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Ecrit le 4 octobre 2006
Une famille ... un toit
Voici déjà l’automne, il commence à ne pas faire chaud. Bientôt les médias vont nous parler des sans-logis...
Pourtant une belle loi a été votée en juillet 1998 : la loi de lutte contre les exclusions qui « tend à garantir l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement ... etc. ». Mais quatre ans plus tard l’INSEE recensait 3 millions de personnes (en situation légale) mal logées en France.
Laissons encore passer 4 ans : dans son rapport de l’année 2006, la fondation Abbé Pierre note que « les ménages à revenus modestes et moyens éprouvent les pires difficultés à trouver des logements adaptés à leurs capacités financières ».
Le déficit en logements sociaux s’accroît d’année en année.
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Par ailleurs, les loyers ne cessent de grimper, du fait de la spéculation immobilière, et les conditions d’accès à la location deviennent de plus en plus draconiennes. Entre 1998 et 2005, la hausse des loyers a atteint 4,1% en moyenne par an, alors que la hausse des revenus n’a été que de 0,6 % par an (Source : INSEE).
Les premières victimes de cette crise sont évidemment les moins solvables, les plus précaires, les plus étrangers.
Concrètement les familles rencontrent de plus en plus de difficultés à se loger à des tarifs corrects.
Aide au logement
Un certain nombre d’associations s’intéressent au logement des plus défavorisés : Droit au logement, CSF, Emmaüs , Fondation Abbé Pierre, Secours Populaire , Logement fraternité, etc et Une famille-un toit. Cette dernière association, créée en 1995, est bien implantée sur le Pays de Châteaubriant où elle gère une soixantaine de logements : Châteaubriant, Sion-les-Mines, Petit Auverné, Juigné, Rougé, etc. En soutien des associations, les personnes en situations précaires peuvent se connecter sur bailpdf.com pour y retrouver gratuitement des exemples de contrats de location, état des lieux.. pour la gestion ou la location d’un bien .
Sur le Pays de Châteaubriant/Derval, comme sur le Pays d’Ancenis, « Une famille Un toit » fait les constats suivants :
– le nombre de femmes seules avec enfants reste important, le plus souvent significatif de situations très difficiles.
– La question des ménages séparés, des familles reconstituées n’apparaît pas dans le recensement des situations, alors même que ces situations sont très préoccupantes et notamment au travers du besoin de logements suffisamment grands pour que chacun des parents puisse accueillir les enfants ;
– l’accès au logement des personnes isolées, et notamment des hommes seuls, est très difficile du fait d’une très faible solvabilité par l’aide au logement. Ce constat est particulièrement vrai pour les jeunes célibataires.
– La précarité touche désormais une couche plus large de la population, incluant des ménages ayant des ressources salariées.
L’association « Une famille un toît » s’inquiète : un certain nombre de maisons se construisent, mais pas pour des ménages à faibles ressources « la solidarité fonctionne à l’envers. Elle ne fonctionne pas au profit de ceux qui en ont besoin, mais elle bénéficie à ceux qui ont les moyens d’investir. »
Sachant qu’habiter ce n’est pas seulement occuper un logement, l’association « Une famille un toit » participe au collectif logement du Pays de Châteaubriant et notamment aux actions d’information menées sur les droits et devoirs de locataires, sur les assurances obligatoires ou facultatives, sur les moyens de limiter les consommations énergétiques.
Les Anglais
L’association « Une famille un toit » attire l’attention sur la situation de familles d’origine anglaise présentes principalement sur le Pays de Châteaubriant.
Tout d’abord parce que ces demandes de logements, quasi exclusivement dans l’accession, relayées par des agences immobilières spécialisées, participent à la hausse constante des prix du foncier.
Ensuite parce que leur intégration est très aléatoire, par des pratiques de vie en cercle fermé dans la communauté, d’échanges d’heures de travail entre ressortissants anglais, d’approvisionnements des chantiers de rénovation par des matériaux venant directement du pays ...
