Ecrit le 22 février 2012
Pebeco en sursis
Après un premier report de sa décision, du 26 janvier au 15 février, le Tribunal de Commerce de Laval a de nouveau différé sa décision jusqu’au 28 février. Certes, il trouve que les dossiers des deux repreneurs potentiels ( ABC-diesel-Ogepar et Sapaic) ne sont pas recevables. Mais pour autant il prolonge l’activité de la fonderie Focast, tenant sans doute compte de la qualité et des atouts des salariés de l’entreprise. C’est une bonne nouvelle.
A Port-Brillet, en Mayenne, la fonderie Pebeco a fermé en octobre 2011. LÃ ou travaillaient un millier de salariés il y a une quarantaine d’années, les 80 derniers salariés sont pour la plupart au chômage et ils assistent au démantèlement des installations. Récupérateurs, ferrailleurs, découpeurs de métaux démontent les fours, les grenailleuses, les hangars, tout ce qui peut servir en France ou dans le Tiers-Monde !
Ecrit le 29 février 2012
La liquidation, ce fut moins une !
Selon Gilles Rivaud, et les syndicalistes de la fonderie Focast à Châteaubriant, les perspectives étaient sombres : l’administration judiciaire pressentait une liquidation de l’entreprise car les deux seuls offres de reprise paraissaient irrecevables ! L’une, émanant de l’entreprise Sapaic, parce que le repreneur ne mettait que 50 000 € sur la table et refusait de reprendre la décharge du Val Fleury (là où Focast dépose ses sables pollués). L’autre émanant de ABC (Anglo Belgian Corporation) pour cause de « consanguinité ».
Lors de l’audience au tribunal de commerce de Laval, le 28 février, le Procureur a demandé la liquidation. Habituellement le tribunal suit. « LÃ , nous avons entendu parler de liquidation pendant une heure et demi. Quand est venu notre tour de parler, nous avons dit que, si la consanguinité posait un problème, il ne fallait pas laisser un espoir sur ABC depuis 9 mois. L’administrateur judiciaire a dit la même chose et nous avons demandé que les deux candidats-repreneurs soient entendus afin qu’une solution puisse être trouvé en audience ».
Logiquement le Tribunal aurait dû entendre les deux candidats, par ordre alphabétique. Les syndicats ont suggéré de commencer par SAPAIC : ils ont été suivis. SAPAIC a doublé son offre de reprise, proposant 100 000 euros mais s’obstinant à refuser la décharge du Val Fleury. Il a donc été éliminé. ABC est alors entré et n’a nullement bougé sur son offre de reprise : 243 000 € dont 90 000 € pour le stock de l’entreprise. Pour le Tribunal, c’était bien ennuyeux cette affaire, et prononcer une liquidation en pleine campagne électorale, ça fait pas bien. Alors il y a eu une discussion autour de la consanguinité : s’agissait-il de « cousins » proches ou éloignés ?
Finalement, au nom de la défense de l’emploi, le tribunal de commerce a donné Focast à ABC. Oui, donné, parce que le stock de l’entreprise, à lui, seul, a été estimé à 950 000 € le 21 février dernier.
« Nous sommes soulagés » disent les syndicalistes, qui n’oublient cependant pas que 25 salariés seront licenciés (sur 72). Que vont-ils devenir ? La FMGC a envisagé, il y a quelques semaines, d’en embaucher 10. Est-ce toujours 10 ? en CDI ou en CDD ? Rien n’est certain. Par ailleurs certains salariés licenciés préféreront une réorientation, après une période de formation. En sachant que le repreneur ne versera pas un sou pour cela ! Le Pays de Châteaubriant a prévu, lui, un budget pour aider à la formation.
Et l’avenir ?
La fonderie Focast voit donc son sort demeurer entre les mains d’Ogepar, société mère luxembourgeoise d’ABC et déjà actionnaire majoritaire de Focast. Mais la décision de justice permet à Ogepar d’évincer son associé minoritaire, Daniel Alleaume et d’effacer un passif évalué à 12 M€. Quelle sera la réaction des clients de Focast ? ABC est un « motoriste » (fabricant de moteurs), les autres clients motoristes accepteront-ils de passer commande à leur concurrent ABC ? Ou iront-ils voir ailleurs ?
Pour l’instant, après de longs mois de chômage partiel, la fonderie Focast travaille à temps plein depuis septembre-octobre 2011 mais le carnet de commandes se réduit désormais à trois mois. C’est peu !
Dans l’immédiat, les syndicalistes soufflent un peu. Ils se sont battus comme des lions. « Nous avons beaucoup appris » disent-ils « et nous avons apprécié la présence à nos côtés de nos collègues de la Fonderie de Port Brillet ». les semaines à venir vont être encore difficiles car un licenciement crée toujours un climat difficile dans une entreprise.
Ecrit le 28 mars 2012
Focast : des emplois en vue ?
Chez Focast, les licenciés sont dans la période de 21 jours de réflexion après notification de leur licenciement, pour dire s’ils acceptent ou non le CSP (contrat de sécurisation professionnelle). Pour le reclassement, une personne pourrait être intéressée par un emploi chez Bouyer (elle habite la région d’Ancenis). Pour les autres, en raison de l’absence de transports en commun, c’est trop loin vu les salaires pratiqués en fonderie et le prix du carburant. De plus certains licenciés ne sont pas mobiles (déplacements en scooter ou en voiturette pour certains) .
Sur les 25 licenciés, il y a : un directeur administratif et financier, un directeur commercial, 4 à 5 personnes qui vont pouvoir faire la jointure avec la retraite , un électromécanicien qui veut faire une formation. Restent donc 17 personnes à reclasser. Combien accepteront de retourner en fonderie, vu les conditions : contrat intérim ou CDD, quelles conditions salariales et autres ?