Ecrit le 21 mars 2012
Amiante : un nouveau risque mortel
Ce ne sont que des ouvriers n’est-ce pas ? Sarkozy se fait prendre en photos avec eux, quand ils ont un casque sur la tête... mais leur fait balancer des gaz lacrymogènes quand ils se rendent à sa permanence électorale. Sarkozy se dit le candidat du peuple mais il refuse un moratoire face à une nouvelle et terrible découverte, un NOUVEAU risque mortel de l’amiante.
On ne connaissait que 15 % des fibres de l’amiante, on pensait que les masques et les protections étaient efficaces. Or 85 % des fibres passent à travers les masques de protection : ce sont des fibres fines FFA et des fibres courtes d’amiante FCA , cancérigènes, non visibles précédemment, alors qu’elles prédominent très largement dans les lieux à matériaux amiantés dégradés. On le sait depuis six mois. Le gouvernement ne fait rien. Des milliers de vie sont en jeu.
Le Parti Socialiste a demandé un moratoire qui permettrait l’arrêt immédiat de tous les chantiers de désamiantage et la concertation de toutes les parties prenantes, entreprises, syndicats, ministère, chercheurs et équipementiers, médecine et inspection du travail, pour trouver au plus vite une solution. Mais le gouvernement a refusé. Il promet un décret pour juillet prochain, mais les modifications n’interviendront qu’Ã échéance de trois ans. « Il n’est pas possible d’envisager de laisser les travailleurs exposés ainsi jusqu’en 2015 » affirme Alain Vidalies, député socialiste et responsable des questions d’emploi dans l’équipe de François Hollande.
Au Canada, des travailleurs ont été analysés, alors même qu’ils ne travaillaient plus l’amiante depuis une trentaine d’années. Dans 380 blocs de poumons étudiés, 8790 fibres ont été dénombrées. Près de 54 % des travailleurs avaient trois ou quatre types de fibres dans leurs poumons. Un peu plus de 85 % avaient du chrysotile, 76 % de la trémolite, 64 % de l’amosite et 43 % de la crocidolite. Plus de la moitié de ces travailleurs étaient atteints d’un cancer du poumon ...
Remboursez !
Les malades de l’amiante, quand la maladie est reconnue, peuvent percevoir une indemnisation, d’abord par la caisse primaire d’Assurance maladie, qui s’applique au titre du préjudice économique et qui varie en fonction de son taux d’incapacité et de son salaire. Et ensuite par le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva), qui fait une offre en étudiant les préjudices d’incapacité, moral, physique, esthétique, Mais la FIVA a considéré que cette indemnité devait être réduite du montant de la première. Ainsi 300 malades (ou leur famille) vont devoir rembourser. Il s’agit d’ouvriers avec de petites retraites qui ont besoin de cet argent pour se soigner. Ils sont complètement sous le choc et dans l’incompréhension.
« Ces gens n’ont pas un sou, certains ont payé avec ces indemnisations les obsèques de leur conjoint. » , s’indigne Chritian Hutin, médecin et député UMP de Dunkerque rappelant que « 80 % de l’amiante importé en France était déchargé en vrac » avant son interdiction. « Les gamins en faisaient des boules de neige », se souvient-il.
Il a fait signer une motion parlementaire, par 296 députés et sénateurs, demandant que les victimes de l’amiante ne soient pas obligées de rembourser et de subir ainsi « une double peine inadmissible ».