Evolution de la structure :
Article de 1999
Article de 2003
Article de 2005
Article de 2005 suite
Foyer de vie au Gâvre
Foyer « occupationnel »
Le Foyer ? On l’appelle « Occupationnel » il se situe dans les locaux de l’ancien hôpital, rue Denieul et Gastineau. La directrice, Mme GROSS a bien voulu en faire une visite guidée pour la Mée.
Ce « foyer occupationnel » (quel barbarisme ! On « occupationne » qui ? Il n’y a donc pas de nom propre à lui donner ?). ce foyer donc, accueille 30 résidants, dont une dizaine viennent de l’ancien hospice de la Rue Pierre Blays. « Nous sommes toujours au complet. Dès qu’une place se libère, quelqu’un d’autre arrive » dit Mme Gross.
Le recrutement est essentiellement local. Les résidants viennent directement de leur famille, ou d’une famille d’accueil ou d’un hôpital psychiatrique. L’âge moyen est de 42 ans environ, un résidant a 57 ans, des plus jeunes sont arrivés. « Récemment, trois de nos résidants sont partis en maison de retraite. Pour Châteaubriant il y a un projet d’extension pour implanter une maison d’accueil pour personnes handicapées âgées »
Handicap ? Ne cachons pas les réalités, il s’agit de personnes ayant « une pathologie psychiatrique équilibrée » : schizophrénies, angoisses lourdes, névroses obsessionnelles, ou plus simplement déficiences intellectuelles importantes, trisomie 21, ou autres cas. Le personnel, nombreux et souvent jeune, forme une équipe soudée, formée, qui parvient bien à suivre chaque résidant.
« Ici nous sommes un foyer à tendance psychiatrique. Nous n’avons pas de médecin attitré, ni d’infirmière de nuit. Nous faisons un peu < comme à la maison > . Notre objectif est de faire comme si les résidants vivaient chez eux » explique Mme Gross.
Faire sa chambre, nettoyer les locaux communs, faire la vaisselle, dresser la table : chaque résidant a un travail à faire, toujours accompagné par un membre du personnel. De plus, certains résidants ont des responsabilités personnelles .
Les tâches ménagères ont une grande importance, en particulier tout ce qui tourne autour du repas. Celui-ci se fait en « liaison froide » avec l’hôpital, ce qui n’est pas sans inconvénients : monotonie, trop de plats en sauce. Comme toujours, en la matière, les exigences de l’hygiène l’emportent trop souvent sur celles de la saveur et du plaisir ! Heureusement, tous les 15 jours, une petite équipe du foyer prépare un « repas maison » , avec le plaisir d’établir le menu, d’aller faire les courses, de cuisiner et de déguster. « Nous avons quelquefois du mal à faire évoluer leurs goûts au delà du bifteck-frites, mais ça vient ! » disent les éducatrices.
En dehors des tâches ménagères, la journée passe vite. Il y a des moments d’attente où tout le groupe se retrouve dans le hall d’accueil , ce qui n’empêche pas certains de préférer leur chambre. Et puis il y a les multiples activités, variables selon les semaines, où chacun peut s’inscrire en fonction de ses goûts (ou des exigences de son projet personnel, voir plus loin) :
tricot ; pâte plastique
chant ; cuisine
santé ; pâte à sel
poterie ; gymnastique
danse ; théâtre (4 groupes !)
peinture ; dessin
jeux éducatifs ; macramé
bois ; vannerie
journal écrit ; journal parlé
jardin ; fleurs séchées
équitation ; sortie de chiens
vélo ; piscine
judo ; randonnées
Impressionnant ? Non ? 13 résidants font de l’équitation, 19 participent à l’atelier chant, 23 font de la peinture et ... 26 sont inscrits à l’atelier « maintien des acquis scolaires » qui se tient 7 fois par mois ! Lire, écrire, compter et conter : les résidants adorent ça.
