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Ecrit le 11 septembre 2020
COVID-19 : DE NOUVELLES MESURES
FACE A LA DÉGRADATION DE LA SITUATION SANITAIRE
Nantes, le 10/09/2020
Depuis plusieurs semaines, la circulation de la Covid-19 s’intensifie en Loire-Atlantique. Le taux d’incidence (c’est-Ã -dire le nombre de personnes testées positives sur 100 000 personnes) est actuellement de 57,5 et il est beaucoup plus important dans 5 communes du département.
Première conséquence de ces chiffres qui placent la Loire-Atlantique au dessus du seuil d’alerte (50 pour 100 000), le préfet a pris la décision, sur proposition de l’agence Régionale de Santé Pays de la Loire, de renforcer les mesures visant à limiter la propagation du virus dans le département. Deuxième conséquence nationale, le passage probable dans les prochains jours du département en zone de circulation active (rouge), décision prise par décret du Premier
ministre.
En Loire-Atlantique, le seuil d’alerte est aujourd’hui dépassé. A la date du 10 septembre, le taux d’incidence est de 57,5 cas / 100 000 habitants, soit une multiplication par par plus de 4 en un mois (il était de 13,43 pour 100 000 au début du mois d’août). L’évolution défavorable et rapide de la situation sanitaire est particulièrement importante dans 5 communes du département (Nantes, Saint-Herblain, Saint-sébastien-sur-Loire, Bouguenais et Saint-Nazaire), dans lesquelles ce taux dépasse les 70.
Impact local : renforcement des mesures prises par le préfet
Première conséquence à court terme de cette situation sanitaire, Didier Martin, préfet de la région Pays de la Loire, préfet de la Loire-Atlantique, sur proposition de Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’agence régionale de santé Pays de la Loire, a décidé, après échanges avec les maires concernés et en particulier avec Madame le maire, présidente de Nantes métropole, d’étendre l’obligation du port du masque dans ces 5 communes.
Par arrêté préfectoral, à compter du samedi 12 septembre, 8h00 :
– A Nantes, Bouguenais, Saint-Herblain, Saint-sébastien-sur-Loire, le port du masque sera obligatoire dans l’espace public pour toute personne de onze ans ou plus.
– A Saint-Nazaire, l’obligation de porter le masque pour toute personne de onze ans ou plus est étendue. Elle concernera désormais le pôle d’échanges multimodal place sémard et la rue du commandant L’Herminier, la rue Jean Jaurès du boulevard Victor Hugo au paquebot, le parvis des Halles les jours de
marché, les portions piétonnes de la rue de Stalingrad et l’avenue de Albert de Mun qui donnent de part et d’autre de l’avenue de la République, l’avenue de la République de la rue Jean Jaurès à l’avenue Charles de Gaulle, la rue de la Paix du Paquebot au Ruban Bleu compris, la rue du commandant Charcot à Saint-Marc, les abords des écoles, collèges, lycées et sites universitaires, la place du commando, les abords des jeux pour enfants sur la plage de Saint-Nazaire les abords du skate park.
➢ précision importante, les personnes pratiquant une activité sportive (course à pied, cyclisme, trottinette...) n’auront pas l’obligation de porter le masque dans les secteurs concernés. Il ne paraît pas opportun d’imposer le port du masque sur des distances qui seront, par définition, plus longues. Pour
autant, dès lors que l’on circule dans un endroit très fréquenté où le risque de contamination est plus élevé, il est recommandé de le porter ou de veiller
strictement au respect des distanciations physiques.
Dans les prochains jours, les forces de police et de gendarmerie multiplieront les contrôles pour s’assurer que cette obligation soit bien respectée.Toute violation constatée pourra être verbalisée. Les contrevenants s’exposent à des sanctions par les forces de l’ordre (pouvant aller de 135 euros d’amende au premier contrôle jusqu’Ã 3 750 euros et six mois de prison en cas de verbalisations répétées dans un délai de quinze jours).
Impact national : passage probable du département en zone de circulation active du virus
Au vu de ses chiffres, il est probable que le département de la Loire-Atlantique passe en zone de circulation active du virus (rouge) dans les jours qui viennent.
Ce classement aurait alors pour conséquence immédiate, conformément aux articles 42 et 45 du décret du 10 juillet 2020 modifié, l’entrée en vigueur, de la mesure suivante :
Dans les établissements recevant du public de type L (cinémas, théâtres, salles de spectacle, de projection, d’audition ou salles polyvalentes à usage multiple), du type X (salles de sports couverts) et PA (stades et terrains ouverts) ainsi que dans les chapiteaux, tentes et structures (CTS), chaque personne doit être assise et une distanciation physique minimale d’un siège doit être laissée entre les sièges occupés par chaque personne ou chaque groupe de moins de 10 personnes venant ensemble ou ayant réservé ensemble.