Enfin, parce que face aux difficultés financières qui surgissent (liées à un crédit trop lourd, à une rénovation inachevée, à une absence de ressources), l’accompagnement social de ces familles pose véritablement problème (difficulté à comprendre leur situation française et anglaise) difficulté à savoir comment les aider : maintien de l’accession ? avec quels appuis locaux ?
Blocages
Le logement est un bien de première nécessité. Facile à dire ! Pas toujours facile à réaliser. « Une famille un toit » dans son bilan d’activité pour 2005, donne des exemples concrets.
1re situation : deux retraités (couple) menacés d’expulsion. Ils résident dans le logement depuis de très nombreuses années, n’ont quasiment aucune relation et vivent de façon recluse. Les services sociaux n’ont pas de contacts avec eux. La sous-préfecture n’exécute pas l’ordonnance d’expulsion puisqu’il n’y a pas de proposition de relogement.
La mairie déclare ne posséder aucun logement et ne pas vouloir intervenir. La sous préfecture saisit l’association « Une Famille Un Toit », en direct, pour rechercher une solution de relogement. Des contacts sont pris avec le propriétaire demandeur de l’expulsion du couple, qui veut bien réhabiliter un bâti, lui appartenant, situé à proximité. L’opération peut se réaliser dans le cadre du dispositif ANAH. Malgré l’appui de la sous préfecture, mais en l’absence de volonté locale, l’ANAH refuse les subventions nécessaires
Conclusion : l’absence d’engagement politique paralyse les acteurs, inhibe les procédures et finalement provoque l’abandon des solutions.
2e situation : un clan familial composé de 4 familles, issues des gens du voyage, propriétaire d’un terrain constructible, sollicite le raccordement à l’eau, à l’électricité et un minimum de confort. La demande est connue et recensée depuis plus de trois ans, la commune soutient la demande, le clan est bien intégré dans ce lieu. Toutefois les travailleurs sociaux n’ont pas de mesures répondant à la situation, les dispositifs n’ont pas prévu d’opérateur et peu d’acteurs se positionnent sur ce projet. Les services de la sous préfecture de Châteaubriant ne répondent pas aux sollicitations.
Un montage est en cours par l’association : raccordement à l’eau et l’électricité, assainissement, création d’un bloc sanitaire et de cinq emplacements. Reste à trouver le financement de l’opération en sachant que les droits allocation logement ainsi ouverts permettront d’équilibrer l’opération. A l’inverse de la situation 1 le dispositif n’existe pas mais l’acceptation locale est acquise ; toutefois rien ne se passe. LÃ encore, le mécanisme de mise en œuvre de solutions est bloqué parce qu’un maillon de ce mécanisme est bloqué ou n’existe pas.
Accompagnement
3e situation : un homme seul, sortant de prison, de retour dans sa commune d’origine et résidant dans un logement en propriété mais sans aucun confort, voire dangereux. Un relogement en sous-location est proposé sur une commune voisine avec une première période d’accompagnement.
Mais le retour à la liberté est difficile : les difficultés à assumer les actes courants de la vie sont très présentes, une demande de protection est engagée. Au début l’intéressé refuse cette démarche, elle se met toutefois en place. Mais la souplesse de la mesure et l’absence de contraintes la rendent inefficace.
Pour autant l’intéressé est demandeur et maintient un contact, à son rythme en fonction de ses besoins.
Abus
4e situation : un homme seul, locataire d’une maison individuelle réhabilitée dans le cadre des aides de l’ANAH. La maison est propriété de l’association « Une Famille Un Toit ». Monsieur est séparé de son épouse depuis plus de dix ans, il a la garde de ses enfants. De ce fait, et du fait d’une quasi absence de revenus salariés, le montant de l’APL est supérieur au montant du loyer pendant plusieurs années. Puis les enfants grandissent, ils ne sont plus à charge, le montant de l’APL est en baisse constante et devient inférieure au montant du loyer. L’homme accumule les dettes et notamment les dettes de loyer.
