Ecrit le 10 mars 2010
1910-2010
En 1910, à Copenhague, au Danemark, à l’occasion de la Conférence Internationale des Femmes Socialistes, Clara Zetkin a proposé la création d’une journée internationale de la femme, afin de reconnaître les luttes menées par les femmes partout dans le monde. La Journée internationale de la femme a été officialisée par les Nations unies en 1977.
Sous l’influence du mouvement des femmes, des avancées majeures ont été gagnées. Ce fut d’abord un combat pour l’éducation et le droit à une éducation autre que celle de « la femme à la maison ».
Un combat également pour la reconnaissance de droits dans le cercle familial : en 1907 les femmes obtiennent le droit de toucher directement leur salaire sans passer par le père ou le mari, mais une femme ne peut ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son mari que depuis 1965 seulement ! Le droit à l’exercice d’un travail rémunéré fut le résultat de mutations profondes accélérées par les guerres mondiales. Le combat pour la reconnaissance des femmes s’est également concrétisé dans le champ de la citoyenneté (1944, droit de vote pour les femmes en France), du droit à disposer de son corps (1975, droit à l’avortement) et enfin en matière de violences (le viol est un crime en France depuis 1980).
Le 8 mars est une journée nécessaire parce qu’elle rappelle notamment que les droits des femmes sont encore loin d’être respectés à travers le monde. Et cela, malgré les normes du droit international et le travail de toutes celles et ceux qui œuvrent à l’égalité des droits et à une plus grande égalité des chances entre les êtres humains.
Tour d’horizon avec Amnesty International
Nicaragua
l’avortement est absolument interdit au Nicaragua. Cette loi met en péril la vie de nombreuses femmes, dont celle d’Amalia, enceinte et atteinte d’un cancer. En effet les autorités du Nicaragua dissuadent les médecins de lui administrer un traitement contre le cancer pendant sa grossesse, car le personnel médical s’exposerait à des poursuites pénales s’il causait du tort au fÅ“tus, même involontairement, lors du traitement.
Ouzbékistan :
Amnesty est préoccupée par les charges de diffamation et d’outrage qui ont été retenues contre Oumida Ahmedova, une journaliste et documentariste de premier plan dont l’œuvre rend compte de la vie quotidienne en Ouzbékistan.
Inde :
Le gouvernement du Manipur retient Irom Sharmila Chanu, détenue sans jugement depuis 9 ans. Son crime ? Avoir engagé une grève de la faim pour protester contre la Loi de 1958 relative aux pouvoirs spéciaux des forces armées.
népal :
Justice doit être rendue à Maina Sunuwar, torturée et tuée à 15 ans. Son crime ? Avoir été témoin de l’assassinat extrajudiciaire d’une lycéenne, par les forces de sécurité de son pays.
Syrie :
Raghdah Saïd Hassan, une auteure de 38 ans, est détenue au secret depuis son arrestation, le 10 février 2010 . Son crime : elle allait publier un roman décrivant la situation politique en Syrie dans les années 1990. De plus elle est soupçonnée d’être membre actif d’un parti d’opposition.
France :
l’Etat doit faire preuve de plus d’ambition pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes. Trop de coupables de violences n’ont pas à répondre de leurs actions et l’impunité subsiste. Les femmes continuent d’être victimes, non seulement de tels actes, mais encore de la procédure judiciaire appliquée de manière hétérogène sur le territoire. prévention et protection des victimes doivent être au cœur des dispositifs et des innovations sont nécessaires pour parfaire le dispositif légal.
Mexique :
deux femmes se voient reprocher d’avoir enlever six membres de l’agence fédérale d’investigation (AFI) du Mexique. A aucun moment de la procédure judiciaire, ces femmes (indigènes) n’ont bénéficié de la présence d’un interprète, et l’avocat commis d’office ne leur a jamais expliqué leurs droits ni comment il allait les défendre.
Allons, bonne fête Mesdames !