Ecrit le 11 octobre 2017
Les campagnes de santé publique, menées au niveau national, sont bien étranges. On parle beaucoup des 3500 morts par accident de la route, chaque année, mais si peu des 60 000 morts par an par la faute du tabac. On parle beaucoup des problèmes de santé publique liés à l’obésité, mais si peu des ravages de la solitude.
Un week-end, pas de coup de téléphone, pas de visite, aucun contact : le temps est long si la situation se répète. Ce que l’on ne sait pas c’est que la solitude et l’isolement social peuvent représenter un risque plus important pour la santé publique que l’obésité, et que leur impact a augmenté et continuera de croître, selon une recherche présentée lors de la 125e Convention annuelle de l’American Psychological Association, à Washington en août 2017.
« Être relié aux autres socialement est un besoin humain fondamental - crucial pour le bien-être et la survie », a déclaré Julianne Holt-Lunstad, professeur de psychologie à Brigham Young Université. « Pourtant, une part croissante de la population américaine connaît maintenant l’isolement régulièrement ». Un Américain sur quatre souffre d’isolement, en France un sur dix.
Dans une enquête menée aux USA, les personnes âgées ont signalé des taux de solitude plus faibles que ceux qui étaient plus jeunes (25 % des plus de 70 ans étaient solitaires, à comparer avec les 43% des personnes de 45 à 49 ans). Les répondants mariés étaient moins susceptibles d’être solitaires (29%) par rapport aux répondants jamais mariés (51%) et ceux ayant des revenus plus élevés étaient moins susceptibles d’être solitaires que ceux dont le revenu était faible.
Les répondants solitaires étaient moins susceptibles d’être impliqués dans des activités qui créent des réseaux sociaux, comme la fréquentation de services religieux, le bénévolat, la participation à une organisation communautaire ou le temps passé dans un passe-temps. Est-ce la solitude qui entraîne une moindre inclusion dans des réseaux sociaux, ou est-ce l’inverse ?
Nous sommes au siècle des hyper-connexions, téléphone, smartphone, tablettes, ordinateurs … Cependant, 13% des répondants solitaires ont estimé qu’ils avaient moins de relations sociales qu’avant lorsqu’ils étaient en contact avec les personnes utilisant Internet.
Une épidémie
Pour illustrer l’influence de l’isolement social et de la solitude sur le risque de mortalité prématurée, Julianne Holt-Lunstad a présenté les données de deux méta-analyses.
La première a impliqué 148 études, représentant plus de 300 000 participants, et a constaté qu’une plus grande connexion sociale est associée à un risque réduit de 50% de décès prématuré.
La deuxième, impliquant 70 études représentant plus de 3,4 millions d’individus principalement d’Amérique du Nord, mais aussi d’Europe, d’Asie et d’Australie, a examiné le rôle de l’isolement social, de la solitude ou de vivre seul sur la mortalité. Les chercheurs ont constaté que tous les trois avaient un effet significatif et égal sur le risque de décès prématuré, supérieur ou égal à l’effet d’autres facteurs de risque tels que l’obésité.
« l’isolement social et la solitude augmentent considérablement le risque de mortalité prématurée, et l’ampleur du risque dépasse celle de nombreux indicateurs de santé de premier plan », a déclaré Julianne Holt-Lunstad. « Avec un vieillissement croissant de la population, l’effet sur la santé publique ne devrait qu’augmenter. En effet, de nombreux pays du monde suggèrent maintenant que nous sommes confrontés à une « épidémie de solitude ». Le défi auquel nous sommes confrontés est de savoir ce qui peut être fait à ce sujet ».
Par exemple, « l’accent pourrait être mis sur la formation des compétences sociales pour les enfants dans les écoles et les médecins devraient être encouragés à inclure la connectivité sociale dans le dépistage médical », a-t-elle déclaré.