Ayant trouvé un travail salarié, il ne paie toujours pas son différentiel de loyer. Face aux demandes et relances du propriétaire, un plan d’apurement est élaboré. Mais en vain.
A la demande du propriétaire, la commission de surendettement s’oriente vers la procédure de redressement personnel. L’ensemble du processus a duré trois ans, pendant lesquels aucun différentiel de loyer n’a été réglé et aucune possibilité de poursuites de la part du propriétaire.... Et on apprend que l’homme est, par ailleurs, propriétaire d’une maison non occupée !.
Pour « Une famille un toit » , il ne peut être question de remettre en cause la sécurisation générale des personnes les plus fragiles ... ...« mais comment ...prendre en compte les conséquences des situations d’abus ? »
réagir vite
Les situations que doit affronter l’association sont très diverses et la conduisent à deux demandes :
1) donner à l’action publique :
l-plus de proximité par une décentralisation des décisions (Fonds de solidarité logement). Ainsi, les acteurs locaux pourraient échanger plus facilement sur les situations, être plus réactifs et sans doute plus pertinents face à des situations complexes.
– ï€ en conservant une capacité décisionnelle pour des situations bloquées.
2) doter le plan départemental logement d’une capacité à innover :
– face aux situations spécifiques et/ou nouvelles.
– ï€ face aux situations complexes et conflictuelles, pour mieux accompagner les évolutions sociales (situation de rupture, abandon de domicile...) et les évolutions réglementaires et législatives ( sur endettement, redressement personnel...)
Enfin l’association « Une Famille Un Toit 44 » souhaite que soit créée une structure de « veille sociale » en direction des personnes et familles nécessitant un accompagnement de long terme.
Ecrit le 4 octobre 2006 :
Va petit MOUS ...
La MOUS est une maîtrise d’ouvrage urbaine et sociale. Elle permet à « Une Famille Un Toit 44 » d’apporter un appui d’ingénierie et technique à des ménages qui veulent réhabiliter leur logement.
Dans le Pays de Châteaubriant, cela s’adresse peu à des personnes en « situation bloquée » mais essentiellement à des ménages à très faibles ressources qui ont pu acquérir (jusqu’en 2002-2003), à des prix raisonnables, des bâtis voire des ruines. A noter la présence non négligeable, dans le monde agricole, d’hommes seuls, propriétaires occupants de logements inconfortables.
L’appui se caractérise par deux actions :
– Encadrants-travaux : acquisition de savoirs-faire en matière de techniques du bâtiment (pose de parquets, réfection des fenêtres, peintures, etc)
– et « prêts solidaires ».pour compléter le bouclage financier de l’opération.
Une difficulté, dans ce genre d’opération est de repérer les familles qui ont besoin d’aide. L’association tient des permanences le 1er mardi et le 3e jeudi du mois, de 9 h à 13 h au CCAS 25 rue du Château à Châteaubriant - 02 40 97 08 68.
