisante des policiers, juges et autres responsables de l’application des lois ayant à traiter des affaires de violence sexuelle ou violence domestique ;
– le fait qu’il n’existe aucune structure d’accueil capable de prendre en charge les femmes ayant survécu à des violences sexuelles, en dépit du traumatisme psychologique et de la stigmatisation à laquelle elles se trouvent confrontées ;
– La « disparition » d’un homme de la famille a entraîné pour des milliers de femmes d’importantes difficultés économiques, auxquelles s’ajoutent des lois les empêchant pour beaucoup de toucher une pension, de retirer des économies ou d’avoir accès à la propriété.
– L’existence de lois discriminatoires comme celle établissant qu’il est du devoir légal de la femme d’obéir à son mari et donnant la prérogative au mari pour demander le divorce unilatéralement sans avoir à payer de pension ni à fournir d’hébergement à son ex-épouse.
déclaration de pékin
15 septembre 1995 : une déclaration est adoptée à Beijing (pékin) sur le statut des femmes. Dix ans plus tard, le bilan est mitigé. Certes des améliorations ont été enregistrées dans l’accès à l’éducation et l’accès aux soins de santé maternelle et infantile. les femmes sont non seulement plus conscientes de leurs droits, mais elles sont également plus aptes à les exercer.
Mais de nouveaux défis sont apparus : le sida qui touche massivement les femmes, le trafic des êtres humains et, plus généralement la féminisation de la pauvreté
A l’heure actuelle, les femmes et les fillettes sont les principales victimes du VIH/sida dans la majorité des régions. Mais pourtant, en Somalie par exemple, seules 26% des femmes interrogées ont entendu parler de la pandémie et 2% d’entre elles savent comment éviter la transmission du virus.
La traite des êtres humains arrive au troisième rang des activités criminelles dans le monde générant 9 milliards de dollars par an. Par exemple, 90% des victimes de la traite sont des prostituées étrangères se trouvant dans les pays de la région des Balkans.
Il reste beaucoup à faire !
Eve
Un synthé et beaucoup de joie
Parmi les « cadeaux de rêve » remis par le Rotary-Club le 8 mars 2005, le « synthé » est particulièrement bien venu, venant apporter de la joie à EVE et à DANIE.
Eve. Une mise au monde heurtée. Aveugle de naissance. Famille perturbée par l’alcoolisme. La fillette ne se développe pas normalement. A six ans on la met dans un institut médico-éducatif. Premiers drames « Je pleurais pour ne pas quitter ma famille » dit-elle mais finalement « là j’ai appris le piano. J’en suis heureuse. Mais pour les études, c’est resté très insuffisant. Je m’en suis mordu les doigts depuis. C’est en grandissant qu’on comprend ».
20 ans, le bel âge paraît-il. Pour Eve il n’y a pas de structure d’accueil. Retour chez les parents. Plus aucun soutien psychologique et pédagogique. « Je suis restée assise ou couchée pendant 6 ans ».
Nue, battue
Et puis l’espoir d’une autre vie. Une famille qu’elle connaît propose de prendre la jeune fille chez eux. Par sympathie ? Non, parce qu’elle a une allocation d’adulte handicapé. Elle le saura trop tard.
« Ce fut le désastre », dit Eve.
Dijon, puis la région de Châteaubriant. La jeune fille est séquestrée dans sa chambre, volets fermés, interdiction de les ouvrir. Eve est nue, presque toute la journée. Les sévices se multiplient. Impossible à raconter. Les voisins sont-ils au courant de la présence de la jeune fille et de ce qui se passe ? Oui ? Non ? ils ne diront rien. Le médecin non plus.
Eve dépérit. déprime, plus la force de manger. Elle ne contrôle plus son corps, elle vomit, elle défèque sous elle. La « famille » la fait interner. Pont piétin. Pouancé ensuite. Les services psychiatriques remarquent que la jeune fille ne semble pas atteinte de maladie mentale.
Mais elle ne dit rien. Elle a peur. « On » a tant exercé de menaces contre elle.
