Ecrit le 23 avril 2014.
Un projet ’’médical’’ a été présenté à l’ensemble des médecins et aux professionnels de santé de l’hôpital, de la clinique et de la région le 8 avril 2014. Il s’agit bien d’un projet ’’médical’’ élaboré par les médecins et les directions du centre hospitalier de Châteaubriant et de la clinique Sainte Marie.
- Mme Pennetier, Dr Coisne, Mme Samson directrice, pour l’hôpital, Mme Tessier directrice, Dr Langeard pour la clinique
30 juillet 1998
Le docteur Langeard, de la Clinique, rappelle que le premier projet médical commun a été signé en 1998 entre la clinique et le centre hospitalier. (1). La répartition des activités a eu lieu à ce moment-là : la chirurgie à la clinique, la médecine et les urgences à l’hôpital . « Il s’agissait de ne pas se concurrencer » dit-il. A la suite de quoi la clinique a engagé les démarches et les travaux pour s’installer à côté de l’hôpital en 2006, au point d’avoir un accueil commun pour diriger les patients et les familles d’un côté ou de l’autre.
Mais ce rapprochement « physique » n’était pas suffisant. « Il nous a fallu apprendre à travailler ensemble, à marier les deux cultures, public et privé » dit-il encore, reconnaissant que, maintenant, le pôle de santé de Choisel est l’exemple d’un rapprochement qui a réussi.
Les deux structures ont même lancé une cellule de recrutement commune. C’est ainsi qu’un médecin anesthésiste a été recruté, il travaille en mi-temps à l’hôpital et en mi-temps à la clinique.
Un projet commun
Le projet commun est centré sur le patient et sur son parcours de santé. Les coopérations entre hôpital et clinique sont formalisées. Par exemple, les patients arrivent aux urgences de l’hôpital, et les médecins de la clinique peuvent y venir les voir. Il s’agit d’organiser au mieux la prise en charge sur place ou l’envoi vers le CHR de Nantes si nécessaire.
Un IRM fantôme
La démographie médicale est un problème ! A Châteaubriant, un pédiatre et un cardiologue sont partis à la retraite et ne sont pas remplacés. En cardiologie à l’hôpital, un praticien est aussi parti à la retraite et un autre est très occupé. A la clinique, deux anesthésistes sont proches de la retraite. Il manque des radiologues pour un futur équipement IRM qu’on nous promet depuis deux ans et dont Alain Hunault a même parlé dans son programme électoral.
Cet IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) est au centre d’un cercle vicieux. Si nous avions un IRM, cela serait attractif pour des radiologues. Mais pour avoir un IRM il faut que nous ayons des radiologues ... avant ! Il faut monter un dossier, avoir suffisamment d’examens potentiels (4500 par an), aménager des locaux et surtout avoir des radiologues installés pour une longue durée.
Lors d’une conférence de presse donnée par l’ARS (agence régionale de santé), le 15 avril 2014, on a appris que 11 IRM nouveaux sont prévus pour la région Pays de Loire, dont 3 en Loire-Atlantique, mais aucun pour Châteaubriant pour les années 2014-2015. Il y a donc des promesses électorales vides de sens !
le dossier de presse de l’ARS : Cliquez ici
Maison de Santé
Le projet médical essaie d’impulser l’idée d’une Maison de Santé, ou Maison Médicale Pluridisciplinaire, regroupant un maximum de médecins généralistes et spécialistes et des paramédicaux sur le même site, à côté de l’ensemble hôpital-clinique-laboratoire-scanner. Cela faciliterait le recrutement de jeunes praticiens plus attirés par l’exercice en groupe que par l’exercice solitaire de la médecine.
Cela permettrait aussi de mutualiser les moyens (salle d’attente commune, secrétaire d’accueil, équipements), de rapprocher les praticiens des structures qui assurent les gestes d’investigation (radio, scanner, laboratoire) et les gestes techniques. De créer un pôle de consultation facilement identifié.
Mais monter le projet en harmonisant les besoins des uns et des autres, aménager des locaux, trouver un financement ... c’est un projet de longue haleine !
Chiffres
La clinique c’est 25 médecins et 97 salariés non-médecins et 18 salariés externalisés, 72 lits en chirurgie, 4 lits d’USC (Unité de Surveillance Continue), 10 places en ambulatoire.
L’hôpital (situé sur Châteaubriant, Nozay, Pouancé) c’est 60 médecins, 1000 salariés et 794 lits et places.
Les urgences à l’hôpital accueillent plus de 16 000 patients par an. Les 11 médecins urgentistes partagent leur temps avec le CHR (Centre Hospitalier Régional). La plupart des patients retournent à domicile, les autres sont hospitalisés en médecine à l’hôpital, ou en chirurgie à la clinique, rarement transférés sur le CHR. Une réflexion est en cours sur l’accueil des personnes âgées ou en soins palliatifs, avec projet de télémédecine avec les maisons de retraite et le CHR.
(1) c’est même le 30 juillet 1998 qu’a eu lieu la signature de l’accord-cadre entre le centre hospitalier, la clinique, la société de radiologie et l’ARH (agence régionale de l’hospitalisation). Le maire de Châteaubriant, Alain Hunault, prétendra par la suite que c’est lui qui a fait le rapprochement de la clinique et de l’hôpital, à partir de ... 2001.
Ecrit le 23 avril 2014.
Village médical
Pour vivre vieux à Marseille, mieux vaut habiter la rue Paradis, le Prado, la Vieille Chapelle. Dans les beaux quartiers, le risque de rendre l’âme avant 65 ans est 23 % inférieur à la moyenne nationale. À l’inverse, la surmortalité grimpe de 30 % dans les quartiers Nord. Cette carte de la surmortalité à Marseille recoupe parfaitement celle du niveau de vie des habitants. Mais aussi celle de l’offre de santé où le Nord est menacé de désertification médicale, alors que le sud regorge de praticiens. 480 spécialistes sont installés dans le 8e arrondissement. À population équivalente, ils ne sont que... 43 dans le 15e. La mauvaise desserte des transports en commun rendant l’accès aux soins plus difficile encore.
Pour réduire cette fameuse frontière Nord-Sud, qui se traduit par une santé à deux vitesses à Marseille, un village-santé est en construction dans le nord de l’agglomération. Une centaine de médecins, généralistes et spécialistes, ainsi que des infirmières, des kinés, des dentistes, pharmaciens, regroupés au sein d’un énorme cabinet médical de 4000 m2, qui proposera des consultations dans toutes les disciplines. Il sera doté de plateaux techniques dernier cri, d’une clinique dentaire et d’un parking visiteurs et proposera aussi un accueil 24h/24 des petites urgences, pour les premiers soins.
À ce jour, 45 % des locaux sont déjà réservés. À plein temps ou vacataires, les praticiens sont libres de facturer leurs actes en secteur conventionné ou en honoraires libres. Il s’agit toujours de médecine libérale, mais exercée en complémentarité dans le cadre d’un projet médical. Si cela ’’marche’’ les initiateurs lanceront ailleurs d’autres villages-santé.
contact@vs2m.fr.
Tél : 06 18 85 52 44
Source : journal La Provence