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Ecrit le 7 mars 2013
8 mars : journée internationale des femmes. Il est temps de réfléchir sur la place faite aux hommes. Un « papa » l’a rappelé ces temps derniers en se juchant sur une grue pour réclamer le droit de voir son enfant.
La Ligue du droit international des femmes, association créée par Simone de Beauvoir, précise à ce sujet :
La place faite aux hommes
(communiqué)
La souffrance d’un père qui en vient à se retrancher au sommet d’une grue en plein hiver, pour protester contre le refus de la justice de lui accorder un droit de garde pour sa petite fille est sans doute sincère et respectable.
Ce qui l’est beaucoup moins ce sont les commentaires indignés et caricaturaux (1) à l’encontre d’une justice qui, par simple habitude ou en raison d’un modèle qui daterait des siècles passés, donnerait systématiquement la garde à la mère au prétexte « qu’on ne peut séparer un enfant de sa mère ».
c’est oublier que ce droit accordé aux mères est relativement récent, et qu’il n’y a pas si longtemps en France, les mères avaient besoin de l’autorisation du père pour pouvoir sortir du territoire avec leur enfant (2). c’est oublier aussi que le prix à payer pour toute « inconduite » de la femme était la séparation à jamais des ses enfants. Il n’est que de se souvenir du fameux roman de Tolstoï Anna Karenine. De nos jours encore, dans nombre de pays dominés par des lois religieuses profondément ancrées dans la tradition patriarcale, la mère n’est que la nourrice temporaire de l’enfant, dont la garde appartient qu’au père.
c’est oublier enfin que, si le droit a évolué en Occident dans un sens plus équitable vis-Ã -vis des femmes, ce qui fait encore et toujours la différence, c’est la prise en charge matérielle des enfants : les femmes assurent majoritairement le travail ménager (64% des heures consacrées aux tâches ménagères sont assumées par les femmes). Et selon la ministre des droits des femmes les choses n’ont guère changé au cours des dernières décennies : « en vingt-cinq ans le travail domestique des hommes n’a augmenté que de six minutes ». La soi-disant plus grande « disponibilité » des femmes à ces tâches, elles la payent par une immense précarité professionnelle : 82% des salarié(e)s à temps partiel sont des femmes, quant à l’inégalité salariale elle est criante (27%) et se répercute sur les retraites dont l’écart moyen avec celle des hommes est de 42%. Autre chiffre révélateur : les familles monoparentales sont à 85% des femmes seules avec leurs enfants.
Non un fait d’actualité aussi dramatique soit-il ne doit pas alimenter une guerre des sexes fantasmée par ceux qui ne comprennent pas le sens d’une véritable révolution féministe. Il ne s’agit ni de se venger du passé ni de refuser le présent.
c’est au contraire l’occasion d’affirmer qu’il faut en finir avec les résidus d’un modèle patriarcal dépassé.
Le regard des juges dans ce type de conflit ne changera qu’Ã une double condition : que les hommes (massivement) assument effectivement la part qui leur revient dans les tâches ménagères et que les femmes, dès le départ de leur relation avec leur compagnon, marquent leur volonté de ne pas considérer que la prise en charge de l’’enfant est de leur responsabilité.
Habituellement quand on parle du droit des femmes le public masculin ne se sent pas concerné. Pourtant toutes les grandes conquêtes des féministes ont été obtenues en faisant alliance avec les hommes qui ont compris que c’était aussi leur intérêt de faire évoluer le droit car il y allait de leur propre libération : droit au divorce, droit à la libération sexuelle, droit à la double économie dans un foyer, Et maintenant : reconnaissance des droits et des devoirs partagés du père et de la mère.
Annie Sugier, présidente, Contact : 06 38 39 42 92 (fin du communiqué)
Ecrit le 6 mars 2013
Le mouvement masculiniste
Patric Jean, cinéaste, et producteur du documentaire « La Domination Masculine », explique, dans Le Monde du 18.02.2013 que l’affaire des grues de Nantes n’est en rien un coup de folie d’un père isolé. C’est un long travail politique qui prend modèle sur le mouvement masculiniste des Etats-Unis et du Canada : « L’escalade des grues de Nantes est une copie de celle des ponts de Montréal. Même V de la victoire. Même batterie de téléphones portables pour parler à la presse. Même manifestation pré-organisée dans la semaine pour attirer l’attention des médias. Et finalement, même volonté de changer les lois ».
Mais tout d’abord, qu’est-ce que le masculinisme ? Patric Jean, qui a travaillé avec eux pendant des mois, explique « Il s’agit d’une mouvance également nommée »anti-féminisme« , qui propose le rétablissement de valeurs patriarcales sans compromis : différenciation radicale des sexes et de la place de l’homme et de la femme à tous niveaux de la société, suprématie de l’homme sur la femme dans la famille, mais aussi la conduite de la cité, défense du couple hétérosexuel très durable comme seul modèle possible, éducation viriliste des garçons et donc refus de toute égalité des femmes et des hommes. Ils nient l’importance des phénomènes de la violence conjugale, de l’inceste et du viol, qui seraient des inventions des féministes, que certains d’entre eux nomment »fémi- nazis".
Ils considèrent les avancées des luttes de femmes et des homosexuels en vue de l’égalité comme une destruction du modèle social sur laquelle il faut revenir. Le divorce étant beaucoup plus souvent demandé par les femmes, ils espèrent un durcissement des conditions de son obtention. Leur lutte est donc celle de la défense du pouvoir masculin ancestral à tous niveaux de la société ".
Ecrit le 6 mars 2013
Fillettes
Les corps de trois soeurs âgées de 6, 9 et 11 ans, ont été retrouvés dans un puits, avec leurs cartables et leurs chaussures, deux jours après le signalement de leur disparition, le 14 février, dans le district de Bhandara, en Inde. L’autopsie a confirmé qu’elles ont été violées puis tuées. Un débat s’est ouvert sur la façon dont les femmes sont traitées en Inde, pays encore largement dominé par les hommes.
Le 25 décembre 2011, la petite Saoudienne Lama, 5 ans, avait été hospitalisée avec le crâne fracassé, des côtes cassées et des traces de brûlures, elle avait succombé à ses blessures le 22 octobre 2012. Le père, un prédicateur nommé Fayhan al-Ghamdi, souvent invité sur les chaines de télévision saoudiennes pour prêcher la bonne parole, avait fini par reconnaître être l’auteur de ces atrocités : il avait été condamné à une courte peine de prison et à verser une compensation financière. Mais devant l’émotion internationale suscitée par cette légère condamnation, la famille royale d’Arabie Saoudite a déclaré le maintenir en prison.
En Somalie, le journaliste Abdiaziz Abdinur Ibrahim a été arrêté le 10 janvier dernier pour avoir publié l’histoire d’une jeune femme de 27 ans se plaignant d’avoir été violée par cinq hommes des forces de sécurité somaliennes en août 2012. Le journaliste et la jeune femme ont été condamnés à un mois de prison ferme pour insultes envers les forces de l’ordre !
NOTES:
1- A l’intention de Christiane Taubira (Justice) et de Najat Vallaud-Belkacem (Droits des femmes), l’homme à la grue a déclaré : « Ces bonnes femmes croient toujours qu’on n’est pas capables de changer les couches d’un enfant. » . L’emploi du terme « bonnes femmes » en dit long sur sa façon de considérer les femmes.
2- il a fallu attendre la loi du 4 juin 1970 disant : « Dans tous les textes où il est fait mention de la puissance paternelle, cette mention sera remplacée par celle de l’autorité parentale ».