Ecrit le 10 juillet 2013
Le Comité Consultatif National d’Ethique a rendu, le 1er juillet, son avis concernant la fin de vie. Ses membres n’ont pas réussi à trouver un accord unanime. La majorité exprime des réserves majeures et recommande de ne pas modifier la loi actuelle, estimant qu’elle opère une distinction essentielle entre « laisser mourir » et « faire mourir ». Ils considèrent que le maintien de l’interdiction faite aux médecins de « provoquer délibérément la mort » protège les personnes en fin de vie, et qu’il serait dangereux pour la société que des médecins puissent participer à « donner la mort ». En ce qui concerne plus spécifiquement l’assistance au suicide, ils estiment « que cette légalisation n’est pas souhaitable ».
En revanche, l’ensemble des membres du comité semble s’exprimer d’une même voix sur plusieurs points :
- ♣ faire cesser toutes les situations d’indignité qui entourent encore trop souvent la fin de vie ;
- ♣ rendre accessible à tous le droit aux soins palliatifs. Un droit reconnu par le législateur depuis quatorze ans !
- ♣ développer l’accès aux soins palliatifs à domicile ;
- ♣ associer pleinement la personne et ses proches à tous les processus de décision concernant sa fin de vie.
- ♣ respecter les directives anticipées émises par la personne. A l’heure actuelle, et malgré leur nom de « directives », elles ne sont considérées par la loi que comme l’expression de souhaits, les décisions étant prises par les médecins. Le Comité demande que lorsqu’elles ont été rédigées en présence d’un médecin traitant, et dans des circonstances où une maladie grave a été annoncée, les directives anticipées soient contraignantes pour les soignants, sauf exception dûment justifiée.
- ♣ respecter le droit de la personne en fin de vie à une sédation profonde jusqu’au décès si elle en fait la demande lorsque les traitements, voire l’alimentation et l’hydratation ont été interrompus à sa demande.
- ♣ développer la formation des soignants., leur capacité d’écoute et de dialogue.
- ♣ faire cesser toutes les situations d’isolement social et de dénuement des personnes malades ou handicapées, et des personnes âgées qui précèdent trop souvent la fin de leur vie, et leur donner accès à l’accompagnement indispensable.