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Maïs transgénique
Le Conseil d’Etat vient d’autoriser la culture de trois variétés de maïs transgénique de la société Syngenta (ex-Novartis Seeds), au risque de susciter la colère des anti-OGM alors que le débat sur la sécurité alimentaire bat son plein.
Le Conseil d’Etat a pris cette décision à la suite de l’avis de la Cour de Justice des Communautés européennes (CJCE), qui considère que la France doit se plier à la décision européenne de 1997 d’autoriser la commercialisation et la culture du maïs transgénique.
La haute juridiction administrative française va même plus loin puisque l’autorisation de culture de ce maïs OGM est prise pour une durée de 10 ans (mais seul le Ministre de l’Agriculture peut décider d’autoriser, ou non, cette culture)
réactions
Dès son annonce, la décision du Conseil d’Etat a suscité de vives réactions. Pour Greenpeace-France, « on impose aux consommateurs un produit dont ils ne veulent pas et dont on ne connaît pas les effets à long terme sur la santé et pour l’environnement ».
Du côté de la Confédération Paysanne, les réactions sont aussi vives. « C’est la stupéfaction, alors que nous sommes en plein débat sur l’alimentation à travers le problème de la vache folle, les organismes génétiquement modifiés font partie de ce débat. Beaucoup de gens, qui prennent en compte le principe de précaution, prévoient plutôt de s’opposer aux OGM », a jugé Julien Bertau, porte-parole du syndicat agricole.
La décision a été jugée comme « une véritable provocation », par les Verts qui appellent le gouvernement « Ã revenir sur ses décisions initiales ».
En revanche, la société suisse Syngenta s’est déclarée « très satisfaite de cette décision qui clarifie l’environnement légal pour l’enregistrement de cette catégorie de semences ». Destiné principalement à l’alimentation animale, le maïs transgénique de l’ex-Novartis Seeds a reçu un gène qui lui permet de résister à un insecte ravageur, la pyrale. Il a reçu également, pour les besoins de sa fabrication, un gène auxiliaire qui résiste à un antibiotique, l’ampicilline.
« La décision du Conseil d’Etat est, pour les producteurs de maïs, un non événement. A ce jour, 12 variétés de maïs OGM sont déjà autorisées en France, mais les producteurs ont décidé de ne pas en planter pour respecter les choix de leurs clients agroalimentaires et des consommateurs. Il n’y a donc pas de maïs OGM en France aujourd’hui », a affirmé Christophe Labarde, le porte-parole de l’Assemblée générale de producteurs de maïs.
Poulets à l’OGM
Dans le cadre d’un projet d’étude sur le transport de gènes dans la chaîne alimentaire, mené en collaboration avec l’institut de physiologie de l’université technique de Munich, des chercheurs de l’institut pour les sciences alimentaires d’une université autrichienne ont mis en évidence la présence de morceaux du patrimoine de maïs génétiquement modifié dans des organes et la viande de poulets.
Les animaux avaient été nourris durant les 32 jours de leur vie avec du maïs transgénique Bt
Voir plus loin dans cette page : poulet Javel
Vache folle : La psychose gagne toute l’Europe
(écrit le 25 novembre 2000)
Chute de la consommation, fermeture des frontières, nouveaux cas d’ESB* : la psychose de la vache folle enfle en Europe, tandis que les gouvernements peinent à redonner confiance dans la viande de bœuf.
En France, d’où est partie la dernière éruption de la crise, de nouveaux cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sont annoncés quasiment tous les jours ce qui fait qu’on approche les 200 cas depuis l’apparition de la maladie.
L’Espagne a annoncé de son côté ses deux premiers cas de vache folle enregistrés dans le pays.
L’Allemagne, qui se croyait à l’abri de la maladie de la vache folle, a mal encaissé vendredi 24 novembre l’annonce de la découverte de deux cas de bovins nés sur son sol et touchés par l’ESB.
Plus on en cherche, plus on en trouve
L’intensification des programmes de dépistage de la maladie pourrait ainsi révéler à terme qu’une infime minorité de pays européens est épargnée par l’épizootie. « Les nombreux cas de vache folle trouvés en France sont dus à l’extension du système de contrôle et de surveillance. C’est pourquoi il est vraisemblable que nous détecterons d’autres cas au Danemark au fur et à mesure que nous effectuerons des tests », a noté la ministre danoise de l’Agriculture Ritt Bjerregaard.
