Ecrit le 14 mars 2007
Femmes : une convention dans la métallurgie
8 mars, journée internationale du droit des femmes. L’occasion de belles promesses. Par exemple, le 6 mars, a été signée une convention entre l’UIMM (patronat de la métallurgie), le préfet et le Recteur d’Académie.
Cette convention se propose
– d’élargir les choix professionnels des jeunes filles et des femmes ;
– de sensibiliser les entreprises de la métallurgie, au recrutement, à l’intégration, à la promotion des femmes, à l’égalité dans le déroulement de carrière ainsi qu’Ã l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
Les moyens mis en œuvre : l’information, le témoignage de femmes de l’industrie, la mixité ... des documents de communication. On cause, on cause ....
Seuls points un peu concrets (mais qui restent au niveau de l’information) :
– la promotion des outils de mise en œuvre de l’égalité professionnelle auprès des entreprises (contrat de mixité, rapport de situation comparée, label « Egalité » etc) ;
– l’information des entreprises sur l’accès aux moyens financiers destinés à favoriser le développement de l’emploi féminin en milieu industriel : ergonomie des postes de travail, équipement des vestiaires ou tout autre aménagement spécifique.
On reste encore dans les voeux pieux !
Femmes cadres : Plafond de verre
Mais qu’en est-il sur le terrain ? Une étude a été publiée en mars 2007 par la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2007.03-10.3-2.pdf
En 2002, pour les industries de plus de 10 salariés : seulement 15 % des femmes sont cadres, contre 23 % des hommes.
Lorsqu’elles sont cadres, les femmes perçoivent, en moyenne, un salaire horaire inférieur de 19 % à celui de leurs homologues masculins.
Ce n’est ni le diplôme ni l’expérience qui expliquent ces différences, c’est la situation familiale. Ainsi, en moyenne, une femme sans enfant vivant seule a une probabilité de 13 % plus faible d’être cadre qu’un homme qui a, par ailleurs, les mêmes caractéristiques qu’elle (diplôme, expérience, ancienneté)
Cet écart s’élève à 27 % parmi les salariées vivant seules avec des enfants à charge et à 29 % parmi les salariées en couple avec ou sans enfant à charge.
En moyenne, pourtant, les femmes sont aussi, voire plus, diplômées que les hommes. Mais elles disent être victimes d’un « plafond de verre », de barrières invisibles qui freinent leur progression.
Et lorsque les femmes parviennent à occuper un emploi de cadre, elles sont de surcroît, en moyenne, moins bien payées que leurs homologues masculins.
Pas de bébé !
Ainsi, c’est net, ce qui est reproché aux femmes c’est ... de faire des bébés. La vie de couple est désavantageuse pour les femmes !
Mais ... elle est avantageuse pour les hommes ! Ainsi un homme seul sans enfant gagne en moyenne 9 % de moins qu’un homme en couple sans enfant et 14 % de moins qu’un homme en couple avec des enfants.
Tout se passe comme si la vie en couple pouvait accroître la disponibilité des hommes cadres dans leur emploi, leur conjointe consacrant alors plus de temps à l’éducation des enfants et aux tâches domestiques.
Il faudra du temps pour arriver à changer les mentalités !!