Ecrit le 23 d ?cembre 2009
Le droit de mourir dans la dignit ?
Pour ou contre la libert ? de choisir sa mort ? M. Alain GERARD, de l’aDMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignit ?) est venu tenir une r ?union d’information le 11 d ?cembre ? Ch ?teaubriant. Parmi les auditeurs se trouvaient deux m ?decins du Centre Hospitalier de Ch ?teaubriant qui ont enrichi le d ?bat en apportant leur v ?cu de praticiens.

Des cas dramatiques ont sensibilis ? les Fran ?ais ? ce probl ?me de la mort : Vincent Humbert, t ?trapl ?gique ? 20 ans, muet et aveugle, ne communiquant plus avec sa m ?re que par la pression d’un pouce ; Chantal s ?bire, au visage compl ?tement d ?form ? par une tumeur ?volutive des sinus et de la cavit ? nasale ; et tant d’autres pour lesquels on peut parler d’un dramatique combat pour quitter la vie.
Toutes les personnes qui vieillissent pensent ? leur mort, ou plut ?t ? la p ?riode qui pr ?c ?de la mort, en craignant une fin de vie difficile, avec souffrance et d ?pendance. Savoir qu’on pourra y mettre fin est un r ?confort et en m ?me temps une aide pour supporter les difficult ?s du pr ?sent. l’aDMD plaide ? la fois pour le droit de vivre et pour le droit de mourir.
Organiser sa mort
Organiser sa propre mort : des ?volutions se sont faites peu ? peu. La douleur des malades a longtemps ?t ? ni ?e, ou consid ?r ?e comme r ?demptrice. Les premiers centre anti-douleur sont n ?s en Angleterre en 1967. Il a fallu attendre encore 20 ans pour qu’un tel centre ouvre ? Paris. Et Paris n’est pas la France ...
En 1978 le s ?nateur Henri Caillavet a d ?pos ? un projet de loi pour prot ?ger de l’acharnement th ?rapeutique ceux qui le souhaitaient. La loi Kouchner en 2002 s’est int ?ress ?e aux droits des malades et ? la qualit ? du syst ?me de sant ?, disant par exemple qu’un malade a le droit d’arr ?ter un traitement , de consulter son dossier, de quitter l’h ?pital s’il le d ?sire. Pas toujours facile ? faire ! Mais, au moins, la charte des droits des malades est affich ?e dans les diff ?rents services hospitaliers.
Suite au drame de Vincent Humbert, la loi l ?onetti de 2005 donne aux malades le droit de r ?diger des « directives anticip ?es ? » et de d ?signer une personne de confiance apte ? les repr ?senter aupr ?s du corps m ?dical. Mais seulement ? titre consultatif. (1)
Le droit du malade ? refuser tout traitement, d ?j ?? inscrit dans la loi, est confirm ? voire renforc ?. Mais c’est seulement le droit de se laisser mourir (de faim, de soif, en refusant alimentation et hydratation). La loi permet de donner des produits s ?datifs qui calment la douleur et endorment la personne en attendant sa mort (ce qui peut demander des semaines !). Mais si l’on peut soulager la douleur physique, on ne peut pas calmer la souffrance morale d’une personne qui assiste ? ce qui est, pour elle, sa d ?ch ?ance.
Certaines personnes r ?clament qu’on les aide activement ? anticiper une mort in ?luctable ou ? quitter une vie qui n’en est plus une ? leurs yeux. Un d ?part anticip ? auquel elles ne peuvent, le plus souvent en raison de leur ?tat, pas m ?me proc ?der seules par le suicide, seule libert ? qu’on veuille reconna ?tre ? tout un chacun en France. l’aDMD milite donc pour le droit de choisir sa propre mort.
Les Hollandais sont les premiers au monde ? avoir l ?galis ? l’euthanasie (avril 2001), en pr ?cisant les « crit ?res de minutie » ? observer par tout m ?decin acceptant d’aider un malade ? mourir ? sa demande. La Belgique en a fait autant en mai 2002. En France ce n’est pas permis.