Les services psychiatriques comprennent qu’il ne faut pas la remettre dans le milieu « familial ». A Châteaubriant, justement, Danie a fait une formation pour être « accueillant familial » . Après un mois d’essai en mai 2004, Eve est accueillie par Danie depuis juin 2004.
« Tout de suite nous nous sommes comprises » dit Danie, qui est chargée de protéger Eve, de l’aider à se construire. « Et moi je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie » ajoute Danie avec élan.
« Nous sommes heureuses toutes les deux » dit Eve avec un sourire chaleureux.
Danie et Eve, inséparables, font de la marche à pied, participent aux thés dansants, passent de la musique à la maison. Eve a sa chambre, elle s’habitue peu à peu aux lieux, commence à trouver son indépendance pour un certain nombre de tâches.
Malgré sa cécité, Eve sait se servir à boire, elle commence à utiliser le téléphone (avez-vous remarqué que la touche 5 comporte un point en relief ?). Elle suit très bien les émissions à la télé : une bonne ouie compense les yeux qu’elle n’a jamais eus.
Mais les journées sont longues quand même. Danie, et une voisine, se démènent pour elle, trouvent des livres en braille, lui offrent un lecteur de CD... La jeune fille rêve de reprendre le piano.
C’est alors, heureux concours de circonstances, que le Rotary propose de satisfaire des « rêves ». Coup de chance, Eve l’apprend et, avec Danie, elle explique sa situation, et son désir.
8 mars, journée de la femme. Au milieu du « beau monde », Eve apprend qu’elle a gagné un synthétiseur. L’émotion l’envahit. « Je vais mettre le Cd à la chaîne et puis jouer. Je joue souvent à l’oreille, je laisse mes doigts trouver la note juste. Ca vient tout seul ».
C’est une belle histoire, non ?
Danie qui, de son côté, a connu aussi une vie difficile, et Eve, la jeune fille martyrisée, sont peu à peu en train de construire une nouvelle vie.
« Nous nous sommes trouvées » disent-elles.
Bientôt la musique qu’elles créeront manifestera leur joie, haut et fort.
Jamais sans doute cadeau ne sera mieux tombé.
BP .
(PS : c’est une histoire d’argent qui a fait « chuter » la famille : après avoir mis Eve à Pont-piétin, elle a continué à se servir de son carnet de chèques sans savoir que celui-ci était automatiquement bloqué par l’hospitalisation. Chèques sans provision. Plainte de commerçants castelbriantais. Eve accepte de porter plainte à son tour, pour faire comprendre sa situation. Effarement des gendarmes. Ce n’est qu’au bout de longs mois qu’Eve finit par révéler ce qu’on lui a fait subir. L’affaire passera prochainement au tribunal). Voir plus loin->1587#eve2]
Rêve
A Châteaubriant soixante rêves ont été exprimés, le choix a été difficile car ils avaient tous un grand intérêt. Le Rotary a fait le choix suivant :
A la MAPA (maison de retraite) dont les animateurs ont transformé cette opération en séance de réflexion, quatre rêves seront réalisés :
– un résident qui désirait retourner aux Courses sera accompagné par un membre du ROTARY.
– un couple se verra offrir deux places au théâtre de verre
– un résident recevra des nouvelles de la base d’Avord dans le Cher où il a fait son service militaire il y a cinquante ans.
– une résidente sera accompagnée au prochain salon des fleuristes près de Nantes.
Pour les enfants,Kassandra LETANG (11 ans) pourra réaliser son rêve : une journée avec Emily LEPENNEC, médaille d’Or gymnastique aux jeux olympiques.
Une personne atteinte d’une maladie orpheline, a reçu un ordinateur et une imprimante pour écrire ses poèmes.
Ces femmes qui font des métiers d’hommes
Dans le cadre du Forum des métiers de l’ADIC, Mme Lamprière, du Centre d’Information et d’orientation, avait invité des femmes « qui font un métier d’homme » dans le Pays de Châteaubriant.
métier d’homme ?
Qu’est-ce qu’un métier d’homme ? C’est tout simplement un métier où les hommes sont majoritaires ! Un exemple caricatural : dans nos sociétés ce sont les femmes qui sont cuisinières ... à la maison, mais ce sont les hommes qui sont de « grands cuisiniers » !
