Ecrit le 27 janvier 2021
Le 21 janvier a eu lieu une grève nationale à l’appel de l’AMUF (association des médecins urgentistes de France). Qui en a entendu parler ? On ne nous parle plus que des chiffres de positifs-Covid, d’hospitalisés, de décédés. Plus rien n’existe. On entretient la peur pour que chacun reste calfreuté chez lui, pour préparer l’opinion à un troisième confinement.
Les médecins de l’AMUF demandent :
I’ouverture de véritables négociations sur
l’avenir de l‘hôpital public et des établisse-
ments de Santé et d’Action Sociale
L’augmentation du budget consacré à
l’hôpital et à nos établissements
La reconnaissance et une franche reva-
lorisation générale des carrières médi-
cales et non médicales, se traduisant par
une augmentation qui corresponde aux
qualifications et responsabilités de ces
métiers.
L’equité de traitemert dans l’attribution
des mesures salariales issues du proto-
cole d’accord du Ségur de la Santé, l’attri-
bution immédiate des 183 euros pour l’en-
semble du personnel des secteurs du mé-
dico-social et social.
La reconnaissance du temps de travail
des personnels hospitaliers et une même
valorisation de la grille salariale pour tous
ces personnels.
Le recrutement immédiat de centaines
de milliers de professionnels supplémen-
taires, un plan de formation pluridiscipli-
naire correspondant et donc l’ouverture
immédiate d’un grand nombre de places
d’étudiants dans les différentes écoles et
facultés
L’arrêt des fermetures de services, d’éta-
blissements et des réouvertures de lits, de
structures, partout où cela est nécessaire.
Une gouvernance des hôpitaux, des éta-
blissements sanitaires plus ouverte aux
personnels et aux usagers.
L’égalité d’accès. d‘accueil et de prise en
charge de qualité pour la population sur
tout le territoire.
Le chiffre à part
73.9 % des professionnels de santé affirment que la crise de la Covid-19 a dégradé leurs conditions de travail.
97.3 % des professionnels de santé témoignent d’une augmentation de leur souffrance au travail
Le collectif Santé en danger a lancé une enquête au sujet de la souffrance au travail à laquelle 1.877 professionnels de santé ont répondu. Les résultats sont sans ambiguïté : ils souffrent ! Pour faire face à cette souffrance, aux difficultés qu’ils rencontrent, beaucoup consultent et pensent à une reconversion.
Depuis sa création, le collectif Santé en danger recueille de nombreux témoignages de professionnels de santé sur le mur de son groupe FB, qui compte désormais quasiment 200 000 membres. L’affluence de ces témoignages lui est apparu comme particulièrement instructif et grave, qu’elle concerne les dysfonctionnements liés à notre système de santé actuel ou les plaintes personnelles des soignants, au bout du rouleau.
La souffrance au travail augmente
97.3 % des professionnels de santé témoignent d’une augmentation de leur souffrance au travail depuis qu’ils ont commencé à exercer ! 59.8 % fortement, entre 7 et 10, sur une échelle de 0 à 10. De ce fait 74.6 % d’entre eux ont déjà ressenti l’envie de jeter l’éponge et 46.7 % ont ressenti l’envie de pleurer sans pouvoir s’arrêter.
Seuls 5.3 % des répondants ne se sentent pas concernés par l’envie d’abandonner son poste, par celle de pleurer ou encore, par le stress.
Les difficultés rencontrées sur le lieu de travail sont sources de souffrance
Conséquences liées à ces difficultés
Les chiffres qui concluent le sondage permettront au collectif Santé en danger d’ouvrir des travaux sur le sujet de la souffrance au travail.
84.5 % des professionnels de santé pensent « qu’être reconnus » pourrait être un facteur de protection face à leur souffrance ! Par ailleurs, 76.6 % pensent qu’être entendus les protégerait de leur souffrance ; 64.4 % seraient protégés de leur souffrance si leurs responsables étaient formés aux spécificités rencontrées sur le terrain ; 62.6 % pourraient se protéger de leur souffrance, s’ils avaient plus de temps pour échanger avec leurs collègues, leurs amis ou leur famille.
« Les chiffres sont alarmants. Le collectif Santé en danger va mener un projet de grande ampleur qui débouchera sur des propositions. », explique Sandra Mercier, infirmière coordinateur thérapeutique, membre du collectif Santé en danger.
« En attendant une prise de conscience collective des pouvoirs publics, en particulier de la part du ministère des Solidarités et de la Santé, le collectif Santé en danger va exiger un audit au sein de tous les établissements de santé sur le sujet de la souffrance au travail. En effet, dans ce contexte, comment des soignants dont le mental est ébranlé peuvent-il assurer les soins des usagers ? », déclare Thomas Brosset, Chirurgien à Cavaillon, membre du collectif Santé en danger.
Les difficultés rencontrées sur le lieu de travail sont sources de souffrance Plus de 55 % des professionnels de santé se sont déjà sentis en difficulté sur le lieu de leur travail ! 33.5 % très fortement, entre 8 et 10, sur une échelle de 0 à 10. Ils sont seulement 1.6 % à ne pas du tout s’être sentis en difficulté sur le lieu de leur travail. 80.5 % des professionnels de santé sont en difficulté dû à un manque de reconnaissance mais 71.4 % sont aussi en difficulté en raison d’un manque en personnel ; 59.5 % à cause de l’augmentation des cadences ; 54.1 % du fait d’ingérences liées au management. Ils sont également 30.8 % à subir des difficultés dues à du harcèlement moral. Seuls 0.4 % des professionnels de santé ne se sentent pas en difficulté. Conséquences liées ces difficultés Les difficultés ressenties au travail poussent 67.1 % des professionnels de santé à envisager une reconversion professionnelle ! De ce fait, 39.9 % des répondants ont été amenés à consulter un professionnel : un médecin généraliste (48.1 %), un psychologue (26 %), un psychiatre (11.6 %). Par ailleurs ils sont 38.8 % à avoir été mis en arrêt de travail ; 34.2 % à avoir suivi un traitement médicamenteux.
A propos du collectif Santé en danger
Fondé par le médecin anesthésiste-réanimateur Arnaud Chiche le 27 juillet 2020, Collectif Santé en danger est aujourd’hui une association loi 1901 qui compte plus de 9 175 adhérents. Le collectif Santé en danger, qui possède une antenne représentative par région, défend la parole et les revendications de l’ensemble des professionnels de santé, du privé comme du
public ; Dénonce les dysfonctionnements de notre système de santé actuel Revendique l’organisation d’un Ségur 2 et écrit la Santé de demain. Son groupe Face-book qui accueille 199 666 membres, relaie d’innombrables témoignages. voir le site groups
Etudiants sage-femmes
l’Association ANESF des étudiants sages- femmes appelle à la grève le 26 janvier. Pour demander la réouverture des Universités.
Selon une enquête menée de mars à avril 2018 en France auprès de 4 000 de leurs étudiants, sept sur dix d’entre eux souffriraient de dépression. Les sages femmes en devenir qui ont répondu aux questionnaires (2 430 personnes) dénoncent un manque de considération, ainsi que de trop nombreuses violences gynécologiques. Ces étudiants n’ont personne vers qui se retourner dans le cas où ils assistent à ces scènes choquantes.