Ecrit le 15 juillet 2020
Trois quarts des rendez-vous m ?dicaux annul ?s pendant le confinement
Une enqu ?te de l’UFC-Que Choisir, qui portait sur les soins m ?dicaux (aupr ?s de m ?decins sp ?cialistes ainsi qu’en ?tablissements de sant ?) pendant le confinement, fait appara ?tre que l’appel des pouvoirs publics ? la d ?programmation de toutes les activit ?s chirurgicales et m ?dicales « non urgentes » a ?t ? massivement suivi. 74 % des rendez-vous initialement pr ?vus sur la p ?riode allant du 17 mars au 11 mai ont ?t ? annul ?s par les professionnels de sant ?. Cela est d’autant plus dommageable qu’un tiers de ces rendez-vous avaient ?t ? pris depuis plus de trois mois.
En ce qui concerne les interventions en milieu hospitalier, la communication est trop souvent rest ?e uniquement administrative : seuls 13 % des patients ayant vu leur rendez-vous annul ? ont pu avoir un contact direct avec leur chirurgien, pourtant le mieux ? m ?me de les informer sur les cons ?quences m ?dicales de ce report. Pire, la gestion des besoins de soins apparus pendant le confinement a largement failli : 40 % des usagers qui ont estim ? avoir besoin d’un rendez-vous aupr ?s d’un sp ?cialiste sans pouvoir attendre la fin du confinement sont rest ?s sans solution.
A l’heure du d ?confinement, un syst ?me de sant ? qui peine ? rattraper le retard.
Deux mois de d ?programmation quasi-totale dans de nombreux ?tablissements ont eu pour r ?sultat de cr ?er un interminable embouteillage de patients. L’enqu ?te men ?e par l’UFC-Que Choisir montre que seuls 20 % des rendez-vous chez des sp ?cialistes annul ?s pendant la p ?riode de confinement avaient ?t ? reprogramm ?s au moment de l’enqu ?te. Plus inqui ?tant encore, ce niveau de reprogrammation tombait ? seulement 12 % pour les op ?rations et traitements en milieu hospitalier. Si des rendez-vous ont depuis ?t ? organis ?s, difficile d’entrevoir une r ?sorption rapide des soins en attente, alors que les ?tablissements de sant ? doivent en plus faire face au flux constant de nouveaux patients. Cet afflux est d’autant plus difficile ? g ?rer que les r ?gles d’hygi ?ne drastiques r ?duisent les capacit ?s de prise en charge du syst ?me sanitaire.
L’importance des interventions pratiqu ?es et l’impossibilit ? de les reporter sine die pose la question de l’organisation de la reprise des soins en particulier dans les h ?pitaux publics qui seront sans doute les derniers ? retrouver un fonctionnement normal.

A situation exceptionnelle, l’urgence de mesures exceptionnelles
Devant l’impossibilit ? pour l’h ?pital public de faire face, seul, ? la vague de reprogrammations, il est temps de prendre des mesures fortes pour organiser la continuit ? des soins. La menace d’une deuxi ?me crise sanitaire, cette fois li ?e aux d ?programmations de soins, exige que toutes les ressources d’offres de soins territoriales, priv ?es et publiques, soient mobilis ?es ? plein. Il en va de m ?me pour les centres d’imagerie m ?dicale qui accusent des retards consid ?rables. La coordination entre public et priv ? est une urgence absolue et doit se faire sous l’ ?gide des agences r ?gionales de sant ?, ? m ?me d’orienter les usagers vers les places disponibles.
Persuad ?e que la cl ? de cette sortie de crise passe par la mise en place de solutions innovantes devant aboutir ? l’utilisation efficiente de toutes les ressources de notre syst ?me de sant ?, l’UFC-Que Choisir :
– Appelle les agences r ?gionales de sant ? ? mettre en place sans d ?lai un suivi des capacit ?s des diff ?rents ?tablissements de soins, y compris des centres d’imagerie m ?dicale, pour orienter les usagers vers les places disponibles.
– Demande au Ministre de la Sant ? de garantir que les usagers dirig ?s vers le priv ? alors qu’ils avaient initialement rendez-vous dans le public ne se verront pas p ?naliser financi ?rement en particulier par l’application de d ?passements d’honoraires.