Ecrit le 28 novembre 2018
Au Conseil départemental de Loire-Atlantique
L’égalité des droits et la lutte contre toutes les formes de discrimination est un combat quotidien. l’an dernier, le département a décidé de doubler son aide aux associations, soit une enveloppe de 200 000 € pour 2018. Dans l’objectif de mobiliser de nouveaux acteurs locaux associatifs sur les problématiques de sensibilisation, prévention, protection et processus de réparation des femmes victimes de violences, un appel à projets a été organisé cette année. Réunis en commission permanente le jeudi 22 novembre, les élus du département de Loire-Atlantique ont voté l’attribution de 100 000 € à dix nouveaux projets. Notamment pour l’association Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF ) Loire-Atlantique à Nantes, l’association Insertion Solidarité Logement (AISL) à Nantes et SOlidarité femmeS Loire-Atlantique.
Le département et ses partenaires agissent pour lutter contre les violences faites aux femmes en accueillant et soutenant les femmes en danger, assurant un suivi médical et social, accompagnant et orientant les victimes.
 Quatre assistantes sociales départementales assurent un accompagnement social des femmes victimes (dépôt de plainte, accompagnement en lien avec les procédures judiciaires...) au sein des bureaux d’aide aux victimes de la police et de la gendarmerie.
 Accueil et accompagnement médico-social individuel des victimes par les secrétaires médico-sociales, les travailleurs sociaux et les puéricultrices des centres médico-sociaux.
 développement d’actions partenariales en s’appuyant sur les équipes médico-sociales pour accueillir et accompagner les femmes et leurs enfants (séparation, élaboration d’un nouveau projet de vie).
 Signature de protocoles de mise en sécurité des femmes victimes de violences conjugales à Nozay et dans le Vignoble réunissant de nombreux acteurs.
Ce travail partenarial vise à mettre à l’abri les femmes victimes de violences conjugales et organiser la séparation.
Communiqué de presse :
En tout, dix projets associatifs seront financés par le département de Loire-Atlantique :
 Association d’action éducative de Loire-Atlantique : AAe à Saint-sébastien-sur-Loire (14 850 €) : en partenariat avec l’association départementale d’aide aux victimes d’infractions de Loire-Atlantique (ADAVI 44), les deux structures unissent leur expertise afin de développer des actions de justice restaurative. Non développée en Loire-Atlantique jusqu’à présent, cette action
innovante a pour objectif de favoriser le dialogue entre victime et auteur afin de rétablir le lien social et éviter la récidive. l’action porte également sur la formation des professionnels à l’animation de ces groupes.
 Association Radio Chrono dans le pays de Retz (1 800 €) : le projet consiste en la réalisation d’une série d’émissions et témoignages radiophoniques sur les violences faites aux femmes. Deux reportages seront consacrés aux victimes de violences, deux autres, réalisés avec des assistantes sociales et une avec le Centre d’information pour les droits des femmes et des familles (CIDFF ).
Cette action participe à la sensibilisation et à l’information des citoyens sur un territoire rural.
 Association Les Forges à Rezé, Nantes et Sainte-Luce-sur-Loire (10 000 €) : les femmes, adolescentes et jeunes majeures d’origine des pays de l’Est, vivant sur des terrains stabilisés sont 1confrontées à une méconnaissance en matière de santé sexuelle. Le projet présenté entend développer la connaissance de ces femmes (moyens de contraception, droit des femmes face aux violences subies par leur mari...), confrontées à des situations d’extrême dénuement, économique,
socio-éducatif, associées à un isolement psycho-affectif, pour un accès autonome aux soins et à la prévention en matière de santé sexuelle et reproductive.
 Association Le 102 Gambetta à Nantes (25 000 €) : l’association propose une méthodologie d’intervention innovante basée sur « l’aller vers » en mettant en place une équipe mobile et des lieux d’écoute de proximité (association, mairie, services sociaux, ...) pour les femmes victimes de violence sur le territoire d’Ancenis. L’objectif est que des professionnels, diplômés et formés, accompagnent ces femmes dans leur cheminement autour des violences, leur proposent une écoute, une orientation, voire un accompagnement physique dans leur démarche auprès des différents partenaires (gendarmerie, police, travailleur social, ...).
