Ecrit le 20 mai 2020
:fl3 Amis de la boule de cristal et du confit d’oie réunis, bonjour !
:fl3 Après plusieurs semaines de confinement, l’inquiétude demeure. On mange du Covid chaque jour du matin au soir, dans la presse écrite et audiovisuelle. Au début, on a entendu des spécialistes nous expliquer, que ce n’était qu’une « grippe et que la sur-réaction des politiques risquait d’être plus grave que la maladie... » Puis exactement les mêmes personnes venir nous dire « que c’est une catastrophe, que c’était prévisible… et que le gouvernement n’avait rien anticipé... » On voit certains professeurs tout le temps à la télé : on se demande quand ils sont dans leurs services... Avec les éléments connus aujourd’hui les Yavaika, Fallaikon pullulent dans le monde politique : le futur est facile à prédire quand il est passé !
:fl3 Personne n’était préparé à cette pandémie, ni la France ni les autres pays. Ce virus est inconnu, nouveau et imprévisible. La gestion de la crise sanitaire a été différente d’un pays à l’autre avec ses moyens. Certains comparent le nombre de malades et de morts entre notre pays et d’autres pour critiquer ce qui est fait. Par exemple avec l’Allemagne qui aurait mieux géré que nous. Mais d’une région française à l’autre il y a d’énormes différences alors que c’est le même système et la même gestion… Si on compare la Bretagne avec la Bavière, la Bretagne a été bien meilleure ! Pourquoi certains pays font mieux que la France avec des dépenses publiques et de santé très inférieures ? Il y a tellement de paramètres à prendre en compte qu’il faut se garder des affirmations péremptoires.
:fl3 La crise a révélé la dépendance de la France à l’égard d’autres pays, pour les masques, les tests ou les médicaments. Il faut repenser les conditions de notre indépendance alimentaire, énergétique et sanitaire sans pour autant se recroqueviller sur la souveraineté nationale. Veut-on d’un monde où les nations se battent pour acheter du matériel vital aux populations ?
:fl3 « Redonnons à nos patients le goût de vivre » déclare L Peignot, jeune médecin généraliste libérale à Paris. Elle s’agace de voir certains collègues entretenir la peur. À l’hôpital, beaucoup considèrent qu’ils n’ont fait que leur boulot. Ils l’ont très bien fait, certains ont pris des risques, mais, à un moment, il faut dire les choses : on fait le job, et c’est normal.
Elle en veut à ceux qui « diffusent des informations complexes, encore non abouties scientifiquement, contribuant à entretenir des peurs irrationnelles face à la maladie et à la mort » « Notre boulot de médecin, c’est aussi de rassurer les gens. En tout cas, ce n’est certainement pas d’affoler la population au moment où beaucoup hésitent à renvoyer leurs enfants à l’école et à reprendre le travail. » « Tous les jours, s’inquiète-t-elle, je vois défiler dans mon cabinet des gens angoissés. L’urgence est de redonner confiance aux gens, de les aider à retrouver le goût de vivre et d’être ensemble, plutôt que de dépendre d’un système lui-même à bout de souffle ». Source Le Point.fr.
Philou
Ecrit le 27 mai 2020
Champions de l’autodénigrement
:fl3 Amis de la relativité et du radis beurre réunis, bonjour !
:fl3 Selon une étude d’opinion menée dans cinq pays européens, 66 % des Français interrogés estiment que leur gouvernement n’a pas été à la hauteur face au coronavirus. Les Français se distinguent par leurs opinions négatives. De l’autre côté de la Manche, 63 % des personnes interrogées pensent que leur gouvernement a été à la hauteur. Pourtant la gestion de la crise a été bien plus erratique en Grande Bretagne qu’ici, et le nombre des victimes y est désormais supérieur.
Pourquoi les Français ont-ils un jugement nettement plus négatif sur leur gouvernement que les Britanniques, les Italiens ou encore les Allemands sur le leur ? Une première partie de l’explication réside certainement dans le rapport des Français à l’autorité. Ils attendent énormément de l’État et, dans le même temps, ils supportent mal son interventionnisme. Pour que tout cela s’accorde, il faudrait que l’État soit parfait. Ce qui est évidemment impossible.
Les personnes interrogées estiment aussi en nette majorité que les Français n’ont pas été à la hauteur de la situation. Les Français n’ont donc pas une meilleure opinion d’eux-mêmes que de leur gouvernement. Ce sont en somme deux facettes d’une triste aptitude à l’autodénigrement.
:fl3 La grippe dite de Hongkong a fait un million de morts dans le monde entre 1968 et 1970 dans l’indifférence générale (32 000 morts en France en deux mois). Un médecin niçois se souvient : « Les gens arrivaient en brancard, dans un état catastrophique. On entassait les morts dans une salle au fond du service de réanimation. Et on les évacuait quand on pouvait, dans la journée, le soir. »
Pourtant, ni les autorités, ni le public, ni les médias ne s’en soucient. Des réactions à l’extrême inverse de celles d’aujourd’hui, où l’actualité est disséquée, relayée, parfois broyée dans la machine aux mensonges des réseaux sociaux. Autant de facteurs anxiogènes qui n’existaient pas en 1969. Il n’y avait aucune recommandation particulière et pas de statistiques sur le nombre de morts.
Cinquante ans après, la société réagit de manière diamétralement opposée. Cela révèle des changements profonds, touchant à notre rapport à la mort, à l’individualisme. Pour B Fantini, professeur honoraire à la Faculté de Médecine de Genève : « Ce changement d’attitude est d’abord lié à l’espérance de vie. A l’époque, les plus de 65 ans étaient considérés comme des survivants de la mortalité naturelle. Alors qu’aujourd’hui, même la mort des personnes âgées est devenue un scandale. »
Le droit à la santé, est ressenti comme un droit personnel qui doit être assuré par l’État. Dans les siècles précédents, la mort était acceptée, personne n’y trouvait à redire. Depuis qu’on a vaincu la tuberculose, la variole, l’humain pense que l’on est capable de vaincre toutes les maladies. Une croyance que le VIH va mettre à mal, puis Ebola. Le coronavirus est le dernier clou planté dans le cercueil de cette illusion…
Philou