Ecrit le 14 octobre 2020
Au cimetière de Lusanger
Samedi 3 octobre 2020, sous une pluie battante, le Comité du Souvenir des Héros de Châteaubriant a inauguré une plaque au cimetière de Lusanger comme il l’a fait le 19 octobre 2019 au cimetière de Saint-Aubin-des-Châteaux puis à Sion-les-Mines le 8 février 2020.
A Lusanger, après les assassinats du 22 octobre 1941, ont été inhumés :
Jean Grandel, secrétaire général adjoint de la Fédération Postale Unitaire CGTU et militant communiste. Dans ses divers lieux de détention, il fut l’un des organisateurs de cours de formation pour que le temps ne soit pas seulement punitif, mais un temps pour se former et lutter. Ses derniers mots : « ce n’est pas dur de partir quand le devoir est accompli ».
Julien le Panse, ouvrier du bâtiment, syndicaliste et militant communiste, qui travailla aux chantiers Dubigeon à Nantes avant la guerre. Il fut arrêté en février 41 pour reconstitution du syndicat CGT.
Titus Bartoli, militant du syndicat de l’enseignement, communiste, retraité. Il fut arrêté pour distribution de tracts.
- Cérémonie à Lusanger
Cérémonie en présence des autorités civiles et militaires
Serge Adry a déclaré : Ils ne faisaient pas la guerre aux peuples, mais la guerre aux tyrans. Ils combattaient le nazisme et le fascisme, ils combattaient le régime colla-borationniste de Vichy, qui les livra à leurs assassins nazis.
Fusillés le 22 octobre 1941 parmi les 50 otages de Châteaubriant, Nantes et du Mont-Valérien, pour un idéal : ils voulaient préparer l’avènement d’une ère nouvelle où la liberté, la justice, le progrès social et la paix deviendraient la vivante devise de tous, hommes et femmes.
Car la Libération n’a pas été un don du ciel. Elle a été préparée par ceux et celles qui, au plus fort de la nuit de l’occupation, n’ont jamais désespéré.
Nous nous devons de donner l’exemple à la jeunesse, pour laquelle les combats de la Résistance ne veulent plus rien dire, pour la simple raison que cette partie essentielle de notre histoire ne lui est plus enseignée. La haine, l’intolérance, le racisme, l’antisémitisme, l’exclusion sont toujours des menaces qu’il nous faut combattre, en faisant grandir les valeurs de respect, de dignité, de solidarité, de fraternité pour lesquelles les vingt-sept de Châteaubriant ont donné leur vie.
Honorer la mémoire de ces hommes, c’est permettre à tous de réfléchir et de tirer des enseignements de leur engagement et des valeurs qu’ils défendirent : liberté, fraternité, paix, justice et progrès social.
Pour une association comme le Comité local du souvenir des Héros de Châteaubriant, ainsi que pour le Comité départemental du Souvenir, l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, le musée de la Carrière des fusillés, le travail de mémoire constitue un droit essentiel pour les jeunes générations.
Car nous avons un travail de mémoire envers les résistants, qui écrivirent de leur sang, et eurent la lucidité de nous léguer dans les pires conditions, le programme du Conseil National de la Résistance.
- Plaque à Lusanger
La meilleure façon de leur rendre hommage est de rester fidèle à ces idéaux afin d’en tirer l’inspiration et l’exemple pour mener le combat d’aujourd’hui.
Ecrit le 21 octobre 2020
Au cimetière de Moisdon la Rivière
- Cérémonie àMoisdon la Rivière
Pour le 79e anniversaire du drame de la Sablière, le Comité Local du Souvenir des Héros de Châteaubriant a célébré la mémoire des trois hommes inhumés au cimetière de Moisdon la Rivière :
● Raymond Laforge, instituteur,
● Charles Delavaquerie, ouvrier imprimeur,
● Eugène Kérivel, employé des Ponts et Chaussées
« Les leçons de l’histoire n’ont pas été retenues et l’humanité est encore incapable de vivre en paix.
La violence et les régimes totalitaires, la barbarie et les cruautés perpétuées au nom d’idéologies et de sectarisme nous prouvent que chaque jour, à chaque instant, la démocratie et la liberté doivent être défendues, en faisant grandir les valeurs de respect, de dignité, de solidarité, de fraternité pour lesquelles les vingt-sept de Châteaubriant ont donné leur vie. »
Comme disait le Résistant et historien Jean CASSOU :
« C’est au nom de ceux des nôtres, qui ont risqué la mort pour la liberté, que nous vous demandons à vous, à ceux des jeunes générations, d’être vigilants. Nous vous passons le flambeau, à votre tour de vous battre quand il le faudra, pour la justice, la dignité humaine, la liberté ».