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Ecrit le 15 octobre 2008
La Poste en partance
Le sujet le plus important a été abordé en fin de réunion du Conseil Municipal d’Erbray : la présence de La Poste. Actuellement, à Erbray, la Poste est ouverte tous les matins (sauf samedis-dimanches), soit 15 heures par semaine (65 h par mois).. La Direction de la Poste dit « ce n’est pas rentable » et propose trois solutions : une pour deux ans, une autre pour 9 ans et la troisième illimitée. La commune a donc le choix ! Eh bien non car, dans la discussion avec le représentant de la Poste, celui-ci a fini par déclarer : « Le décideur, c’est moi ». Donc on consulte les communes pour la forme. En obtenant un accord (relatif) des municipalités, on évite la colère des habitants ?
Première proposition, pour 2 ans seulement. Maintien du service actuel mais réduction d’horaire (soit 5 fois 2 heures) ou bien ouverture trois jours (au lieu de 5) soit 10h30 min.
Deuxième proposition, pour 9 ans seulement : la Poste se transforme en APC (Agence Postale Communale), avec un agent communal dans un local communal. Le service du courrier resterait le même que maintenant mais les activités bancaires seraient réduites. La Poste verserait 833 € / mois à la commune. Ça ne fait même pas le SMIC.
Troisième proposition, à durée illimitée : la Poste se transforme en PPC (Point Poste Commerçant) : un commerçant prend en charge le service du courrier. Les activités bancaires seraient très limitées (retrait d’argent limité à 150 € par périodes de 7 jours glissants). La Poste verserait 250 €/mois et un pourcentage sur les activités postales et bancaires.
« On n’a pas accueilli les délégués de La Poste avec le sourire » dit Jean Pierre Juhel. « Ils nous avaient dit : vous avez 2 ans pour vous décider » - « Et puis finalement, lors d’une réunion à la Com’ Com’, ils nous ont dit : vous avez 2 mois et c’est nous qui décidons ». Non sans exercer un chantage à la solidarité : « Si vous acceptez la 3e solution, nous créerons un Point Poste Commerçant à Noyal sur Brutz qui n’a plus rien ».
On en est là . Dommage que la réponse dépende seulement des municipalités. Les citoyens ne sont pas au courant ! Ils subiront. Comme d’habitude !
Ecrit le 26 novembre 2008
La Poste est rentable. A Erbray elle veut fermer un bureau
La Poste est rentable : elle le dit elle-même !
(voir ici : http://www.laposte.fr/groupe_poste_ information_financiere_
resultats_2007_904.html
Le résultat net part du Groupe s’établit à 943 millions d’euros en 2007, contre 812 millions d’euros en 2006, soit une croissance de 16 %. Rappelons que l’Etat est actionnaire de La Poste et que, pour 2007, la Poste a versé à l’Etat un dividende 141 millions d’euros. Autrement dit : La Poste est rentable et l’Etat empoche ...
Et pourtant La Poste souhaite fermer des bureaux, comme celui d’Erbray. Une réunion publique à l’initiative de la municipalité a eu lieu le 21 novembre 2008, avec une forte participation d’usagers décidés à garder leur bureau de Poste.
« Autrefois le bureau était ouvert tous les jours, avec présence de deux conseillers financiers. Maintenant il n’est ouvert que le matin de 9 h à 12 h et pas le samedi alors la plupart des salariés ne peuvent y accéder. Moi je vais à Moisdon le samedi matin » dit une personne.
La Poste voudrait réduire encore son ouverture : 10 h par semaine et pour 2 ans maxi. Et elle pousse vers une « Agence postale communale » (garantie pour 9 ans) ou vers un « Point Poste Commerçant » avec, à chaque fois, des services réduits. l’agence Postale propose moins de services que le bureau, et le Point Poste encore moins que l’agence Postale.
Par exemple, pour un retrait d’espèces sur le CCP ou le livret épargne :
– Bureau de poste : 800 €/semaine (et plus en prévenant 48 h à l’avance)
– Agence postale : 300 €/semaine
– Point Poste : 150 €/semaine
Même chose pour les objets envoyés par Chronopost. c’est possible au Bureau de poste mais ni à l’agence Postale ni au Point Poste.
Erbray se révolte
Le problème des personnes âgées a été posé. « Au fil des années, elles sont venues habiter le bourg et profiter de ses services. Mais ceux-ci disparaissent un à un : le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel, la Poste alors même que la population augmente : nous sommes proches de 3000 habitants » ont dit des participants.
