Ecrit le 3 juin 2020
En France, le 22 avril 2020, les f ?d ?rations agricoles bretonnes ont demand ? au pr ?sident de la R ?publique de « lib ?rer la comp ?titivit ? fran ?aise » des « contraintes de la surr ?glementation [qui] asphyxient la production » . Une communication tellement scandaleuse que m ?me l’interprofession bovine, Interbev, s’en est finalement d ?solidaris ?e.
En parall ?le, des syndicats agricoles ont d ?pos ?, en pleine crise et sans concertations r ?elles, des chartes leur permettant de r ?duire de moiti ? les distances nationales minimales entre les zones d’ ?pandage de pesticides et les habitations, pour certaines cultures.
Le 6 mai les coop ?ratives agricoles fran ?aises demandaient sans scrupules le report d’une des mesures centrales du quinquennat sur les pesticides ? savoir la s ?paration de la vente et du conseil (une mesure qui aurait d ? ?tre appliqu ?e depuis bien longtemps d ?j ??).?
Si la grande distribution se targue d ?s le d ?but de la crise d’ ?tre un v ?ritable « service public » en s’approvisionnant localement, elle aura attendu une crise sanitaire pour se tourner vers les agriculteurs fran ?ais. De plus, le secteur, en pleine crise sanitaire, a augment ? une partie de ses marges en mettant en place des pratiques commerciales inacceptables. Concernant la viande bovine par exemple, si les prix aux consommateurs sont rest ?s stables, les prix d’achat pay ?s aux producteurs diminuent encore plus drastiquement depuis le d ?but du confinement.?
« ?Prot ?ger l’environnement et la sant ? de tous ? : cela doit passer par une r ?orientation ? 180 ? des aides agricoles vers l’agro ?cologie sans pesticide, et les productions diversifi ?es au niveau des territoires, et non par une agriculture 4.0. Cela doit ?galement passer par un abandon pur et simple des syst ?mes d’ ?levage industriel li ? ? une forte baisse de notre consommation de viande industrielle, l’abandon des intrants chimiques, la protection des sols agricoles, la r ?vision des r ?gles commerciales et la fin de politiques pr ?datrices pour la souverainet ? alimentaire des pays du Sud. Ce sont des mesures structurelles qui accompagnent une transition agro ?cologique et paysanne dont nous avons plus que besoin aujourd’hui ? ? ».?
(communiqu ? CCFD-Terre Solidaire, Conf ?d ?ration paysanne, f ?d ?ration nationale d’agriculture biologique, g ?n ?rations futures, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, R ?seau Action Climat, R ?seau CIVAM)
Pollution plastiques
Dans la nuit de samedi 9 au dimanche 10 mai, vent et pluie ont agit ? certaines r ?gions de Bretagne, en particulier Centre Bretagne, Men ?, vall ?e du Meu Ils ont arrach ? au relief des milliers de tonnes de terre et les ont transport ?es vers les ruisseaux et rivi ?res qui ?taient tous couleur terre. Cette ?rosion est favoris ?e par l’utilisation de mat ?riel agressif pour le travail du sol et est une cons ?quence de l’arasage des talus.
Dans une lettre ouverte ? la pr ?f ?te de la r ?gion Bretagne, des organisations attirent l’attention sur une autre cause de cette dramatique ?rosion des terres : la culture du ma ?s sous b ?che plastique. Celle-ci repr ?senterait en Bretagne entre 8000 et 10 000 ha.
Le bilan ?cologique est dramatique : cette technique consomme ?norm ?ment d’ ?nergie fossile pour la fabrication de ces b ?ches plastiques et pour les travaux suppl ?mentaires du sol qu’elle n ?cessite. Elle utilise encore plus de pesticides que la culture sans b ?che, puisqu’elle a besoin d’un d ?sherbage chimique avant ensemencement. Ces « mers » de plastique imperm ?abilisent le sol et entra ?nent la formation de torrents de boues ; charg ?s de pesticides, ceux-ci d ?valent vers les rivi ?res qui les transportent dans les estuaires qu’elles envasent. Quand arrive une temp ?te, celle-ci arrache les b ?ches qui s’envolent au vent
Les organisations ?conomiques dont Triskalia, continuent ? encourager ces pratiques qui tournent le dos aux ?volutions vers des pratiques agricoles alternatives. Les agriculteurs qui utilisent cette technique en attendent un meilleur rendement, mais ? quel prix ?conomique, ?nerg ?tique, environnemental ?

Dans ce contexte de crise environnementale et sanitaire, ces pratiques agricoles ne sont plus acceptables. Aussi nos associations r ?unies vous demandent :
– que les services de l’Etat expertisent ces parcelles d ?grad ?es suite ? l’utilisation du paillage plastique,
– que d ?s 2020, les aides PAC aff ?rentes ? ces parcelles soient supprim ?es,
– que les d ?g ?ts caus ?s par la temp ?te ne soient pas indemnis ?s,
– que face aux cons ?quences d ?sastreuses pour l’environnement, cette pratique du paillage plastique pour ma ?s soit interdite.
