Ecrit le 7 mars 2018
Mardi février 2018, le Rotary avait invité le professeur David Laplaud de Nantes. On s’attendait à un homme d’un certain âge, mais non, il est plutôt jeune et tout à fait enthousiaste. Il a parlé de ce qui se fait à Nantes.
David Laplaud est neurologue, spécialisé dans la prise en charge de la Sclérose en plaques au CHU de Nantes. Il est responsable de l’Hôpital de Jour de Neurologie.
et du Centre d’Investigation Clinique de Neurologie. Il est par ailleurs chercheur au sein de l’unité Inserm U1064 et co-dirige l’équipe 4. « Nous développons une recherche translationnelle centrée sur l’immunologie de la Sclérose en plaques ». dit-il.
Le département neurosciences au CHU de Nantes s’intéresse à trois maladies : parkinson, sclérose en plaques, alzheimer . l’activité est double :
– d’abord recevoir les malades et les diroger vers le protocole qui paraît le plus adapté à leur cas.
– et ensuite essayer de comprendre les mécanismes qui mènent à la maladie. Cette recherche part du patient vers le laboratoire.
Le Centre mémoire propose des consultations de proximité et est référent pour la maladie d’Alzeimer chez les jeunes. Il fait des travaux de recherche et participe à la formation des acteurs locaux. Il cherche des remèdes mais d’abord le moyen de stopper l’évolution de la maladie.
Le Centre de recherche sur la sclérose en plaques a constitué une base de données de 66 000 patients, la plus importante du monde. Elle permet, par exemple, de comparer l’efficacité des traitements. Surprise : la sclérose en plaques est une maladie des pays développés. Est-ce qu’une hygiène excessive, en limitant la fabrication d’anti-corps, favoriserait son développement ?
Pour la maladie de Parkinson, les recherches ont prouvé qu’il y a les mêmes lésions dans le cerveau que dans le tube digestif ! La question : la maladie de Parkinson commence-t-elle dans le tube digestif ? Le niveau d’inflammation est-il prédictif de la sévérité de la maladie de Parkinson ?
La clinique neurologique du CHU a une mission de « neurologie générale » c’est-Ã -dire qu’elle peut offrir une possibilité d’avis neurologique aux autres services du CHU et aux médecins spécialistes ou généralistes extérieurs. Pour cela, un neurologue est joignable 24h sur 24.
Elle a aussi des missions de « recours » qui sont représentées par la prise en charge plus spécifique et à un niveau d’expert, des affections neuro-vasculaires (prise en charge des AVC, AIT, ...), des maladies du mouvement (maladie de Parkinson, chirurgie du mouvement, traitement des dystonies...), des maladies inflammatoires neurologiques (sclérose en plaques, neuropathies inflammatoires...), des affections neurodégénératives cognitives (maladie d’Alzheimer , neuropsychologie, orthophonie...). " Dans ces domaines, nous avons une activité de consultation d’expert associée à de la recherche clinique et pour les maladies du mouvement et les maladies inflammatoires, une activité de recherche fondamentale avec l’Inserm.
Il existe également des consultations d’experts concernant la neuro-génétique, l’épilepsie, la migraine " dit le professeur Laplaud.
Mais pour faire de la recherche, il faut de l’argent. L’équipe de Nantes en a moins que dans d’autres villes. « Ce n’est pas un problème de qualité, c’est un problème de visibilité de notre travail » dit David Laplaud en regrettant vivement que la Région Pays de Loire n’ait jamais accordé un seul centime pour les neurosciences, alors qu’elle a subventionné, à des millions d’euros, d’autres thérapeutiques.
A Rennes, 17 médecins et chercheurs rennais travaillant dans le domaine des neurosciences appliquées aux maladies du cerveau chez l’homme, ont créé l’INCR : L’Institut des Neurosciences Cliniques de Rennes. Ils couvrent toutes les spécialités des pathologies du cerveau : la neurologie, la neurochirurgie, la neuro imagerie, la psychiatrie, la neuro physiologie et la médecine physique et de réadaptation. Leurs travaux de recherche ont une notoriété mondiale.
A Nantes, et sur toute la Bretagne, l’ICBL est en cours de constitution : Institut du Cerveau Bretagne Loire, s’appuyant sur les CHU de Nantes, Rennes, Angers, Brest, avec l’espoir de lever des fonds pour poursuivre les travaux de recherche.
L’espoir en tête
Chaque année, toute la France, le même jour, dans plus de 450 salles de cinéma, à l’appel des Rotariens de France, environ cent mille spectateurs assistent ensemble à une avant-première d’un grand film au profit de la recherche fondamentale sur le cerveau. Recette nette de 10 867 000 € - 62 projets soutenus.
Cette année le film « Un raccourci dans le temps » sera projeté à Châteaubriant le 9 mars. c’est 15€ la place dont 9 € seront reversés à la recherche.