Le journal
Une activité originale : le journal parlé. Quelques résidants se chargent de lire le journal, d’en retirer ce qui les intéresse et d’en faire une présentation au micro tous les midis. « Nous avons constaté que cette présentation incitait les autres résidants à lire le journal l’après-midi »
Et puis il y a le jardin, les poules et les pigeons, le lapin et les hamsters, le cochon d’Inde et bientôt les oiseaux de la volière
Chacun chez soi
Chaque résidant a sa chambre, agrémentée à son goût. Douche individuelle. La plupart du temps les résidants ont leur propre télévision, voire une chaîne HI-FI. Il y a aussi des petites salles de réception, où le résidant peut aller se faire un café (au micro-onde) ou accueillir sa famille. Le soir est occupé aux jeux de société, ou aux discussions. Avec l’appréhension de la nuit où il fait noir, où l’on est seul, les résidants éprouvent le besoin de discuter avec l’employée de nuit.
Les résidants sont libres de leur habillement. Certains achètent tout seuls. D’autres, il faut les accompagner, les aider à choisir leur habillement, notamment en fonction de leur budget (ce qui signifie des achats au marché et dans les grandes surfaces).
L’été les résidants partent en vacances en petits groupes de 6 ou 7, avec 2 employées. Sports d’hiver pour les uns, vacances en roulotte pour d’autres, ou séjour à la campagne (ils n’aiment pas la mer qui les excite de trop). On fait ses courses et sa cuisine, on se promène, et on revient avec des photos dont les albums entretiendront le souvenir des sorties heureuses.
Monter les escaliers
Pour chaque résidant qui arrive au foyer, l’équipe éducative établit un projet individuel : savoir où il en est, ce qu’il est capable de faire, ce qu’il souhaite faire. « Ce que nous voulons, c’est rendre ces personnes autonomes. Cela peut commencer par des choses toutes simples, comme d’apprendre à monter un escalier tout seul ». Le foyer répond bien à cet objectif : les résidants font de la randonnée, du chant, de la gymnastique dans des associations extérieures au foyer . « Ils font les démarches tout seuls. Le foyer leur permet d’avoir des repères, un cadre bien précis qui les rassure »
Souriants
Quand on franchit la porte du foyer « occupationnel » de Châteaubriant, on s’aperçoit que les résidants sont heureux. Le visiteur est accueilli d’une franche poignée de mains et de sourires chaleureux.
Pourtant, comme c’est normal dans une collectivité de trente personnes, il y a parfois des querelles « parce qu’on se sait pas s’écouter ». « C’est souvent des jalousies au niveau des vêtements, des permissions » - « Ceux qui aiment la solitude sont plus sûrs de ne pas avoir de conflits. Mais moi j’ai besoin de la présence des autres, je n’aime pas être seule dans ma chambre. Alors je suis souvent confrontée à ce problème. Je préfère me taire lorsque je sais que la discussion devient difficile ». Heureusement ces querelles ne prennent pas trop de proportions, le personnel est là pour veiller à ce que les relations entre les résidants restent correctes et que chacun puisse respecter l’autre
C’est trop bête
La plupart des résidants sont sous tutelle ou curatelle. Le tuteur peut être une personne physique ou un organisme. Ce qui n’est pas sans poser de problème. Par exemple pour recevoir leur pension d’invalidité ou de handicapé adulte : 80 % de cette pension sont affectés à l’établissement, et 20 % restent à la personne. La somme arrive par mandat à la poste, qui demande une carte d’identité. Mais pour avoir une carte d’identité, il faut pouvoir signer le document. Mais quand on est sous tutelle, on n’a pas le droit de signer, donc pas de carte d’identité, donc pas de mandat postal. C’est trop bête ! Alors le mandat arrive d’une autre façon ... plus onéreuse pour la personne. Et voilà comment, décidément, les personnes en difficulté sont toujours plus en difficulté !
Mais à part ça le foyer « occupationnel » est vraiment un lieu de vie, presque une famille pour les résidants. Le personnel veille constamment à y entretenir une atmosphère chaleureuse, propre à aider chaque résidant à s’assumer pleinement.
Le personnel
Une directrice
Une éducatrice spécialisée
Une infirmière qui fait aussi
animatrice sportive et manuelle
7 aide-médico-psychologiques
spécialement formées au niveau relationnel
6 aide-soignantes
Total 16 personnes pour 30 résidants
C’est pas un hôpital, ici !

Il est midi : Agnès et Mireille vont commencer leur repas en compagnie d’Anne Urvoy. Ce matin Agnès a exprimé le désir d’apprendre à tricoter. Demain Frédéric, Christophe ou Guy seront là . Pas plus de quatre ensemble. Et chacun participera à l’un des ateliers de travail du foyer occupationnel de Châteaubriant .
