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Ecrit le31 octobre 2018
Antimilitariste
« Plus jamais ça ! » « C’est la der des ders » qu’ils disaient. Pourtant, cent ans après, la France est toujours impliquée dans des conflits armés et nourrit des guerres et de crimes contre l’humanité par la vente d’armes... Mais où est donc l’armistice ?
A l’occasion du centenaire, il vous est proposé de ne pas vous joindre aux habituelles commémorations qui tentent de donner du sens au souvenir de ce qui ne fut qu’une effroyable boucherie : 18 millions de morts pour rien. célébrer les guerres du passé entretient l’esprit belliqueux et ne change rien ni au présent ni au futur. Retrouvons-nous plutôt pour réfléchir ensemble, entendre des voix qui questionnent la guerre hier et aujourd’hui, ici et ailleurs.
« Je hais violemment l’héroïsme sur ordre, la violence gratuite et le nationalisme débile. La guerre est la chose la plus méprisable. » (A. Einstein)
Vendredi 9 novembre : Treffieux salle du Temps Libre : 19h Apéro-soupe et chorale éphémère. Puis conférence « Histoire et enjeux de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple »
Samedi 10 novembre : Treffieux salle du Temps Libre : 18h Discussion : Le mouvement ouvrier face à la première guerre mondiale. - Puis chorale éphémère et, à 20 h , conférence spectacle : « le militarisme en 1914-1918 » - et enfin à 21h30 : chants de luttes, chants de paix.
Dimanche 11 novembre : Treffieux, bibliothèque municipale : 10h30 : lectures jeunesse pacifistes.
Les vendredis et samedis restauration à prix libre, bar sur place.
Semaine du souvenir à Châteaubriant
« La Paix... une victoire à construire », sera la thème de la 4e édition de la Semaine du Souvenir, organisée par la Ville de Châteaubriant du 3 au 11 novembre.
« ¢ cérémonie » 1000 élèves pour la Paix « le mardi 6 novembre, 10h30 au Monument aux morts. »¢ Trois conférences gratuites
– mardi 6 novembre par Le Père de Dona et Le Général Paitier, 20h, théâtre de Verre.
– mercredi 7 novembre par Christian Bouvet, 20h, théâtre de Verre.
– samedi 10 novembre par M. Toulza, 15h, médiathèque.
cérémonie de la commémoration du 100e anniversaire de l’armistice 1914/1918, le dimanche 11 novembre, 11h45 au Monument aux morts.
De nombreuses expositions à l’Office de Tourisme Intercommunal, au Passage Yves Cosson, à la médiathèque Intercommunale, au Marché Couvert , Place de la Motte et à la Maison de l’ange .
Cinq films thématiques seront projetés à l’Emeraude Cinéma.
Des actions pédagogiques seront menées auprès des scolaires : Prix de l’éloquence, Prix littéraire, et Parrainage par les porte-drapeaux. Programme détaillé
Treffieux à 15h, cérémonie officielle
– 17h, cinéma, dans l’église, projection du film de Xavier Beauvois « Les Gardiennes » soulignant le rôle des fem-mes rurales pendant la guerre 14-18
– à 19h30, soirée amicale, salle du temps libre, verre de l’amitié, avec lecture de lettres de soldats, par l’historien castelbriantais Christian Bouvet, auteur de « Hommes et femmes du Pays de Châteaubriant : 14-18 » qui révèle l’existence d’un Treffiolais devenu « un as de l’aviation ». En même temps dans la salle du conseil, exposition sur « Treffieux au début du XXe siècle et pendant la guerre ». (Photo prise à Treffieux)
St Vincent des Landes, recueillement, dépôt de gerbe et animation au Monument aux Morts, dimanche 11 novembre 11h30.
13-18 novembre, exposition à l’Espace Campagn’arts , écrits de Poilus, hommes et femmes de Châteaubriant.
L’historien Christian BOUVET viendra animer une conférence samedi 17 novembre à 16h à L’Espace Campagn’arts . Il présentera l’ouvrage qu’il a écrit à ce propos.
Ecrit le 7 novembre 2018
11 novembre, Lettre au président
Lors de la présentation de la commémoration du centenaire de l’armistice de 1918 un équilibre avait été trouvé entre, d’une part, la victoire militaire de la démocratie sur le totalitarisme et les sacrifices des poilus, et d’autre part, les effets de la crise économique durable que vivent aujourd’hui les habitants sinistrés des régions qui avaient déjà été profondément meurtries par la guerre de 1914-1918. Un programme mémoriel avait été annoncé avec comme point d’orgue à Paris, une cérémonie militaire et un défilé.
