(écrit le 16 mai 2001)
Clinique Sainte Marie à Châteaubriant
En grève : Pour un zéro de plus
La clinique Sainte Marie s’est mise en grève le 18 avril et le 10 mai 2001 pour répondre à l’appel national des syndicats CGT FO CFTC CGC CFE.
L’accord du 4 avril 2001 signé par le ministre de l’emploi et de la solidarité, le ministre délégué à la santé et les chambres patronales FIEHP UHP FEHAP fixe le taux d’évolution moyen national des tarifs de prestations à + 3,48 %.
Mais le personnel demande LA REVISION DES GRILLES DE RÉMUNÉRATION et non une simple augmentation de 2 % (toutes catégories de personnel confondues) et de 1,5 à 3 % (pour les aides soignantes, les infirmières et les cadres ). « Il nous manque un zéro au bout » disent les grévistes. ?
Le personnel de la Clinique Privée estime que la différence de salaire entre le privé et le public est environ de 15 à 20 % selon l’ancienneté et au détriment des salariés du secteur privé.
Le mépris et la sébile
Le plus étonnant, c’est de voir le PDG, M. Bataille, dans la rue avec les grévistes ! Il ne semble pourtant pas que leurs intérêts soient communs.
La Clinique Ste Marie est une clinique à but lucratif, or actuellement elle n’est pas assez lucrative aux yeux de ses actionnaires (qui naguère n’avaient que mépris pour le service chirurgie de l’hôpital public).
Voilà donc le PDG qui fait maintenant les yeux doux, ou les gros yeux, à l’Etat, pour que l’Etat apporte de l’argent à la Clinique !
Ainsi on crie « haro sur l’Etat » d’un côté et « Au secours l’Etat » en même temps en tendant la sébile pour récolter des sous ? Il y a là un manque de cohérence !
écrit le 13 juin 2001
L’hôpital va-t-il racheter la Clinique Ste Marie ?
« Ca négocie, ça négocie » c’est ce que les syndicats de l’hôpital s’entendent répondre quand ils évoquent le bruit persistant selon lequel l’hôpital (service public) mettrait des fonds pour racheter la Clinique Ste Marie en mauvaise posture financière.
Mauvaise posture financière
La Clinique est en mauvaise posture financière pour deux raisons : l’une tient au nombre des actionnaires, l’autre tient à la concession de service public.
1re raison : dans la plupart des Cliniques Privées, ce sont les chirurgiens de l’établissement qui sont actionnaires. Quand il y a 40 ou 50 chirurgiens, et qu’il faut investir pour moderniser, la mise de fonds demandée à chacun n’est pas importante. Mais quand il n’y a, comme ici, que 6 ou 7 chirurgiens, ça change tout, surtout lorsque la moitié d’entre eux sont « non-actifs » parce qu’ils sont en retraite ou vont partir prochainement.
2e raison : l’activité chirurgie a été concédée à la Clinique Ste Marie avec mission de service public et on sait que le service public coûte cher, par exemple avec l’exigence d’une permanence de personnel qualifié disponible jour et nuit. Or la Clinique Ste Marie, depuis qu’elle a la concession du service public, n’a pas obtenu la revalorisation de son prix de journée, ni des crédits supplémentaires.
Trois possibilités
Alors il y a trois possibilités qui s’offrent à la Clinique Ste Marie :
. La pire serait le repli sur elle-même car, à court terme, la Clinique devra moderniser son immobilier (donc trouver des fonds). De plus, elle ne pourra pas présenter un projet d’avenir sur 10-15 ans, ce qui ne peut que compliquer l’embauche de jeunes chirurgiens actionnaires potentiels.
.- la seconde solution serait, pour la Clinique, d’accepter d’investir sur le site de l’hôpital, comme c’est prévu depuis un an ou deux. Mais il se pose toujours le problème du manque d’actionnaires capables d’apporter les fonds nécessaires.