L’augmentation des tests décidée lundi 20 novembre, par les ministres de l’agriculture de l’Union Européenne, pour toutes « les bêtes à risques de plus de 30 mois ». concernerait, selon la Commission européenne, quelque 400.000 animaux par an contre les 170.000 prévus jusqu’Ã présent dans le cadre de test aléatoires.
Cette décision a suscité de nombreuses critiques. Les mesures adoptées « ne vont ni rassurer les consommateurs, ni apporter une réponse de fond aux problèmes de la filière bovine », a déploré Nicole Fontaine, présidente du Parlement européen
Dans de nombreux pays, la consommation est en chute libre. En France, les ventes de viande bovine ont baissé de 40 à 50 % par rapport à la même période l’année dernière. Toute la filière est touchée, depuis l’éleveur, jusqu’au boucher du coin, sans oublier les ouvriers des abattoirs, des usines d’équarissage, etc.
En Espagne, la consommation de viande bovine a baissé de 15 %, et au Portugal, pays très touché par l’épizootie, la presse indique des chutes de 50 % dans les ventes
Le début de psychose semble moins palpable dans les pays du Nord de l’Europe, comme les Pays-Bas, où aucune baisse de consommation n’est décelée. Paradoxalement, l’Angleterre qui fut le centre du premier épisode de la crise de la vache folle, en 1996, et où les cas de vaches folles se comptent par centaines de milliers, n’est pas touchée par la psychose.
Devant l’émotion des opinions et l’absence de consensus entre eux, les Européens agissent en ordre dispersé. La France qui, en brandissant le principe de précaution, a réveillé la crainte des consommateurs, subit des embargos rampants de plusieurs de ses partenaires, en particulier l’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal qui ont pratiquement cessé tout achat de viande française.
Le gouvernement grec a pris mardi 21 novembre la décision de passer outre l’absence d’accord à Quinze sur les farines animales. Il va cesser de les utiliser pour l’alimentation de tous les animaux d’élevage, et non plus seulement les bovins, imitant la France, la Grande-Bretagne et le Portugal.
Le chancelier allemand Gerhard Schroeder s’est dit mercredi 22 novembre favorable à une telle mesure, mais l’a jugée difficile à mettre en place. L’Italie a, quant à elle, demandé un étiquetage spécifiant l’origine de la viande bovine.
Face à ce début de panique, la Suède fait figure de paradis pour la sécurité alimentaire et les mangeurs de steaks. Elle se flatte depuis trente ans de produire une viande « saine », sans farines animales ni antibiotiques ou hormones de croissance et d’élever ses vaches dans de verts pâturages.
Date ?
Poisson : Je suis pessimiste
Si on ne veut plus manger de viande, mangeons donc du poisson ... si on peut. Lors de sa conférence à l’Université Permanente, le 24 novembre à Châteaubriant, M. NERISSON s’est montré pessimiste : « Il n’y a plus de poisson. Il y a quelques années, il a fallu arrêter de pêcher le hareng pour permettre à cette espèce de se reproduire. On va bientôt être obligé de faire de même pour le lieu noir, un poisson bon marché. Les animaux des grandes profondeurs sont totalement pollués (notamment avec du soufre) et impropres à la consommation. Il nous reste alors l’aquaculture, mais c’est une activité de gens riches. Quand nous achetons du saumon norvégien à 29 F le kg, c’est du saumon nourri aux farines animales et gavé d’antibiotiques »
Il va nous rester à élever des poissons rouges pour nous nourrir ?
méfiance généralisée
Soixante-trois pour cent des Français pensent que les produits alimentaires présentent des risques pour la santé, indique une enquête publiée, jeudi 23 novembre, par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et le ministère de l’Agriculture.
Cette « enquête individuelle et nationale sur les comportements alimentaires » (INCA) a été réalisée auprès de 3003 personnes sur onze mois. Parmi elles, un quart (23,8 %) juge ces risques « importants ». Les matières grasses, citées par 27 % des Français, et les produits d’origine animale (21 %) cristallisent la notion de risques alimentaires, suivis par les aliments sucrés (11 %) et les aliments transgéniques (8 %), devant les alcools (6 %), les produits de restauration rapide (5 %) et les préparations toutes faites (5 %).
