Ecrit le 24 septembre 2014
En 2006, la Mée annonçait la mise en place d’un nouveau service aux personnes âgées, « Un Jour Part’Agé ». Malheureusement, aujourd’hui, s’il n’y a pas d’énormes dons ou une politique publique qui change, « Ecout’Temps », association Familles Rurales du Petit Auverné, sera mise en liquidation judiciaire et ce moment de Part’Age n’existera plus sur le pays de Châteaubriant.
« Un Jour Part’Agé » est né du constat de Nathalie Roynard, auxiliaire de vie dans le pays de La Mée, que nos aïeulEs sont bien souvent isolés malgré les différentes visites (soins, familles) qu’ils/elles peuvent avoir. Cet isolement a des conséquences négatives sur leur vie. Aussi, une fois par semaine dans les cantons de Rougé, Moisdon-La-Rivière, St-Julien-de-Vouvantes et les communes de Noyal-Sur-Brutz, Villepot et Soudan, une animatrice et des bénévoles viennent rompre ce manque de lien social. Tout le monde (Conseil Général, Com’com’, Communes, bénéficiares, familles) se réjouit de cet accueil hebdomadaire. Alors pourquoi arrêter ?
Quand bien même le bonheur aurait un prix, ce n’est pas le peu d’argent que cela coûte qui devrait être un frein à ce distributeur de jeunesse pour personnes de plus de 80 ans en moyenne. En effet, l’association fonctionne avec environ 30 000 €/an, le salaire d’une employée compris. C’est une goutte d’eau dans les 13 millions d’euros prévus pour la construction de l’espace aquatique dont 2 millions pour un espace intergénérationnel. Pourtant ni la Com’com’, ni le Conseil Général ou quelconque institution n’a les moyens de subventionner ces petits bonheurs, paraît-il. L’association a vécu au départ des primes qui sont encore affichées sur les sites internet des donateurs et de subventions (4 500 € de la Com’com’, 1 500 € de l’ARS , 500 € de la MSA et 5 000 € de la part des bénéficiaires). Mais aujourd’hui les caisses sont vides et personne ne veut les remplir. Impossible de faire payer 25 euros par après-midi à des retraités.
Que vont devenir les 55 bénéficiaires de « Un Jour Part’Agé » ? Nathalie Roynard imagine « un grand vide ». Dans l’étude d’impact qui sera sûrement finalisée courant octobre, ces hommes et ces femmes expriment tout le bien que leur apportent ces moments collectifs. Ce sera aussi un vide pour les nombreux bénévoles qui ne pourront même pas poursuivre le travail commencé car l’association risque d’être liquidée. Quant à la salariée, elle n’aura plus qu’Ã aller à Pôle Emploi.
Au-delà de cette association, c’est la prise en charge des personnes vieillissantes hors soins médicalisés qui est questionnée par l’arrêt de cette activité qui a fait des petits dans le département. Comment se fait-il que la Com’com’ ne veuille pas aider à la survie de ces activités alors que sa population est une des plus vieillissantes du département ? « Comment se fait-il que ces animations ne soient pas davantage financées par la CAF et le Conseil Général comme c’est le cas pour les centres de loisirs ? » remarque Nathalie Roynard. Ne sommes-nous bons qu’à nous reproduire et travailler pour l’Etat et ses patrons ? Quand nous ne pouvons plus donner notre énergie aux autres, ne sommes-nous bons qu’à être mis en maisons de retraite payées extrêmement cher et à payer notre cercueil ?
Dans certains pays d’Afrique, le mot vieux est un honneur, en France on a l’impression que c’est une honte.
signé : PL
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Une question a été posée au député Yves Daniel à ce sujet.