Ecrit le 2 septembre 2009
Rougé, chef-lieu de canton, 2300 habitants et une maison de retraite : la résidence du Val de Brutz. Un hall vitré très clair, des couleurs vives, des fleurs partout : 66 personnes y habitent après la toute dernière extension de quatre lits réalisée en début d’année 2009.

La maison a été créée en 1989, dans la vallée de la Brutz, grâce à l’action opiniâtre de Mme Jacqueline FOURNIER, médecin et Conseillère Générale du Canton de Rougé.
Sur les 66 lits, 20 sont réservés aux personnes en grande dépendance ou désorientées. Situées au rez de chaussée les chambres ouvrent sur un petit promenoir privatif, avec salon de jardin. Toutes les deux heures, en période ordinaire, une aide soignante fait le tour des résidents. Plus souvent si nécessaire. La salle à manger, réservée à ceux qui ne peuvent manger seuls, comporte 15 places avec présence de 5 aide-soignantes.
Une autre salle à manger, en rez de chaussée, accueille les autres résidents. Deux age,ts de restauration y sont affectés.
Dans tous les cas il s’agit de repas traditionnels, avec cuisine faite sur place. Tous les jours les familles peuvent venir y déjeuner. « Cette année au 1er janvier nous avions 30 invités ! » se réjouit la directrice, Mme Ragus.
Les menus sont établis avec une diététicienne. La viande est fournie par le boucher local. Les fruits, le poisson et les légumes frais sont achetés au marché MIn à Nantes. « Nous avons 95 % de produits frais. Tous les midis il y a salade et plateau de fromages. Les repas sont servis à l’assiette avec une présentation soignée. Le repas est la meilleure animation, il rythme les journées, c’est souvent le seul plaisir qui reste » dit Mme Ragus.

La journée commence à 8 h, avec le petit déjeuner servi dans les chambres, parfois servi au lit . « Mon mari autrefois me l’apportait ainsi » se remémorrent quelques résidentes. Puis commencent les soins de « nursing », toilette quotidienne, ménage fait tous les jours. « Toutes les 5 semaines les vitres sont faites et les rideaux lavés. Le » grand ménage « est assuré par alternance régulièrement. Pour des raisons d’hygiène, nous utilisons des serpillères en micro-fibres. Bleues pour les chambres. Noires pour les salles de bains. Ces serpillères sont changées pour chaque chambre. Et, en cas d’infection importante, l’aide soignante met une sur-blouse et des protections de chaussures. Nous faisons très attention pour éviter les maladies nosocomiales ».
Aide médico-psychologique
« Généralement nous faisons appel à une AMP (aide médico-psychologique). Le matin, elle peut donner des bains de confort, en lien avec l’ergothérapeute, ou faire les courses des résidents. l’après-midi elle s’occupe des animations des personnes très dépendantes ».
De midi à 13h15 a lieu le repas, à l’issue duquel les résidents remontent dans leur chambre ou restent dans le salon en attendant les animations qui débutent vers 14h30 ou 15 h. Le samedi c’est cinéma, les autres jours les activités sont variées : travail sur la mémoire, activités sur divers thèmes (odeurs, souvenirs), cuisine, gâteaux, art floral, confitures, travail manuel, devinettes et charades. Un « Ca se discute » aborde les sujets les plus divers : l’école d’autrefois, les animaux domestiques, les poissons d’avril, les cartes postales. Un diaporama sur les orchidées, une sortie cinéma à La Guerche, sans oublier une sortie « retour au village » pour les résidents qui souhaitent revoir leur ancienne commune.
Un journal, L’Echo du Vallon, fixe les souvenirs pour chacun.
Après le goûter, les résidents peuvent aller se promener dans le parc et s’asseoir sur les bancs qui bordent la charmille. Une puce dans les chaussures des personnes désorientées permet d’aller chercher celles qui se seraient égarées. L’objectif étant d’avoir une maison à la fois ouverte et en sécurité.
Un poste informatique est à disposition des résidents. l’animatrice peut ainsi communiquer les photos des petits-enfants et arrières petits-enfants.
Personnel
Chaque résident est libre de choisir son kiné. Il y a aussi des activités de gymnastique douce et une séance « équilibr’âge » pour apprendre à éviter les chutes. Une ergothérapeute est à temps plein dans l’établissement, en complément des soins de kiné. « Chaque résident a son médecin mais un médecin coordonnateur veille, chaque semaine, à ce que les soins soient respectés. En cas d’urgence, la nuit, nous faisons appel au 15 ».