. La troisième solution serait donc le rachat de la Clinique par l’Hôpital, l’ensemble du personnel et des intervenants étant repris par le service public, les chirurgiens gardant la possibilité d’exercer environ un tiers de leur activité à titre privé (système dit : « clinique ouverte »)
Le diable
Cette dernière solution est de loin la meilleure mais elle divise les actionnaires de la Clinique Ste Marie : ceux qui ne sont plus actifs sont intéressés, car cela leur donnerait l’occasion de récupérer de l’argent. Ceux qui sont encore en poste ont le sentiment qu’on leur propose de se faire bouffer par « le diable », d’autant plus que l’hôpital ferait son choix parmi les chirurgiens de la Clinique, en ne gardant que les bons.
Ce rachat de la Clinique (une procédure analogue s’est faite il y a longtemps à Redon, à la satisfaction générale), et qui ne rencontre pas d’hostilité de l’ARH (agence régionale de l’Hospitalisation), résoudrait pas mal de choses, à la fois pour le personnel de la Clinique qui aurait enfin des salaires analogues à ceux du public, et pour la qualité du service de soins au nord du département : cela résoudrait notamment le problème de la proximité des services (actuellement les urgences, la médecine, la cancérologie, les services de convalescence et de rééducation et l’ensemble des services sont sur le site de la rue de Verdun, tandis que la seule chirurgie se trouve à la clinique Ste Marie). L’Hôpital est équipé de matériel performant et le scanner (privé, lui, et rentable, qu’on attend depuis si longtemps ! il était prévu pour octobre dernier, puis pour avril ...il traîne ...), enfin installé sur place, ne pourrait que renforcer l’image du Centre Hospitalier de Châteaubriant.
L’hôpital de Châteaubriant, désormais très performant
Car il faut bien savoir que, par rapport à la situation connue il y a quelques années, les mentalités ont changé :
.- tant qu’il y a eu concurrence entre l’hôpital et la clinique en matière de chirurgie, la clinique a toujours eu une meilleure image (même si rien de concret ne la justifiait). Maintenant, quand il y a des insatisfactions (et il y en a toujours en matière de santé), la clinique subit de plein fouet les récriminations.
.- le partenariat établi entre le Centre Hospitalier de Châteaubriant et le CHU de Nantes, a renforcé les services médicaux offerts aux malades de la région, et la qualité des soins. On parle même bientôt de l’ouverture d’un service d’hémodialyse (rein artificiel).
La situation antérieure est donc inversée : c’est le Centre Hospitalier qui est en position de force, qui bénéficie des matériels et des personnels les plus performants et qui a la meilleure image dans le public. On comprend que les actionnaires de la Clinique aient du mal à accepter ce retournement de situation.
Le rachat de la Clinique par l’hôpital est la meilleure solution. Espérons que la décision positive pourra être prise dans les semaines (les jours ?) à venir.
B.Poiraud
Ecrit en juin-juillet 2001 :
Chirurgie
L’union locale CGT de Châteaubriant, l’union santé départementale CGT, les syndicats CGT de l’hôpital et de la clinique Sainte-Marie ont rencontré l’Agence Régionale d’hospitalisation (ARH) le lundi 25 juin 2001 sur la situation de l’hospitalisation dans le castelbriantais.
Deux projets s’affrontent : - un de l’hôpital avec la récupération de 60 lits de chirurgie dont 23 lits de clinique ouverte ; un de la clinique Sainte-Marie avec recapitalisation ou vente à d’autres actionnaires.
La CGT s’était opposée au transfert de lits de chirurgie vers la clinique privée et estime que les faits lui donnent raison. La CGT demande que soit maintenu l’ensemble des lits de chirurgie sur Châteaubriant, que tous les personnels soient conservés quelle que soit la formule choisie, y compris les contractuels de l’hôpital.
La CGT demande qu’une table ronde soit organisée entre l’hôpital, la clinique Sainte-Marie, l’ARH (agence régionale de l’hospitalisation) et les organisations syndicales afin que soit présenté de façon publique l’ensemble des éléments du dossier.