 Association Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF ) Loire-Atlantique à Nantes (2 050 €) : le centre envisage la création d’un groupe d’échange spécifique, proposé par l’équipe d’addictologie de l’hôpital de jour du Centre ambulatoire et pluridisciplinaire de psychiatrie et d’addictologie Jacques prévert, aux femmes majeures qui y sont accompagnées, quelle que soit la nature de leurs addictions. Ce projet prône la reconnaissance et la prise en charge de l’addiction, comme conséquence des violences subies par la victime. La mise en place de groupes de parole et d’échanges participe à la reconstruction de la personne.
 Association Insertion Solidarité Logement (AISL) à Nantes (15 000 €) : il s’agit d’un projet expérimental axé sur les femmes en très grande vulnérabilité et marginalisées (femmes sans abri ou en centre d’hébergement), victimes de différentes formes de violences. L’objectif est d’aller chercher des femmes non accompagnées, de leur proposer un accueil temporaire et de travailler avec elles un projet d’insertion vers le logement de droit commun. L’association propose ainsi une solution innovante de mise à l’abri avec un accompagnement adapté, hors des structures habituelles et qui repose sur la base du « aller vers », prôné par le plan quinquennal « Logement d’abord ».
 léo Lagrange Ouest - Pôle engagement citoyen (5 600 €) : l’association propose une action pédagogique, ludique, destinée à un jeune public (collégiens en zones rurales de Loire-Atlantique, centre de formations des apprentis, établissement pénitentiaire pour mineurs d’Orvault, futurs animateurs socio-culturels) qui permet notamment de sensibiliser les participants aux dangers du
cyber-harcèlement ainsi qu’aux violences engendrées par ce phénomène. Elle permet aussi d’orienter les potentielles victimes vers des acteurs spécialisés.
 Espace Simone de Beauvoir (15 000 €) : la structure entend pouvoir offrir un accompagnement judiciaire aux femmes victimes de violences et se porter partie civile à leur côté. En effet, la constitution de partie civile dans les cas de femmes en situation de violences conjugales est inédite en France et permettra d’obtenir réparation sur le plan judiciaire, symbolique et économique. Cette action peut aussi faire évoluer le traitement judiciaire des violences faites aux femmes. Cette
proposition vient renforcer le travail d’accompagnement des femmes victimes de violences par les travailleurs sociaux du département, ainsi que du Bureau d’Aide aux Victimes.
 SOlidarité femmeS Loire-Atlantique (3 577 €) : l’association propose la mise en place d’une action de sensibilisation et de formation répondant à un besoin exprimé par les professionnels de santé. Elle permet de dépister les problématiques inhérentes aux violences conjugales. L’objectif vise aussi la mise en réseau afin de favoriser la diffusion de ces formations et la mutualisation des
connaissances acquises.
 Un Clic pour un déclic (7 123€) : ce projet axé sur le recueil de témoignages de femmes victimes de violences, la photographie de celles-ci et l’exposition des portraits réalisés permet à ces femmes de contribuer à leur reconstruction et à la valorisation de leur image, mais aussi de sensibiliser le public à ces violences.
Contexte en Loire-Atlantique
Le département s’est doté d’un observatoire des violences faites aux femmes pour mieux connaitre cette réalité et apporter des réponses adaptées avec l’ensemble de ses partenaires. L’observatoire dresse un constat alarmant sur les formes de violences qui s’exercent chaque année sur les femmes en Loire-Atlantique : 4 600 femmes subissent des violences conjugales et 3 000 enfants vivent dans un ménage dans lequel la femme est victime de violences conjugales, 1 240 femmes sont victimes de viol, tentatives de viol ou les deux et 56 % sont mineures au moment des faits.