3 infirmières de jour, 17 aides soignantes toutes diplômées, et 14 agents de service hospitalier, 2 aides médico-psycho-logiques et du personnel divers. Depuis début septembre sont mises en place des équipes « assistantes soins en gérontologie » avec 130 heures de formation pour le personnel.

A la demande une psychologue peut venir assister le personnel, ou les familles,
Des « groupes de partage » sont lancés, au rythme d’un par trimestre pour l’instant, destinés aux familles, avec présence de la directrice et d’une psychologue.
Et dans tous les cas la maison garde la « traçabilité » de tout ce qui est fait, par personne et par chambre. sécurité, sécurité, même en matière humaine. Prix de journée : 46 €/ jour environ.
Les 20 ans de la maison, et l’inauguration de l’extension seront fêtés le 3 octobre prochain. Et Mme Fournier se verra remettre l’Ordre National du mérite, tout à fait justifié par son action. Et, qui sait, nous aurons peut-être la visite d’un ministre ??
Bain de confort
La maison de retraite est équipée d’une baignoire à ultra-sons pour traiter la douleur (arthrose) et les problèmes de peau (ulcères, escarres, eczéma). Ces bains de relaxation sont proposés à trois personnes tous les matins, y compris les samedis-dimanches.
Pour les autres résidents, c’est la toilette ou la douche, selon leur désir.
« Nous avons exactement le même nombre d’aide soignantes et d’infirmières tous les jours » dit la directrice..
Ecrit le 9 septembre 2008
Et hop, une ministre !
On l’avait ouï dire, mais cette fois c’est officiel : Roselyne Bachelot, ministre de la Jeunesse et des Sports, s’en viendra à Rougé, le 3 octobre, pour les 20 ans de la Maison de Retraite du Val de Brutz et pour l’inauguration des travaux d’agrandissement récemment effectués. c’est un honneur pour la Maison de retraite.
Assisterons-nous à un déferlement policier comme pour la venue de MM. Sarkozy et Fillon, ou à quelque chose de plus discret comme pour la venue de Luc Chatel ?
c’est que la venue de Roselyne Bachelot provoque bien des tensions Voyons un peu.
Salut les copains
Mme Fournier s’est dépensée pour la maison de retraite, sans compter, comme pour ses autres activités. Cela justifie bien un « Ordre National du mérite ».
Mais M. Jacques Lemaître, maire de Rougé, n’apprécie pas Mme Fournier. Il sera donc partagé entre son dépit vis-Ã -vis d’elle et l’honneur de recevoir une ministre. Cela l’obligera à une danse de crabe avec grimaces à l’une, sourires à l’autre, un pas en arrière, un pas sur le côté ! Wouah ! Il sera bien fatigué à la fin de la soirée.
Mais c’est pas fini. Mme Fournier, dit-on, n’est pas dans les petits papiers des jumeaux Hunault. Ceux-ci rejoindront donc Jacques Lemaître dans sa danse (a)crabe-atique.
Mais encore : Mme Bachelot n’aime point du tout le député Michel Hunault à qui elle a barré la route lors des dernières élections européennes, brisant ainsi sa grande ambition de premier de cordée. Le dit Michel Hunault aura donc du mal à être là pour se féliciter de la décoration de Mme Fournier et de la venue de Mme Bachelot.
Tout cela fera un réjouissant spectacle, pour spectateur averti, dans un beau panier de crabes.
Raconte-moi la mer .
B.Poiraud
Ecrit le 10 septembre 2009
Forte implication de la commune
Le temps passe, l’oubli fait son œuvre, les écrits restent. c’est pourquoi d’anciens élus municipaux de Rougé se sont émus de l’article paru le 2 septembre, dans ces colonnes, au sujet de la Maison de Retraite du Val de Brutz à Rougé. Ils tiennent en effet à dire que celle-ci a été portée par le Conseil Municipal dès 1965.
A l’époque l’Etat refusait cette construction. Il a fallu attendre les lois de décentralisation de 1982 pour que le projet puisse espérer se réaliser. En 1984, le Conseil Municipal de Rougé est entré en relation avec Mme Fournier, Conseillère Générale, dans l’espoir d’obtenir les subventions nécessaires. Et c’est vrai que Mme Fournier s’est décarcassée pour ce projet. Sans elle il n’aurait peut-être pas vu le jour, mais il ne faut pas oublier l’importante implication de la commune.
