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Ecrit le 6 août 2018
Etymologiquement, le mot soleil vient du latin populaire soliculus-i issu lui-même du latin classique sol-solis. c’est une « étoile naine » (1 400 000 km de diamètre !) située sur le plan médian de notre galaxie, formée d’une masse de gaz incandescent qui constitue l’astre central du système planétaire dont fait partie la Terre. Son rayonnement produit la lumière du jour et réchauffe la Terre.
La famille du mot soleil comprend entre autres les mots solaire, solstice, solarium, parasol, insolation et tournesol. On trouve ce mot dans de nombreuses expressions : bain de soleil, coup de soleil, lunettes et chapeau de soleil, soleil de minuit, soleil d’Austerlitz (1), avoir une place (ou des biens) au soleil, fondre comme neige au soleil, un déjeuner de soleil, un plissé soleil (en couture), faire un soleil, un soleil de plomb, être le rayon de soleil de quelqu’un,« Ôte-toi de mon soleil »(2), dans le proverbe : « Le soleil brille pour tout le monde » et dans un verset de la Bible : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil » (l’Ecclésiaste ).
En héraldique, un soleil est une figure représentée par un disque entouré de 16 rayons. Dans le jeu de tarot, c’est une carte importante parfois utilisée à des fins divinatoires. Les alchimistes donnaient le nom de soleil à l’or. Enfin, en papeterie, c’est un format de papier caractérisé par un filigrane en forme de soleil.
En grec, soleil se dit hélios, mot qui entre dans la composition des mots héliotrope (forme grecque de tournesol, fleur qui se tourne vers le soleil), hélianthe (littéralement : fleur de soleil), hélio-thérapie (utilisation thérapeutique des rayons solaires), héliomarin (qui utilise l’action simultanée des rayons solaires et de l’air marin), héliocentrisme (théorie plaçant le Soleil et non la Terre au « centre » de l’univers). (3 ). Le prénom Hélène ( hélè =éclat du soleil) fait aussi partie de cette famille.
Dans la mythologie grecque, le soleil est représenté sous les traits du dieu Apollon qui parcourt inlassablement le ciel dans un char tiré par quatre chevaux. Fils de Jupiter et de Latone, frère de Diane, Apollon est le dieu de la musique, de la poésie, de la beauté masculine (4), et de la lumière. Le dieu Apollon a été adopté par les Romains sous le même nom : Apollo.
Plus près de nous, Louis XIV, le Roi-Soleil, qui était un excellent danseur, s’est illustré , enfant, dans le Ballet royal de la nuit costumé en Apollon. Il joua à nouveau ce rôle dans Les amants magnifiques, comédie-ballet de Molière mise en musique par Lully (1670). Une très belle gravure anonyme le représente en Apollon coiffé de plumes d’autruche et de rayons solaires.
(1) Le 2 décembre 1805 au petit matin, quand le brouillard se dissipa et quand parut dans le ciel dégagé un soleil éclatant, « Napoléon déganta une de ses belles mains blanches, fit de son gant un geste aux maréchaux et donna l’ordre d’engager la bataille » (Tolstoï, Guerre et Paix ).
(2) Ordre donné par Diogène à Alexandre le Grand.
(3) Chacun sait qu’au XVIIe siècle Galilée a été condamné pour hérésie par l’Inquisition : il avait soutenu la thèse de Copernic qui défendait l’héliocentrisme.
(4) Un Apollon est devenu un nom commun pour désigner un bel homme.
P.S. Enfin, comme cet article a été écrit au moment de la Coupe du monde de football, citons un poème chinois attribué à Li Yu (136-50 avant J.C) qui rappelle les liens que le ballon rond entretient avec le soleil :
La balle est ronde
Le terrain carré pareil à l’image du ciel et de la terre
La balle vole au-dessus de nous comme le soleil
Tandis que deux équipes se font face.
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Elisabeth Catala
Ecrit le 29 août 2018
Un dernier Soleil
Dès la préhistoire, le soleil a été un objet de culte, les fouilles archéologiques en témoignent. En Egypte, au XIVe siècle avant J.C., Aton, le dieu soleil assimilé à Râ, est coiffé du disque solaire, dont les rayons se terminent par des mains : il est considéré comme le créateur de l’univers.
Le soleil était également vénéré dans les civilisations pré-colombiennes : celles des Mayas, des Incas et des Aztèques.(1) A téotihuacan, la plus grande pyramide lui était dédiée.
Les Mayas (III-IXe siècles) adoraient le soleil ainsi que d’autres dieux liés à la nature comme la Pluie, la Lune et le Maïs ; le soleil pouvait prendre plusieurs formes : le jour, il était Kinich Ahau, et son signe était la fleur à quatre pétales, le soir, il devenait le terrifiant dieu Jaguar, l’animal le plus puissant de la forêt. Le soleil était le symbole du droit divin des souverains mayas.
La civilisation inca (XIII-XVIe siècles) connut son apogée au XVe siècle : les Incas régnaient sur un état monarchique qui s’étendait le long de la cordillère des Andes ; ils vouaient un culte au soleil et l’empereur, appelé « Inca », était consi-déré comme son fils ; l’Inca ne se déplaçait que dans une litière incrustée d’or, métal fétiche dans le rituel (2).
Les Aztèques,(XIV-XVIe siècles) qui, comme les Mayas, affirmaient avoir été créés par le dieu Serpent à plumes Quetzalcoattl, vénéraient eux aussi le soleil et lui offraient des sacrifices humains : pour qu’il se lève chaque matin, on arrachait le cœur aux prison-niers sacrifiés !
Les Aztèques se donnaient le nom de Mexica, leur capitale était construite sur l’emplacement de l’actuelle Mexico.
La pierre du Soleil, souvent appelée le calendrier aztèque, dans lequel le soleil est représenté comme l’intermédiaire entre l’homme et les étoiles, est l’œuvre la plus célèbre de l’art aztèque. Pesant 25 tonnes, elle a été découverte à la fin du XVIIIe siècle lors de la construction de la cathédrale de Mexico.
Bien avant les civilisations pré-colombiennes, à l’époque néolithique, vers 3500 ans avant J.C., le dolmen de la Roche aux fées, situé non loin de Châteaubriant, a la particularité d’être orienté de façon que le premier rayon du soleil frappe le fond de l’allée couverte le jour du solstice d’hiver.
Le solstice d’hiver a fait l’objet de célébrations en particulier à Rome lors du culte rendu à Mithra, divinité liée à la lumière et vénérée par les soldats romains depuis qu’ils avaient conquis la Perse. Le 25 décembre était la fête de la naissance de Mithra, dieu solaire invincible(3). En Egypte, c’est lors des équinoxes que le soleil illuminait les statues du temple d’Abou Simbel situées à 65 m au fond de l’édifice.
Notons enfin que les églises chrétiennes, de même que le porche du temple de Jérusalem, les synagogues et les mosquées sont orientées vers le soleil levant. Cette orientation est symbolique : le soleil s’impose comme source de toute lumière spirituelle.
(1) Ces trois brillantes civilisations ont peu à peu décliné puis ont été anéanties au XVIe siècle par les Conquistadores venus conquérir le « nouveau monde » au nom de la Couronne espagnole.
(2) Les pépites d’or étaient considérées par les Incas comme les larmes du soleil .
(3) c’est par la mise en œuvre d’un subtil syncrétisme qu’en 354 la date de Noë l a été fixée au 25 décembre par le pape Libère .
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Elisabeth Catala