L’ARH : rien ne presse
Du côté de l’Agence régionale d’hospitalisation (et selon les informations de la lettre économique A.PI du 2 juillet) on dit ne pas envisager pour l’instant le retour de la chirurgie au sein du centre hospitalier de Châteaubriant, mais on reconnaît que les difficultés financières auxquelles est confronté l’établissement privé posent néanmoins le problème du maintien de l’équilibre actuel du pôle santé au nord de la Loire-Atlantique : sur les 104 lits et places autorisés, la Clinique n’en utilise que 80. « La situation est stabilisée mais elle reste fragile », indique le docteur Jacques Denis-Laroque, chargé de mission à l’ARH.
La reconstruction de la Clinique, sur le site de l’hôpital (165 lits en court et moyen séjour) est toujours prévue, du moins en principe mais le coût global du projet, qui nécessite la réorganisation de certains services et notamment le transfert de l’école d’infirmières, est évalué à 70 MF. « Aucune échéance ne lui est fixée, précise Jacques Denis-Laroque, mais le temps ne joue pas en sa faveur : il faut veiller à ce que la population garde confiance dans l’offre de soins locale ». Retardée à plusieurs reprises, l’implantation du scanner serait, elle, réalisée à l’automne prochain. Rappelons que cette implantation sera privée. Mais cela fait si longtemps qu’on nous promet le scanner qu’il va falloir encore attendre les premiers travaux concrets pour y croire.
Ecrit le 14 juillet 2004 :
Première pierre de la nouvelle Clinique Sainte Marie
- Clinique_Sainte_Marie
- Le hall d’entrée commun sera situé entre la nouvelle Clinique (bâtiment blanc au premier plan) et le Centre Hospitalier (bâtiment orange au deuxième plan)
Les travaux de la future Clinique Sainte Marie ont débuté le 2 janvier 2004 mais la « pose de première pierre » a eu lieu officiellement le 8 juillet 2004. Tout a commencé il y a une dizaine d’années lorsque M. Péricard, alors directeur de l’ARH (agence régionale de l’hospitalisation) est venu expliquer que la volonté gouvernementale était : le rapprochement du secteur public et du secteur privé, avec partage des activités. La Clinique a alors mûri le projet d’édifier une construction neuve sur le terrain du Centre Hospitalier (ce qui oblige le Centre Hospitalier à se restructurer). Le projet a été finalisé le 2 juillet 1997. Quand l’actuel maire de Châteaubriant explique qu’il a travaillé au rapprochement public-privé, il oublie de préciser que les décisions essentielles étaient déjà prises (ce qui, entre parenthèses, a contribué à la non-réélection de Martine Buron, une partie de la population n’acceptant pas ce regroupement). Désormais :
Pour la Clinique : la chirurgie
Pour le Centre Hospitalier : les activités relevant de la médecine, de l’urgence et de la gynécologie obstétrique ...
Le bâtiment en construction (architecte Xavier Ménard) va coûter 9 millions d’euros. L’Etat a accordé une subvention de 2 millions, le reste sera financé par emprunt et par les chirurgiens de la Clinique.
Le nouvel établissement est placé devant l’hôpital. Il y aura un hall d’entrée commun situé entre les deux établissements. Le bâtiment « clinique » aura un bloc opératoire commun aux deux établissements.
La nouvelle Clinique Sainte Marie accueillera 4 niveaux :
1-2) - deux étages d’unités de soins en Chirurgie (57 chambres)
RdC) - au rez-de-chaussée :
Le service de Chirurgie Ambulatoire (15 lits)
Le Bloc Opératoire
SS) - au sous-sol :
La Stérilisation commune aux deux établissements
Les services administratifs et logistiques
LE BLOC OPERATOIRE :
Le Bloc Opératoire ultramoderne sera équipé des dispositifs médicaux les plus récents. Il comprendra :
6 salles d’opérations dont deux hyper-aseptiques et une salle de césarienne
2 salles d’explorations endoscopiques
1 salle de réveil de 15 postes
Il est destiné aux activités chirurgicales habituelles :
de la Clinique (Chirurgie orthopédique et traumatologique, Chirurgie viscérale et digestive, Chirurgie urologique, Chirurgie ORL et Chirurgie cervico-maxillo-faciale, Chirurgie Ophtalmologique, Odontologie, Chirurgie vasculaire (varices), Explorations endoscopiques nécessitant une anesthésie)
et du Centre Hospitalier (Gynécologie - obstétrique, Explorations endoscopiques)
LE SERVICE DE CHIRURGIE ou D’ANESTHESIE AMBULATOIRE
L’hospitalisation ambulatoire (séjour de quelques heures pour une intervention) sera très largement développée : doublement du nombre de places et une plus grande diversité des pathologies chirurgicales opérées
Les patients relevant de la Chirurgie ou de l’anesthésie ambulatoire du Centre Hospitalier seront également accueillis.
