Ecrit le 9 août 2006 :
Masculin ? féminin ?
Un jour que j’étais plongé dans une profonde méditation sur l’origine de la vie, je me suis particulièrement penché sur les merveilles du corps humain. J’ai essayé de tout détailler en répartissant d’un côté ce qui concerne le masculin et de l’autre côté le féminin. J’ai donc suivi les définitions du dictionnaire qui attribue à chacun des organes les articles LE ou UN pour le masculin et LA ou UNE pour le féminin. J’ai fait deux colonnes et voilà ce que ça donne :
– Squelette, – os – Cartilage, – poil – Cheveu, – crâne – Front, – cerveau, – Sourcils, – nez, – sinus, – Å“il, – iris, – cils, – Palais, – larynx – Pavillon, – tympan, – Marteau, – cou, – Pharynx, – Å“sophage – Bras, – coude, – doigt, – ongle, – dos, – sein, – téton, – sternum, – Poumon, – cœur, – ventricule, – sang, – péricarde, – globule, – Foie, – pancréas, – Estomac, – péritoine, – Intestin, – ventre, – Nombril, – colon, – rein, – Rectum, – pénis, – Ovaire, – utérus, – Vagin, – clitoris, – Spermatozoïde, – Testicule, – Sacrum, – coccyx, – Anus, – périnée, – fémur, – genou, – tibia, – péroné, – mollet, – pied, – Talon, – orteil |
– Peau, – tête, – cervelle, – Nuque, – méninge, – Tempe, – orbite, – Paupière, – pupille, – Cornée, – rétine, – Larme, – oreille, – joue, – Pommette, – narine, – Lèvre, – bouche, – Langue, – papille, – Salive, – dent, – Gencive, – luette, – Glotte, – gorge, – Thyroïde, – amygdale, – Vertèbre, – épaule, – Omoplate, – clavicule, – Main, – poitrine, – Colonne vertébrale, – Moë lle épinière, – Plèvre, – bronches, – Alvéole, – trachée, – Rate, – oreillette, – Artère, – veine, – Trompe, – fesse, – Prostate, – hanche, – Cuisse, – rotule, – Synovie, – cheville, |
J’ai regardé de plus près et, stupeur, je me suis aperçu que certains organes typiquement masculins ou féminins étaient mélangés, surtout pour ce qui concerne le sexe comme par exemple LA prostate et LE vagin. J’étais profondément troublé.
Dès que j’ai pu, je me suis précipité chez mon docteur. Je lui ai dit : « auscultez-moi minutieusement partout » - Il me dit : « Vous semblez bien agité, vous avez 20 de tension ». Lorsqu’il eut fini de me regarder sous toutes les coutures, je lui posai la question fatidique : « Est-ce que je suis normal pour un homme ? Dîtes-moi toute la vérité » - « En apparence je peux vous dire oui, tout devrait normalement fonctionner »
– « Ah docteur ! Vous ne pouvez pas savoir combien vous me rassurez ». Je poussai un grand ouf de soulagement et lui présentai ma liste ci-dessus. Il me dit :
– « Eh bien je vous félicite, vous connaissez très bien l’anatomie humaine »
– « Mais, docteur, pourquoi tous ces mélanges ? Ces anomalies dans l’attribution des articles ne vous choquent pas ? Qui a pu se tromper à ce point ? ».
– « Je crois que l’origine est à mettre au compte d’Asclépios et d’Hippocrate »
– « Eh bien, quand vous les verrez, vous pourrez leur dire que je ne les félicite pas ».
– « Ce sont des Grecs anciens »
– « De mieux en mieux. Je savais bien qu’avec cette sacrée Europe on aurait des ennuis. Vos confrères doivent être au courant ? »
– « Oui, ils m’ont dit qu’il ne fallait pas faire de vagues car cela provoquerait un énorme scandale. Pensez donc, tous les Ministres de la santé qui n’ont jamais protesté ! Mais vous n’êtes pas le seul à être choqué. La semaine dernière j’ai eu un client encore plus traumatisé que vous. Il m’a dit : » je perds la tête, je prends ma vessie pour une lanterne, et quand je vais uriner j’ai peur de me brûler les mains " .
Vous voyez, pour vous c’est moins grave . Je vais vous donner un calmant à prendre le soir et un comprimé à base de gomme pour effacer tout cela « - » Merci, au revoir docteur, vous m’avez rassuré, c’est ma femme qui va être contente ! ".
– « Hep, Mr Inquiet, redonnez-moi votre ordonnance, je vais vous ajouter une gélule de »mémorine« car vous avez oublié de me payer »
– « Oh, excusez-moi docteur, je vous dois combien ? »
– « 21 euros » [depuis le 1er août 2006]
– « Merci docteur »
Ah, ces Grecs, ces Grecs, ces Grecs ! Ils avaient certainement bu trop de Samos pour délirer de cette sorte. Dommage qu’ils n’aient pas fait comme Socrate, nous n’aurions pas tous ces soucis aujourd’hui !
Paul Chazé