Ecrit le 8 janvier 2019
Selon la loi du 26 janvier 2016, « Les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) regroupent les professionnels d’un même territoire qui souhaitent s’organiser – à leur initiative – autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes : organisation des soins non programmés, coordination ville-hôpital, attractivité médicale du territoire, coopération entre médecins et infirmiers pour le maintien à domicile... ».
L’objectif est d’améliorer les conditions d’exercice des professionnels en facilitant l’accès aux soins des patients, en améliorant leur parcours de santé, mais aussi de renforcer la qualité des soins, développer la prévention, l’éducation à la santé et l’éducation thérapeutique et, surtout, d’adapter l’offre de soins primaires.
La CPTS de notre territoire a été initiée en septembre 2018, Son rôle :
• Renforcer la coordination et l’organisation entre professionnels de santé et acteurs des champs : sanitaire, médico-social et social
• Optimiser la qualité de la prise en charge et favoriser le parcours de soins de la population
• Favoriser les relations pluriprofessionnelles des acteurs du territoire
• Former une communauté de professionnels de santé attractive pour d’autres spécialités médicales et favoriser l’intégration des nouvelles générations
• Favoriser le travail de prévention et d’éducation pour la santé.
C’est une association :
Pluriprofessionnelle
Indépendante (statuts et règlement intérieur)
Un seul salarié : le/la coordinateur(rice)
Le territoire :
les Com’Com’ de Châteaubriant-Derval et Nozay, mais aussi :
Joué sur Erdre, Thourie, Martigné-Ferchaud, Eancé, Pouancé, Chazé-Henry, Carbay, La Prévière, Armaillé, St Michel-et-Chanveaux.
En tout : Population : 70 855 habitants
Territoire : 1 450,23 km2
environ 300 professionnels de santé.
La CPTS est présidée par le docteur Elias Amiouni de St Vincent des Landes et le conseil d’administration comprend :
infirmière, pharmacien, kiné, sage-femme.
L’assemblée générale est prévue le 22 janvier prochain.
Le président Elias Amiouni explique : « 40 % des médecins de notre secteur ont plus de 60 ans. Il est grand temps de faire quelque chose. Avec cette CPTS nous sommes les premiers en Loire-Atlantique, nous sommes considérés comme un site pilote. Il nous faut avancer sur la télémédecine :
- la téléconsultation qui pourrait se faire dans les pharmacies et d’abord dans les communes où il n’y a plus de médecin. Par exemple Sion-les-Mines.
- et la téléexpertise en lien avec des établissements hospitaliers. Depuis le 10 février 2019, la téléexpertise permet à un médecin de solliciter l’avis d’un confrère face à une situation médicale donnée et d’assurer ainsi une prise en charge plus rapide des patients. En priorité : les patients atteints de maladies rares ; les patients résidant en zones dites « sous-denses », et les patients résidant en établissements d’hébergement pour personnes âgées. D’ici la fin de 2020 la téléexpertise pourrait s’élargir à tous les patients.
La CPTS doit permettre l’entrée d’une majorité de professionnels dans l’exercice coordonné de la médecine, quelle que soit sa forme : ainsi, l’exercice isolé deviendra progressivement l’exception. Elle incarne une démarche que l’on peut qualifier de « populationnelle » au sens où l’enjeu est dorénavant pour les professionnels de s’impliquer dans la prise en charge de la population d’un territoire et non plus de patientèles attitrées.
Perspectives européennes
La nouvelle responsable de la santé de l’Union Européenne, Stella Kyriakides, a fait bonne impression aux eurodéputés, aux acteurs du secteur médical et aux défenseurs des droits des patients, notamment en raison de son passé de professionnelle de la santé et de patiente atteinte du cancer du sein. Voici cinq thèmes qui mobiliseront l’attention au cours de l’année à venir.
1) Lutter contre le cancer
2) L’étiquetage alimentaire
3) Protéger les plantes autrement avec réduction de la dépendance de l’Europe aux pesticides.
4) Prix et dispositifs médicaux : aider les pays de l’UE à se prononcer sur la tarification et les remboursements par les assureurs ou les systèmes de santé.
5) Soins de santé à long terme : qualité des soins pour les maladies chroniques, en y incluant le cancer et le vieillissement.
Mais que sera-t-il fait exactement, compte tenu de la compétence très limitée de l’UE en matière de santé publique et du débat très politique sur la sécurité alimentaire ?
100 % santé
Il y a du nouveau depuis le 1er janvier 2020,
Yeux
Myopie, presbytie, astigmatie... Quel que soit leur besoin de correction, tous les porteurs de lunettes seront enfin entièrement remboursés pour leurs verres. Et ce seront obligatoirement des verres traités antireflet, durcis pour éviter les rayures et amincis autant que nécessaire.