Magasinière-soudeuse, agente de remplacement en élevage laitier, peintre en bâtiment, technicienne méthodes, technicienne en construction métallique, ouvrière en maçonnerie, enseignante en métallerie, cheffe d’entreprise ....chacune a témoigné de son expérience.
Traite des vaches et suivi l’exploitation en l’absence de l’agriculteur. préparation du matériel et des matériaux pour les travaux. Soudure. Lien entre le bureau d’études et la fabrication à l’atelier. Rénovation des murs de pierres d’une chapelle. Direction d’une entreprise de recyclage .... les circonstances qui ont amené ces femmes dans ces métiers encore inattendus pour elles, sont variées.
témoignages
« J’ai fait un BEP sanitaire et social, et je ne trouvais pas de travail dans la région. J’ai suivi une formation en métallerie et j’ai ainsi trouvé du travail » (Marie-France).
« J’ai fait des études de chimie, je n’étais d’ailleurs pas une bonne élève, j’ai travaillé ensuite comme éducatrice spécialisée avec des enfants handicapés et j’ai découvert le tri sélectif, ce qui a conditionné mon orientation ultérieure » (Annie)
« j’ai eu des problèmes de vue qui m’ont obligée à revoir mon orientation. J’ai préparé un diplôme de vachère-porchère et cela fait maintenant 18 ans que je fais ce métier » (Brigitte)
« Moi j’avais des parents architectes, j’aurais pu faire des études longues. J’ai préféré le concret, la mécanique et je m’occupe des » méthodes « maintenant, suite à un contrat de qualification » (Anne-Hélène)
« Mon père était bûcheron, j’aimais bien travailler avec lui. Quand j’ai été au chômage, j’ai cherché une activité dans l’environnement. On m’a proposé la maçonnerie : ce fut une découverte pour moi ». (Nathalie)
« J’aime ce qui est beau. J’aime la peinture et la tapisserie. Peintre en bâtiment, pourquoi pas ? C’est un métier toujours varié ». (Emilie)
« J’ai toujours aimé bricoler de mes mains. Mon métier est le prolongement de mes goûts. Pouvoir réaliser un objet chaudronné, selon les désirs d’un client, c’est une forte motivation »(Johanna)
Et la force ?
Les femmes rencontrées font ces « métiers d’hommes », soit par choix initial, soit par réorientation acceptée. Mais n’y a-t-il pas des difficultés ?
« La force physique ? Non car la chaudronnerie a plus besoin de la tête que des mains. Il existe actuellement des machines pour porter, plier, tourner la tôle. C’est la tête qui les conduit. Et si un travail demande un peu de force, je trouve toujours un autre salarié pour donner un coup de main ». (Marie-France)
« La force physique ? Non. Je vois des hommes qui, à mes côtés, ont moins de force que moi » (Nathalie)
« Travailler dehors ? Non. Les femmes ont autant de résistance que les hommes par rapport au froid » (Nathalie)
La principale difficulté dans ces métiers, c’est la relation avec les hommes (et quelquefois avec les femmes, sur une exploitation agricole).
« Technicienne méthodes : savez-vous que vous aurez à aller à l’atelier où il n’y a que des hommes ?... m’a-t-on dit lors de mon entretien d’embauche ». (Anne Hélène). La fosse aux lions en quelque sorte. L’expérience prouve que cela se passe bien.
« Peintre en bâtiment, pour une femme vous n’y pensez pas ... m’a dit un employeur. Je lui ai répondu : prenez-moi en stage. Il a vu, il m’a gardée »(Emilie)
Deux fois plus
« Travailler avec des hommes, avec des jeunes surtout, ce n’est pas toujours évident. Ils ont l’illusion de leur force physique. Il faut sans cesse leur prouver qu’on peut faire aussi bien qu’eux » (Marie-France)
« Au début les hommes nous testent, ils essaient même de nous faire faire des erreurs. Il nous faut faire deux fois plus qu’eux pour leur prouver nos capacités ... » (Emilie)
« En tant que cheffe d’entreprise, j’ai entendu des réflexions du genre : vous n’êtes pas l’homme de la situation ! On m’a aussi demandé si mes enfants avaient de quoi manger tous les jours. Jamais on n’aurait demandé cela à un homme ! ».(Annie)
« Enseigner les constructions métalliques à des jeunes gens, cela les étonne, mais quand on a prouvé ses capacités, on est respectée » (Céline)
Globalement les femmes présentes ont estimé qu’il leur était nécessaire d’avoir du caractère, « et pas bon caractère » (Brigitte) et de ne pas avoir peur des hommes.
