Ecrit le 24 juin 2020
La CFDT du CNP
Au CNP (Centre Hospitalier Châteaubriant-Nozay-Pouancé), la période COVID, a été intense et compliquée, liée à un manque de matériels, de protections dans un premier temps, et aux modifications quasi-quotidiennes des divers protocoles. Le COVID a également frappé de plein fouet le personnel avec un fort taux d’absentéisme.
Face à des conditions de travail physiques et psychologiques difficiles, nul ne peut rester indemne et insensible. Cette période est à jamais ancrée dans nos mémoires…Les soignants ont payé un lourd tribut souvent au détriment de leur propre vie familiale avec la peur de contaminer leurs proches. Les personnels administratifs, techniques et logistiques ont également été mis à rude épreuve durant cette période atypique.
Les services ayant accueilli des patients atteints du COVID ont connu des moments compliqués dans les prises en soins avec des accompagnements inhabituels auxquels il a fallu s’adapter…
Les chiffres avancés par la direction dans la presse et au plan national (hospitalisations, décès…), ne nous semblent pas représentatifs de la réalité du terrain car seuls les patients testés ont été comptabilisés.
Les services d’EHPAD et USLD, durant le confinement, ont également lutté contre le virus eux aussi avec des gestes barrières stricts et l’interdiction des visites afin de protéger les résidents.
Grâce à la mobilisation de tous, aujourd’hui les EHPAD ont été partiellement épargnés en dehors du secteur pouancéen. A ce jour, les mesures sont assouplies avec une autorisation des visites en chambre sur rendez-vous. Ces décisions sont bénéfiques pour les résidents mais restent chronophages pour les soignants. Merci aux bénévoles d’apporter leur soutien aux équipes !!!
Aujourd’hui, certaines équipes dédiées à des spécialités (addictologie, hôpital de jour gériatrique, hôpital de jour, rééducation, radiologie…) n’ont toujours pas repris totalement leurs activités habituelles. Le personnel est déployé pour remplacer des arrêts et, bientôt, assurera les remplacements des congés estivaux faute de recrutements suffisants.
Depuis début juin, il demeure des suspicions de COVID et la vigilance est maintenue. Seulement aujourd’hui, les équipes de renfort n’existent plus dans les services et il n’y a plus de sectorisation (ce qui génère une charge de travail supplémentaire).
La période estivale arrivant, nous sommes déjà dans le rouge en termes d’effectifs, ce qui entraîne une fermeture de certains services et un passage au travail en 12h pour les agents dans d’autres. Le personnel sort épuisé de cette crise, nous craignons donc un surcroît de l’absentéisme.
Bien en amont de cette crise, nous alertions déjà notre direction de conditions de travail difficiles, d’un manque de recrutements et de stagiarisations. Un quart des effectifs soignants est en contrat.
Aujourd’hui, directeurs et politiques semblent enfin nous entendre. Pour notre part, nous attendons avec impatience les conclusions du « Ségur de la santé » et restons mobilisés.
Nous appelons donc tous les professionnels de la santé, du privé et du public, à se positionner grévistes et/ou à nous rejoindre : Le MARDI 16 JUIN devant le CHU de Nantes à 14h.
Nous demandons une revalorisation significative des salaires, une considération et une reconnaissance de tous les professionnels du secteur et l’instauration d’une réelle qualité de vie au travail
Enfin, nous demandons à chacun de rester vigilant pour éviter une deuxième vague dont nous ne sommes pas à l’abri !
Signé : La section CFDT du centre hospitalier Châteaubriant Nozay Pouancé
16 juin 2020 à Nantes
« Cela fait du bien de retrouver une manifestation réussie : 10 000 manifestants venant de tous les secteurs professionnels, j’ai senti qu’il y avait besoin de lutter pour un avenir meilleur et d’être à l’écoute de ceux qui, avant le confinement, luttaient déjà pour des moyens humains et financiers, dans un secteur très touché par les suppressions de lits et toujours à la recherche d’économies » dit Serge Adry (voir photo).