Foyer « occupationnel » : l’appellation est vieillie, elle rappelle le temps où les « handicapés » n’étaient pas des personnes mais des êtres qu’il fallait « occuper » pour donner bonne conscience aux gens « normaux ».
Personnes accueillies
Depuis quelques années, les choses ont changé. On parle maintenant de personnes handicapées, et même de « per-sonnes accueillies ». Le « foyer occupationnel » va bientôt changer de nom, tout comme il a changé de pratiques : il est devenu une résidence, un lieu de vie pour 30 résidents : quelques personnes déficientes mentales de naissance, mais surtout des personnes qui sont tombées dans la maladie : schizophrénie, syndrome maniaco-dépressif, voire autisme.
C’est vers 1975 que se sont créées les COTOREP (commissions techniques d’orientation et de reclassement professionnel) qui orientent les personnes handicapées dans diverses structures : Centre d’aide par le travail, Maison d’Accueil, Foyer d’accueil spécialisé, Foyer occupationnel, etc. L’orientation alors était « sanitaire », elle est devenue plus « socio-éducative ».
Au niveau du foyer « occupationnel », qui ne dépend plus de l’hôpital de Châteaubriant depuis janvier 2003, cette orientation nouvelle a changé beaucoup de choses. Un directeur a été recruté, avec une responsable socio-éducative, un responsable de l’encadrement, et une secrétaire.
Le directeur, Louis-Marie Gralepois, a voulu, avec l’ensemble du personnel, recentrer le foyer sur les personnes accueillies, mettre en place un accueil plus individualisé.
Deux unités de vie
De ce fait, depuis le 1er septembre 2003, le foyer est divisé en deux unités de vie :
– Au premier étage, les quinzerésidents les plus valides
– Au rez de chaussée, les quinze autres résidents, plus âgés en général.
Chaque unité est encadrée par une équipe de professionnels, de façon à assurer aux résidents une continuité de la prise en charge. « Ce n’est pas l’hôpital, ici » disent les résidents. C’est en effet un foyer qui respecte la vie relationnelle, affective et sexuelle de chacun, offre un cadre de vie chaleureux, stimulant et ouvert sur l’extérieur tout en assurant la sécurité psychologique et la santé.
« Nous sommes passés d’un fonctionnement collectif à un fonctionnement communautaire » dit M. Gralepois. « Nous sommes là pour accompagner les résidents, pas pour faire à leur place. Ecoute, attention, réponses adaptées à leurs désirs, respect des individus, dans le cadre des contraintes de toute vie communautaire » : la personne accueillie est considérée comme un adulte citoyen.
« Nous refusons l’infantilisation. La charte du foyer, a été expliquée et commentée aux résidents. Chacun d’eux se prend en charge : toilette, ménage, entretien de son linge, préparation du petit-déjeuner, participation aux repas et à l’entretien des locaux » - Le personnel reconnaît que les résidents ont commencé à prendre des initiatives, se montrent plus ouverts. « J’ai l’impression d’exister plus » a dit une résidente, qui venait d’expérimenter la machine à laver le linge : « Je croyais que c’était plus difficile ».
Pour chaque résident est établi un projet individuel, qui est discuté avec le résident (celui-ci peut se faire accompagner de la personne de son choix) et qui peut évoluer au fil du temps. Chaque résident a la possibilité d’exprimer ses désirs. désirs tout simples parfois : l’un d’eux, par exemple, a pu dire qu’il rêvait d’aller à la piscine. Rêve exaucé !.
L’après-midi divers ateliers de travail rythment la vie. Chaque résident y participe à son rythme, même si, au départ, il semble ne pas en avoir les capacités.
Des activités d’éveil, et une ouverture sur la vie sociale et culturelle, sont destinées à préserver et améliorer les acquis de chacun, accompagner ces personnes dans leur recherche d’autonomie, d’intégration à la vie sociale. Visite de Châteaubriant, sortie à la bibliothèque, spectacles Connaissance du Monde, etc.
