Ecrit le 25 mars 2009
9 mars 2009 : l’ORPAC (Office des retraités) avait convié les personnes âgées à une réflexion sur leur habitat. c’est que, en vieillissant, certains déplacements deviennent problématiques : monter ou descendre des escaliers, sortir de chez soi, voire changer de pièce. Se pose alors la question de l’adaptation du logement, à la demande de la personne elle-même, ou sur la suggestion de la famille ou du personnel soignant.
Objets familiers
Mme Leborgne, sociologue à Brest, s’est intéressée à cette adaptation en montrant que les personnes âgées ne sont pas hostiles à l’utilisation d’objets techniques sophistiqués, compensant leur handicap, mais que ces objets, pour être vraiment utilisés, doivent devenir « un objet du chez soi ». « Le lit médicalisé, très pratique, est souvent abandonné par les personnes âgées, parce qu’il leur rappelle trop leur handicap. Même chose pour un déambulateur ». « Parfois même on peut s’en passer » dit-elle, donnant l’exemple de personnes utilisant une vieille chaise à cet usage.
« L’habitat, ce n’est pas le logement lui-même : c’est un type d’espace social, une manière de vivre seul et de voisiner. On peut avoir envie d’y rester, ou d’en partir, mais ce n’est pas lié uniquement au confort ». Toute la question est de savoir ce que chacun veut faire de sa vie. Il ne faut faire aucune transformation sans accord préalable de la personne.
La vieillesse et l’étincelle
Pour M. Guy Lemonnier, médecin psychologue dans une maison de retraite, le logement d’une personne, avec toutes les habitudes qu’il suppose, représente son passé mais aussi son avenir. Nul n’accepte de gaieté de cœur d’en changer. « Une personne âgée reste une personne citoyenne, il faut respecter ses désirs, elle a droit à la parole. Ne rien faire contre elle ». « Mais la confrontation des logiques, celle de l’aidant, celle de l’aidé, peut provoquer des drames. ».
Parfois les « normes » (alimentaires, sanitaires) sont ressenties comme « persécutoires » (une douche par jour, par exemple). Parfois la personne refuse tout changement, avec cette idée sous-jacente : la routine peut conjurer la mort « j’ai toujours fait comme ça, moi ».
La vieillesse est une étape particulière : « l’adolescence est joyeuse : c’est tous ensemble qu’on entre dans la vie. La vieillesse est difficile, on est souvent seul, les amis, les contemporains ont disparu les uns après les autres ».
La difficulté est aussi pour l’aidant qui sait bien que « Si l’on assiste une personne à 100 % elle devient grabataire en huit jours ! c’est si commode de mettre une personne sous cloche ! » - « Nous ne devons pas penser à la place des autres, de ce qu’on croit être la pensée de l’autre. A chacun de dire ce qu’il pense lui-même : c’est là un point fort de toute relation humaine »
« LÃ où il n’y a pas de risque, il n’y a pas de vie » a poursuivi Guy Lemonnier qui estime que le rôle de l’aidant est d’accepter les conflits, les frottements. « Si je garde le silex dans ma poche, je ne ferai jamais jaillir une étincelle ».
Enfin une ergothérapeute de l’hôpital donna quelques indications sur l’aide qu’elle peut apporter en matière de prévention et de compensation des difficultés liées à l’âge.
OSER
Rire, c’est prendre le risque d’être ridicule.Pleurer, c’est prendre le risque de passer pour un sentimental.Aller vers l’autre, c’est prendre le risque de s’engager.dévoiler ses rêves devant les autres, c’est risquer le rejet.Aimer, c’est prendre le risque de ne pas être aimé en retour.Vivre, c’est prendre le risque de mourir.Croire, c’est prendre le risque de perdre la foi.Entreprendre, c’est prendre le risque d’essuyer un échec.Mais les risques sont faits pour être pris.Car, sans risque, la vie ne vaut pas d’être vécue.Car le pire piège est de rester figé.Qui ne risque rien n’a rien, ne fait rien, n’est rien.Ceux qui ne prennent pas de risque ressentent peut-être moins la souffrance, le chagrin.Mais il leur est aussi impossible d’apprendre, de changer, d’évoluer, d’aimer, de vraiment vivre.Seul, celui qui risque peut atteindre la liberté.
Poème de Nelson Mandela