Ecrit le 6 février 2019
Lors des vœux de la Com’Com’ de Nozay, le 29 janvier 2019 des Gilets Jaunes ont obtenu le droit de faire une déclaration. Celle-ci s’adressait au député (mais celui-ci était absent). « à notre député qui est le représentant du peuple le mieux placé pour entendre et faire remonter à l’échelon le plus élevé de notre République les doléances des citoyens qu’il représente ».
« Nous espérons en premier lieu que la France rurale aura un traitement distinct de la France des métropoles dans le domaine des mobilités. Que nos élites reconnaissent que l’usage de la voiture n’y est pas le même et qu’à l’instar du président de PSA, Carlos Tavares, elles revoient la pertinence des usages du véhicule électrique. Ainsi, le gouvernement japonais a décidé d’attribuer depuis 2015 un bonus de 1000€ pour l’achat d’un véhicule diesel neuf, car les dernières motorisations sont le meilleur compromis écologique pour ce qui est des véhicules particuliers.
Nous espérons, toujours dans le domaine de l’énergie, qu’après avoir bradé les autoroutes, sous la présidence de M. Sarkozy, nous ne braderons pas un tiers de nos barrages hydroélectriques à des compagnies privées.
Nous espérons également qu’une distinction sera faite sur la capacité de chacun à renflouer les caisses de l’État en fonction de sa solvabilité. Rappelons à ce sujet les 57 milliards de bénéfices réalisés en 2018 par les entreprises du CAC 40, entreprises sollicitées par le président Macron pour attribuer une prime de Noël à leurs salariés afin de faire baisser la pression sociale. Ces primes sont régulièrement versées par ces entreprises et assujetties aux charges sociales. Pour 2018, il semble que cette prime serait exonérée de ces charges jusqu’à 1000€, ce qui est un excellent moyen d’apaiser les tensions, d’autant plus que les salariés des TPE n’en profiteront probablement pas !
Nos espoirs vont aussi vers un meilleur respect des conditions de vie de nos aînés et de leurs aidants dans les EHPAD de statut privé dont l’humanité s’exprime principalement dans la rémunération de leurs actionnaires.
Les vœux sont aussi l’occasion de souhaiter une bonne santé à son prochain. À cet égard, 80 % de l’état de santé de la population dépendrait de son environnement et 20 % de la qualité des services de santé. C’est probablement pour cette raison que le gouvernement a mis fin en 2018 aux aides au maintien de l’agriculture bio, un marché pourtant prometteur l
Vous aurez donc compris, M. le député, que nous attendons a minima que les promesses politiques n’engagent plus que ceux qui les croient mais aussi ceux qui les font. Vous aurez sans doute aussi observé que notre société semble se décomposer en un spectre de mouvements revendicatifs multicolore : stylos rouges, gyros bleus et autres gilets jaunes.
Nous vous souhaitons donc, à vous, de porter ces revendications pour plus d’équité et de respect de chacun et, qu’au sortir de cette tempête, un harmonieux arc-en-ciel de réformes éclaire notre démocratie.
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A Commercy, le 27 janvier, 75 délégations de gilets jaunes, soit 300 personnes, se sont retrouvées pour débattre des suites à donner au mouvement. Au menu, échanges d’expérience et débats animés sur une possible structuration du mouvement. Ils appellent à créer ville par ville, village par village, des assemblées populaires.
En attendant, ils multiplient les manifestations, violentes dans quelques villes, plus pacifiques dans d’autres : « manif des riches », discussion avec la gendarmerie, plainte contre le gouvernement, présence aux cérémonies officielles, etc.
Ecrit 20 février 2019
Inadmissible
Il y a de nombreux aspects inadmissibles dans la séquence « Gilets Jaunes » que connaît la France depouis le 17 novembre dernier.
Inadmissible : l’attitude de certains Gilets Jaunes. « Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France elle est à nous » entend-on sur une vidéo montrant les insultes adressées au philosophe Alain Finkielkraut. Quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur ce personnage, qui, en d’autres circonstances, adore provoquer, on ne doit jamais manier la violence et la haine. Qui sont l’arme des faibles, de ceux qui n’ont comme seul argument que les vociférations, les beuglements et les insultes.
Inadmissible : le caillassage d’une voiture de police à Lyon, l’incendie d’un véhicule Vigipirate au pied de la Tour Eiffel, les torrents d’insultes adressés à un journaliste du Pays Basque, François Berland, coupable de porter le même nom que François Berléand, avec juste un é absent. « Tu me donnes envie de vomir, le parasite ! » lui écrit un internaute. D’autres le qualifient de microbe ou bien de profiteur de la société… On le traite de salaud, d’enfant de péripatéticienne ou encore de « raclure en chef », de « caniche de la Macronie » ! Certains promettent même de venir lui pisser dessus, ou pire, des appels à la scatologie...
Inadmissibles aussi, les violences exercées par les « forces de l’ordre », au point que des experts de l’ONU s’en sont émus dans un communiqué du 14 février : « Le droit de manifester en France a été restreint de manière disproportionnée » disent-ils, évoquant « des allégations graves d’usage excessif de la force », rappelant que « plus de 1.700 personnes auraient été blessées à la suite des manifestations dans tout le pays ». Ils citent notamment les « blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites ’non-létales’ », comme les lanceurs de balles de défense (LBD). Et d’ajouter : « Nous sommes conscients du fait que certaines manifestations sont devenues violentes, mais nous craignons que la réponse disproportionnée à ces excès puisse dissuader la population de continuer à exercer ses libertés fondamentales. »
Au sujet de la proposition de loi dite « anticasseurs », les experts de l’ONU écrivent que certaines dispositions ne sont « pas conformes avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la France est partie ».
De leur côté les députés européens ont condamné, jeudi 14 février, l’usage « disproportionné » de la force par la police dans les manifestations, une résolution inspirée par le débat français sur le recours aux lanceurs de balles de défense (LBD) au cours des manifestations des « gilets jaunes ». Dans cette résolution, votée par 438 voix pour, 78 contre et 87 abstentions, les élus ont « dénoncé le recours à des interventions violentes et disproportionnées de la part des autorités publiques lors de protestations et de manifestations pacifiques »