Or, depuis cette communication, il semblerait que, sous votre impulsion, un changement profond ait été opéré, la partie « victoire sanctionnée par un armistice » étant purement supprimée, la partie militaire serait réduite à sa plus simple expression, afin, semble-t-il, de ne pas heurter la chancelière allemande, et l’hommage aux maréchaux artisans de cette victoire de la liberté sur i’obscurantisme passé à la trappe, ce qui nous apparaît excessif vis-Ã -vis de l’histoire et du devoir de mémoire que notre pays doit entretenir pour renforcer la démocratie auprès de la jeunesse française et européenne.
En outre, des membres de I’Elysée estiment que les Poilus, « n’étaient finalement que des civils à qui on avait donné une arme », ce qui est une véritable injure à leur esprit de sacrifice, et à l’histoire. Car, en disant cela, ils rayent péremptoirement l’esprit de sacrifice des soldats qui ont combattu pour que vive, encore aujourd’hui, notre pays. c’est l’âme de la nation en armes qu’ils entachent par ce type de discours, en laissant entendre que ces civils ne sont partis à la « boucherie » que parce que forcés et sans l’idée de défendre leur pays.
En 1914, André Maginot, disait : « C’est la guerre, la partie suprême d’un peuple qui ne veut pas mourir », ce qui explicite tout à fait cet esprit qui animait les soldats de l’époque : ne pas tomber sous la coupe de l’envahisseur et réintégrer l’Aisace-Lorraine, coûte que coûte. Si cet état d’esprit n’avait pas profondément habité les soldats de France, je pense que la 1re bataille de la Marne ou Verdun auraient été perdus et que nous ne serions plus aujourd’hui en mesure de savourer notre indépendance et notre liberté.
Vous voulez en revanche magnifier la paix, () mais vous ne pouvez pas laisser ignorer le mérite des soldats et faire disparaître de la pensée collective l’essence même de la Nation en armes pour sa survie, le sens du sacrifice suprême pour le bien commun.
La paix d’ailleurs n’était pas acquise () puisque le traité de Versailles n’a été signé qu’en juin 1919 et nous avons subi 20 ans plus tard un conflit aussi meurtrier et génocidaire ! ()
(extraits de la lettre de Hanri Lacaille président de la fédération Nationale André Maginot)
Ecrit le 14 novembre 2018
Seul sous la lune
Seul sous la lune
Ce champ de bataille,
Ces centaines de corps,
Je souhaite que la nuit efface ce décor,
L’espace d’un instant, oublier ces morts
Sur cette chanson de Thomas Bardet, interprétée par les enfants de l’école René Guy Cadou, s’est ouverte la grande manifestation d’un millier d’enfants le 6 novembre 2018 dans le cadre de la Semaine du Souvenir à Châteaubriant. Après l’arrivée des porte-drapeaux, « parrainés » par des jeunes collégiens, après quelques brèves allocutions, et la lecture de la lettre d’un Poilu, les enfants ont entonné une vibrante Marseillaise et 269 jeunes sont venus planter des fleurs bleues, blanches et rouges, en l’honneur des 269 Castelbriantais morts à la Grande Guerre.
Nantes, retour de guerre
l’armistice du 11 novembre 2018 signe la fin de la guerre, mais plus rien ne sera désormais comme avant. En Loire-Inférieure
comme ailleurs, les habitants s’efforcent de surmonter les traumatismes du conflit mondial et les changements qu’il a engendrés. Dans le cadre du programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale « La Loire-Atlantique se souvient », les Archives départementales de Loire-Atlantique ont conçu une exposition pour mieux comprendre ces « retour(s) de guerre ». Une large place est faite aux femmes et aux hommes du département qui ont vécu le conflit, au front comme à l’arrière, et sont progressivement retournés à un quotidien forcément différent : soldat démobilisé, gueule cassée, veuve, orphelin, réfugié..., sont autant de figures qui dessinent les blessures et les espoirs d’après-guerre. Mutilés pour beaucoup, souvent malades, tous les poilus ont gardé les souvenirs des tranchées et des combats. Le « cauchemar du poilu »" illustre, à travers une installation immersive inédite, ces démons intérieurs.
Dans le cadre de ce travail de mémoire collective, les Archives départementales de Loire-Atlantique ont mobilisé des milliers de contributeurs depuis 4 ans pour concevoir un mémorial virtuel.
Les documents de plus de 26 500 poilus de Loire-Atlantique ont été collectés, analysés et constituent aujourd’hui un mémorial unique, accessible en ligne et présenté dans cette exposition. L’exposition est à découvrir gratuitement du 17 octobre au 7 avril 2019 aux Archives départementales
de Loire-Atlantique. 6 rue de Bouillé à Nantes - 02 51 72 93 20
Ecrit le 21 novembre 2018
Humeur,
La Mée a fait beaucoup de publicité pour le « week-end antimilitariste » de Treffieux. Elle a aussi présenté l’ensemble du programme du week-end dans cette commune et dans d’autres. Mais voici un message du maire de Treffieux montrant une face cachée des choses.