En revanche, la monture ne sera totalement remboursée que si on choisit un modèle à moins de 30 € parmi une sélection faite par l’opticien entre 35 montures de différents modèles et couleurs pour les adultes, qualifiées de jolies par la Sécurité sociale, et 20 pour les enfants. Pour la monture, les assurés auront toujours le choix entre l’un des modèles sans reste à charge ou un autre qui soit davantage à leur goût.
Dents
Depuis le 1er janvier, une prothèse dentaire sur deux sera garantie sans aucun reste à charge. Pour toutes les dents du sourire, ce seront des prothèses en céramique, de qualité et esthétique par exemple les inlay-core et les couronnes transitoires, les couronnes céramiques monolithiques et céramo-métalliques pour les dents visibles, les couronnes en zircone pour les incisives et les canines, ainsi que les couronnes métalliques pour toutes les dents. Tous les chirurgiens dentistes conventionnés auront aussi désormais obligation de mentionner dans leur devis un plan de traitement « 100% Santé » quand il existe. Au patient de décider le traitement qui lui convient au mieux.
À noter qu’en 2021, les dentiers (prothèses dentaires dites amovibles) seront aussi concernés. Mais pas les implants.
Oreilles
Contours d’oreille ou des dispositifs intra-auriculaires plus discrets : pour un large panier d’audioprothèses comprenant aussi des options comme la connectivité sans fil, un système anti-acouphène ou la synchronisation entre les deux oreilles, des prix maximum ont été fixés. Le remboursement par la Sécurité sociale augmente jusqu’à la disparition complète du reste à charge, programmée en 2021.
Exemple : Paul, 81 ans, s’est offert, il y a deux ans, un équipement en audioprothèses pour les deux oreilles. Sur la facture de 3 000 €, il lui est resté à payer 1 700 €. À partir du 1er janvier, le même dispositif lui coûtera au maximum 800 €, voire moins si sa complémentaire est plus généreuse.
A noter aussi que pour l’homéopathie, pris en charge à hauteur de 25 à 30% par la Sécurité sociale, le taux de remboursement tombe de 10 à 15% à partir de janvier.
Ecrit le 19 février 2020
Conflit entre l’hôpital et 7 médecins libéraux
A Châteaubriant en 2001, M. Hunault promettait une Maison des Associations. Dix-neuf ans plus tard on la cherche toujours du côté de la Rue des Oubliettes.
En 2014, tandis que la liste « Châteaubriant au cœur » parlait d’une Maison de Santé, M. Hunault promettait aussitôt une Maison de Santé. Elle est aussi dans la Rue des Oubliettes. Mais cela fait des histoires !
En effet, en 2016, il était question de cette fameuse maison de santé, prévue sur le site du centre hospitalier. Dans l’attente, des médecins spécialistes ont obtenu le droit de faire leurs consultations dans une aile de l’établissement. Mais les choses traînent car on parle de cette maison de santé pour fin 2021 au plus tôt. Et le centre hospitalier a besoin des locaux pour installer une « Unité de soins continus » qui devrait ouvrir en septembre 2020 et il propose aux médecins spécialistes d’aller installer leurs salles de consultation, ailleurs, dans un bâtiment préfabriqué.
Les médecins refusent de partir, estimant que les conditions de confort et surtout d’accessibilité ne sont pas satisfaisantes, ce que confirme la commission de sécurité qui dénonce par exemple : « La rampe d’accès est impraticable pour une personne en fauteuil roulant ou en brancard. Une personne en fauteuil peut accéder aux toilettes mais ne peut pas en ressortir » !
Le 3 février 2020, le directeur du centre hospitalier a saisi le tribunal administratif pour faire éjecter les médecins !
Note du 4 mars 2020
Expulsion … non
Mardi 25 février, le juge des référés du tribunal administratif de Nantes a rejeté la requête du centre hospitalier Châteaubriant-Nozay-Pouancé (CH-CNP), qui lui avait demandé l’autorisation d’expulser les médecins libéraux qui continuent à donner des consultations dans l’extension de son bâtiment de Châteaubriant.
Note du 24 mars 2020
Consultation
Pour venir en aide aux très nombreux patients qui n’arrivent pas à joindre leur médecin, la CPTS innove et lance une consultation spécifiquement dédiée au coronavirus, en lien avec l’hôpital de Châteaubriant, dont certains des personnels se mettent à disposition.
A partir du lundi 23 mars 2020, toutes les personnes du Pays de Châteaubriant souffrant de symptômes de type fièvre, courbatures, toux et qui n’ont pas de médecin traitant ou n’arrivent pas à joindre leur médecin habituel peuvent appeler le 02.40.55.89.13 ou à défaut le 15 pour être mis en relation avec cette consultation.
A ce numéro, une infirmière spécialement leur posera une série de questions liées aux principaux symptômes. Si tout ou partie de ces symptômes évoquent le coronavirus, un rendez-vous sera alors fixé pour le patient dans les locaux du CAPS de Châteaubriant (à côté du service des urgences de l’hôpital).