- Serge Adry, 16 juin 2020
Ségur et Mascarade ?
Le Ségur de la santé, s’est ouvert le 25 mai dernier, mettant les professions soignantes, surtout hospitalières, à la table du gouvernement. La crise sanitaire a montré la justesse des revendications : embauches et revalorisations salariales des personnels paramédicaux, davantage de moyens pour être en mesure de recentrer l’offre sur le soin plutôt que sur l’obsession budgétaire. Il aura fallu attendre cette crise sanitaire d’une ampleur inégalée pour que les politiques s’alarment.
Quatre grands « piliers » étaient en débat : « Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent », « Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement », « Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes » et, enfin, « Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires ». Un mois est passé, les promesses peinent à se concrétiser. « On a une réunion hebdomadaire d’une heure et demie, dont la thématique a été décidée en amont, sans nous. Dans mon “pilier”, il y a 75 participants, pas de compte rendu ou de document faisant état de nos échanges. On n’a même pas accès aux propositions écrites des autres interlocuteurs, souffle Caroline Sault, représentante du Collectif inter-hôpitaux (CIH) au sein du pilier « territoires ». « Nous sommes déçus car il n’y a aucun débat de fond. » [Source : Politis]
La représentation pose aussi question : les paramédicaux sont quasi absents et l’organisation de l’expression est telle que des sujets centraux ne sont pas abordés. Pour les salariés, silence sur le manque d’effectifs. Sur la question des territoires, exit la répartition de la permanence des soins : « Un sujet extrêmement important, car c’est l’hôpital public qui assure quasiment seul cette permanence », résume Caroline Sault.
La question budgétaire est posée autour de la notion du « point flottant » : plus un hôpital fait d’activités – et plus le tarif desdits actes baisse pour tous les hôpitaux. C’est l’État qui fixe, par avance, les dépenses de sécurité sociale en fonction d’objectifs prédéterminés. L’enveloppe est fermée. Cette année, malgré la crise et le bouleversement budgétaire qu’elle a induit, aucune modification de l’enveloppe ne sera votée. Alors, tels des hamsters dans leur roue, les hôpitaux entrent en concurrence pour se « partager » le gâteau et subissent tous, à la fin, la baisse des tarifs qui en découle.
Une grande question demeure : que va faire l’État de toutes ces « concertations » ? « Pour le moment, on n’en sait rien », admet Cécile Vigneau, professeure au CHU de Rennes, représentante au sein du pilier « gouvernance ». Selon le communiqué du gouvernement, un « accord » doit aboutir. Mais lequel ? Seule la feuille de route transmise à Nicole Notat est claire : rendu des copies fin juin pour des annonces officielles mi-juillet. C’est le pas de course, au risque d’un effet « vite fait, mal fait » que chacun redoute. « On ne pourra pas tout régler d’ici là », admet Cécile Vigneau.
Médecins isolés ?
Baisser la rémunération des soignants « isolés » pour les pousser à se regrouper, retirer aux agences régionales de santé (ARS ) leur compétence en matière de prévention, renforcer la médicalisation des Ehpad avec davantage de médecins et d’infirmières pour s’adapter aux besoins croissants des résidents... La Mutualité française a dévoilé ses propositions dans le cadre du « Ségur de la santé », et met les pieds dans le plat !
Ecrit le 8 juillet 2020
Des p’tits LU
Jamais l’inscription du Véritable Petit Beurre n’avait été modifiée depuis sa création en 1886. C’est désormais chose faite. En hommage à l’implication des soignants de la région nantaise pendant la crise sanitaire, l’usine LU de La Haye-Fouassière a temporairement renoncé à l’empreinte originale du biscuit - à savoir « LU Petit Beurre Nantes »- pour la remplacer par l’inscription « Merci beaucoup ».