En outre, les gens devraient se préparer à la retraite financièrement et socialement. De la même façon qu’il est prudent de mettre un peu d’argent de côté pour affronter cette nouvelle période de la vie, les scientifiques préconisent de se préparer à renforcer ses liens sociaux et amicaux.
Mortalité prématurée
L’isolement social a des effets physiologiques néfastes qui, jusqu’à présent n’étaient pas bien étudiés. Une équipe de recherche conduite par John Cacioppo, un psychologue de l’Université de Chicago (Illinois, nord), avait déjà identifié un lien entre la solitude et un accroissement de gènes impliqués dans l’inflammation, ainsi qu’une diminution d’autres gènes jouant un rôle dans la réponse antivirale de l’organisme. Pour lui, les personnes isolées ont un système immunitaire affaibli et souffrent davantage d’inflammations que celles qui sont entourées.
Les chercheurs ont constaté des processus cellulaires similaires chez les macaques rhésus, des singes hautement sociables, quand ces primates sont seuls ou tenus de partager une cage avec d’autres macaques qu’ils ne connaissent pas.
Les jeunes aussi
On pense souvent à l’isolement des personnes âgées mais le phénomène d’isolement social n’épargne pas les jeunes. Pourtant, entre 15 et 30 ans, il semble naturel d’avoir des amis et une vie sociale. C’est la raison pour laquelle la Fondation de France a décidé cette année de faire un focus sur la solitude des 15 -30 ans.
L’étude Fondation de France – CREDOC s’est intéressée aux 5 réseaux de sociabilité des 15-30 ans : famille, amis, voisins, collègues ou camarades de classe et personnes fréquentées dans le cadre d’une activité associative. Sont considérés en situation d’isolement social les jeunes qui n’ont aucun de ces réseaux, ce qui touche 700 000 d’entre eux, soit 6 % des 15- 30 ans. C’est énorme !
Certains jeunes sont également en situation de vulnérabilité, car ils ne passent régulièrement du temps qu’avec les membres d’un seul réseau, au-delà du simple « bonjour ». C’est le cas de 1,4 million de jeunes, soit 12 % des 15-30 ans
Nuançons quand même : un jeune peut être sans réseau et ne pas se sentir seul. En effet, les plus fragiles - isolés ou socialement vulnérables - ne se sentent pas beaucoup plus seuls que les autres : 28 % éprouvent régulièrement un sentiment de solitude (vs 24 % pour l ’ensemble des 15-30 ans). L’étude qualitative montre que certains jeunes assument cet isolement . Ils l’ont choisi, notamment pour se protéger des autres qui sont sources de souffrance, pour privilégier leur famille ou leur travail, ou encore pour favoriser leur inspiration artistique ou leur repos.
L’isolement social est souvent le résultat d’un enchaînement d’événements, parfois dès l’enfance. Parmi les nombreux facteurs qui semblent favoriser la solitude figurent le départ du domicile parental, l’absence de relation amoureuse, les mauvaises conditions de logement ou de moyens de transports, la mauvaise santé.
Les histoires des jeunes interviewés lors de l’étude le confirment : manque de confiance en soi, complexes comme le surpoids, problèmes de harcèlement… conduisent peu à peu certains d’entre eux à se replier sur eux-mêmes. S’ensuivent une méfiance croissante vis-à-vis des autres (seul 1 jeune sur 3 pense qu’il peut faire confiance aux autres) et un sentiment d’inutilité sociale (60 % des jeunes isolés se sentent inutiles).
L’isolement est susceptible d’adopter des formes diverses et d’émerger dans des contextes variés, et de générer ou non un sentiment de solitude. Quatre profils de jeunes isolés ont été identifiés
1. Les « solitaires inhibés »
2. Les « solitaires résignés »
3. Les « solitaires assumés »
4. Les « solitaires blessés ou frustrés »
Cette typologie de répondants met en lumière l’importance du ressenti des échecs subis par les jeunes en situation d’isolement, et le lien avec le repli sur soi.