(communiqu ?)
Tout jetable
Depuis la crise sanitaire, face au risque de contamination, la demande en bouteilles d’eau, produits alimentaires emball ?s, gants, surblouses ou visi ?res conna ?t un v ?ritable boom. Une situation qui inqui ?te les associations qui se battent depuis des ann ?es pour une prise de conscience de la pollution plastique. Un sondage r ?alis ? par Elipso, repr ?sentant des fabricants d’emballage plastique, indique une hausse de la demande d’emballage de 20 ? 30 % pour pr ?s d’un quart des r ?pondants. Les bouteilles en plastique et les produits emball ?s connaissent un regain d’int ?r ?t. Et les industriels de la Plasturgie ont demand ? ? la Commission europ ?enne de reporter d’une ann ?e la directive sur l’interdiction du plastique ? usage unique pr ?vue pour 2021 ? et de « lever toutes les interdictions » d ?j ?? mises en place. Une demande refus ?e .
Masques, gants, visi ?res les protections sanitaires marquent le retour du tout jetable. Et avec lui, les d ?chets qu’ils g ?n ?rent. Les rues jonch ?es de masques et gants post ?es sur les r ?seaux sociaux par les ?boueurs, agents municipaux et citoyens montre bien l’importance du probl ?me.
mais savez vous que de nouveaux plastiques d’origine v ?g ?tale seront produits bient ?t ? partir de ma ?s, de bl ? ou de betteraves ?? Ils seraient bio-d ?gradables en un an. Les sucres v ?g ?taux peuvent, par ailleurs, provenir de biod ?chets pour ?viter d’entraver la production alimentaire mondiale. Les entreprises qui soutiennent l’initiative esp ?rent ainsi r ?duire la d ?pendance aux combustibles fossiles qui contribuent au r ?chauffement climatique et mettent des centaines d’ann ?es ? se d ?composer. Une usine de bioplastiques devrait pouvoir d ?marrer aux Pays-Bas d’ici la fin de l’ann ?e, malgr ? les perturbations actuelles li ?es ? l’ ?pid ?mie de coronavirus.
Les 12 salopards
Une ONG am ?ricaine livre comme chaque ann ?e depuis plus de 15 ans sa liste des douze aliments les plus riches en pesticides ? ?viter.?Ce sont un peu les « 12 salopards » de l’environnement ?!
On y trouve ? :
les fraises, les cerises, les poires, les nectarines, les pommes, le raisin, les p ?ches
les ?pinards, le chou-fris ?, les tomates
le c ?leri et les pommes de terre.
Sur une seconde liste, voici les aliments contenant le moins de pesticides ? :
les avocats, les ananas, les melons d’eau, les kiwis
le ma ?s, les oignons, les pois verts, les aubergines, les asperges, le chou-fleur, le brocoli et les champignons.
pr ?cision ? : les tests ont ?t ? r ?alis ?s sur des aliments pr ?alablement lav ?s, pel ?s ou frott ?s, la recommandation pratique est donc de deux ordres,
– d’une part pour la liste 1 choisir les aliments issus de la culture biologique,
– et d’autre part consommer plus d’aliments issus de la liste 2.
Pour rappel et selon l’Organisation mondiale de la sant ?, ?Ies r ?sidus de pesticides pr ?sents dans l’alimentation peuvent ?avoir des effets ind ?sirables sur la sant ?, parmi lesquels des cancers, des atteintes de la fertilit ?, du syst ?me immunitaire ou nerveux.
Ecrit le 17 mai 2020
Le monde d’apr ?s c’est pour plus tard
Alors que l’ ?conomie mondiale est au bord de la catastrophe, en particulier le petit commerce, dont la restauration avec un chiffre d’affaires proche de z ?ro pendant 3 mois, on apprend qu’un restaurant situ ? en Bri ?re am ?nage son jardin en plantant un olivier vieux de 650 ans transport ? depuis l’Andalousie par avion (par avion ?!) . Bonjour la pollution de l’atmosph ?re ?!
La Bri ?re est un ?cosyst ?me de marais exceptionnel et prot ?g ? o ? l’olivier ne pousse pas naturellement, pourquoi ne pas am ?nager son jardin avec des esp ?ces locales transport ?es en camionnette ??
Il serait int ?ressant de conna ?tre le co ?t de l’am ?nagement alors que le petit commerce est sous perfusion avec la garantie de l’Etat pour des milliards. Il suffirait d’attendre quelques d ?cennies, quand le r ?chauffement de la plan ?te aura transform ? le climat breton en climat de l’Andalousie et que l’olivier poussera tout seul dans les marais compl ?tement ass ?ch ?s ?!
M. Pucel