Halte au feu à Treffieux
11-Novembre à Treffieux : halte au feu !
Ce centième anniversaire de l’armistice qui met fin à la plus grande boucherie de viande humaine de l’histoire de l’humanité n’est pas passé inaperçu à Treffieux. Pour donner de l’ampleur à l’événement, la municipalité de Treffieux avait pris soin d’inviter toutes les associations de la commune afin de préparer ensemble les cérémonies, festivités et initiatives culturelles qui pourraient marquer ce centenaire d’une pierre pacifique.
hélas ! C’était sans compter sur l’esprit belliqueux de quelques-uns qui se présentent comme « antimilitaristes ». Il se disent « lance-pierres ». Ce sont des lance-grenades, méprisants pour ceux qui ne pensent pas comme eux. Dès le départ, leur comportement était sans respect pour les autres associations. Arrivée en retard à la première réunion préparatoire, demande de changement de l’ordre du jour : car ces messieurs étaient pressés : départ avant la fin de la réunion. Refus manifeste de coopérer à l’ensemble des activités proposées.
Le Lance-grenades : pardon Le Lance-pierres : a donc préparé son programme en faisant bande-Ã -part, avec l’intention manifeste d’envahir tout l’espace disponible sur la commune (temps et lieux). Ceci a agacé de plus en plus les autres partenaires de la municipalité : plus discrets et moins belliqueux : et donc la municipalité elle-même, en charge de la cohésion sociale et du vivre ensemble.
La chorale éphémère, les soirées du vendredi et du samedi, la séance du dimanche matin en bibliothèque étaient des initiatives intéressantes et ceux qui y ont participé ont apprécié. Comme ces initiatives sortaient de l’ordinaire, elles ont intéressé les journalistes et correspondants de presse : eux-mêmes sans doute un peu fatigués de parler de toutes les autres initiatives locales sur le sujet et qui se ressemblent beaucoup. Si bien que le programme préparé par la municipalité et ses partenaires a disparu des programmes de Treffieux, présentés par certains organes de presse. Il a donc fallu réagir et la presse quotidienne a bien rectifié le tir le samedi matin.
De son côté, le Bulletin municipal de Treffieux du 1er octobre avait rendu compte de l’ensemble du programme prévu à Treffieux, y compris donc les veillées « antimilitaristes » des 9 et 10 novembre.
Puis le Lance-grenades : pardon, le lance Pierres bleues : a proposé son « flyer ». Non seulement celui-ci faisait l’impasse totale sur les autres initiatives prévues sur la commune, mais il a appelé « à déserter les cérémonies officielles » car celles-ci ne serviraient qu’Ã « célébrer les guerres du passé » et entretenir « l’esprit belliqueux ». Ils n’ont manifestement jamais participé à une cérémonie au monument aux morts, car ils se situent en dehors des traditions républicaines les mieux établies. On ne peut nier que celles-ci gardent un léger parfum « militaire » puisque les anciens combattants en forment l’ossature : ce qui est de moins en moins vrai. Mais nos antimilitaristes autoproclamés confon-dent l’hommage rendu à nos morts avec l’éloge de la guerre. Un tel contresens est
tout simplement monstrueux. Une fake news de la plus grossière espèce, digne de D. Trump.
Dans de telles conditions, la municipalité ne pouvait tout de même pas s’associer à un appel à boycotter ce qu’elle était en train d’organiser. Il y a des limites à la tolérance et l’auto-flagellation n’est pas notre religion. Elle a donc rompu avec ces mauvais coucheurs et poursuivi ses préparatifs avec les autres associations, les écoles et les enfants des écoles : qui, eux, ont participé avec enthousiasme à la cérémonie officielle.
Mais ce n’est pas tout. On peut vivre séparés et se rendre visite. Le maire est donc allé à la veillée du samedi soir, pour participer à un débat qui l’intéressait sur le rôle du mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale. A peine entré dans la salle, il a été accueilli par un tir de barrage, conduit par le maître de cérémonie (). Les mitrailleuses étaient remplacées par des paroles, mais tirées avec le même rythme. Et les paroles peuvent faire mal. Heureusement, elles étaient tellement excessives : la municipalité a été accusée de s’arroger « le monopole » des initiatives autour du 11-Novembre : que finalement il vaut mieux en sourire. Et plaindre les assaillants qui ont manqué une occasion de s’intégrer dans la commune.
Halte au feu Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. ! c’est vraiment tout ce qu’on peut dire.
René Bourrigaud, 12 novembre 2018