Inutilité, incapacité
Lorsqu’elle est ressentie, la solitude prend des formes variées : sentiment de décalage, vide émotionnel, sentiment d’imposture dans son rapport à autrui, de rejet de la part des autres, mais aussi nécessaire au bien-être dès lors qu’elle protège contre les actes ou commentaires blessants d’autrui.
Au-delà de la solitude, l’isolement peut prendre la forme d’un sentiment d’inutilité, d’incapacité à résoudre ses problèmes ou ceux des autres. Plus un jeune est isolé, plus il se sent démuni pour faire face à un imprévu. Les jeunes isolés présentent systématiquement une image d’eux-mêmes moins favorable que la moyenne : ils ressentent moins souvent un sentiment de fierté personnelle, portent un regard plus critique sur eux-mêmes.
L’obtention d’un travail stable, d’une vie familiale et d’un logement constituent les plus grands motifs de fierté évoqués. Pour les jeunes présentant une situation plus précaire sur ces différents aspects, la souffrance de ne pas être à la hauteur de leurs amis est forte. Ils peuvent néanmoins trouver quelques sources de fierté, notamment dans la pratique d’une activité valorisante (création, sport). Ces fragilités se répercutent sur leur propre évaluation de leur capacité à aider leurs proches
Une grande partie des jeunes répondants de l’enquête qualitative font montre d’une volonté de se rendre utile mais aider quelqu’un pour un problème plus
sérieux qu’un menu service ou une écoute ponctuelle leur semble hors de portée. Sans modèle de sociabilité parentale, ils n’ont pas intégré les codes pour aller vers autrui. Cet isolement a suscité un sentiment de décalage, un besoin de « compartimenter », une défiance, une crainte de la stigmatisation ou encore une honte de ses échecs.
Les jeunes dont l’enfance fut marquée par une défaillance de l’un ou des deux parents (alcoolisme, violence, absence, moqueries, etc.) sont davantage animés d’un sentiment de défiance envers autrui.
Que faire ?
Les campagnes de santé publique s’intéressent peu aux questions d’isolement, d’absence de lien social. Les associations, elles, créent de nombreuses structures : clubs d’anciens, clubs de jeunes, journées festives de la CGT ou du centre paroissial, propositions du comité des fêtes, associations de pêcheurs ou de mordus d’informatique, fête de la soupe, conférences, randos, maison de la ruralité , cafés alternatifs, castel-loisirs etc. Ce n’est pas cela qui manque dans les villes d’une certaine importance comme Châteaubriant.
Dans les petites communes, sans moyen de locomotion, c’est plus difficile. Mais, de toutes façon, il reste un obstacle plus sérieux : comment aider les personnes qui, seules, n’osent pas franchir la porte d’une association,s’effraient à l’idée de se trouver dans un lieu inconnu, avec des inconnus qui, peut-être, ne leur adresseront pas la parole (du moins au début). Il y a quelque chose à réfléchir, peut-être un lieu d’accueil chaleureux dans chaque commune, come c’était le rôle des bistrots de campagne où l’on pouvait aller, à la fois anonyme et familier, le temps de nouer une relation de confiance sans être obligé de consommer de l’alcool.
Le débat est lancé. On en parle ?
Ecrit le 24 janvier 2018
Journée des solitudes
A l’heure des réseaux sociaux et du « tout connecté », les Français souffrent toujours autant de solitude ! En forte progression, elle concerne tous les âges et toutes les catégories sociales. Ainsi, un Français sur trois est susceptible de connaître cette situation d’enfermement. Il y a donc urgence à agir et à éveiller les consciences !
Mardi 23 janvier 2018 à Nantes : journée des solitudes – avec l’association Astrée - 01 42 27 64 34
Ecrit le 3 avril 2019
En finir avec la solitude : pour répondre aux besoins, Astrée recherche des bénévoles.
