Ecrit le 25 septembre 2019
Après une longue période de manifestations de rues (pacifiques), les Gilets Jaunes se cherchent à Châteaubriant en sachant qu’ils doivent constituer un mouvement politique pour pouvoir porter une parole publique, pour pouvoir revendiquer une vraie démocratie. C’est pourquoi une « assemblée populaire » a été organisée à Châteaubriant le 17 septembre, avec environ 60 personnes, un bon nombre. La réunion a été bien préparée, le déroulement a été plutôt chaotique, avec expressions d’individus et non pas d’un groupe constitué. L’enjeu est sans doute de constituer un groupe, mais ce n’est pas évident.
Car les personnes qui sont intervenues (cherchant plus à s’exprimer qu’à se faire entendre) se réclament d’une mouvance anarcho-libertaire appelée « municipalisme », portée par Murray Bookchin, père de l’écologie sociale.
« Pour Bookchin, aucun des problèmes de notre société ne peut être résolu sans une prise en charge active par les gens eux-mêmes dans un contexte très décentralisé. Ce qui est impliqué là c’est que ce sont les personnes concernées qui connaissent le mieux la situation locale, les possibilités, et les besoins, et il leur appartient de chercher collectivement à définir les solutions, à travers des assemblées populaires de base, fédérées avec le même type d’assemblée dans d’autres lieux. Il n’y a pas de solution aux problèmes écologiques sans démocratie de base car c’est la condition pour qu’il y ait une prise en charge responsable de ces problèmes » disait l’écrivain Daniel Blanchard dans Marianne.
Le débat a porté alors sur : que voulons-nous pour notre ville, allons-nous créer une dynamique pour les municipales ? Divers sujets ont été abordés :
nombre de logements vides à Châteaubriant, et en même temps des personnes qu’on doit loger dans une chambre d’hôtel sans possibilité de cuisiner.
difficultés de mobilité, par exemple pour aller à Nozay . Et le Castel-bus qui dessert mal les quartiers de la ville.
les questions de femmes battues et en même temps l’association SOS Femmes qui n’existe plus à Châteaubriant.
On a parlé de décloisonner la ville, de réapprendre à vivre ensemble, de construire ensemble. Et en même temps, dans cette assemblée, on a surtout trouvé des individualités qui, jusqu’à présent, sont restées éloignées des lieux où se construit l’action collective : les associations.
La question s’est posée : comment toucher des gens qui ne sont pas là ? Et, en même temps, on a noté des réactions de méfiance : « il y a ici des gens qui sont plutôt du côté du maire, alors méfions-nous ». Et du coup l’assemblée « populaire » est devenue partisane. Difficile la démocratie.
Des problèmes concrets sont apparus : comment trouver un moyen rapide de communication entre les personnes ? Comment trouver un lieu pour se réunir rapidement en cas de besoin ? Un vote massif a donné : oui, nous cherchons un lieu. Mais une petite voix s’est fait entendre : « je ne peux pas voter comme cela en quelques minutes, il faut prendre le temps de réfléchir ».
Quelqu’un a dit : « pour se faire entendre, il faut faire ». Reste à savoir quoi faire. Un militant syndical a observé : « tout ce que vous dîtes, nous le disons depuis des années, mais où étiez-vous ? On ne vous a pas vus jusqu’ici ». Alors demain peut-être ? Pas sûr : on a noté la méfiance envers « la politique politicienne » - et globalement envers les structures déjà constituées. On a parlé plutôt de « se reprendre en mains ».
Et le groupe s’est séparé en disant qu’il fallait se revoir, tous les 15 jours, pour élaborer ensemble des propositions. Prochain rendez-vous le 1er octobre. Lieu à trouver, mais comment prévenir les gens potentiellement intéressés d’autant plus qu’une méfiance vis à vis de la presse s’est fait sentir … ?
Ecrit le 9 octobre 2019
Projet écolo et social
Appel aux bonnes volontés de toutes les communes : un groupe s’est réuni pour réfléchir et mettre en commun les convictions et se demander comment les mettre en pratique sur le territoire, à l’approche des municipales et au-delà, au niveau de chaque commune et de l’intercommunalité. Une rencontre est prévue lundi 14 octobre à 20h dans la salle municipale de St-Vincent-des-Landes,
Ecrit le 16 octobre
Rojava et insultes
Rojava : Depuis le 9 octobre, l’armée turque envahit le Kurdistan syrien, appelé aussi Rojava, un territoire où s’épanouit une expérimentation politique unique, portée par des femmes et des hommes qui combattirent les djihadistes de Daech aux côtés des Occidentaux.
