Ecrit le 5 juin 2019
Il existe des professions, en France, dont l’utilité est parfois contestable (et qui en général sont bien payées !!). Mais il y a d’autres professions, absolument indispensables, où le personnel est maltraité : salaires, conditions de travail.
Le personnel de l’hôpital de Châteaubriant - Nozay-Pouancé s’est mobilisé le 28 mai 2019, encore et encore. « A ce jour, nous sommes très inquiets par le manque de recrutement autant pour les services logistiques, techniques et soignants, Il y a un bon nombre de postes budgétés non pourvus actuellement et nous sommes à la veille des départs en congés annuels, On peut donc penser que L’ETE SERA CHAUD ! »
Les délégués syndicaux ont rencontré la DRH et la Direction lors d’un dialogue « social » et ils ont noté avec surprise qu’ils ne semblaient ni l’un ni l’autre préoccupés par la situation. « Actuellement, faute de contractuels, lors d’arrêts on demande aux équipes de se réorganiser en 10 et 12 heures après avoir rappelé inopinément les agents en repos à leur domicile ». Il n’est pas rare que le téléphone sonne chez les agents, à 23h pour leur dire qu’ils doivent travailler le lendemain ! « Sommes-nous d’astreinte ? » s’interrogent les personnels ?
De plus, une note de service est parue fin avril, avertissant qu’à compter du 3 juin, deux jours de « procédure dégradée » seront mis en place s’il y a des personnels absents. C’est une sorte de « service minimum » où on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a ! « Cette note est balancée sans motif et s‘adresse à tous or elle ne peut s’appliquer à tous sans mettre en péril les continuités de services et de soins tout en maintenant la sécurité et une qualité de soins dans les services, et de vie dans les EHPAD, Les motifs de cette décision, sont ils purement économique et/ou en lien avec les difficultés de recrutement ? » interrogent les syndicats.
Les services hospitaliers manquent de personnel, c’est certain. Dans la France entière, malgré la gratuité des études, les instituts de formation ne font pas le plein de candidats. A Châteaubriant des contractuels ont été reçus pour effectuer des remplacements sur la période estivale, ils semblent avoir donné satisfaction mais, à la mi-mai ils n’ont toujours pas de proposition de contrats dans l’établissement. Bon nombre d’entre eux ont postulé ailleurs, sur d’autres hôpitaux plus réactifs. Et pas d’inquiétude nous dit-on !!
« Nos inquiétudes se portent également sur la permanence des soins médicaux sur le long séjour à Pouancé, et sur la maison de retraite de Nozay. Cette instabilité impacte les budgets au travers de l’intérim, impacte les conditions de travail du personnel et l’accueil des résidents ».
Un peu plus de considération et d’écoute des personnels médicaux, para-médicaux, administratifs, logistiques et techniques permettraient sans aucun doute une stabilité au sein des services.
« Aujourd’hui nous sommes environ 950 agents, selon les syndicats, 1200 selon la direction et 25% des effectifs sont des contractuels. Une vingtaine d’agents sont en CDI et plus de 220 personnes sont en CDD en attente d’une stagiarisation qui ne vient jamais ! Un calendrier des concours nous a été présenté. mais malgré nos alertes, il reste très insuffisant au regard de l’ancienneté de trop de contractuels qui comptabilisent jusqu‘à 6-7 ans de présence dans l’établissement ».
Face aux conditions de travail et au manque de considération, contractuels et titulaires partent de l’établissement. Le nombre de démissions et de mise en disponibilité ne cesse de croître.
Toutes les heures faites au-delà des 35h sont des heures supplémentaires et si elles ne sont pas récupérées, elles doivent être rémunérées en heures majorées. Mais ce n’est pas souvent le cas : ni récupération, ni paiement !
« Aujourd’hui, l’établissement a recruté des personnels qualifiés comme psychomot, ergo, psychologue etc...qu’il ne rémunère pas à leur grade. Nous avons accompagné bon nombre d’agents depuis plus de 6 mois et après divers échanges avec la direction. on obtiendrait les rémunérations des métiers au grade escompté à partir de juillet, Pourquoi avoir attendu tout ce temps ? Pour faire des économies et assurer l‘équilibre budgétaire du premier semestre ! ».
Nous déplorons que le guide de gestion du temps de travail ne soit pas respecté.
Compte tenu des rappels sur temps de repos et du non-rendu des jours. nous cumulons des heures que l’établissement ne peut rendre. La mobilité inter-site explose. sans concertation avec les agents. Les demandes de congés exceptionnels tels que les congés enfants malades ou les congés bonifiés, sont trop souvent refusées aux agents.
Un manque de reconnaissance plane sur nous, Pour preuve, nous reprenons les paroles de notre directrice : « Je fais ce que je veux, avec qui je veux, quand je veux ». Et nous étions plusieurs à l’entendre et à nous en offusquer. Aujourd’hui. la direction remet en cause les RTT pour certains métiers. Ce sont encore des économies faites sur le dos des personnels.
EHPAD
Après nos multiples mobilisations et notre rencontre avec l’ARS . nous avions obtenu des budgets supplémentaires à hauteur d’1 400 000 euros sur 5 ans. Tous les crédits n’ont pas été utilisés pour améliorer les conditions de vie des résidents dans les EHPAD et les conditions de travail. La direction a créé un pool de quatre aide soignants pour assurer les arrêts courts. A ce jour les postes ne sont pas tous pourvus et ne répondent qu’aux remplacements. Nous souhaitions que ces crédits permettent des créations de postes de façon pérenne et ce sur les trois sites pour avoir des organisations équitables.
Une collègue, épuisée et en colère, a écrit à Mme Buzin, ministre de la santé, qu’étaler ces crédits sur 5 ans, revient à dire à un SDF qu’il aura progressivement à manger 1 repas par semaine, puis 2, puis 3, mais arrivera-t-il à manger 3 repas par jour 7 jours sur 7. Réponse de notre ministre. qu’elle entend et transfère le courrier à I’ARS . même politique qu’à l’hôpital. on se renvoie la balle !
L’ensemble des personnels déplore des conditions de travail qui se dégradent au fil du temps, avec pour première victime l’USAGER. Pendant ce temps, la direction a su s‘assurer un certain confort en créant des astreintes cadre et en augmentant le nombre d’administrateurs pour effectuer les astreintes de direction. Conclusion : moins de sollicitations lors des gardes pour nos directeurs et moins d’astreintes à monter par an. Ces choix ont un coût !!!
M. le directeur, alors que vous souhaitez faire connaître le centre hospitalier et ses activités à l’ensemble du territoire. il nous semblerait judicieux de nous arrêter un moment et faire un bilan afin de construire un avenir meilleur pour le personnel et les usagers du centre hospitalier Châteaubriant Nozay Pouancé
Nous demandons :
des stagiarisations
des recrutements pour assurer les remplacements
comme les recrutements sont difficiles pour certains métiers, vous rappelez sur les repos. Donc acceptez de rendre les jours dans des délais raisonnables (sous 3 mois) ou acceptez le paiement des heures, en heures supplémentaires pour les agents qui le souhaitent,
des astreintes soignantes vous les refusez car elles auraient un coût trop important mais quel respect avez-vous de nos vies privées ?
une communication et des échanges constructifs
« Quand vous prenez des décisions, pouvez vous s’il vous plaît, mesurer les impacts que ça aura sur le personnel, les patients »dit le personnel, désabusé.
et résidents ...