Par ailleurs, conformément aux articles 29 et 50 du décret du 10 juillet 2020 modifié, ce classement confère au préfet, en concertation avec le directeur général de l’aRS , la possibilité de prendre, s’il le juge nécessaire, des mesures supplémentaires de restriction de circulation des personnes ou de suspension
d’activités afin de freiner la propagation du virus. Il peut en outre réglementer ou fermer provisoirement des lieux d’accueil du public (ERP) ou de réunions.
Pour rappel, la décision de passage en zone de circulation active (rouge) s’appuie sur l’appréciation du profil épidémiologique de chaque territoire suite à l’analyse d’un ensemble d’indicateurs produits par Santé publique France. Ainsi, une zone de circulation active du virus se caractérise principalement par
un taux d’incidence supérieur à 50 pour 100 000 habitants et une dynamique épidémique défavorable. La décision est prise par décret du Premier ministre, en modification de l’annexe 2 du décret n°2020-860 du 10 juillet 2020.
Didier Martin et Jean-Jacques Coiplet en appellent au civisme et à la responsabilité de tous les habitants de la Loire-Atlantique et des touristes présents et rappellent avec insistance l’importance du respect
scrupuleux des gestes barrières. " Notre objectif est de freiner la propagation du virus et d’éviter une dégradation de la situation conduisant à une progressive saturation des capacités d’accueil hospitalières.
Pour cela, il est impératif collectivement de respecter la « règle des 3 M » : se laver les mains, respecter un mètre de distance et porter un masque. c’est ce comportement responsable qui évitera d’avoir à prendre des mesures beaucoup plus restrictives dans un avenir proche ", conclut le préfet Didier Martin.
préfecture de Loire-Atlantique
Service régional de la communication interministérielle
02 40 41 20 91
REcrit le 11 septembre 2020
La politique de la peur
« Nous ne voulons plus être gouvernés par la peur » appellent 35 chercheurs, universitaires et sommités médicales dans une tribune publiée par le Parisien aujourd’hui 10 septembre. Les signataires critiquent la communication du gouvernement sur la crise du Covid, qu’ils jugent trop anxiogène, relevant davantage de l’affichage d’une « posture protectrice » que d’une stratégie sanitaire précise.
« La société française est en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap », insistent ces 35 personnalités parmi lesquelles on compte le professeur Jean-François Toussaint, le sociologue Laurent Mucchielli, les biologistes Jean-François Gouyon et Gilles Bœuf du Museum national d’Histoire naturelle, quantité de médecins et universitaires issus de plusieurs disciplines différentes.
Les signataires reviennent sur la formule choisie par le président de la République pour justifier le confinement. « Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1438 le 14 avril. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a 5 mois. Par ailleurs, si la guerre peut parfois justifier un état d’urgence et des restrictions exceptionnelles de l’Etat de droit et des libertés publiques qui fondent la démocratie et la République, ce n’est pas le cas d’une épidémie. Aujourd’hui comme hier, cette crise doit nous unir et nous responsabiliser, pas nous diviser ni nous soumettre. » écrivent-ils.
Ils appellent solennellement le gouvernement, les autorités politiques et sanitaires, mais aussi les médias, à « cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. » Les auteurs de cette tribune tranchent par une formule frappante : « Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation. »
Pour la plupart des signataires, le confinement généralisé tel qu’il a été pratiqué en France a été une erreur. Certains s’en sont déjà expliqué notamment dans UP’ Magazine. Ils ne reviennent pas sur le passé mais alertent sur l’avenir que l’on nous fait entrevoir : « Le confinement général, mesure inédite dans notre histoire, a eu des conséquences individuelles, économiques et sociales parfois terribles qui sont loin de s’être encore toutes manifestées et d’avoir été toutes évaluées. Laisser planer la menace de son renouvellement n’est pas responsable. »
Les auteurs de la tribune sont pour beaucoup d’entre eux des professionnels réputés de la santé. Ils connaissent les risques du Covid-19. « Il faut évidemment protéger les plus faibles » rappellent-ils, mais ils s’empressent d’ajouter : « De même que l’imposition du port du masque dans la rue, y compris dans les régions où le virus ne circule pas, l’efficacité du confinement n’est pas démontrée scientifiquement. Ces mesures générales et uniformes, imposées sous surveillance policière, relèvent davantage d’une volonté d’afficher une posture protectrice que d’une stratégie sanitaire précise. »
Ecrit le 11 septembre 2020
La peur de nos peurs
source : rtbf.be
Angoisse généralisée, catastrophisme, de plus en plus de voix s’élèvent contre un climat décrit comme anxiogène et toutes, sans exception et sans véritablement réfléchir, ne semblent comprendre qu’il s’agit d’un prêt-Ã -penser. d’un héritage. d’une posture réflexe de l’esprit disant que la peur c’est pour les loosers, les faibles et les nuls. Que la peur paralyse et est un frein à l’action. La société nous apprend d’ailleurs que les meilleurs ce sont les fonceurs. Et difficile de nier qu’en avril dernier, il était gros le mur dans lequel on a tous foncé.