Interrogés sur les priorités souhaitées en matière alimentaire, 43 % des Français déclarent attendre « des produits plus sains et de meilleure qualité nutritionnelle », devant des produits « plus sûrs » (15 %), et de meilleure qualité gustative (15 %), ou plus respectueux de l’environnement (12 %).
De la farine dans le béton
D’ici la fin 2001, il y aurait encore 400 000 tonnes de farines animales interdites dans l’alimentation animale, et 600 000 tonnes un an plus tard. On en fait quoi quand on n’a pas les capacités suffisantes pour les brûler ? Certains industriels ont déjà imaginé d’introduire des farines dans les bétons phénoliques qui permettent d’obtenir des parpaings à coût réduit.(85 % de farines, 15 % de résine phénolique).
Mais on ne sait rien sur la résistance de ces résines à la dégradation de l’eau. Rien non plus sur l’innocuité de ces parpaings vis-Ã -vis des ouvriers du bâtiment et des futurs occupants des maisons. Rien sur de possibles fissures laissant échapper de dangereux prions dans l’atmosphère ...
Ecrit le 4 juin 2008
Poulet Javel
c’est pas dans les p’tits commerces qu’on trouverait ça : des carcasses de poulet trempées dans un bain d’eau javellisé pour les débarrasser des salmonelles et autres bactéries à gastro-entérites. Ce mets de choix est courant aux USA. Lors d’un sommet Union Européenne-USA ; qui doit avoir lieu le 10 juin, il sera question de « gommer les aspérités commerciales récurrentes » en autorisant notamment la vente, en Europe, de ce poulet-javel. Six pays, au moins, sont favorables : Angleterre, Pologne, Malte, Lituanie, Slovaquie et Slovénie.
Allons n’en faisons pas une salade ! Ah, à propos : 40 000 tonnes d’huile ukrainienne coupée avec de l’huile de moteur se sont retrouvées dans les supermarchés européens et dans des conserves de l’agro-alimentaire (info Canard Enchaîné, confirmée par les services de la concurrence.
Note du 7 juin : les experts ont rejeté l’idée du poulet chloré
Note du 15 février 2013
Du cheval dans le bœuf
Le 9 février 2013, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a diligenté une enquête à la suite de la découverte de viande de cheval dans la matière première utilisée pour la préparation de plats cuisinés du distributeur FINDUS dont certains ont été fabriqués par l’entreprise française COMIGEL.
Cette affaire soulève des questions sur les circuits de transformation et de commercialisation de la viande et sur la traçabilité des denrées alimentaires. Cette parole d’expert fait le point sur la notion de traçabilité de l’abattage à la commercialisation.
Le scandale européen de la viande de cheval ne cesse de s’étendre. En France, les autorités ont désigné un premier coupable dans l’affaire : la société française Spanghero, fournisseur de viande pour les surgelés Findus au cœur du scandale. Spanghero savait qu’elle revendait comme viande de bœuf du cheval, moins cher, selon le ministre de la consommation, Benoît Hamon. L’entreprise s’est vu supprimer son agrément sanitaire, première sanction d’importance dans ce scandale qui ne cesse de s’amplifier en Europe. Il a débouché sur de premières interpellations, au Royaume-Uni. Trois hommes soupçonnés de fraude ont été arrêtés - deux dans l’usine galloise de Farmbox Meats et un dans l’abattoir anglais de Peter Boddy. Selon l’agence britannique de sécurité alimentaire (FSA), l’abattoir a fourni des carcasses de cheval à l’usine de Farmbox Meats. En Allemagne, deux premiers cas de viande de cheval dans des lasagnes censées être au bœuf ont été révélés. Les supermarchés Real et Edeka, plus gros distributeurs de produits alimentaires dans le pays, ont reconnu que de la viande de cheval avait été décelée dans des lasagnes à bas prix. Les autorités chypriotes ont aussi annoncé qu’un supermarché local avait détruit, par mesure de précaution, 16 tonnes de steak haché. L’UE a décidé de lancer une campagne de tests ADN dans tous les Etats membres et de confier à Europol la coordination des enquêtes judiciaires. Outre 2 500 tests ADn à travers toute l’Europe sur les plats au bœuf, l’UE demande aux Etats de procéder à quelque 4 000 contrôles pour détecter la présence éventuelle de phenylbutazone (un anti-douleur puissant administré aux chevaux et potentiellement toxique pour l’homme)..