Le personnel, qui a une formation socio-éducative, a le souci d’aider la personne accueillie à dépasser son handicap, ou les manifestations de sa maladie mentale. « Savoir le sens de ce qui est mis en place, innover en permanence, trouver la réponse la plus rapide et la mieux adaptée aux désirs des résidents, à leurs capacités, sans attendre un quelconque feu vert de la Direction. Et toujours considérer les résidents comme des adultes et non comme des enfants » dit-il.
Accueil de jour
Depuis le 15 septembre 2003, l’établissement a ouvert un accueil de jour visant à permettre le maintien à domicile de certaines personnes handicapées : lieu d’apprentissage des actes du quotidien, de la vie en communauté, de l’expression artistique et culturelle, dans un local spécialement réservé à ce service. « Le fait d’être ainsi dans une petite structure, facilite l’épanouissement des personnes ». C’est aussi un lieu de soutien pour les familles.
L’évolution à Châteaubriant est donc favorable. Au point que le foyer castelbriantais est chargé de lancer un foyer du même type au Gâvre.
Foyer de vie
« Ils ne sont pas ici chez nous, c’est nous qui sommes chez eux ». M. Louis-Marie Gralepois résume ainsi la philosophie du Foyer de vie de la rue Denieul et Gatineau à Châteaubriant .
« Depuis le 1er janvier 2003, nous ne dépendons plus de l’hôpital de Châteaubriant. Nous ne sommes plus un établissement de santé. Nous sommes un établissement médico-social, un foyer de vie dans lequel 30 personnes ont choisi de vivre. Certaines d’entre elles sont là depuis plus de 10 ans : c’est donc que cela leur convient ».
Une vie « normale »
Les personnes du foyer ont souvent eu une vie « normale ». Enfin, normale, c’est une façon de parler. Qui est normal ? et qui ne l’est pas ? Chacun a son type de folie, les uns maîtrisent, les autres non, parce qu’il y a eu rupture dans leur vie. « Certaines personnes, ici, savent lire et écrire, ont possédé une voiture et une maison, puis peu à peu la folie les a rattrapées ». Humeur maniaco-dépressive, troubles obsessionnels compulsifs, schizophrénie, autisme, etc. Les résidants du foyer, souvent, connaissent leurs difficultés, en souffrent, mais ne peuvent les éviter, de même qu’il est très rare de pouvoir éviter un rhume l’hiver.
« Autant que possible, la personne reste chez elle, mais il arrive un moment où ce n’est plus possible. Autrefois on éloignait les »fous« , on les plaçait en institution fermée. Maintenant la pratique psychiatrique a changé, avec des résultats intéressants » dit M. Gralepois...

Ouvert sur l’extérieur
Le foyer de la rue Denieul et Gastineau est un établissement public, ouvert à tous, ouvert aussi sur l’extérieur. Les résidants sortent comme ils veulent. A leur demande ils sont accompagnés en voiture pour leur permettre de participer aux mêmes activités que les autres gens de la ville. Par exemple, un groupe a exposé et vendu aux Puces de Béré. Un autre groupe se produira en percussions lors de la fête de la musique. « Nous nous situons comme un service. Notre travail est d’accompagner les personnes qui sont ici chez elles, et pas chez nous ». Les personnes accueillies au foyer aiment beaucoup rencontrer des gens. N’hésitez pas à les saluer.
Un sourire fait toujours du bien !
Cette nouvelle conception du « foyer de vie » explique pourquoi ont été supprimées les journées portes ouvertes organisées autrefois. « Nous n’ouvrons pas la porte à nos voisins, chaque année, pour faire voir comment vous vivons. Ici c’est la même chose. En revanche nos résidants sortent beaucoup pour participer aux activités de la ville : cinéma, théâtre, école de musique, etc » dit le directeur.
Depuis septembre 2003, le foyer est partagé en deux unités de vie de 15 personnes. La cuisine y est faite, de temps en temps, à partir des plats préférés de chacun (soupe, pot au feu, etc). Les repas sont pris par petites tables. Tout est fait pour adapter les lieux et les pratiques aux besoins de chacun. Tout en étant chez eux, les résidants acceptent les contraintes de la vie collective, et sont amenés progressivement à faire tous les gestes de la vie quotidienne ; lire le journal, faire son lit et sa chambre, participer à la vaisselle, réaliser des œuvres artistiques. L’objectif est toujours de valoriser la personne, d’abord à ses propres yeux.
