Accueil > Châteaubriant > Santé > IFSI et IFAS : gestes et soins d’urgence
Ecrit le 31 janvier 2018
Portes Ouvertes ce 18 janvier à l’IFSI-IFAS.
IFSI : institut de formation en Soins Infirmiers. IFAS : institut de formation des aide-soignants. A cette traditionnelle Porte Ouverte, on vient de partout, aussi bien de la région rennaise que de la région nantaise. Les enfants viennent voir aussi où travaillent Maman ou Papa, essayer la pose d’un garrot ou l’usage d’un défibrillateur.
L’institut de Châteaubriant comporte 180 élèves : 50 dans chacune des promotions d’infirmiers et 30 dans une promotion d’aide-soignant. n’entre pas qui veut, dans ces formations : le jury apprécie les résultats aux épreuves écrites, et prend le temps de discuter avec les candidats lors d’un entretien oral auquel participent des formateurs et un psychologue.
« Le travail d’infirmier-infirmière est complexe, pas toujours reconnu à sa juste valeur : il faut savoir analyser la situation, organiser et réaliser le traitement prescrit par le médecin, faire de la prévention, du dépistage, et de l’éducation à la santé. Cela exige, pour le personnel, tout un ensemble de savoirs, savoir-faire, savoir-être » dit Claire Rabé, cadre formateur.
l’aide-soignant, lui, elle, est chargé de l’entretien des malades et des chambres, mais surtout de la continuité de la vie. L’écoute régulière et l’aide bientraitante apportée aux personnes, en fonction des étapes de la vie, des pathologies, participent à la qualité des soins.
A l’institut, les deux formations ont des modules différents mais, le plus possible, les élèves infirmiers et les élèves aide-soignants se forment ensemble car, dans leur vie professionnelle, ils auront besoin de savoir travailler en équipe, coordonner leurs actions et leurs compétences.
« c’est un travail énorme, intensif » ont dit les deux élèves-témoins, Isabelle et Anaïs, « il ne faut pas perdre du temps dans la période d’études. Heureusement nous sommes bien encadrés, soutenus ». Par exemple chaque élève a un formateur référent qui l’accompagne.
Pour décrocher son diplôme, au bout des trois ans, un élève infirmier doit valider 9 activités et 10 compétences
Dix compétences
L’énoncé des compétences montre bien la lourde responsabilité qui pèse sur les épaules du personnel infirmier :
1. Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier .
2. Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers.
3. Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens .
4. Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique .
5. Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs .
6. Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins .
7. Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle .
8. Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques .
9. Organiser et coordonner des interventions soignantes .
10. Informer et former des professionnels et des personnes en formation.
La formation se fait sur neuf activités :
1 - Observation et recueil de données cliniques .
2 - Soins de confort et de bien être .
3 - Information et éducation de la personne, de son entourage et d’un groupe de personnes .
4 - Surveillance de l’évolution de l’état de santé des personnes .
5 - Soins et activités à visée diagnostique ou thérapeutique .
6 - Coordination et organisation des activités et des soins .
7 - Contrôle et gestion de matériels, dispositifs médicaux et produits .
8 - Formation et information de nouveaux personnels et de stagiaires .
9 - Veille professionnelle et recherche.
Cela se fait lors des cours théoriques, lors des recherches personnelles, mais aussi lors des stages. Ceux-ci ne sont pas choisis par l’élève, ils sont proposés par l’équipe de formateurs qui veille à équilibrer le court-séjour, le long séjour, et les différents services (chirurgie, médecine, maternité, etc).
Dans toute cette formation, il s’agit d’apprendre les gestes techniques (faire une injection par exemple) mais surtout de réfléchir : pourquoi je fais cela, que se passe-t-il si je le fais mal, si je ne le fais pas
Pour les gestes techniques, l’institut dispose de salles spécialisées, baptisées « laboratoire de simulation ». A côté de cela, les formateurs évaluent la responsabilité et l’engagement des élèves, le développement de leur capacité à travailler en équipe, et aussi leur capacité à se questionner sur leur pratique. En ce sens, la formation d’infirmière et d’aide-soignante exige un bon équilibre personnel au départ et est une école de vie.
Urgence
« Il y a quelques années, au moment de l’explosion à l’usine AZF de Toulouse, nous nous sommes rendu compte que la formation du personnel infirmier avait des lacunes. En effet, le personnel est formé à appliquer les consignes données par le médecin, mais se trouvait désemparé dans les situations d’urgence » explique Evelyne de Saint Esteban.
L’Institut propose donc un module « Gestes et soins d’urgence » qui dure trois jours et auquel participent tous les élèves. Il s’agit d’apprendre à réagir, à assurer tous les soins de conservation, prendre toutes les informations nécessaires pour la suite.
Le module de niveau 1, actualisé tous les 4 ans, permet à tout le personnel de l’établissement, administratifs et techniques compris, d’apprendre des gestes simples et intègre la formation à l’utilisation d’un défibrillateur en cas d’arrêt cardiaque.
Le module de niveau 2 complète le module 1 en permettant aux personnels soignants d’utiliser le matériel non invasif du chariot d’urgence.
Il existe un module de niveau 3, à actualiser tous les 2 ans, qui permet au personnel soignant volontaire d’acquérir les connaissances pour participer à la gestion de crise en situation de risques sanitaires N.R.B.C.E (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique et Explosif).
Dans tous les cas, cette formation s’attache aux gestes techniques, mais aussi à la réflexion sur ces gestes.
Ecrit le 11 juillet 2018
IFSI : fin des concours ?
La loi sur l’Orientation et la réussite des étudiants (ORE) de mars 2018 a des conséquences sur l’organisation des études en soins infirmiers : le concours d’entrée dans les IFSI (institut de formation en Soins Infirmiers) sera supprimé dès 2019.
« Cela fait longtemps que nous décrions le concours d’entrée aux études en soins infirmiers en raison de la sélection sociale qu’il instaure, rapporte Ludivine Gauthier, présidente de la fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), satisfaite de cette nouvelle organisation. Nous voulons aussi être considérés comme des étudiants de l’université à part entière. »
Il va falloir travailler sur une fiche présentant le métier d’infirmier, le cursus de formation et la carrière afin que les étudiants sachent à quoi ils s’engagent.