Accueil > Thèmes généraux > Femmes, masculin-féminin > La jeune fille et le taureau
Ecrit le 15 mars 2017
Depuis le 7 mars, mains sur les hanches, menton relevé, une jeune fille défie le taureau de Wall Street, cette sculpture en bronze qui trône à deux pas de la Bourse de New York. Ce taureau symbolise la puissance brutale des marchés financiers.
Mais pourquoi une jeune fille ? c’est State Street Global Advisors (SSGA), un des plus gros gestionnaires de fonds de la planète, qui défend ainsi une cause qui lui tient à cœur : la présence de plus d’administratrices dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
En même temps SSGA a envoyé une lettre à 3 500 entreprises pour leur demander d’améliorer la diversité au sein de leur conseil d’administration. Selon le gestionnaire de fonds, celle-ci permet d’améliorer la performance des sociétés et, par là même, d’augmenter les revenus des actionnaires. Une étude, publiée le 8 février 2016 par le Peterson Institute for International Economics, s’est penchée sur la féminisation des organes décisionnels de près de 22 000 entreprises dans 91 pays, en cherchant à répondre à cette question : « La mixité est-elle profitable ? ». La réponse est positive : plus les femmes sont représentées dans les instances dirigeantes, plus les résultats des entreprises sont élevés. Les auteurs de l’étude apportent cependant une nuance : ce ne sont pas les femmes qui apportent un avantage à l’entreprise. Statistiquement, les rares entreprises dirigées par des femmes ne réussissent pas mieux que celles dirigées par des hommes. l’avantage tient à la mixité.
Une enquête publiée en décembre 2016 par la société de services financiers MSCI a étudié les performances financières de 580 sociétés entre 2011 et 2016. Cette étude montre que le retour sur investissement et le bénéfice par action des entreprises qui comptaient au moins trois femmes au sein de leur conseil d’administration étaient supérieurs à ceux des entreprises où aucune administratrice ne siège.
Il est vrai qu’en matière de diversité les entreprises ont encore beaucoup de progrès à faire. Parmi l’indice Russell 3000, regroupant les 3 000 plus grands groupes cotés américains, près de 25 % ne comptent aucune femme dans leur conseil d’administration.
En Europe
Environ 7,3 millions de personnes occupent une position managériale dans les entreprises de 10 salariés ou plus situées dans l’Union européenne (UE) : 4,7 millions d’hommes (soit 65% de l’ensemble des managers) et 2,6 millions de femmes (35%). En d’autres termes, bien que représentant pratiquement la moitié des personnes travaillant dans l’UE, les femmes demeurent sous-représentées parmi les managers.
En outre, ces femmes qui occupent des positions managériales dans l’UE gagnent en moyenne 23,4 % de moins que les hommes. Autrement dit, pour chaque euro gagné dans l’heure par un homme manager, une femme manager gagne en moyenne 77 centimes. Ce schéma au niveau de l’UE masque des différences importantes entre États membres, s’agissant à la fois des postes occupés et de la rémunération perçue. Ces informations, extraites de l’enquête quadriennale sur la structure des salaires pour l’année de référence 2014, sont publiées par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, à l’occasion de la Journée internationale de la Femme.
La proportion la plus élevée de femmes dans les positions managériales est enregistrée en Lettonie, seul État membre où les femmes constituent la majorité (53 %) des managers. Suivent la Bulgarie et la Pologne (44 % chacune), l’Irlande (43 %), l’Estonie (42 %), la Lituanie, la Hongrie et la Roumanie (41 %chacune) ainsi que laFrance et la Suède (40 % chacune).
A l’autre extrémité de l’échelle, les femmes représentent moins d’un quart des managers en Allemagne, en Italie et à Chypre (22 % chacun), en Belgique et enAutriche (23% chacune) ainsi qu’auLuxembourg (24 %). Au niveau de l’UE, environ un tiers (35 %) des managers sont des femmes.
Les différences hommes/femmes dans les positions managériales concernent également la rémunération. Dans chacun des États membres de l’UE, les hommes managers gagnent plus que les femmes managers, dans des proportions différentes toutefois. L’écart de rémunération entre hommes et femmes occupant des positions managériales est le plus faible en Roumanie (5,0 %), devant la Slovénie (12,4 %), la Belgique (13,6 %) et la Bulgarie (15,0 %). En revanche, une femme manager gagne environ un tiers de moins que son homologue masculin en Hongrie (33,7 %), en Italie (33,5 %) ainsi qu’en République tchèque (29,7 %),et environ un quart de moins en Slovaquie (28,3 %), en Pologne (27,7 %), en Autriche (26,9 %), enAllemagne (26,8 %), au Portugal (25,9 %), en Estonie (25,6 %) ainsi qu’au Royaume-Uni (25,1 %). En France : 24 % .
Il convient de noter que l’écart salarial entre hommes et femmes, tel que défini dans ce communiqué de presse, est lié à un certain nombre de facteurs juridiques, sociaux et économiques qui vont bien au-delà du seul principe « à travail égal, salaire égal ».
Cet élu a été déjà sanctionné en juillet 2016 par le Parlement européen pour avoir déclaré que l’arrivée massive d’immigrants en Europe était comparable à un « déversement d’excréments ». En octobre 2015, il avait été épinglé par le Parlement, pour avoir fait un salut hitlérien dans l’hémicycle. Il avait aussi suscité l’indignation un an plus tôt en comparant les jeunes chômeurs à des « nègres ».
Il démontre ainsi qu’il y a des députés nettement moins intelligents que d’autres
La discrimination perpétue la pauvreté
Une étude de la Banque Mondiale, intitulée Women, Business and the Law 2016,
montre que les disparités entre les hommes et les femmes, dans les domaines de l’entrepreneuriat et de la participation à la vie active, représentent des pertes de revenu estimées à 27 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 19 % en Asie du Sud, 14 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, et 10 % en Europe. Il s’agit de pertes dont beaucoup de pays pourraient se passer, en particulier ceux qui sont confrontés à des niveaux élevés de pauvreté.
Cette étude a aussi des résultats positifs : alors que dans les années 1990, très peu de pays disposaient de lois protégeant les femmes contre la violence, ils sont maintenant 127 à en disposer, un phénomène en partie justifié par le fait que le monde entier commence à réaliser que maltraiter les femmes a un coût colossal sur les plans humain et économique.
Il ressort par ailleurs d’une enquête multinationale menée auprès de 6 500 entreprises que lorsque les femmes sont davantage représentées dans les conseils d’administration, les sociétés concernées sont moins susceptibles de connaître des scandales tels que ceux liés à la corruption ou à la fraude.