Ecrit le 21 novembre 2012
Remember …
Il y a 10 ou 12 ans, un jour où je traquais le champignon dans la forêt de Juigné, je tombai, par hasard, sur cette plaque commémorative. Mesurant 40 sur 27 centimètres, solidement fichée au pied d’un hêtre, située à 200 mètres au nord du monument de Bout de Forêt, elle était alors très propre et bien entretenue. Sur la photo, la dorure des inscriptions en témoigne. La date, la croix de Lorraine et le « remember » évoquaient les Forces Françaises Libres et les parachutistes venus d’Angleterre. L’endroit aussi, puisque les fusillés du 21 juillet 1944 avaient été dénoncés par un bourgeois collabo castelbriantais pour avoir hébergé des militaires espions étrangers. Pour en savoir plus, j’interrogeai, dans les villages voisins de Corbière, du Rocher et de la Rivière sous bois (source de la Chère), des personnes pouvant avoir un souvenir de l’époque (dont l’épouse d’un ancien maire de Soudan). Personne ne put me fournir d’informations. Plus même, tous ignoraient l’existence de la plaque. Je pris alors contact avec des personnes connaissant bien la forêt et s’intéressant à l’histoire locale. Sans plus de succès ! Resté sur ma faim, je continuai à fréquenter l’endroit et j’y fis quelques belles récoltes, mais ceci est une autre histoire …
Il y a peu, me promenant dans le coin, je vis que des bûcherons étaient passés par là avec, sinon leurs gros sabots, du moins leurs énormes engins mécaniques. Le hêtre avait été abattu et la plaque gisait, face contre terre, fort heureusement entière. La laisser sur place, c’était l’exposer au retour des pneus des engins de chantiers ou tout simplement à sa disparition dans l’humus. Je décidai de la ramener chez moi, à l’abri. Elle y est toujours. Qu’en faire ? Je fais donc appel aux lecteurs qui auraient des précisions sur cette plaque et/ou des idées pour un lieu de dépôt. Contacter le journal qui transmettra.
Signé : A.Borgone
Issé : la tombe du prisonnier nord-africain
Ecrit le 19 décembre 2012
L’oratoire Saint Hubert
L’oratoire Saint Hubert, selon l’IGN, le bâtiment Saint Hubert, en langage vernaculaire, est situé au beau milieu de la forêt de Juigné. Quand les arbres sont feuillus on ne le trouve qu’en butant dessus. Plus qu’un oratoire, c’était un repos de chasse avec un abri pour les hommes et les animaux, un puits pour la soif et un lieu pour prier Saint Hubert de ne pas rentrer bredouille et surtout
de ne pas avoir d’accident de chasse. Le monument religieux est en « granit belge », une pierre de grande qualité, à l’usage très répandu au XIXe siècle. Pierre d’importation donc, réservée aux édifices religieux et funéraires onéreux. Le repos de chasse fut réalisé en bois (disparu aujourd’hui) et pour la maçonnerie en pierres du pays. La statue qui ornait la niche a disparu depuis longtemps mais la croix, qui avait subi des ans l’outrage, a été réparée très adroitement.
Le mur cheminée assurait la solidité et la séparation entre deux pièces. L’une équipée de l’âtre était destinée aux humains et l’autre accessible par une petite porte de communication , aux chevaux et aux chiens. Dans le tapis de feuilles mortes on retrouve très bien les restes des murs en bois, de la charpente et de la couverture.
Le puits servait à désaltérer les collaborateurs canins et équidés, tandis que les valets et rabatteurs avaient droit à un coup de cidre et que les maîtres débouchaient des grands crus. La hiérarchie était respectée, les classes sociales nettement séparées et le bon dieu à portée des mains jointes.
Texte et photo : A.Borgone
La Blisière
Lieu de souvenir en forêt de Juigné