« Et puis ça va s’arrêter où ? Demain on nous dira qu’il n’est pas rentable d’envoyer un facteur en campagne pour porter une lettre. Regroupera-t-on les boites à lettres dans le bourg ? Ou à Châteaubriant pourquoi pas ? Ou bien nous fera-t-on payer encore plus cher ? »
« Un point-poste chez un commerçant ? Et quelle confidentialité ? Et si le commerçant prend des vacances ? ».
« Faut-il que nous nous battions pour sauver le Bureau de Poste » interroge le maire. Une vague monte de la salle : oui.
« On voit actuellement le retour de l’Etat, quand il s’agit de sauver les banques. Nous voulons sauver notre Bureau de Poste. Vous, municipalité, vous n’avez pas à donner votre accord à ce que demande La Poste. Laissez-la décider toute seule ». « Nous voulons que le Bureau de Poste continue à être ouvert tous les matins, et qu’en plus il ouvre le samedi matin » dit la salle.
« Je m’engage à transmettre cette demande » dit le maire.
Mais la Poste est maligne, elle fait du chantage : « Si tous les maires acceptent nos propositions, nous ouvrirons un Point-Poste Commerçant à Noyal sur Brutz qui n’a rien ». c’est typiquement : déshabiller Erbray pour habiller Noyal !
Protocole et pétition
A propos, on se souvient qu’un protocole a été signé le 29 novembre 2006 entre la Com’Com’ du Castelbriantais et La Poste. Y avait du beau monde et un vin d’honneur. Pour quoi faire ? Pour « la mise en œuvre d’actions d’amélioration et d’adaptation des services offerts par La Poste ». Et on a vu quoi, en deux ans ? Rien du tout ! s’ils avaient fait quelque amélioration, il y aurait eu annonce officielle, flonflons et vin d’honneur et article dans le bulletin de la Com’Com’ .
Au lieu de cela La Poste quitte peu à peu les communes en faisant porter la responsabilité aux municipalités. c’est alors à celles-ci de ne pas se laisser faire. c’est aux citoyens d’appuyer fortement leurs élus pour qu’ils portent leurs demandes. c’est ce qui s’est fait le 21 nov. à Erbray. c’est assez rare pour qu’on le signale.
« Il faut arrêter de tout avaler, de tout subir. Faisons une pétition, allons manifester lors d’une rencontre avec La Poste » dit encore un Erbréen. Une pétition est proposée aux habitants au magasin Proxi (situé près du Bureau de Poste), occasion aussi de soutenir ce commerce de proximité : s’il venait à fermer, il ne serait plus temps de venir pleurer.
Un protocole signé avec La Poste en novembre 2006 : http://www.journal-la-mee.fr/spip.php?article282#poste
La grogne des élus
La grogne des élus devant la disparition des services publics : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5giktwvdyaEeD4j_gi-5cFS7VdA6g
Ecrit le 21 janvier 2009
Voeux à Erbray
A Erbray, qui a déjà un maire honoraire en la personne de Raymond Lebossé, le maire Jean-Pierre Juhel souhaite que Jean Poulain soit maire honoraire aussi ! Il a eu une pensée particulière pour les candidats de sa liste qui n’ont pas été retenus le 8 mars 2008. « Le point d’orgue du précédent mandat est la construction du groupe scolaire où cohabitent l’école publique »La Rose des Vents« , le centre d’accueil périscolaire et la cantine municipale ». Mais Erbray connaît un accroissement de population : une 4e classe maternelle a dû être ouverte en septembre 2008 dans une partie de la salle multifonctions. Il y a donc une extension à faire : définitive ou temporaire ?
Le maire est revenu sur La Poste. « Une action, sans doute symbolique, pourrait avoir lieu prochainement ». Il s’est inquiété de la crise : « souhaitons que nos artisans et commerçants gardent un volant d’activité suffisamment important pour conserver leurs effectifs ». Il souhaite que la commune reste maître du foncier pour pouvoir modeler son territoire, aménager une nouvelle station d’épuration, implanter la bibliothèque dans un autre bâtiment, mettre en place une gestion communale de la cantine et de la garderie, etc.
Enfin JP Juhel a parlé de l’intercommunalité, du futur SCOT et des Contrats de Territoire « où le mot SOLIDARITE doit avoir tout son sens et toute sa place ».