A notre décharge : la peur a mauvaise réputation. Un lourd passé. Outil préféré des régimes autoritaires, sectaires, génocidaires. Quand ce n’est pas le pouvoir qui utilise la peur, c’est le peuple dont la foule par trop sentimentale se comporte parfois comme un animal.
Du coup, aujourd’hui, influencés par un passé pas très reluisant, nous sommes incapables de voir la peur autrement.
Dommage, car les récentes découvertes en neurosciences nous apprennent que les émotions et la raison sont fonctionnellement beaucoup plus proches qu’on ne le pensait. Et, fort de ces découvertes sur l’étonnante proximité des zones actives dans les émotions et celles actives dans la production d’un raisonnement, certains vont encore plus loin et posent comme hypothèse que les émotions comme la joie, la tristesse, la douleur et la peur seraient au fondement de l’évolution humaine.
Les émotions comme moteurs de l’évolution
Antonio et Hannah Damasio, auteurs d’un fascinant livre, intitulé « L’erreur de Descartes » et professeurs de neuropsychologie, ont passé une partie de leur vie à analyser la neurologie des émotions et en sont arrivés à formuler l’hypothèse un peu folle des émotions comme pilier de l’évolution.
Pour comprendre ce que peut donner à penser la rencontre entre neurologie et anthropologie, imaginons-nous hominidés des premiers instants de l’humanité. Nous ressentons la joie d’un chant d’oiseau, d’une couleur, d’une situation agréable. Cette joie et les réactions chimiques produisant du bien-être vont laisser dans le cerveau des marqueurs somatiques (sortes d’empruntes émotionnelles). c’est ensuite l’envie de revivre, de ressentir et de partager l’émotion d’origine qui nous poussera en tant qu’hominidé à inventer la représentation puis la peinture, la musique, les mythes, les rites et toutes les sciences, techniques et inventions qui vont avec.
Idem pour la douleur (la vôtre et celle de l’autre) qui nous donnera l’envie d’apaiser, de prendre soin, puis de soigner, ce jusqu’Ã la médecine moderne : la mort d’un proche provoquant la tristesse engendrera la mystique, l’invention des religions, l’astrologie, et ce jusqu’Ã la colonisation de Mars. Et enfin : l’angoisse du manque, la faim, l’inconfort de l’incertitude, nous pousseront à domestiquer plantes et animaux, nous sédentariser et créer des structures sociales telle que la famille, le clan et l’Etat.
Dès lors : renier le pouvoir transformateur de nos émotions reviendrait à se priver d’une énergie considérable pour notre évolution et notre adaptation.
La raison provoque aussi la peur
Comprendre pourquoi la peur joue un rôle ambivalent demande de prendre conscience de la vigueur du désamour historique que nous avons avec elle.
Les philosophes des Lumières ont fait triompher la raison au nom de la lutte contre l’obscurantisme. Sur ce triomphe (et la mise au cachot des émotions), la science s’est construite. Science qui a permis de comprendre, puis s’est mise à prévoir, et maintenant, grâce aux mathématiques et à la puissance de calcul informatique, se met à prédire l’avenir. Des prédictions qui, de façon assez inattendue (quoiqu’en réalité très logique), provoquent un retour en force de la peur !
Du coup, panique à bord et dans toutes les couches de la société, car nous n’avons pas encore construit les compétences collectives permettant de faire avec ces nouvelles formes de peurs nées de la rationalité scientifique.
En effet, et au vu des modélisations épidémiologiques et du traumatisme de la première vague, avoir peur d’une seconde vague de Covid19 au point de faire excès de prudence, n’est pas irrationnel.
Et avoir peur du réchauffement climatique, au vu des prédictions scientifiques, n’a rien de vraiment déraisonnable.
Alors, pour avancer un peu et construire les bases d’une société en paix avec ses émotions, qui ferait de ses peurs rationnelles, l’énergie de base de ses prochaines grandes transformations, commençons, individuellement, par écouter nos émotions et cessons d’avoir peur de nos peurs.
Politiquement : acceptons nos fragilités en faisant le deuil du mythe de la toute-puissance. Et surtout comprenons que ce qui crée la panique, ce n’est pas l’alarme qui retentit, mais l’absence d’alarme ou/et l’absence d’abris.
Et enfin, collectivement, au cœur de nos démocraties, écoutons ce que nos peurs nous disent et disent de nous. Et surtout les questions que leur écho nous pose : qu’avons-nous peur de perdre ? qu’est-ce qui compte vraiment ? Et que sommes-nous prêts à sacrifier pour sauver ce qui compte vraiment ?
Et au final, s’il se confirme que nos émotions sont au fondement de l’humanité,
Notre force se trouve alors dans le creuset de nos fragilités consolidées.