Ecrit le 3 février 2021
Source : banquedesterritoires.fr
et https://www.un.org/fr/
Projet de loi Grand Âge et autonomie
Auditionnée en juin 2020 par la commission des affaires sociales du sénat, Marie-Anne Montchamp, la présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), s’inquiétait du sort du projet de loi Grand Âge et autonomie, disparu des écrans depuis le début de la pandémie de Covid-19. Les dernières nouvelles du texte remontaient en effet à la fin du mois de janvier lorsqu’Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités et de la Santé, avait annoncé la présentation du projet de loi pour l’été 2020. Mais le 16 février 2020, Agnès Buzyn quittait le ministère pour se porter candidate à la mairie de Paris et, quelques jours plus tard, le Covid-19 envahissait tout l’espace public et médiatique. Le nouveau ministre Olivier véran, entièrement centré sur la lutte contre la pandémie, n’avait rien dit sur le projet de loi.
Intervenant à l’Assemblée nationale le 16 juin 2020, lors de la séance de questions au gouvernement, Adrien Taquet a apporté des précisions très attendues sur le devenir de ce texte affirmant que « d’ici à la fin de l’année 2020, un projet de loi sur le grand âge sera présenté en conseil des ministres ». Adrien Taquet a également précisé quelques orientations : « des mesures ambitieuses en matière d’accompagnement et de soins à domicile ; le changement de modèle des Ehpad pour en faire de véritables lieux de vie, adaptés aux besoins les plus lourds ; un soutien résolu au développement d’une troisième voie, celle de l’habitat partagé, ces petites unités de vie à taille humaine dont les résidents bénéficient d’un véritable accompagnement ; enfin, une nouvelle ambition pour les métiers du grand âge, dans la continuité du rapport de Myriam El Khomri ».
Enfin, Adrien Taquet a aussi confirmé l’organisation d’une conférence de financement qui devait rendre ses conclusions « d’ici au mois de septembre 2020, ce qui permettra d’en tenir compte pour le projet de loi de financement de la sécurité sociale ».
Et puis rien
Et puis ?? Et puis rien ! Jusqu’au 14 janvier 2021 où le secrétaire d’État Gabriel Attal porte-parole du Gouvernement, a laissé entrevoir un nouveau report de la Loi Grand âge et autonomie en disant : « Ces deux réformes (retraites et Grand âge) restent à l’agenda de ce quinquennat dès lors que la situation sanitaire nous permettra de les reprendre. Les Français comprendront bien que notre boussole, c’est la gestion de la crise sanitaire ».
Voulu par le président de la République et annoncé avant l’automne 2019 comme le marqueur social de ce quinquennat, le projet de loi Grand âge et autonomie, sans cesse repoussé, ne peut plus attendre ! c’est ce que disent les quatre fédérations associatives de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile :
« Il y a urgence à ce que le gouvernement passe des paroles aux actes et engage de vrais moyens pour le domicile. »
« En effet, plus de 80% des Français souhaitent vieillir à domicile et les besoins pour faire face aux défis du Grand âge sont parfaitement connus : les rapports de Dominique Libault, Myriam El Khomri, Denis Piveteau et du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, mettent en évidence l’impérieuse nécessité de revaloriser les métiers de l’aide et des soins à domicile et d’identifier des financements pérennes pour le secteur. L’heure n’est donc plus aux débats, encore moins aux diagnostics. c’est désormais d’une décision politique dont nous avons besoin ».
Comment imaginer que l’on puisse attendre
Comment imaginer que l’on puisse attendre que la crise sanitaire soit réglée pour s’attaquer au défi du grand âge ? Aujourd’hui, faute de personnel et de moyens financiers, il est déjà impossible d’honorer toutes les demandes d’accompagnement des personnes âgées ou en situation de handicap.
En première ligne depuis le début de cette crise sanitaire, mobilisées pour éviter aux hôpitaux et aux services d’urgence d’être submergés, présentes auprès des personnes isolées ou fragiles, les fédérations du domicile sont loin de sous-estimer l’ampleur de la crise sanitaire. Mais elles savent aussi qu’une défaillance de leur secteur ne ferait qu’en aggraver considérablement les effets.
Les fédérations associatives du domicile ont eu l’occasion de le rappeler le 14 janvier lors d’un rendez-vous avec le cabinet du Premier ministre : la mise en œuvre de la loi Grand-âge doit avoir lieu avant l’été 2021 avec des financements à la hauteur des besoins du secteur.
Les quatre fédérations demandent :
– une loi grand âge et autonomie ambitieuse .
– La revalorisation des métiers du secteur .
– Des financements pour couvrir les besoins du service
Ecrit le 3 février 2021
Covid et Grand Age
Le gouvernement se préoccupe beaucoup des personnes âgées et les chiffres révèlent l’ampleur des dégâts. Entre le 1er mars 2020 et le 26 janvier. 2021 :
74 106 décès décès de patients COVID-19 ont été rapportés à Santé publique France : 51 868 décès étaient survenus au cours d’une hospitalisation et 22 238 décès en établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) et autres établissements médico-sociaux (EMS) (données au 24 janvier 2021).
- - 92,6% des cas étaient âgés de 65 ans ou plus.
- - L’âge médian des décès est de 85 ans.
- - Les hommes représentent 54% des décès.
- - 65% des décès sont associés à une comorbidité (une hypertension artérielle dans 22% des cas, une pathologie cardiaque pour 35%).
- - Taux de mortalité du virus : Au 28 janvier 2021, le taux de mortalité du Covid-19 (le nombre de décès rapporté à la population générale) est de : 0.11%.
L’importance des personnes âgées
Selon un rapport des Nations Unies, « dans le cadre des efforts faits pour protéger les personnes âgées, il convient de ne pas oublier le fait que les personnes âgées sont une catégorie très diverse, qu’elles font souvent preuve d’une résilience et d’un esprit positif extraordinaires et qu’elles assument dans la société des rôles multiples, qu’elles s’occupent d’autres personnes, fassent du bénévolat ou occupent des fonctions de responsabilité au sein de leur communauté. Il faut bien garder à l’esprit toute la diversité des personnes que l’on trouve au sein de la catégorie des personnes âgées. Les femmes, par exemple, sont surreprésentées à la fois parmi les personnes âgées et parmi les personnes qui s’occupent d’elles, qu’elles soient rémunérées ou non. Nous devons également reconnaître l’importante contribution des personnes âgées dans le cadre de l’action menée pour faire face à la crise, notamment en tant que travailleurs de la santé et soignantes et soignants ». c’est pourquoi il n’aurait pas de sens d’enfermer les personnes âgées sous prétexte de les protéger.
Les personnes âgées qui sont mises en quarantaine dans les EHPAD ou qui sont confinées avec des membres de leur famille ou les personnes qui s’occupent d’elles peuvent également être confrontées à des risques plus élevés de violence, de maltraitance et de négligence.
« Bien-être économique et social : Le virus ne menace pas seulement les vies et la sécurité des personnes âgées, il compromet également leurs réseaux sociaux, leur accès aux services de santé, leur emploi et leur pension. Les personnes qui reçoivent normalement des soins à domicile ou dans une communauté risquent d’être affectées de manière disproportionnée par les mesures d’éloignement physique. Des périodes d’isolement prolongées pourraient avoir de graves conséquences sur la santé mentale des personnes âgées, d’autant qu’elles sont moins susceptibles que les autres d’être incluses numériquement »