Satisfactions
Pour les femmes présentes, « ce n’est pas parce qu’on n’a pas de diplôme qu’on n’a pas le droit de travailler » (Nathalie) -« il ne faut pas avoir peur de reprendre une formation »(Brigitte)- « on peut faire n’importe quel métier si on se donne à fond »(Johanna) - « si on veut travailler, il faut chercher du côté des métiers porteurs, en acceptant les difficultés du métier mais aussi ses satisfactions » (cécile) - « Nous avons plein de capacités cachées. Faut y aller ! Changer est très positif. Il faut voir autre chose » (Annie)
En conclusion : des témoignages très intéressants. Le type de rencontre à renouveler.
Les femmes ont commencé à bouger vers des métiers « d’hommes ». Il reste aux employeurs à faire une autre partie du chemin.
Quelques références internet :
– le philosophe Pierre Bourdieu : http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/Btele982.html
– La pétroleuse : http://lapetroleuse.free.fr/
Servir
Le Rotary-Club de Châteaubriant a décerné le prix « Servir » à Madame Danièle Guerrault de Châteaubriant qui, après une carrière dans le commerce, a suivi une formation pour devenir Accueillante familiale. A ce titre, elle loge à son domicile depuis mai 2004 une jeune adulte non-voyante, Eve Wiseur.
Eve a été confiée à Danièle Guerrault après avoir connu des conditions de vie peu enviables dans une famille qui ne voyait en elle qu’une allocation d’adulte handicapée à exploiter. désintérêt, séquestration, mauvais traitements physiques et psychologiques l’avaient conduite vers la maladie et la dépression. Depuis qu’elle est chez Mme Guerrault, Eve a retrouvé le goût de vivre grâce à des conditions normales d’existence dans une atmosphère chaleureuse
Selon Le président célestin Deroche, le Rotary a voulu illustrer, par ce prix, « ce que l’on peut faire à l’intention de son prochain en matière de sens de l’humain et d’offre de son amitié »
Photo :
Eve
Danielle
Et le président célestin Deroche
Le 6 mars 2008
Journée internationale des femmes
La journée internationale des femmes est célébrée le 8 mars. Alors que les femmes manifestaient pour réclamer de meilleures conditions de travail et le droit de vote, la socialiste allemande Clara Zetkin proposa en 1910 de leur consacrer une journée par an.
Le combat des femmes est toujours d’actualité. Dans de nombreuses régions de la planète et même parfois au plus près de nous, le poids des traditions, le contexte politique, le niveau de revenu, restent d’importants facteurs de discrimination, pouvant aller jusqu’Ã la soumission totale et au déni de l’être humain. Aujourd’hui encore, les femmes paient le tribut de la lutte politique : Benazir Bhutto assassinée en décembre dernier, Aung San Suu Kyi assignée à résidence en Birmanie depuis 12 ans, Ingrid Betancourt otage des FARC en Colombie depuis 2002,
Nous, démocraties, nous devons être exemplaires. De nombreuses lois ont fait progresser la cause des femmes et celle sur la parité a permis de renforcer leur place dans la vie politique.
Autour de Danièle Catala, les candidates et les candidats de la liste « Châteaubriant, l’avenir partagé » saluent toutes les femmes qui s’engagent sur les listes pour les élections municipales dans nos communes du « Pays de Châteaubriant ». Nous souhaitons, avec l’ensemble des élus des 9 et 16 mars prochains, tout mettre en œuvre à l’avenir pour créer les conditions favorables de l’implication des femmes dans la vie de la cité.