Vendredi 11 octobre, suite à un appel National de soutien du Rojava, un rassemblement spontané s’est organisé devant la mairie de Châteaubriant à 18h. « Nous étions une dizaine de personnes à nous retrouver pour afficher sur une banderole notre soutien à cette zone du Kurdistan Syrien » dit un communiqué du groupe
« Nous sommes restés sur place une vingtaine de minutes, malgré des menaces et des agressions verbales répétées par une dizaine, puis une vingtaine de Pro-Erdogan, sans réaction de notre part. Ensuite à 30, 40 ils ont attrapé la banderole pour y mettre le feu et nous chasser de la place publique.
Nous sommes choqués et attristés de cette réaction violente. On peut entendre des points de vue divergents mais qu’ils succèdent à des insultes et des attaques physiques n’est pas tolérable. Cette situation ne doit pas se reproduire.
Nous maintenons notre soutien au Rojava et demandons le respect des opinions de chacun. Nous sommes contre toute forme d’autoritarisme et appelons à la liberté d’expression et droit des peuples à disposer d’eux mêmes ». (fin de communiqué)
« Nous avons une dette envers les Kurdes » affirme François Hollande, tandis qu’un historien anglais, Akil Awan, membre de l’Université Royal Holloway de Londres, rappelle que « Les Kurdes se sont battus du côté des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont aidé à briser le siège à la suite du coup d’État pro-nazi de 1941 en Irak et faisaient partie des lévies irakiennes pro-Alliés. En 1942, les Kurdes représentaient 25% de cette force. En 1943, 10 des 44 compagnies étaient kurdes ». Leur contribution à l’effort collectif durant la Seconde Guerre mondiale va plus loin. En effet dans un article du 9 septembre 1943, pour le journal The Scotman, le sergent-major britannique Ronald Fritchley explique que des Assyriens et des Kurdes ayant gardé les aérodromes de la Royal Air Force (RAF) en Irak se sont portés volontaires pour devenir parachutistes. Dans les mois qui ont suivi, une partie de ce contingent de parachutistes a servi auprès des Royal Marines lors de la campagne d’Italie.
Ecrit le 30 octobre 2019
Communiqué
Les insoumis.e.s du Pays de la Mée-Châteaubriant souhaitent réagir suite aux événements du vendredi 11 octobre 2019 :
Une dizaine de personnes qui manifestaient leur soutien au peuple Kurde, Place de la Mairie à Châteaubriant, s’est vue agressée et menacée par une cinquantaine de personnes voulant empêcher cette manifestation. La gendarmerie a dû intervenir. Un conseiller municipal de la majorité, tout en regrettant l’agression, a semblé la justifier lors de ses déclarations à Ouest France. Les insoumis.e.s du Pays de la Mée-Châteaubriant demandent à Monsieur le Maire de rappeler publiquement que manifester est un droit constitutionnel dans notre pays, et de condamner l’agression subie par les manifestants.
(communiqué du 25.10.2019)
Ecrit le 6 novembre 2019
Assemblée populaire
L’Assemblée Populaire du Pays de Châteaubriant s’organise, elle repose « sur les principes du municipalisme et de l’écologie sociale pour reprendre collectivement le pouvoir de décision par la démocratie directe et pour organiser des actions locales en faveur du bien commun ».Elle se veut « ouverte à tous et à toutes dans le respect des personnes. L’organisation est auto-gérée par les personnes présentes ».
En cours actuellement :
préparation de la naissance d’une maison du peuple à Châteaubriant
préparation journal Dissensus (lancement prévu le 30 novembre)
préparation de la fête « Teuf populaire » du 30 novembre
commission « Vivre ensemble » : pour un espace non-mixte à Châteaubriant
Réunion un mardi sur deux.
Contact :
asspopchateaubriant@protonmail.com
Cles
Un collectif CLES (Collectif Local Écologiste et Solidaire) se met en place sur le territoire de la communauté de communes Châteaubriant-Derval pour fédérer et soutenir les mobilisations.
Première réunion le 4 novembre. (Désolés de l’annoncer ainsi : nous avons été prévenus trop tard),
Contact : infos@cles26communes.fr