Et pourtant cela se fait : de nombreux m ?decins reconnaissent qu’ils ont aid ? ? mourir. (on ?value ? 10 000 par an les interruptions volontaires de vie). Une sorte de mort ? la sauvette alors que le malade aurait pu choisir, peut- ?tre, d’ ?tre entour ? des siens
L’ADMD a ?labor ? un projet de loi visant ? introduire, dans le code de la sant ? publique, le droit ? une assistance m ?dicalis ?e pour mourir. Il ne s’agit pas de tuer. Il s’agit d’acc ?der ? la demande lucide et r ?it ?r ?e de celui, celle, qui sollicite une assistance m ?dicalis ?e pour mourir. En raison d’une maladie incurable et/ou parce qu’elle se trouve plac ?e dans un ?tat qu’elle juge incompatible avec sa dignit ?.
En 2007 la Belgique a connu 495 euthanasies, 96 % par injection intraveineuse. Les autres par absorption d’une boisson l ?tale. La moiti ? de ces euthanasies ont ?t ? pratiqu ?es en milieu hospitalier, 49 % chez le malade, 1 % dans une maison de repos ou de soins.
Mourir dans la dignit ? : pas forc ?ment facile ? obtenir, m ?me en Belgique. Et qu’en est-il des personnes d ?pressives ou suicidaires ? qu’en est-il des enfants ? La question reste pos ?e
attention : ne pas confondre la personne de confiance avec la personne ? pr ?venir en cas de besoin.
Ecrit le 23 d ?cembre 2009
Droit au respect de la dignit ? de la personne malade
– 1- Droit ? l’information du malade sur son ?tat de sant ? (article L. 1111-2)
– 2 -Droit au refus de tout traitement (article L. 1111-4)
Ceci signifie que le malade a d ?sormais la possibilit ? de refuser, non seulement le ou les traitements qui lui sont propos ?s, mais toute forme de traitement ; non seulement les th ?rapeutiques chimiques, mais toute intervention faite sur son corps de quelque nature qu’elle soit, ce qui, comme l’indiquent sans aucune ambigu ?t ? les travaux parlementaires, englobe l’alimentation et l’hydratation artificielles.
– 3. Prohibition de « l’acharnement th ?rapeutique »
La loi rappelle au m ?decin qu’il doit se garder de deux ?cueils : « l’erreur par d ?faut », dans le cas o ? il renoncerait trop t ?t aux soins curatifs et « l’erreur par exc ?s », qui l’am ?nerait ? imposer au malade des traitements superflus.
– 4. Droit absolu au soulagement de la souffrance.
Le code de la sant ? parle de souffrance et non de douleur. La souffrance s’ ?tend au domaine psychique et englobe notamment la d ?tresse morale. « Nous disons clairement que la qualit ? de la vie du mourant vaut mieux que sa dur ?e et nous assumons cette position. (...) Il faut accepter que certains traitements de confort puissent abr ?ger la vie et donner le choix au patient d’en b ?n ?ficier » a dit J.Leonetti.
– 5. Droit ? l’acc ?s aux soins palliatifs.
Ce droit demeure encore malheureusement trop souvent m ?connu, faute de moyens humains et financiers.
– 6. Droit ? la r ?daction de directives anticip ?es.
Toute personne majeure peut r ?diger des directives anticip ?es pour le cas o ? elle serait un jour hors d’ ?tat d’exprimer sa volont ?. Ces directives anticip ?es indiquent les souhaits de la personne relatifs ? sa fin de vie.
– 7. Droit de se faire repr ?senter par une personne de confiance.
Toute personne majeure peut d ?signer une personne de confiance charg ?e de la repr ?senter pour le cas o ? elle serait un jour hors d’ ?tat d’exprimer sa volont ?.
– 8. Droit d’acc ?s au dossier m ?dical. (d ?cret du 29 avril 2002)
– 9. Droit de quitter l’h ?pital.
Quelques adresses
– ADMD - 50 rue de Chabrol - 75010 Paris
Site : http://www.admd.net
– Directives anticip ?es : la loi
http://www.admd.net/pdf/decret60206.pdf
– L’histoire de Coralie :
http://www.abadennou.fr/euthanasie/index.htm
– Dignitas : association suisse qui accompagne ?galement des ressortissants ?trangers - http://www.dignitas.ch