La solitude est-elle en passe de devenir le fléau du 21e siècle ? A l’ère du tout connecté, les Français ne se sont jamais sentis aussi seuls : 5,5 millions de nos compatriotes sont en situation d’isolement réel.
Douleur profonde, la solitude est pourtant le plus souvent indicible et inaudible. Elle est devenue un tabou qui frappe d’autant plus durement les personnes qui en souffrent. Peu importent l’âge, la classe sociale, le genre, le parcours de chacun : tout le monde est potentiellement concerné. Il suffit souvent d’un accident de la vie (divorce, décès, maladie, perte d’emploi…) pour basculer dans l’isolement le plus total. Le succès rencontré par la 2e Journée des Solitudes, organisée par l’association Astrée en janvier dernier, a contribué à libérer la parole et à lever le voile sur cette situation inadmissible.
Face à l’augmentation massive des demandes d’accompagnement, Astrée a créé de nouvelles antennes en France et lance aujourd’hui une campagne pour recruter des bénévoles. En effet, face à la solitude, chacun peut agir ! Tous les parcours et tous les profils sont les bienvenus.
Pour être bénévole Astrée, il suffit simplement d’être engagé dans une démarche de bienveillance. Cela suppose d’avoir un profond respect et de la considération pour chaque personne aidée, de lui porter un regard positif et de croire en son potentiel.
Astrée propose ainsi trois types de missions de bénévolat :
1 - L’accompagnement (mission principale). écouter, soutenir et accompagner de façon individualisée et dans la durée une personne fragilisée par un coup dur.
Disponibilité souhaitée : 1h30 par semaine (créneau d’intervention flexible).
2 - L’intervention auprès de collèges. Mission : intervenir auprès des collégiens pour favoriser le soutien entre pairs et prévenir les situations de décrochage.
Disponibilité souhaitée : ponctuelle.
3 - L’accompagnement en sortie d’hospitalisation. Mission : faciliter le retour à la vie quotidienne après une hospitalisation pour les personnes fragilisées par leur état de santé et leur contexte de vie.
Disponibilité souhaitée : 1/2 journée par semaine.
Et aussi… Les bénévoles qui le souhaitent peuvent par ailleurs s’engager dans la vie associative quotidienne de leur antenne bénévole : accueil des personnes en demande d’aide, accueil des bénévoles, organisation des réunions…
Une formation spécifique à l’écoute et à l’accompagnement
Pour proposer un accompagnement réellement qualitatif, les bénévoles Astrée suivent obligatoirement une formation gratuite centrée sur l’écoute empathique lors d’un stage de deux jours. Ensuite, ils sont formés et accompagnés sur la durée grâce à l’organisation :
de groupes d’échange de pratiques (GEP) mensuels
et de points réguliers avec le bénévole référent.
Le processus de recrutement des bénévoles se déroule en 5 étapes :
Une première prise de contact est réalisée entre le futur bénévole et Astrée
Le futur bénévole passe alors un entretien d’information et d’échange
Si cette étape est concluante, il suit alors la formation d’Astrée
Un entretien post-formation permet de faire le point et de répondre aux questions du bénévole
Le bénévole réalise ses premières missions
Depuis plus de 30 ans, l’association Astrée s’engage au quotidien sur le terrain pour aider de nombreux Français à sortir de l’isolement. Elle accompagne chaque année 1 200 personnes, elle forme et sensibilise également plus 3 000 jeunes et adultes par an.
Reconnue d’utilité publique, elle a pour vocation de contribuer à la restauration du lien social, à la rupture de l’isolement et au mieux-être de personnes en situation de fragilité sociale et/ou personnelle. Libre de toute attache politique, idéologique ou religieuse, son objectif est de les aider à retrouver un équilibre et à prévenir l’aggravation de leur situation. L’association agit ainsi concrètement pour leur permettre de reconstruire des liens sociaux et de restaurer leur autonomie.
Pour ce faire, Astrée forme et encadre un réseau de 500 bénévoles qui proposent un accompagnement avec bienveillance, empathie et authenticité.