En février 1986 le Conseil Municipal a suscité la création d’une association loi 1901 chargée de suivre la construction et notamment de prendre en charge la maîtrise d’œuvre. Le président en était Albert Baron, maire de Rougé.
La commune a acheté le terrain et l’a cédé à cette association pour le franc symbolique. Elle a pris en charge aussi la voirie, l’assainissement et l’éclairage extérieur.
La construction a coûté 11 370 000 F. Le Conseil Général a accordé une subvention de 7 301 888 F et la commune 187 228 F. Le reste a été couvert par un emprunt sur 20 ans, garanti à 81 % par le Conseil Général et 19 % par la commune.
L’équipement intérieur, dont s’est beaucoup occupée la première adjointe, Hélène Bodinier, a coûté 1 237 200 F avec une subvention de 482 508 F du Conseil Général et 12 372 F de la commune. Le reste a été couvert par un emprunt sur 10 ans garanti à 85 % par le Conseil Général et à 15 % par la commune.
Tous les dossiers ont été instruits et suivis par le Conseil Municipal et le personnel administratif de la commune.
Pour l’ouverture de la maison en 1989, c’est encore l’association qui a embauché le personnel. Albert Baron est resté président du Conseil d’Administration jusqu’en 1991 et a été remplacé par Mme Fournier.
Il importait de rappeler le rôle des uns et des autres : c’est par la conjonction de leurs efforts que cette maison a pu voir le jour. Et c’est tant mieux.
Hello, Roselyne, ça va la santé ?
20 ans et une médaille
La Maison de retraite du Val de Brutz, à Rougé, a fêté ses 20 ans le 3 octobre 2009. c’est la poursuite heureuse d’une histoire engagée en 1965 par le Conseil Municipal de Rougé et relayée dès 1984 par Mme Fournier, alors Conseillère Générale, qui deviendra présidente du Conseil d’Administration en 1991. La maison de retraite, ouverte dans des conditions difficiles (manque de personnel) a créé 28 emplois en 20 ans. Les résidents viennent surtout des environs de Rougé, mais aussi de plus grandes villes, comme Châteaubriant et Nantes, assurant à la maison une mixité sociale et culturelle. Avec les derniers travaux, effectués en 2009, la maison peut accueillir davantage de personnes en grande dépendance. Elle participe également au maintien à domicile en fournissant des repas aux personnes âgées extérieures.

Mme Fournier a été décorée de l’Ordre National du mérite, pour son engagement au service de la collectivité : Conseillère Générale (Patrick Mareschal a rappelé sa ténacité et son indépendance d’esprit), présidente du Conseil d’Administration de la Résidence du Val de Brutz, et médecin référent (comme son mari d’ailleurs) gratuitement. Sans oublier ses tâches « d’urgentiste de terrain », partout présente et disponible pour chacun. Elle a participé aussi activement à la lutte contre l’alcoolisme, notamment à l’OCHS de Châteaubriant, en n’hésitant pas à aller jusqu’au Québec pour suivre les stages nécessaires.
La ministre Roselyne Bachelot n’est pas venue (elle a dit cependant qu’elle se faisait une joie de venir ! Ah la langue de bois !), c’est le préfet qui a lu le discours préparé. Le député Michel Hunault a fait un petit discours (c’est bon les couleuvres ?) et son frangin, maire de Châteaubriant et président de la Com’Com’ était présent aussi, de même que le maire de Rougé. Tout ce monde-là a fait bonne figure en façade. La cérémonie fut ultra-longue : prévue pour 17h, elle s’est terminée à 18h30 et il n’y avait pas des sièges pour tout le monde !
Des esprits coquins se rappellent comment Mme Fournier avait souhaité publiquement favoriser l’arrivée de femmes d’Outre-Mer prêtes à épouser les paysans célibataires de la région. Des esprits chagrins déplorent la pression faite par Mme Fournier pour éviter toute organisation syndicale à la Maison de retraite. d’autres esprits chagrins regrettent que Mme Fournier ait privilégié la médecine libérale au point de peser sur la non-attribution du scanner à l’hôpital de Châteaubriant. Mais seuls ceux qui ne font rien ne font pas d’erreur.