Cette édition limitée n’a cependant pas vocation à être commercialisée. Elle est uniquement destinée aux hôpitaux engagés dans la lutte contre le coronavirus. Au total, près de 10.000 packs de biscuits ont été offerts à la Croix-Rouge de Loire-Atlantique pour être distribués dans les établissements hospitaliers de la région. Les soignants de Châteaubriant ont par exemple reçu 12.000 biscuits le 24 juin dernier. Il n’y avait pas de soignants présents, cause risque sanitaire, mais les directeurs du Pôle de Choisel et de la clinique et les directeurs de différents services, et des bénévoles de la Croix Rouge de châteaubriant,
Agriculteurs, coopératives, négoces, meuniers... Les acteurs partenaires de LU via le programme Harmony dont le but est de promouvoir un blé durable et respectueux de l’environnement se sont quant à eux vu offrir plus de 1800 paquets « pour les remercier symboliquement de leur implication » pendant la crise.
Ségur
Des biscuits c’est sympa. On les mange et puis ensuite ??
Lancé fin mai pour concrétiser le « plan massif d’investissement et de revalorisation » promis aux soignants par Emmanuel Macron, le Ségur de la santé devait s’achever le 3 juillet, il est prolongé pour permettre de trouver un accord avec les syndicats. Les revendications salariales sont assez modestes : 250 €/mois.
Certes, au bout du compte cela fait une jolie somme : 6 à 8 milliards. Mais le gouvernement est bien capable de trouver 15 milliards d’euros pour sauver l’aéronautique ! Les soignants sont épuisés par la longue période de pandémie et par la cure d’austérité sans précédent que connaît l’hôpital. Ils souhaitent exercer dans des conditions sereines, en plein accord avec leurs valeurs, leur dignité et celle des patients. Ils veulent également des effectifs et des équipements adaptés, être rassurés sur leur retraite et, surtout, avoir le sentiment d’une rémunération juste de leur engagement et de leurs compétences. Il ne faudra oublier personne parmi les professions paramédicales ni, non plus, au sein des agents de service hospitalier qui assurent l’hygiène des lieux, et trop souvent externalisés. Il ne faudra pas oublier non plus le secteur médico-social qui, en accompagnant le choix du domicile pour la majorité des personnes âgées, permet aussi aux établissements de « tenir ».
Bilan de santé
Selon le bulletin de l’ARS (agence régionale de santé) du 3 juillet 2020 :
Au 2 juillet, 80 106 tests Covid-19 ont été réalisés en Pays de Loire dont 1 177 sont positifs
Le taux de tests positifs sur les 7 derniers jours est de 1,28 pour 100 tests contre 1,02 % la semaine dernière.
Conseil municipal à Châteaubriant
Un Conseil Municipal est prévu à Châteaubriant le 9 juillet, toujours en visio-conférence et sans la présence de la presse. Ordre du jour :
Soutien aux commerces dans le cadre de la crise sanitaire du COVID-19, périmètre de l’Opération de Revitalisation du Territoire (ORT 1)
Réinventons nos cœurs de ville – îlot des Terrasses
Site de la Trinité – Déclaration en état d’abandon manifeste – Poursuite de la procédure d’expropriation
Acquisition d’immeubles 1 et 7 rue du Château
Lancement d’un concours de maîtrise d’œuvre pour la requalification de la Place
Charles de Gaulle
Cession de terrain au profit du groupe « Ages & Vie Habitat » pour la création des maisons d’hébergement pour personnes âgées
Locaux à usage médical : engagement de location
Subventions de fonctionnement aux associations sportives
Attribution de subventions exceptionnelles
Plan départemental de relance de l’activité dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics –demande de subvention
Le droit à la formation des élus
Rapport sur les actions de développement social urbain entreprises par la Ville en 2019
Nous en parlerons la semaine prochaine.