Site web : voir le site astree.asso
E-mail : contact@astree.asso.fr
Tél. : 01 42 27 64 34
Ma liberté, tu as su désarmer
mes moindres habitudes,
Ma liberté, toi qui m’as fait aimer
même la solitude.
Toi qui m’as fait sourire quand je voyais
finir une belle aventure,
Toi qui m’as protégé quand j’allais me
cacher pour soigner mes blessures...
(S. Reggiani)
La mort sociale
Plus jamais seul ? Plus isolé qu’on ne le croit… Il se pourrait bien que les apparences soient trompeuses… La première qualité de la remarquable enquête publiée par Les Petits Frères des Pauvres, en janvier 2019, est sans doute de nous permettre de distinguer la solitude et l’isolement. Inévitable solitude, elle est constitutive de la condition humaine et peut même devenir enviable, elle est même nécessaire parfois pour que l’intime puisse exister... Redoutable isolement, il est en effet fragilisation ou rupture du lien social, des relations sociales, affectives, amicales, etc...
Cette étude nous ouvre les yeux sur une multitude d’éléments. Comment ne pas se réjouir, par exemple, que contrairement au discours couramment admis, les familles, nos familles soient présentes et positivement actives plus qu’on ne le croit. Malgré les profondes transformations qu’elles ont connues au cours des 50 dernières années, les familles, sous des formes multiples, activent les liens affectifs et sociaux, permettent de faire entrave à l’isolement.
À l’inverse, comment ne pas être terrifié en constatant que 300 000 de nos concitoyens peuvent être considérés comme en situation de « mort sociale » ! La pauvreté, se conjugue à l’isolement pour détruire le lien social sans lequel personne pourtant ne peut survivre... L’équivalent de la population d’une ville comme Nantes en situation désespérée. C’est d’autant plus terrible que la pauvreté et la rupture du lien rendent ces femmes et ces hommes invisibles et qu’ils survivent à côté de nous sans que nous les voyions !
Cette enquête invite aussi à une autre prise de conscience inquiétante : l’exclusion des isolés passe également par la fracture numérique. Et cette fracture a de quoi nous alerter parce qu’elle est faite d’au moins trois composantes :
l’aménagement des territoires... Les inégalités sont parfois flagrantes et leur réduction pose des questions politiques et économiques délicates.
les conditions de ressources des personnes concernées... Les pauvres se retrouvent comme par hasard dans les territoires les moins favorisés mais leur manque de ressources les empêcherait de toute façon d’accéder au numérique.
les conditions culturelles, parce que les plus isolés et les plus pauvres n’ayant jamais eu accès aux technologies enviables n’ont pas acquis la culture qui leur permettrait de les maîtriser s’ils pouvaient y accéder…
Lutter contre l’isolement, faire société avec tous nos concitoyens exigent un engagement personnel de chacun et un engagement collectif, finalement politique au sens le plus noble du terme...
Michel Billé, Sociologue spécialiste du grand âge et du vieillissement
Source : voir le site solitude
Ecrit le 4 mars 2020
Un plan anti-solitude
« La ville qui devrait être le lieu de toutes les rencontres est celui de tous les isolements. Après avoir beaucoup travaillé les questions d’urbanisme, de transport, de logement, ou de sécurité, nous nous sommes intéressés au capital humain », explique François Bayrou, maire de Pau, Chômage, précarité, augmentation de la pauvreté, familles monoparentales, vieillissement de la population, accidents de la vie… les causes de cette solitude subie sont nombreuses et bien connues.
En mobilisant le Centre Communal d’action sociale de la ville, et de nombreuses associations, le plan anti-solitude propose 12 actions : la table partagée, le resto du soir, les dîners de l’été, les après-midi dansants, la colocation solidaire, la culture en bus, les kiosques des quartiers, les chantiers participatifs et tous les petits Investissements modestes qui changent la vie ……..