Ecrit le 23 janvier 2018
Cahiers de doléances
La municipalité de Treffieux, après concertation avec l’ensemble des élus, constate que l’organisation des débats socio-économiques et politiques nationaux, relancés par le mouvement des Gilets jaunes,
ne relève pas de la compétence des mairies. La municipalité en tant que telle ne s’impliquera donc pas dans ces débats.
En revanche, elle souhaite contribuer au débat démocratique pour tenter de mettre fin à la spirale des violences d’où qu’elles viennent. Afin de faciliter les échanges et la remontée de l’expression de ses concitoyens, elle a décidé :
ouverture d’un cahier de doléances à la mairie pour celles et ceux qui souhaitent s’exprimer par écrit, individuellement ou collectivement,
mise à disposition gratuite, pendant le temps du débat, de la salle du Temps libre pour les organisations et mouvements qui souhaiteront organiser des réunions publiques.
NDLR : on a entendu parler de cahiers de doléances dans les mairies de Fercé,
Grand Auverné et Petit Auverné. Pas ailleurs.
Ecrit le 6 mars 2019
Grand débat à Châteaubriant
Il y avait une centaine de personnes, ce 26 février à Châteaubriant pour le « Grand débat », réparties en quatre tables. La discussion ne fut pas facile : longueur des tables, bruit, cadre contraint des questions. Pour autant il y a eu de réels échanges, des documents, pouvant servir de base de discussion, placés sur les tables, ont bien rendu service.
Les quatre thèmes ont été abordés. Fiscalité, environnement, services publics, démocratie. Le maire, pour une fois présent dans ce genre de discussion, avait choisi la fiscalité, et pas la démocratie …
Lors du bilan on a pu voir que de nombreuses idées ont été agitées.
fiscalité plus juste, visant les grands pollueurs, les grandes compagnies.
réorme fiscale : augmenter les tranches, diminuer la TVA et la CSG, supprimer l’optimisation fiscale.
lutter contre les niches fiscales, la fraude fiscale.
réduire le salaire des hauts fonctionnaires, les indemnités des députés et tous les comités ‘théodule’ qui rémunèrent fortement leurs membres pour une utilité contestable.
En ce qui concerne l’environnement, il a été question de bien-être général, et de lutte contre les pesticides et les éoliennes.
« La planète n’est pas une marchandise »
« J’ai des enfants, je m’inquiète pour leur avenir ».
Au sujet de la démocratie, il a été dit que la confiance est rompue entre les citoyens et le pouvoir, y compris au niveau local. « Les citoyens sont dépossédés de tout pouvoir ». On a entendu avec surprise des élus municipaux de Châteaubriant désireux d’associer un peu plus les citoyens.
[comme quoi du rêve à la réalité il y a un gouffre]. Une personne a dit que les habitants de la Com’Com’ Châteaubriant-Derval n’étaient pas traités à égalité … ce qui a provoqué une réplique du maire : « Est-ce que vous pouvez accepter le dialogue ? ». L’entendre, lui, parler de dialogue fut un bon moment de la soirée … le dialogue chez lui étant toujours à sens unique (ce qui n’est pas du dialogue !). Il a été débattu du RIC (référendum d’initiative citoyenne) au niveau local et national – et de la réduction du nombre d’élus avec une interrogation : ceux qui resteraient connaîtraient-ils suffisamment le terrain ? Il a été question de la mise en place de citoyens, à côté des élus, tirés au sort, mais avec quelle formation ? Démocratie participative, proportionnelle à tous les niveaux, vote obligatoire, reconnaissance du vote blanc, cumul des mandats ont été abordés aussi.
Enfin, au sujet des services publics, il a été question de décentralisation, de proximité, de donner aux citoyens les moyens d’y accéder. Cela recoupe la fiscalité : savoir où va l’argent des impôts. Cela rejoint la démocratie : avant de faire des lois il faudrait demander l’avis des citoyens. Cela recoupe l’aménagement du territoire : le manque de médecins, le manque d’hôpitaux de proximité, la nécessité de décentraliser l’État, de ne pas concentrer toutes les grandes administrations à Paris, à l’heure d’internet on peut faciliter les communications.