Loyers : la fin du conventionnementDans les années 1995-2000, une forte incitation des Pouvoirs Publics, à travers l’ANAH, a permis un conventionnement important de logements privés à loyer plafonné. Ce conventionnement a duré de 9 à 12 ans et arrive à échéance dans les années 2005-2010. Mais dans les années 2004-2005 la production de logements privés conventionnés est quasi nulle. L’évolution du montant des loyers reste très préoccupante. ·- il n’existe plus de logements dans le parc privé libre dont le loyer peut être couvert par l’allocation logement pour les ménages ayant des ressources minima sociaux ; les différentiels de loyers sont trop lourds pour ces petits budgets, ·- les loyers annexes des logements sociaux (entretien / garage / jardin...) peuvent représenter jusqu’à plus de 30% du montant du loyer principal, créant là aussi un différentiel insupportable, d’autant qu’il entre peu dans le calcul de l’aide au logement, – il n’y a quasiment plus de possibilité de réhabilitation ANAH dans le secteur diffus rural. L’ANAH donne la priorité aux centres-bourgs, alors que certaines familles se trouveraient mieux dans des bâtis isolés |
La galère des propriétairesL’évolution des prix des maisons (terrain et construction) exclut même les ménages à ressources moyennes. Les propriétaires endettés et sur- endettés des années 90, se retrouvent avec des annuités de remboursement d’emprunts considérées trop élevées par la banque de France, qui de ce fait préconise la vente de la maison ...alors que ce même montant peut être inférieur au montant d’un loyer d’une d’habitation identique. Cette mise en vente est un « crève-cœur » non compris et surtout humainement invivable, Les nouveaux accédants, pour certains, sont sur-endettés au premier jour de leur accession. Le moindre incident les fait basculer du côté des fins de mois difficiles, du découvert bancaire, des factures impayées qui se cumulent, des crédits faciles... Des ménages, accédants ou locataires, occupant des logements inconfortables voire insalubres, ne peuvent emprunter pour réparer leur logement. Enfin les créanciers, découvrant que les débiteurs ont une maison, procèdent à des saisies et ventes forcées, même pour des sommes minimes. |
Résidence socialeIl manque sur le Pays d’Ancenis et sur le Pays de Châteaubriant, des logements adaptés, foyers de vie, résidences sociales pour les ménages en marge, personnes seules isolées, le plus souvent en manque de lien social. Ces personnes, malgré leurs difficultés, sont relativement insérées dans leur milieu et acceptées de leur voisinage. |
Ecrit le 4 avril 2007
Si taudis, sitôt fait
La fondation Abbé-Pierre, avec Une-famille-un-toit vient de mettre en place en Loire-Atlantique un dispositif pour recenser les habitats insalubres.
Camping à l’année, utilisation de véhicules comme logement, locaux insalubres... la liste des situations de « non-logement » s’allonge et ne touche plus seulement les plus démunis
Si taudis ... sitôt fait ... le programme SOS Taudis prévoit des « fiches alertes » distribuées aux travailleurs sociaux, destinées à prévenir la Ddass ou les autorités compétentes. S’il y a péril, le maire et le préfet seront prévenus. Le but n’est pas de mettre en cause les collectivités ou l’Etat, mais de mettre en lumière des textes de loi qui ne sont pas appliqués et d’aboutir à une réhabilitation de ces logements y compris avec l’aide du locataire lui-même.
Ecrit le 17 décembre 2008
Cucurbita quoi ?
c’est une cucurbitacée un peu oubliée, le luffa, qui donne - une fois séchée - une éponge rêche. mélangez-la à des feuilles de maïs et de caranday, un palmier originaire d’Amérique du Sud, ajoutez-y du plastique recyclé : vous obtenez des panneaux solides, légers et entièrement recyclables, pour bâtir des maisons bon marché. Il fallait y penser. Elsa Zaldivar, militante au Paraguay, l’a fait. La technique qu’elle a inventée doit permettre de résoudre la pénurie de logements au Paraguay, où 300 000 familles ne disposent pas d’habitation décente, et de préserver les forêts du pays, déjà réduites à moins de 10 % du territoire national. « Pour faire cuire 10 000 briques de construction, il faut détruire au moins quatre arbres, et nous n’avons presque plus de forêt », explique-t-elle.
« L’important, c’est que nous recyclerons les montagnes de déchets produites par les matières plastiques et que nous créerons des emplois ». Elsa Zaldivar est une des cinq lauréats des prix Rolex 2008, décernés à Dubaï, en novembre.
(source : Le Monde)
NOTES:
Une famille un toit
Ses buts : intervenir auprès des personnes en difficulté pour faciliter l’accès et/ou le maintien dans un logement - produire des logements à loyer modéré, voire des lieux de vie (adultes), maison-relais, pension de famille, logement d’urgence, etc. - et aider les familles à réhabiliter leur propre logement.
Adresse :
38 rue Charles Henri de Cossé Brissac
44540 Saint Mars la Jaille
tél 02 40 97 08 68
1famille.1toit @ wanadoo.fr
www.unefamilleuntoit44.org