Engagements du département de Loire-Atlantique
Le département et ses partenaires agissent pour lutter contre les violences faites aux femmes en accueillant et soutenant les femmes en danger, assurant un suivi médical et social, accompagnant et orientant les victimes. Le département est engagé depuis 2006 dans la lutte contre les violences faites aux femmes et conduit de nombreuses actions dans sa politique de solidarité :
 Quatre assistantes sociales départementales assurent un accompagnement social des femmes victimes (dépôt de plainte, accompagnement en lien avec les procédures judiciaires...) au sein des bureaux d’aide aux victimes de la police et de la gendarmerie.
 Accueil et accompagnement médico-social individuel des victimes par les secrétaires médico-sociales, les travailleurs sociaux et les puéricultrices des centres médico-sociaux.
 développement d’actions partenariales en s’appuyant sur les équipes médico-sociales pour accueillir et accompagner les femmes et leurs enfants (séparation, élaboration d’un nouveau projet de vie).
 Signatures de protocoles de mise en sécurité des femmes victimes de violences conjugales à Nozay et dans le Vignoble réunissant de nombreux acteurs. Ce travail partenarial vise à mettre à l’abri les femmes victimes de violences conjugales et organiser la séparation. Par exemple, en assurant les relais pour l’accueil et l’accompagnement social, en trouvant des solutions locales d’hébergement...
 Soutien au dispositif téléphone Grave Danger 3919.
 En novembre 2017 : protocole départemental de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes en Loire-Atlantique avec l’État.
 En décembre 2017 : l’adoption du plan « Agir pour l’égalité des droits » dans lequel s’inscrivent la lutte contre les discriminations et la lutte contre les violences faites aux femmes.
Le département a pris de nouveaux engagements pour 2018 :
 Il double son aide aux associations de Loire-Atlantique qui œuvrent en direction des femmes victimes, dans les domaines de l’accueil, de l’écoute, du conseil, de la sensibilisation, de la prévention, de la mise à l’abri, ainsi que de l’accompagnement pour l’accès aux droits.
 A l’image de ce qu’il a déjà initié pour la mise à l’abri de femmes victimes de violences à Nozay et à Clisson, le département va mobiliser les associations et les partenaires pour créer de nouvelles places d’accueil. Le département va bientôt signer de nouveaux protocoles.
 Dans les collèges, le département va mener des actions autour de la non-violence en classe, de la lutte contre les discriminations et les représentations, en partenariat avec les fédérations d’éducation populaire.
 Une campagne d’affichage à l’échelle de la Loire-Atlantique pour sensibiliser et informer largement le public, rappelant le numéro d’écoute national 3919.
 L’ensemble des données, informations, contacts utiles à disposition
sur : loire-atlantique.fr/stopviolencesfemmes
Ecrit le 2 décembre 2020
Les Mariposas et le 39.19
décidément, on les voit beaucoup en ce moment, les Mariposas ! Le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, elles étaient sur le marché, pour dénoncer publiquement ces violences. Ce fléau, chaque année en Loire-Atlantique, concerne 65 000 femmes, victimes de viols, de brutalité, d’insultes, d’exhibition ou de harcèlement dans l’espace public ou la sphère privée.
Un site à consulter : https://www.parlonsdesviolences.fr/
La crise sanitaire a rappelé, s’il le fallait, l’importance du 3919. La fédération nationale Solidarité femmes (FNSF) a dénombré pas moins de 100 000 appels depuis janvier, dont 50 000 durant le confinement, un chiffre en hausse de 20 %. Depuis 1992, la FNSF, portée par un réseau de 73 associations sur le territoire, est en charge de la plateforme téléphonique.
Le gouvernement, qui n’est pas une bêtise près, veut transformer le soutien financier qu’il versait jusqu’Ã présent au 3919 en un marché public ouvert à la concurrence alors que les associations réclamaient une hausse de cette aide financière pour permettre de passer à un service 24h/24. Une pétition est en cours sur change.org pour sauver ce réseau associatif où une trentaine d’écoutantes professionnelles viennent recueillir la parole d’environ 2 000 victimes chaque semaine (et même 7 000 appels hebdomadaires pendant le premier confinement).