On a entendu des choses étonnantes aussi. Un participant dire que, dans les associations, il ne faut pas de président, pour ne pas lui donner le pouvoir. Incidemment ce participant a reconnu ne faire partie d’aucune association donc ignorer tout de son fonctionnement. Un autre participant, inconnu au bataillon, a déclaré qu’à Châteaubriant nous sommes en dictature. C’est facile à dire … quand on ne fait rien soi-même ! A part ça, il est bon que chacun ait la parole : c’est justement un début d’engagement dans la vie locale.
Intelligence artificielle
En fin de soirée, un participant a évoqué la question de l’intelligence artificielle, ces ces programmes informatiques capables d’apprendre par eux-même et de réaliser des tâches de manière autonome. Cette technique est l’objet de tous les espoirs, de toutes les craintes. En matière de santé par exemple, elle promet des diagnostics plus rapides et de meilleure qualité, quel que soit le lieu où l’on réside en France. Un simple clin d’œil, un haussement de sourcil ou un léger sourire… et hop, grâce à l’intelligence artificielle, votre fauteuil roulant tourne à gauche ou à droite. Un robot peut reconnaître des formes floues, comprendre, apprendre, prendre des décisions, dialoguer avec un humain, créer des textes pertinents, modifier des visages sur une vidéo, s’adapter aux situations, etc. Il n’y a pas si longtemps, une intelligence artificielle a réussi à faire aussi bien que les humains à un test de mathématiques. Cela signifie qu’elle a lu et compris les questions par elle-même, même les diagrammes. Un hologramme d’un animateur de télévision, basé sur le principe de l’intelligence artificielle, a été présenté par l’agence Chine nouvelle et le moteur de recherche chinois Sogou lors d’une conférence internationale sur internet.
On parle de l’impact de l’IA sur l’humanité, de l’IA dans nos maisons, de l’IA dans nos emplois. Il y a déjà des tâches que seul l’IA peut faire, comme le trading à haute fréquence sur les marchés financiers. Merveille ? Tim Berners-Lee, le père du Web, redoute, lui, un monde régi par des règles d’optimisation calculées de manière algorithmique par des machines, au détriment de critères humains. « Et vous savez quoi ? Le ver est déjà dans la pomme » dit-il.
Non directivité
Un « vieil » homme nous écrit : Le Mouvement des gilets jaunes me renvoie à l’arrivée de la non-directivité dans les années soixante ; Les psycho-sociologues américains, avec Lewin et l’étude de la dynamique des groupes et ensuite Rogers, expérimentent et théorisent la constitution et la gestion des petits groupes et mettent en évidence l’importance des attitudes des initiateurs et animateurs. Une dominance de laisser-aller, de relation de type anarchique ne permettra pas de se donner des objectifs partagés, des tâches précises. Une conduite autoritaire d’un leader positif pourra faire avancer le travail mais dans l’insatisfaction des membres contraints. Seule, l’animation démocratique produira la meilleure production et bonheur des participants. J’avais participé à un stage expérimental et un an avant Mai 68, vécu une expérience de plus de 1000 cobayes, une véritable répétition de l’effervescence soixante-huitarde : ça se dispute, ça se regroupe, ça cause et ça se disperse mais sans délégation, sans représentation, sans négociation entre intérêts divergents, il semble qu’on tourne à vide. Qui nous aidera à comprendre ces nouveaux phénomènes encore innommables ?
Encore deux débats
La Voie Citoyenne organise son Grand Débat le 6 mars à 20h30 au Foyer restaurant (Esplanade des Terrasses) Châteaubriant.
L’association Expressions Citoyennes organise un débat le 7 mars 20h salle derrière la mairie d’Abbaretz – Thèmes : la transition écologique et les finances publiques.
Pour la Voie Citoyenne, il s’agit de permettre aux habitants de s’exprimer sur les thèmes proposés. La retranscription se fera dans le cadre du Grand Débat, en respectant la charte : laisser à chacun la liberté de parler en respectant l’opinion des autres.
« Notre soirée était prévue et organisée avant que celle de la mairie ne soit annoncée. Nous poursuivons donc notre initiative . A l’entrée de la salle les gens choisiront leur thème préféré. Au final deux thèmes seront retenus. C’est une opportunité de discuter de choses qu’on n’a pas l’habitude de discuter » dit Bernard Gaudin. Mercredi 6 mars, foyer-restaurant (près du château) – 20h30 Châteaubriant