AUTRES ACTIVITES COMMUNES :
Pour la clinique : La stérilisation
Pour le Centre Hospitalier : La restauration
Pour les deux établissements :
-L’accueil
-Une partie du système d’informatique
CAPS, LABORATOIRE
Le CAPS (centre d’accueil et de permanence des soins, nuits et week-ends) a demandé à s’installer aussi sur le site du Centre hospitalier. A proximité, au 9 rue de Verdun, sera construit le nouveau laboratoire d’analyses médicales.
En tout 830 personnes travailleront dans le cadre de ce pôle de santé public-privé de la région de Châteaubriant. « Il va nous falloir inventer une nouvelle façon de travailler » a dit le Docteur Bataille.
Sur le plan ci-dessous :
la nouvelle clinique est en bas à gauche, en bleu foncé.
l’hôpital actuel est en noir
le futur hall d’accueil commun est en rouge
les extensions futures de l’hôpital (maternité-pédiatrie, urgences) est en orange clair
- Implantation de la Clin
Ecrit le 6 février 2008
Classement de l’hôpital et de la clinique
Maladie nosocomiale = maladie qu’on attrape dans un établissement de santé. Chaque année le ministère publie un classement, non pas en fonction des maladies déclarées, mais en fonction des mesures prises pour lutter contre les risques de maladie nosocomiale.
La Clinique St Marie à Châteaubriant est classée 42e sur 294 cliniques de moins de 100 lits. Le Centre Hospitalier de Châteaubriant, est 205e sur 327 hôpitaux de moins de 300 lits. Les deux établissements sont dans la catégorie moyenne.
Le classement final dépend de trois indices : Icalin, Icsha et Icatb.
Icalin : Indice des Activités de Lutte contre les Infections Nosocomiales
Icsha : Indicateur de Consommation de Produits Hydro Alcooliques
Icatb : Indice Composite de bon usage des Antibiotiques
- nococomiales
L’indice tient parfois à peu de choses : l’existence d’une commission antibiotiques, la distribution informatisée des médicaments, etc.
L’entrée en vigueur, cette année, de la tarification à l’acte, dite « T2A » (tarification à l’activité), incite à augmenter le nombre d’actes, ce qui peut nuire à l’hygiène. Par exemple, le lavage des mains doit durer 3 minutes. S’il y a 20 patients par jour cela fait une heure « perdue » …
Ecrit le 6 février 2008
C’est trop fort ! … fait
Imaginons un client de clinique privée, s’acquittant du forfait de 18 € qui s’applique aux actes médicaux supérieurs à 91 euros. Il est tout content de « sauver la sécu » . Le patron de la clinique l’est encore plus car ces 18 € restent dans sa caisse ! En effet la Caisse Nationale d’Assurance Maladie est incapable de collecter cette somme, à cause d’un système informatique défaillant. Depuis le 1er septembre 2006, date d’entrée en vigueur de ce forfait, la trésorerie des cliniques grossit … grossit …
Mais, comme le disait un communiqué de la CNAM, du 5 juillet dernier, « l’assu-rance maladie veille à ce que les ressources confiées par la collectivité ne soient pas détournées par un petit nombre ». On est bien contents de le savoir !
(Source : Golias hebdo du 31 janvier 2008)
l’ouverture de la Clinique neuve, sur le site de l’hôpital, s’est faite le 12 février 2006.