Accueil de jour
Il y a par ailleurs un accueil de jour de 4 places qui intéresse 7 à 8 personnes. Cet accueil de jour est indispensable pour les personnes qui sont encore à domicile : cela leur permet de sortir de chez elles et, peut-être, de préparer une vie communautaire

Les projets
« Nous avançons actuellement sur le projet de lieu de vie du Gâvre : 31 lits permanents et 2 temporaires. Les unités seront dispersées en quatre maisons sur 9600 m2 donnés par la commune, la salle polyvalente sera ouverte aux activités de la commune. Le foyer ouvrira au premier trimestre 2007 mais le nombre de demandes d’hébergement dépasse déjà le double des places disponibles » dit M. Gralepois
A Châteaubriant, le foyer souhaite aussi s’agrandir : 10, 15, 20 places peut-être, un accueil temporaire, et peut-être un accueil d’urgence. Pour cela il cherche un terrain. Trois communes ont été sollicitées : Châteaubriant, Soudan et St Aubin des Châteaux. Soudan a déjà répondu favorablement.
S’adapter aux résidents
« Vers 2007-2008, la moyenne d’âge du foyer sera de 58 ans, il faut proposer aux résidents un hébergement adapté à leur âge. Nous avons donc une étude des besoins à faire, pour pouvoir diversifier nos propositions »
« Nous réfléchissons aussi à un hébergement accompagné : des personnes qui vivraient en ville, dans leur appartement, mais qui nous trouveraient à leurs côtés en cas de besoin ».
« Le nouveau foyer que nous espérons, sera divisé en unités de 9 personnes au maximum. Au moins une raison : permettre aux résidants de faire la cuisine eux-mêmes, activité sociale s’il en est ! »..
Les adultes qui perçoivent l’allocation aux adultes handicapés en laissent 80 % au foyer. Tout le reste est pris en charge par le Conseil Général. « Dans le foyer que nous espérons construire, nous ferons en sorte de répondre aux besoins, mais pas plus, car il ne faut pas tomber dans l’assistance. Nous ferons ce qui sera nécessaire avec l’objectif de réduire les coûts ».
Nouvelles conceptions, nouvelles places, nouveaux services, soutien aux personnes désirant rester à domicile, partenariat renforcé avec le Centre d’Aide par le Travail et l’Institut médico-Educatif : telles sont les orientations du Foyer de la rue Denieul et Gatineau.
B Poiraud
Le foyer de l’Erhetia
« Nous sommes face à une demande croissante » : M. Gralepois explique ainsi la situation de personnes atteintes d’une légère déficience intellectuelle ou mentale, ou d’une maladie psychologique et qui, souvent ne peuvent vivre seules.
Le foyer de la Rue Denieul et Gatineau comporte actuellement 30 places en hébergement complet et 4 places en accueil temporaire à l’année. Dans cette dernière structure on compte en réalité 7 personnes étant donné qu’elles viennent deux ou trois jours par semaine, ou plus ou moins, selon leur choix.
« Nous demandons pour cette année une place d’accueil temporaire occasionnel, qui puisse soulager une famille pendant quelques mois, ou bien accueillir une personne qui souhaite voir si la structure d’hébergement lui convient » dit le directeur M. Gralepois.
22 membres du personnel (direction comprise) accompagnent les résidents. La moyenne d’âge de ces derniers est de 52 ans. « On anticipe ainsi le vieillissement des personnes handicapées, thème qui n’a guère été abordé dans le passé car tout le monde croyait que ces personnes mourraient jeunes ».
« Depuis 1999 les personnes handicapées de 60 ans ont le choix entre une maison de retraite » normale « , et un foyer de vie. Dans ces foyers nous assurons une activité quotidienne (lessive, cuisine, etc) et nous nous efforçons de prendre en compte les désirs et les besoins individuels pour donner à ces personnes la meilleure vie possible ».

Le temps n’est plus où l’on parquait les personnes « différentes ». On recherche au contraire leur maintien à domicile le plus longtemps possible. " Nous voulons créer un nouveau service sur Châteaubriant : accompagner les personnes qui veulent vivre seules, en appartement.
