Ecrit le 16 mai 2007
Lors de l’assemblée Générale de l’association « Une famille un toît », le 10 mai 2007, on a pu découvrir les plans de la Maison-relais qui va être aménagée en face de la mairie de St Mars la Jaille.
Michelle Cochet, maire du Petit-Auverné, souhaiterait bien un tel équipement dans sa commune.
« Avoir un toit ne suffit pas »
disent les militants et administrateurs de l’association qui gère 400 logements en Loire-Atlantique et travaille surtout sur le secteur Ancenis-Châteaubriant.
« Nous suivons des ménages qui cumulent les difficultés : accès au logement, faibles ressources, endettement, familles reconstituées » avec leurs conséquences sans cesse répétées : « difficultés pour se soigner, se nourrir, se déplacer, acheter ou réparer un véhicule »
[ndlr : encore une fois, et nous ne cesserons de le crier, un ancien chef d’Etat (Chirac) qui aura 30 000 € par mois, un Président de la République (Sarkozy) qui a déclaré un patrimoine de 2 000 000 €, un député qui perçoit au minimum 6500 € par mois, peuvent ils comprendre la situation de personnes qui ont 700 € ou 1000 € par mois, sans espoir de gagner plus ?]
Les difficultés matérielles s‘accompagnent de difficultés sociales : absence de lien social, ruptures familiales, qui font que les personnes supportent mal de vivre la solitude et l’isolement, même sous un toit.
C’est pourquoi l’association réfléchit à des solutions originales :
Une maison-relais, avec une salle commune pour les résidents, et une animation.... [Un peu comme cela se fait à la résidence-services pour personnes âgées à Châteaubriant ]. Cette maison-relais pourrait être une étape, 6-12 mois, avant l’accès à un logement plus classique.
un terrain familial avec des bungalows individuels, autour d’un équipement commun avec salle de réunion et sanitaires.
L’association, par ailleurs, continue à rénover des maisons traditionnelles, par exemple à Petit-Auverné, et Erbray, pour y loger des familles.
Patates chaudes
La difficulté vient des familles « hors normes » avec des comportements « déviants » que l’association décrit ainsi :
Premier niveau : « repli sur soi, fuite, agressivité en réponse à l’intervention extérieur »
Deuxième niveau : « comportement marginal, rythme de vie décalé, pathologie mentale, addictions diverses »
A qui s’adresser pour résoudre ces problèmes de « patates chaudes » que chaque collectivité passe à son voisin ?
La mairie : « c’est pas ma mission, le ménage est grillé, il est préférable qu’il parte »
Le propriétaire : expulsion ou refus d’accès au logement.
Le service social : peu de moyens, absence de solutions et aussi : pas de demande de la personne en difficulté donc pas d’intervention possible.
La psychiatrie : pas d’hospitalisation, renvoi en milieu ouvert.
Protection de l’enfance : peu de moyens
L’Etat : application de la loi ....
Mais quand le tour est fait, les problèmes ne sont pas réglés pour autant.
Et les effets sont dévastateurs.
Pour les personnes : pas de cadre, pas de perspectives
Pour les intervenants : pas de réponses adaptées, découragement des équipes
Pour la société : plainte des voisins, montée du sentiment d’insécurité, perte de confiance dans l’action publique
L’association plaide pour une prise en charge décidée et animée localement, à condition d’avoir les moyens de ses décisions.
Si taudis ....
L’association s’occupe aussi de ménages « ordinaires » qui ont cependant de grandes difficultés à rembourser leur maison, ou à y installer un minimum de confort. Il existe encore dans notre région des maisons avec le sol en terre battue et sans eau à l’intérieur !
L’association conseille en outre les propriétaires bailleurs pour arriver à mettre sur le marché des loyers conventionnés.
L’association une famille un toit, a engagé avec la fondation Abbé Pierre, un programme SOS TAUDIS.
Une situation particulière : celle des personnes qui sortent de prison . « Il n’est pas possible d’engager l’accompagnement par des rencontres , soit en prison, soit à l’occasion de sorties ». Les sorties sont donc généralement non préparées. Le sortant de prison débarque de façon inopinée sur un territoire, ce qui est très difficile à vivre autant pour lui que pour l’environnement. Il ne faut donc pas s’étonner s’il y a des « récidives » !
Les administrateurs et les salariés de l’association réaffirment la place centrale des personnes accompagnées, avec un but : viser à l’autonomie, aux droits communs. « Chaque accompagnement nous rappelle l’extrême fragilité de l’être humain, mais aussi son extraordinaire capacité à rebondir, à se relever, à réapprendre ».
« Tout homme et notamment l’homme pauvre, garde intacte cette valeur essentielle [la dignité humaine] qui le situe au rang de tous les hommes ».
BP
Compétence
Cette assemblée générale de Une famille un toit pose un problème au Pays de Châteaubriant : qui a la compétence logement ? Les deux Communautés de Communes de Nozay et Derval l’ont, mais la Communauté de Communes du Castelbriantais ne l’a pas (ne l’a plus !). Il n’y a donc pas moyen de lancer un programme local de l’habitat, ou une rénovation de l’habitat insalubre, ou de réfléchir à la mise en place de logements d’urgance dans toutes les communes .... Dommage !