Nous avons une résidente qui, après 18 mois de foyer, a émis cette idée. Nous sommes prêts à respecter son choix de vie, en partenariat avec l’association qui assure sa curatelle « . » Cette personne a exprimé le désir de venir manger au foyer le midi, de participer à quelques activités, mais aussi de poursuivre ses activités à l’extérieur. Nous ferons notre possible pour l’aider " .
M. Gralepois demande au Conseil Général l’agrément pour ce service, de trois places. « Nous espérons l’avoir, nos arguments pédagogiques sont sérieux et nous ne demandons pas de moyens financiers supplémentaires ». Ce service devrait concerner 7 à 8 personnes d’ici trois ans, avec l’arrivée de travailleurs quittant le CAT (centre d’aide par le travail), soit pour raison d’âge, soit pour déficience physique.
Changement
d’orientation
Changement de nom.
Le foyer de la rue Denieul et Gatineau est un « foyer occupationnel », nom ancien qui correspondait aux conceptions d’il y a 30 ans : occuper les personnes handicapées. « Depuis janvier 2003, nous sommes indépendants de l’hôpital, nous sommes un EPSAA [établissement public service d’accueil et d’accompagnement] financé par le Conseil Général et par les résidents eux-mêmes qui laissent 80 % de leurs revenus » dit le directeur.
Ce foyer portera désormais le nom de Ehretia : du nom de l’arbre qui se trouve à l’entrée.

Un arbre ?
sauf que ...
Sauf que ... bientôt cet arbre ne sera plus qu’un souvenir vu que le foyer cherche un autre lieu.
« D’abord, nous voulons séparer la direction de la partie résidence, d’autant plus que nous sommes à l’étroit : par exemple le photocopieur est installé dans les WC ».. La Commune de St Aubin-des Châteaux est prête à accueillir le nouveau siège administratif au 10 rue de la Gaudinais.
" Ensuite, nous voulons réformer le logement. Il n’est pas normal que nous ayons encore quatre chambres à deux lits.
Pour reloger les résidents nous avons fait appel aux communes extérieures à Châteaubriant. Soudan et St Aubin-des-Châteaux ont répondu positivement en apportant le terrain nécessaire. Nous pensons construire des petites unités de moins de 20 chambres « Pour autant, le foyer Erethia souhaite garder une résidence sur Châteaubriant car » sur 30 résidents, 13 ont des liens familiaux ou des activités en ville ". La municipalité a donc été sollicitée, il y a un an à peu près, pour trouver un terrain. La réponse devrait être apportée sous peu.
Intégration
Les petites unités seront des locaux d’habitation, avec peu d’espaces communs. « Les activités se feront ailleurs, dans les salles communales, en partage avec les associations locales. A Soudan il est envisagé d’offrir aux résidents la possibilité de manger avec les enfants des écoles ».
Camille
Le cas de « Camille » illustre bien les difficultés actuelles. Cet homme est arrivé au foyer il y a deux mois, 52 ans, avec un père et une mère de 80 ans environ, qui ne pouvaient plus s’occuper de lui. « Camille » ne savait rien faire tout seul. Prostré, il jouait toute la journée avec un morceau de plastique, ne s’interrompant que pour manger, dormir et uriner quand on lui en donnait l’ordre.
Coup de chance, il y avait une place à Châteaubriant : l’homme sait maintenant beurrer ses tartines, danser et aller seul aux toilettes.
" Il y a d’autres cas, de ce genre, où les parents ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour leur enfant mais, vieillissants, ils ne peuvent plus s’en occuper.
Qu’ils prennent contact avec nous, avant d’être arrivés à l’extrême limite. Nous verrons comment leur proposer un accueil temporaire et une aide à domicile pour préparer ... l’après "
Foyer EPSAA L’Ehrétia
Rue Denieul et Gatineau
44110 Châteaubriant
tél 02 40 81 59 80
B Poiraud
Note du 15 février 2006 : un terrain est trouvé
Note du 8 novembre 2006 : Le foyer de vie Ehrétia de Châteaubriant va éclater en trois petites unités à Châteaubriant, St Aubin des Châteaux et Soudan. La consultation des entreprises est lancée pour le foyer de Soudan, 17 chambres, qui se situera Chemin de la Petite-Garenne. Les travaux devraient commencer au 1er trimestre 2007.